Mille livres en tête

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49 jours, Je compterai pour toi / C.S QUILL

Jour 1 : Celui où les certitudes meurent

et où une nouvelle voit le jour : l'Amour

 

A quoi est-ce que je reconnais un coup de cœur ? C'est quand je prends un coup au cœur dès les premières lignes pour finir frappée par un coup de blues à la fin lorsque l’auteure m’emporte dans une « chute » vertigineuse et que tout s'arrête. Un peu comme un amour rencontré, savouré puis perdu trop rapidement ; à qui on doit se résigner à dire "au revoir" alors qu'on a envie de rester, toujours et encore auprès de lui. Voilà en résumé mon coup de cœur 2019 pour le dernier roman de C.S QUILL « 49 jours, je compterai pour toi » paru chez Hugo Roman.

 

Lorsque Celia de chez Hugo Roman/Fyctia a proposé ce Service Presse, j'étais plus que ravie. Rien que le format EBook m'aurait déjà bien contentée car j'avais pré-commandé la version broché. Et quand le fameux « calendrier globe-trotteur » est arrivé dans ma boîte aux lettres, j'ai compris que j'aurais le grand bonheur de tenir ce magnifique livre dans mes mains. Restait à savoir si j'adhèrerais à l'histoire, de ce qui s'apparentait à une malédiction émotionnelle. Merci aux Editions Hugo Roman de m'avoir associé à ce très beau Service Presse.

 

Sur fond de rencontre aussi intense que soudaine entre deux êtres qu'on croirait fait l'un pour l'autre au premier regard, l'auteure nous fait rencontrer des personnages qui ont tout de même quelques différences.

 

« J’ai eu envie de t’embrasser dès que je t’ai aperçue, Breen »

 

Elle, c'est Breen PETERSON, jeune serveuse de 23 ans, éternelle amoureuse de l'amour, des sentiments et sensations qu'il fait naître. Tel le climat breton, cadre qu’a choisi l’auteure pour poser son décor, tout son être n'est que tempête intérieure. Surtout qu'elle a une façon bien particulière d'aimer. Tel un décompte qui semble mener vers une fin inévitable, elle a cette obsession d'un compte à rebours corporel qui égrène, jour après jour, les 49 grains d’un sablier.

 

Quelle est cette malédiction des 49 jours ?

Cette histoire mettra-t-elle un point final à ce décompte solitaire et à tous ces secrets ?

 

Lui, Sawyer HALL, jeune homme de 27 ans, est un photographe qui a parcouru le monde alors que Breen déteste les photos et n'a jamais voyagé. Côté mystère, il n'est pas en reste non plus. Et même si l’auteure ne lui a pas infligé un parcours aussi intense, il n’y a rien à faire ; impossible de trouver une supposition qui tienne la route.

 

« Moi, je veux me souvenir seulement pour mieux oublier »

 

Mais il y a quand même quelque chose, comme une volonté et une force, qui pourrait bien être un point commun pour la base de leur histoire.

 

Ce roman est assez déstabilisant ; l'auteure entretient un mystère quasi permanent au travers de l'histoire de Breen, qu'elle nous présente à deux époques clés de sa vie : le passé en 2013 et le présent en 2018. Cette nouvelle histoire qui s’amorce pourrait bien être le début d’une nouvelle vie, plus calme et apaisée. Faut-il encore que passe le cap des 49 jours.

 

« Si je veux conserver une chance d’atteindre mon but, je dois au moins essayer. Je donnerais tout pour retrouver les jours paisibles auxquels j’ai goûté »

 

Chacun va devoir surmonter ses peurs quant à la viabilité de leur histoire naissante. Il faut reconnaître que Breen est une jeune femme forte malgré ses faiblesses et fragilités intérieures dont on ne sait rien mais qu'on imagine très sombres. Compassion et empathie sont les seuls mots qui me viennent pour décrire mes sentiments envers elle ; un peu comme une amie qu'on aimerait enlacer en lui disant "je suis là pour toi, tout ira bien". Un peu comme le font Josie ou Mei, ces autres personnages féminins qui tempèrent son histoire et apaisent, tel un baume, ses souffrances passées.

