Mille livres en tête

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Les oubliés de Noël / Manon KALJAR

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C'est vraiment un coup de cœur visuel qui m'est tombé dessus lorsque j'ai découvert le roman de Manon KALJAR. La couverture est vraiment en adéquation avec le thème et l'histoire y colle parfaitement aussi. C'est un pari risqué mais bel et bien un pari gagnant.

 

Merci à Hugo Roman et Célia pour l’envoi de cette belle découverte !

 

C'est dans le Londres du côté des démunis que j'ai fait la rencontre d'Eliott, trentenaire dévoué à cette cause qui lui tient à cœur et dans laquelle il est plus qu'à l'aise : il aime les gens et ils le lui rendent bien.

 

Habitué à côtoyer la pauvreté, c'est une rencontre surprenante qu'il va faire au détour d'une maraude : celle de Cassiopée qui n'a rien du profil des personnes qu'il côtoie habituellement. Et pour cause, c'est une star que lui seul ne connaît pas apparemment. Même David, son meilleur ami et Olivia, sa jeune nièce savent qui elle est. Et ça ne va pas être sans conséquences sur leurs vies. Quand la misère des rues croise un monde de strass, de paillettes et de faux-semblants, ça donne une très jolie romance de Noël comme je les aime.

 

Bénévole pour l’aide alimentaire aux sans-abri de Londres, Elliott a déjà été confronté à beaucoup de situations inattendues, mais c’est la première fois qu’il se retrouve nez à nez avec une star en fuite. Malgré lui, il décide de prendre l’inconnue sous son aile et l’invite à découvrir un monde à l’opposé du sien, loin de l’hypocrisie et des paillettes.

 

Cet univers de faux-semblants, Cassiopée espère le quitter pour enfin passer un Noël sous le signe de la bienveillance et au sein d’une famille. Alors en dépit des réticences d’Elliott, qui fuit comme la peste ce milieu de faste et de paparazzis, la jeune femme saisit cette occasion unique d’aider et de faire le bien au côté des volontaires de l’association. Après tout, leurs univers ne sont peut-être pas si éloignés que ça…

 

Quand l’ombre des rues rencontre la lumière des projecteurs, tous les espoirs sont permis. Même celui de fêter Noël au chaud !

 

Les démons du passé sauront-ils rester là d'où Eliott ne souhaite pas les voir ressurgir ?

Cassiopée saura-t-elle ramener à la vie et à l'esprit de Noël, celui qui ne cesse de la tenir écartée de son existence ?

 

Ce roman, classé en romance de Noël, est assez surprenant de par son contenu et de la manière dont l'histoire se déroule. Et c’est une agréable surprise qui coupe avec ce qu’on trouve habituellement dans le genre. Le thème de Noël est traité dans sa globalité avec une belle part pour les sous-thèmes de la famille, de l’amitié, de l’esprit de Noël et de l’aide à ceux qui sont dans le besoin : Les oubliés de Noël à côté de qui on passe, en ne se demandant même pas ce que eux feront le soir du réveillon ou le jour de Noël. Et la romance, quant à elle, est plus légèrement traitée comme pour ne pas voler la vedette au premier thème. Mais aucune crainte : elle est bien présente même si développée différemment de ce qu’on a l’habitude de lire.

 

L’auteure a choisi de poser le décor de son histoire à Londres et ses alentours. Quoi de mieux que de choisir ce pays qui a vu naître, en son temps, Lady Di celle qui fut surnommée "La princesse du peuple", celle qui a changé le regard du monde sur les plus démunis. Impossible pour moi, compte tenu du statut social d'Eliott, qui est comte, de ne pas penser à elle. J'approuve totalement le choix de l'auteure d'avoir choisi, de mettre en lumière, cette cause qui peut sembler tabou mais qu'on ne peut ignorer, d'autant plus en cette période qui devrait être festive pour tout le monde.

 

De plus, elle a choisi des personnages de grande qualité pour lesquels il serait facile d’avoir des à-priori quant à leur statut social : lui est comte, il dirige une entreprise d’import/export et il est président de l’association « Food for life » ; elle est une célèbre star de cinéma qui n’est pas dans le besoin non plus. Leurs mondes sont en totale opposition avec celui des Oubliés de Noël et la manière dont l’auteure les a fait se rencontrer et se côtoyer est intéressante, originale et appréciable.

