Mille livres en tête

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Falling again / Morgane MONCOMBLE

Falling again.png"Falling again" était dans ma PAL depuis sa sortie et je m'étais promis de l'en faire sortir durant mes congés d'été 2022. Voilà qui est fait - même si j'avais oublié de publier mon avis - et quelle douceur dans cette couverture autant que dans son contenu.

 

Sachant que ce roman évoquait un univers cher à l'auteure mais totalement inconnu pour moi, j'ai choisi d'en faire abstraction pour ne pas être déstabilisée et perdue dans quelque chose qui pourrait perturber ma lecture. En refermant le livre, je me suis rendu compte que mes possibles craintes étaient injustifiées.

 

Comme elle le dit si bien, Lilas n'a jamais manqué d'amour de la part de ses deux pères. Mais ce qui lui fait cruellement défaut c'est la confiance en elle et ce qui la ronge c'est la peur : de ne pas être aimée, de ne pas être ne serait-ce qu'appréciée et de ne pas être valorisée. Les termes avec lesquels elle se présente sont juste touchants mais tellement tristes et poignants.

 

« Là où ils ont toujours dit que leur fille ferait des choses extraordinaires, je ne suis que… moyenne. Ni laide ni belle, ni bête ni intelligente, ni drôle ni ennuyeuse. Je suis aussi fade et creuse qu’une huître »

 

Souffrant du syndrome de l'imposteur dans ses vaines tentatives de se faire publier en tant qu'écrivaine de BD à l'eau de rose, l'échec lui fait perdre tous ses moyens jusqu'à envisager sérieusement de ne pas se présenter pour un entretien d'embauche chez Abisoft, l'une des plus importante entreprises sur le marché des jeux vidéos, qui vient de la contacter pour un poste de scénariste graphiste, alors même qu'elle n'a jamais postulé.

 

Éternelle romantique, fan de KPop et de dramas coréens auxquels elle aimerait que sa vie soit comparable, la jeune femme de 24 ans est toujours soutenue et remise dans le cadre par ses amies et colocataires, Dana et Eleanor qui ne lui laisse plus le choix : elle doit se présenter à cet entretien.

 

« Il est temps. Il est temps d’être adulte, maintenant »

 

Lorsqu'elle pousse les portes d'Abisoft, c'est comme un retour dans le passé qui s'opère lorsqu’elle se retrouve face à Aaron CHOI, son amour d'enfance qui n'a plus rien du petit garçon de 8 ans qui lui avait promis de l'épouser lorsqu'ils seraient grands ; avant que la vie les sépare subitement.

 

Game designer talentueux, habitué à travailler seul, il est devenu froid, renfermé sur lui-même dans une vie sociale inexistante ; exception faite de ses parents. Et il voit d'un très mauvais œil l'arrivée d'une nouvelle recrue dans son équipe. D'autant plus que, si Lilas n'a rien oublié du passé, lui ne semble plus se souvenir d'elle.

 

L’accueil glacial d’Aaron aura-t-il raison de ce qui se présente comme une opportunité unique pour Lilas ?

Lorsqu’un seul des deux sait qui est l’autre, qu’en sera-t-il de leur relation lorsque la vérité sera enfin mise à jour ?

 

Ce roman qui se présente en deux saisons d’une vingtaine d’épisodes chacune démarre par un touchant côté épistolaire dans lequel on suit quelques échanges de petits mots d’Aaron et Lilas de lorsqu’ils se rencontrent alors qu’ils ont 5 ans jusqu’à leur presque 8 ans. C’est bref mais ça nous permet de cerner la personnalité que chacun avait à l’époque pour se rendre compte de leur évolution alors qu’ils sont devenus adultes.

 

« Il s’agissait du seul moment de ma vie ou j’ai été parfaitement heureux. Elle a été ma seule et unique amie »

 

C’est sur d’un thème original et assez déroutant que cette romance psychologique se développe et j’avoue qu’au départ je me suis posé pas mal de questions sur ce que je ressentais pour Lilas et Aaron devenus adultes. Lilas m’a donné l’impression de manquer de maturité par moment car semblant se cacher derrière de fausses excuses et obligée d’être poussée par ses amies et Aaron m’est apparu tellement asocial et froid que je craignais un peu pour la suite. Mais finalement, j’ai choisi de me laisser porter sans trop réfléchir et j’ai bien fait. Puisqu’au final c’est un très beau coup de cœur un fois le livre refermé.