 

« Je ressens tout si fort que, au bout d’un moment, je ne ressens finalement plus rien »

 

Breen va vivre cette histoire tout en composant avec des démons quotidiennement présents. Elle va vivre, avec lucidité, ses moments de bonheurs, ses périodes douloureuses en ne se plaignant jamais. Elle sait qu'elle doit voir en ce nouvel amour, un perpétuel challenge pour lequel la victoire sera remportée au bout des 49 jours.

 

Les sentiments de Sawyer sont contradictoires. Il est doux, attentionné et patient. Attiré par Breen, par ce qu'elle s'autorise à laisser voir mais aussi par ce qu'elle cache. Et il n'arrive pas à expliquer cette attraction tellement rapide. Et surtout, au fil de l'évolution de l'histoire, il aimerait qu'elle s'ouvre à lui, qu'elle partage ses secrets avec lui ; ce qu'elle n'est pas prête à faire. Et lui n’est pas prêt à la brusquer. Mais lorsqu’il va en apprendre un peu plus, au fil des chapitres, tout pourrait être remis en cause. Et là, j’avoue qu’un sentiment étrange s’est emparé de moi.

 

L’auteure nous emmène dans deux pans de la vie d’une femme forte et courageuse, deux histoires qui nous précipitent dans une lecture addictive aux milles suppositions. Et lorsqu’elle y ajoute des personnages secondaires, tout droit ressortis du passé, alors là c’est encore plus prenant et mystérieux. Alors, un conseil : ne cherchez pas à comprendre, à tenter de trouver le pourquoi du comment. C’est mission impossible. Vivez l’histoire à fond pour ne passer à côté de rien.

 

« Il a la chance d’être tombé sur toi. Tu sais, ce genre d’amour est terrifiant, parce qu’il appelle des sacrifices.

Il est plus difficile, mais il est unique »

 

Deux histoires avec pour points communs le personnage féminin,  l'intensité des sentiments, la simplicité d'une relation, sur fond de secrets soigneusement enfouis en l'un et l'autre qui peuvent, à tout moment, tout faire basculer.

 

 

Il en faudrait peu pour précipiter l'histoire dans un sens positif comme négatif. Ce n'est pas un climat pesant, ni psychologiquement insoutenable, qui rythment cette histoire mais l'auteure, à coup de petits mots anodins insérés, de ci-de là, s'amuse, bel et bien, avec nous en entretenant, sans cesse, une série de questions. C'est inhumain de jouer ainsi avec ses lectrices.

 

« Il y a des choses qui demeurent brisées, irréparables »

 

Et lorsque la délivrance arrive, j’ai eu l’impression d’être prise dans une spirale émotionnelle tellement intense, qu’aucun mot ne pourrait l’expliquer correctement. Ce fameux secret que personne n’aimerait avoir à vivre, que n’importe qui redouterait de devoir affronter et auquel tout le monde a certainement pensé à un moment clé de sa vie.

 

« Je n’ai pas envie de survivre sans elle, et plus que ça, j’ai besoin qu’elle survive avec moi »

 

Ce livre, une fois fermé, m’a laissé comme apaisée. Je me suis surprise à le lire avec toute la douceur et la patience qui lui revenait de droit. Sans aucune précipitation, ni appréhension ; comme pour mieux l’apprécier, pour comprendre parfaitement ses personnages, sans ne manquer aucun détail primordial.

 

Et je peux le dire sans aucun doute, « 49 jours, je compterai pour toi » est mon coup de cœur 2019 ; et sincèrement, je ne pensais pas en arriver là. Il est d’une beauté à couper le souffle. Il ne se lit pas ; il se vit, passionnément et intensément pour rendre hommage à ces personnages hors du commun qu’a su créer l’auteure et dont elle peut vraiment être fière. Dans un registre totalement différent de ceux auxquels elle nous avait habitués. Et pour ça : merci Cami d'avoir permis ce très beau moment de lecture.

 

 

 



24/03/2019
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