 

« La tristesse qui voile son regard me prend de court. J’ai déjà vu ces mêmes doutes dans les yeux de ceux qui ne croient plus en rien, qui sont prêts à tout pour s’éloigner de ce qui les blesse. Sa fuite était un appel au secours »

 

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Eliott, trentenaire qui ne vit que pour son travail, pour sa nièce Olivia dont il est le seul tuteur et pour l’association créée par ses parents, qu’il a à cœur de maintenir en activité. C’est un comte certes mais il n’a rien de commun avec l’idée qu’on pourrait s’en faire. Il vit simplement, il n’est pas prétentieux, il est animé d’une forte empathie et surtout il a un grand sens des responsabilités surtout lorsqu’il s’agit d’Olivia et de Food for life. Mais, parce qu’il y a un mais, il y a quelque chose qui semble lui manquer ou qui le maintient dans une retenue qui le coupe de beaucoup de choses. Et lorsque le passé s’invite dans certains passages, ce quelque chose qui tient à une intrigue se dévoile peu à peu même si elle est, en partie seulement, prévisible. Nous ne sommes pas dans un roman à suspense donc ça n’a aucune incidence.

 

« Parce que c’est difficile. Elle était la personne qui comptait le plus pour moi et je n’ai pas su la protéger. Evoquer son souvenir me rappelle sans cesse mes erreurs »

 

Lorsque Cassiopée croise sa route, ce pourrait être juste une rencontre d’un soir, sans importance. Après tout, elle représente tout ce qu’Eliott déteste et veut éviter à tout prix. Le personnage de la star de cinéma, c’est « ou ça passe ou ça casse ». Là, l’auteure a su éviter le piège de la starlette sans cervelle, qui ne voit pas plus loin que le bout de ses escarpins. Elle a fait de Cassiopée un très beau personnage, qui est loin d’être envahissant car elle ne s’approprie pas l’histoire à elle seule. D’ailleurs, pour mettre l’accent sur la belle cause ici présentée, l’auteure a opté pour une narration à une voix seulement : celle d’Eliott. Ce n’est pas ce que je préfère mais ça n’a aucune incidence sur la facilité à lire et à appréhender cette histoire, tel qu’il se doit.

 

« Tu dois avancer, Eliott, et laisser le passé là où il est ! Tu dois vivre, et arrêter de survivre »

 

Pour parfaitement coordonner l’ensemble, l’auteure a entouré Eliott et Cassiopée de personnages secondaires touchants et attachants. Ils sont plus nombreux du côté d’Eliott et c’est un très bon choix pour bien mettre la lumière sur ces personnes de l’ombre. On s’attache forcément à Margaret et son franc-parler et à Olivia à la fraîcheur et l’innocence de sa jeunesse ; touchantes et attachantes, deux personnages essentiels à cette histoire. On rêverait de boire une bonne tasse de thé avec l’adorable et fidèle Maggie ou de passer un bon moment avec Daniel. Et j’ai obligatoirement une pensée émue pour Hector et Lola pour lesquels l’auteure m’a bluffé par tant d’imagination ; je crois bien n’avoir jamais vu ça dans une histoire.

 

Même si on sait très tôt qu’Eliott déteste cette période de l’année, j’ai aimé croisé, quand même, l’ambiance des préparatifs de Noël et des marchés de Noël, les messages que l’auteure fait passer au fil des pages et le côté humain qu’elle fait ressortir parfaitement sans tomber dans le dramatique. Elle ne donne pas raison à son personnage, qui lutte face à des sentiments parfois contradictoires, en le forçant à faire face à cette réalité : la vie continue malgré tout et les moments heureux ne doivent pas être relégués au passé. Ils peuvent laisser la place à d’autres encore plus heureux et intenses.

 

« Je devrais pourtant savoir depuis le temps qu’aimer n’est pas pour moi. Aimer, c’est perdre, et perdre, c’est souffrir… »

 

Il peut arriver que je me trompe sur des choix de livres mais là, mon intuition m’a donné raison. Et c’est bel et bien la baguette de la fée « magie de Noël » qui s’est posée avec douceur sur ce premier roman de Manon KALJAR. Associée à elle, une plume toute en tendresse et en simplicité, c’est assurément la romance de Noël à glisser dans la botte au pied du sapin de ce Noël 2020.



29/10/2020
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