 

J’ai été pas mal émue par la personnalité de Lilas qui est totalement opposée à ce qu’elle était petite fille. Fini l’insouciance de l’enfance ; place aux peurs et aux doutes qui se sont installés. Alors il faut reconnaître que ça peut être agaçant mais seules les personnes qui n’ont jamais douté d’elles seront agacées. Car au fil de la lecture, Lilas se livre peu à peu à nous et plus le voile se lève sur un des mystères qui entoure l’histoire, plus on prendre conscience de ce qui a pu se passer dans son esprit et dans son cœur de fillette de 8 ans pour qu’elle en arrive là où elle est aujourd’hui. »

 

« Elle m’apaise. Elle me donne l’impression d’enfin appartenir à ce monde, pour la première fois depuis longtemps »

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Et il en est de même pour Aaron, dont la problématique est plus complexe car on a du mal à cerner le pourquoi du comment de son comportement qui, soyons honnêtes, ne donne pas forcément envie d’aller au-devant de lui au premier contact. Comme une impression que le petit garçon timide et réservé est devenu pire que ça. Mais quand on creuse un peu lors de ses interventions, alternées avec celles de Lilas, impossible de le voir autrement que comme touchant. A mes yeux, son évolution au fil des chapitres est vraiment bien travaillée et c’est celle dont on prend le plus conscience finalement.

 

J’ai ressenti cette histoire comme celle d’une seconde chance avec la beauté de certaines maladresses de nos protagonistes ou de certaines situations sublimes par le temps qu’elles prennent pour éclore et pour se développer. Lilas va devoir apprivoiser à nouveau – et avec une certaine crainte en plus -, un peu comme dans leur enfance, celui qui subit des contraintes émotionnelles quotidiennes qu’il n’arrive pas à expliquer lui-même. Lorsqu’on découvre la teneur et l’ampleur du traumatisme, j’avoue que ça m’a déconcertée tellement je ne l’ai pas vu venir.

 

« Je ne comprendrai jamais ce besoin viscéral que je ressens, que j’ai toujours ressenti, de le protéger – parfois au péril de ma vie. Je sais juste que le savoir en difficulté m’est physiquement douloureux »

 

Tout au long de la lecture, il y a des mystères soigneusement entretenus par l’auteure et j’ai adoré la tournure que prenaient les choses. Là où d’autres ont peut-être ressenti des longueurs, moi j’ai adoré tous les moments traversés à leurs côtés et à l’évolution de leurs relations les uns envers les autres. Parce qu’au final, il n’est pas juste question de Lilas & Aaron ; ça va bien au-delà de ça.

 

Chaque chapitre est bien amené et jamais mon attention n’a faiblit. Pour un format de 458 pages, je n’ai pas vu le temps passer. Et quand on ajoute à ça, tous les beaux personnages secondaires – hormis un que j’ai particulièrement détesté et Eleanor qui m’a laissée assez perplexe un bon bout de temps -, c’est une très belle unité que cette histoire. Même le fait que la notion de pardon arrive un peu trop soudainement ne m’a pas dérangée plus que ça. Ça se passe peut-être ainsi dans les dramas coréens, je l’ignore car je ne suis pas une adepte. Et je ne me permets pas de juger un choix de l’auteure. Elle est l’auteure ; je suis simple lectrice.

 

« La vie, la vraie, n’a rien d’un kdrama. Rien ne nous garantit une fin heureuse et les gens devraient s’en rappeler plutôt que d’espérer que le destin s’occupe de tout à leur place »

 

Même si j’ai manqué mon rendez-vous avec la duologie qui a fait connaître Morgane MONCOMBLE, je ne peux qu’être heureuse de la compter parmi les auteures qui me permettent de m’épanouir en tant que lectrice de New Romance depuis « Nos âmes tourmentées ». Et il est certain que je répondrais présente pour le prochain sorti récemment, « L’as de cœur ».

 

Malgré son jeune âge, il est impossible pour moi de dire que l’écriture de Morgane est en adéquation avec son âge : elle fait preuve d’une belle maturité en développant des sujets parfois complexes et en étant capable de faire naître tout un tas d’émotions auxquelles on ne s’attend pas forcément. Comme quoi, il ne faut jamais rester sur une première impression.

 

« Falling again » est la 4ème New Romance de Morgane – qui s’est essayée au New Way également avec « En équilibre » est le résultat est à nouveau, pour moi bien sûr, juste sublime dans son ensemble. Alors si vous connaissez cette auteure, plongez-vous sans crainte dans cette romance qui soulèvera certainement beaucoup d’émotion comme ça a été le cas pour moi. Et si vous ne la connaissez pas encore, n’attendez plus et découvrez-la au travers d’une plume tout en douceur et en belle simplicité. Aucune fioriture n’est nécessaire ; juste l’essentiel.Très belle lecture !


08/10/2023
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Fan Squad / C.S QUILL

1.pngEt voilà ! Ce qui devait arriver arriva : on part sur un énorme coup de cœur pour le dernier roman de C.S Quill paru chez Hugo New Romance que je remercie infiniment pour l'envoi.


Quand je lis cette auteure, je ne me pose même plus de question : je me plonge franco dans ses histoires. Jusqu'à présent ça a parfaitement matché et ce 9ème roman dans ma bibliothèque - eh oui, déjà - ne fait pas exception.


Sitôt le prologue entamé, j'ai su que je retrouvais l'écriture inimitable de l'auteure. Grâce à elle, il ne faut pas longtemps pour trouver les personnages géniaux et c'est pas peu dire.


Oxton, que dire de lui si ce n'est que la première rencontre n'est pas commune. Après 10 ans de succès et la trentaine ayant sonnée, il est en pleine période de remise en question voire crise identitaire : il veut s'essayer à d'autres univers, à commencer par le cinéma. Sauf que lorsqu'on a une étiquette de star de la musique qui colle à la peau, rien n'est gagné d'avance.

 

« Être le leader d’un groupe mondialement connu, n’avoir aucun souci de thune ni de soirée d’ennui sexuel n’est pas un gage de bonheur »


Et lorsque son équipe fait appel à une Community Manager pour faciliter le passage de ce cap, c'est sur la plus grande fan du groupe que le choix se porte. Et cette fan de toujours, c'est Elvis, jeune femme de 24 ans qui connaît tout sur eux et surtout sur Oxton, leader du groupe et chanteur pour qui elle a eu un véritable crush 10 ans auparavant. Lorsque les conditions imposées ne lui laissent pas d'autre choix que d'accepter les règles, les enjeux vont prendre une certaine tournure. Et quand les non-dits s'invitent, Elvis pourrait se retrouver mise face à des dilemmes qui la mèneront là où elle ne s’attendait pas aller.


Mais du fantasme à la réalité, il y a bien plus qu'un pas qui pourrait se révéler être le plus difficile à accomplir pour cette jeune femme que la vie n'a pas épargnée et qui veut juste fantasmer tranquille dans son coin pour qu'une éventuelle réalité ne la rattrape pas. Sauf que tranquillité n'est pas un mot qui fait partie du quotidien des Unfool... Alors bienvenue à L.A et bonne route !

 

« On ne se débarrasse pas si aisément de son « doudou », même quand celui-ci se transforme en ourson cannibale »


Pour que je lise de manière quasi continue avec le sourire aux lèvres (histoire de ne pas rigoler en public !), c'est que l'auteure a parfaitement réussi son œuvre.


Pour toutes les personnes qui connaissent C.S Quill, son écriture en apparence légère et décalée cache toujours quelque chose. Et dans "Fan squad", on retrouve tout ce qui fait son empreinte littéraire : beaucoup d'humour pour alléger des sujets bien sérieux sans jamais occulter leur importance. Et ici, ils sont terriblement bien choisis et d’une belle constance, d’un bout à l’autre.


Même si tous les personnages sont uniques et ont chacun leur petit truc en plus, je suis obligée de décerner une mention spéciale pour Riley et Rita qui m'ont plus d'une fois fait mourir de rire. Avec eux le smile est au rendez-vous ! Autant j'avais beaucoup ris avec les Campus Drivers que là, on se trouve un cran au-dessus.

 

« Plus je vieillis, plus j’aime mon prochain. D’ailleurs, tu veux bien que je sois ton meilleur ami ? » - Riley

 

Oxton, est le protagoniste masculin parfait dans son rôle de musicien méfiant et dans la retenue. Il a une part de mystère qu'on aime voir entretenue jusqu’à ce que les barrières de la retenue s'effritent peu à peu pour laisser place à quelque chose de déstabilisant pour lui, lui faisant perdre un peu de sa superbe. J’ai vraiment aimé son personnage dans son intégralité même lorsqu’il frôlait la correctionnelle dans ses paroles et ses actes. Mais bon, nul n’est parfait !

 

Elvis, est un personnage qui ne manque pas de ressources face aux coups-bas parfaitement hilarants et très imaginatifs d'Oxton. Elle sait tenir tête, alimenter des joutes verbales percutantes lors d'échanges rarement égalés avec Oxton parfois limite sadique tellement il se plaît à la faire tourner en bourrique. Tour à tour exaspérante ou intrigante, elle se démarque vraiment de tous les personnages féminins de l'auteure. Sous ses airs d'ange se cache un adorable démon. J’ai adoré sa simplicité et ce petit grain de folie qui l’habite ; qui fait d’elle un personnage unique.

 

« Je suis peut-être une fan inconditionnelle, mais certainement pas une proie facile »


Dans ce roman, j'ai aimé le parallèle fait entre la vision de la fillette d'il y a 10 ans et celle de la jeune femme d'aujourd'hui qui voit son idole sous un autre angle, vraiment sous le feu des projecteurs et dans la vie bien réelle. Une grande partie du roman on sait combien il a été important pour elle mais sans jamais savoir vraiment plus que ce que l’auteure veut bien partager. Et j’ai totalement adhéré à ce choix de maintenir le « suspense » jusqu’au bout. Comme pour donner un avantage à Elvis ou pas…

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Dans Fan Squad, on est clairement sur une romance slow burn qui est vraiment très agréable à lire ainsi. Même s’il y a beaucoup de scènes comiques qu'on ne voit pas venir et qui font leur effet, que c’est un roman plein d'humour, truffé de scènes cocasses et hilarantes, de répliques piquantes, la tension qui mène à la romance est parfaite. Des scènes d’une belle tendresse viennent s’insérer peu à peu à l’ensemble et moi je trouve ça terriblement romantique même si je suis peut-être hors sujet avec ce que l’auteure a voulu donner comme sens romancé.

 

« Je ne sens plus mes rétines, je crois qu’elles ont mis fin à leurs jours »

 

Comme à chaque fois, C.S QUILL sait créer des personnages à la hauteur de ce qu’on peut attendre d’elle et concernant ce point, ce roman ne déroge pas à cette habitude. Alors bien entendu, il y en a qui s’imposent plus que d’autres. Comment ne pas parler de Riley, le comique de la bande, très prévenant et protecteur envers Elvis, de Miranda, l'attachée de presse enceinte – presque - jusqu'aux oreilles mais qui a une répartie et un caractère très détonants et qui représente parfaitement le terme "solidarité féminine". Dans certaines scènes, je n’ai pas pu m’empêcher de penser à Célia – l’attachée de presse de Miss Quill - si ses auteures venaient à agir de manière similaire et à J.J, la C.M de chez Hugo Publishing.  Et enfin Ash, le 3ème de cette bande, avec son petit côté Monk – pour qui a la référence -, plus discret que les autres mais avec une présence qui ne passe jamais inaperçue.

 

« Tu vas voir, ils sont géniaux ! Mais si tu leur répètes que j’ai dit ça, je viendrai répandre mes fuites urinaires sur ton drap »

 

Mais je ne peux oublier Addison et Chester – les amis d’Elvis -, dont les personnages sont assez peu présents mais qui, dès lors qu’ils s’expriment, apportent un lien et un rythme non négligeables à l’ensemble – surtout Addi qui a bien failli m’achever plus d’une fois –.

 

« C’est pas ma faute, je cherchais les toilettes, j’ai poussé une porte, j’ai tendu la main pour tâter le robinet et, oh zut ! C’était la queue de… »

 

Quand on sait que l'auteure a déjà envisagé de faire disparaître un de ses précédents personnages, mon cœur a raté plusieurs battements avec un retournement de situation auquel je ne m'attendais pas sous cette forme. J'avoue que du rire - dans les chapitres précédents - je suis passée à la gorge serrée dans les suivants Et c'est vraiment là, tout le talent de cette plume qui est capable de nous retourner le cerveau, le cœur et les tripes en un temps record. 


Parler de Fan Squad pourrait durer des heures tant ce roman est parfaitement travaillé, riche de tout ce qu’il devait comporter et qui offre, au-delà de la romance, une histoire qui créée encore une fois la surprise en nous montrant la plume de C.S QUILL sous un autre angle. Son empreinte est là et bien là, mais il y a un truc en plus qui vient s’ajouter à chaque nouveau roman. Cette fois-ci, ce que je n’ai jamais vu précédemment dans les romans de l’auteure, ce sont des titres de chapitres bien trouvés et qui collent totalement avec l’image qu’on se fait des personnages. Et c’est C.S Quill, tout simplement.

 

« Je n’avais jamais pensé dire ça un jour, mais éternuer sans porter de culotte, ça craint »

 

Je n’ai donc pas besoin de vous dire qu’il faut foncer vous procurer ce roman qui va encore une fois défrayer la chronique en remportant un succès bien mérité – les préventes parlent d’elles-mêmes -.

 

Je pourrais reprendre les mots d’Elvis pour vous dire que « Je ne suis pas une spécialiste, mais… c’est de la bombe atomique ! Honnêtement, je ne savais pas à quoi m’attendre et c’est trop bien ».

 

Je sais rester impartiale même si j’ai beaucoup d’affection pour C.S Quill, que je suis depuis ses débuts. Et je suis heureuse qu’à son parcours jusqu’à ce dernier roman voit s’ajouter une telle histoire d’une si belle qualité.  Alors très belle lecture !


19/05/2022
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Flirting with 40 / K. BROMBERG

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Ah le culte de la jeunesse – et accessoirement de la beauté - qui, au travers du dernier roman de K. BROMBERG montre bien que dans beaucoup de domaines, tout est une question d'âge et que ça peut faire des ravages ! Et il est intéressant et assez révélateur pour moi bien sûr, que cette histoire soit publiée par une maison d'édition telle que Hugo Roman dans la branche New Romance – ceci expliquant cela, serais-je tentée de dire - que je remercie infiniment pour l'envoi en Service Presse via Netgalley.


C'est sur un amer constat que la rencontre dans un bar se fait avec Blakely, presque quadragénaire qui tente d'oublier que sa vie prend l'eau, autant personnellement que professionnellement. Elle qui vise, au sein de son entreprise, LA promotion de toute une carrière, subit de plein fouet la pugnacité et l'arrivisme d'une jeunesse qui veut sa part de la réussite en n'hésitant devant aucun coup bas pour arriver à ses fins.

 

« On sait tous que tu fais partie des murs. Je n’ai pas besoin que tu en parles constamment devant mes nouvelles recrues. Franchement, ça te donne l’air démodée, et vu que c’est moi qui m’efforce en permanence de me battre pour toi, ça me rend les choses encore plus difficiles »


Rattrapée par l'âge et les clichés qui font naître en elle une dévalorisation certaine, sa rencontre, un soir de déprime, avec un bel inconnu ne va rien arranger. Beau, sexy en diable et bien plus jeune qu'elle, il est inconcevable qu'il soit sincère lorsqu'il s'intéresse à elle. Elle choisit donc de s'effacer pour ne retenir que son prénom, Slade, son métier, interne en chirurgie cardiaque et son visage.

 

« D’après ce que j’ai appris après avoir glissé un pied à contrecoeur dans le petit monde des rencontres, les types sympas, jeunes et séduisants comme lui ne s’intéressent pas aux femmes qui frôlent la quarantaine »


Mais quand l'attraction est plus forte, il faut s'autoriser à croire que la vie ne tient pas qu'à des à-priori. Et lorsque le destin décide de les mettre à nouveau sur la même route, peu importe ce qui peut advenir, même à 40 ans on a le droit au bonheur et à s'amuser comme à 20 ans. Et cela ne tient finalement qu'à peu de choses !


Entrons dans le vif de mon avis : j'ai adoré cette histoire que j'ai dévorée en quelques heures à peine. Et même si on est sur un thème qui n'a rien d'innovant, j'ai apprécié la manière dont l'auteure a abordé le sujet de la différence d'âge. Bon, on n'est pas sur un gros écart puisque seulement 9 ans séparent Blakely - 40 ans - et Slade - 31 ans -, donc rien de choquant. J'ai trouvé judicieux de ne pas en rajouter en évoquant trop ce thème qui finalement sert de base mais n'est pas tant présent que ça.


J'ai vraiment été touchée par le personnage de Blakely que j'ai trouvé très émouvante dans son ressenti face aux regards des autres et face aux préjugés qu'elle sent s'installer à l'approche de la quarantaine. Et dans ses contradictions oscillantes, entre incertitude et confiance.

 

« Une centaine de choses me viennent à l’esprit. La peau de mes jambes qui n’est plus aussi ferme qu’avant. Mon ventre qui n’est pas parfaitement plat comme le leur. Mes seins ne sont certainement pas aussi fermes qu’il y a dix ans. Toutes les imperfections que je discerne quand je m’examine dans un miroir résonnent dans ma tête, aussi fort qu’une sirène d’alarme »


J'ai une décennie de plus qu'elle mais je trouve que l'auteure, au travers de cette femme active qui a parfaitement réussi sa vie professionnelle jusqu'à ce que le poids des années prenne insidieusement le contrôle de sa vie, qui a parfaitement démontré ses compétences professionnelles et n'a normalement plus grand chose à prouver, a terriblement bien traité ce sujet qui peut se révéler délicat voire tabou. Et beaucoup de choses ont raisonnées en moi en découvrant et en accompagnant ce personnage fragile et pourtant si forte à la fois.


Il est clair que la rencontre avec cet inconnu est une sacrée belle base pour cette romance qui s'annonce assez vite mais dont le déroulé ne m'a pas chagrinée plus que ça. Je ne suis pas forcément team slow burn et logiquement, j'ai adoré la romance telle qu'elle se déroule et qui nous offre un personnage masculin qui flirte dangereusement avec l'homme idéal. Car Slade, c'est une manière de rassurer comme personne, d'être attentionné, de prendre les choses telles qu'elles viennent sans se soucier du regard des autres, de mettre de côté ses propres coups durs, bref... Et cette facilité à la répartie ! Grâce à lui, certaines scènes ont donné lieu à de francs moments de rire.

 

« Slade HENDERSON. Plus jeune que vous. Ça m’amuse de décoder les longues diatribes de la belle femme qui, par un heureux hasard, est assise à côté de moi au bar »

 

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J’ai aimé aussi la manière dont K. BROMBERG a amené et a développé l’aspect professionnel qui n’est pas totalement étranger aux sentiments de Blakely. Et cette façon d’y associer une histoire romancée avec quelque chose de très tendance. Toute cette partie est attrayante et nous fait passer un plus que bon moment. Comment ne pas adorer et détester en même temps le personnage d’Heather qui est juste parfaite dans son rôle ? C’est typiquement le personnage contre lequel on aime à râler et qui rythme l’histoire. Et qui au final, cache aussi en elle, un petit quelque chose qui pourrait changer la donne dans l’histoire.

 

« Parce qu’il y a des gars sympas dehors, Blakely. Des gars qui interviennent et agissent comme il faut. Qui traitent bien les femmes, même si ce n’est pas la leur. Apparemment, tu ne les as jamais rencontrés ; mais moi, je sais pertinemment qu’ils existent »

 

Je ne suis pas une fervente lectrice de cette auteure puisque je n’ai pas lu tous ses romans, mais celui-ci est vraiment parfait. On y retrouve de belles répliques, une pointe d’humour et de légèreté, des situations qui donnent envie d’entrer dans l’histoire pour y remettre un peu d’ordre et surtout une belle romance qui n’est pas acquise d’avance. Et même si l’histoire ne ressort pas de manière marquante de tout ce qui parait en New Romance, je suis obligée de reconnaître que l’auteure m’a séduite car c’est original sans l’être dans l’excès. Juste ce qu’il faut pour amener à réflexion.

 

Un des thèmes forts de ce roman est bien évidemment l’estime de soi et la manière dont on se voit qui n’est pas toujours le reflet de ce que voient les autres. Et on ne peut pas rester insensible et ne pas faire le parallèle avec notre propre histoire si on se classe dans la même catégorie que Blakely. Et j’avoue que ça m’a interpellée plus d’une fois et pas forcément d’un point de vue positif. Le thème est vraiment bien travaillé, l’auteure ne tombe pas dans une surcharge où les clichés pourraient s’inviter et surtout ça ne prend pas le dessus de la romance. Bien au contraire, les deux s’associent parfaitement et composent un très bel ensemble.

 

« J’en ai marre d’être l’ex parfaite qui prétend que tout va bien et qui sanglote dans son oreiller la nuit parce qu’elle a raté sa vie de couple. J’en ai marre d’être la Blakely Foxx toujours prudente, toujours inquiète de ce que les autres pensent, qui ne supporte plus de subir la connerie des autres, mais qui sourit quand même »

 

Même si cette histoire laissera quelques traces en moi, qui y interprète d'autres choses alors que ce n’est qu’une romance, j’ai adoré cette lecture que je ne peux que classer en coup de cœur. Je pense qu’on est sur quelque chose de très différent que ce que K. BROMBERG a pu proposer à son lectorat français jusque là mais c’est une très belle romance à découvrir pour un bon moment de lecture en toute simplicité. Alors, très belle découverte !


01/05/2022
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Faust McCarthy - T.1 : l'appel / Kate OWYN

1.pngNe nous voilons pas la face : Faust McCarthy - T.1 de Kate OWYN est le 1er urban fantasy que je lis et il m'a fallu un temps d’adaptation afin de me familiariser avec cet univers. Sans cette découverte - et la beauté de la couverture sur laquelle j'ai craqué - sous Service Presse grâce aux Éditions Cyplog, que je remercie vraiment pour l'envoi, je n'aurais peut-être jamais tenté l'expérience. Mais attention : il ne m'a pas été imposé ; je l'ai volontairement choisi.


Je ne vais pas vous dévoiler tout de suite mon ressenti final car il faut savoir que je suis vraiment novice en matière de sorcières, de loups-garous, faes, vampires et autres tels personnages que je n'ai jamais côtoyés et donc c'est une lecture vraiment atypique pour moi.


Il m'a fallu un certain temps pour me familiariser avec la diversité des personnages, notamment avec Faust qui possède une particularité qui m'a questionnée, le temps de quelques chapitres, sur le pourquoi du comment. Mais aussi avec cet univers que j'imaginais sombre - bon, il n'est pas tout rose non plus - et qui a révélé une facette à laquelle je ne m'attendais pas.


Le premier quart du roman a été le plus laborieux pour moi tellement il y a d'informations, nécessaires certes mais qui m'ont demandé énormément de concentration. Sachant que je m'attaquais à un inconnu total, j'avais choisi de morceler ma lecture sur plusieurs jours pour éviter tout risque de rejet ou de panne de lecture. Et j'ai vraiment bien fait. Et puis, je me suis permise de demander des précisions à l'auteure pour être sûre de ne pas faire fausse route. Merci Kate pour toutes les réponses.


Au début de ma lecture, je ne savais pas trop quoi penser de la rencontre insolite entre Faustine - dite Faust -, jeune vétérinaire presque trentenaire, mi-sorcière, mi-garou et Wolfy, très beau loup noir blessé après une chasse organisée par les Wolf's Creek, meute de garous aux pratiques illégales.


Au contact de Wolfy, la vie de Faust - venue dans le Wyoming pour un simple remplacement de son amie Nancy - va se trouver bouleversée. Les rêves de Faust vont être totalement chamboulés, avec l'apparition d'Alek aussi séduisant qu'énigmatique, dont elle ne comprend pas la présence et qu'elle ne peut côtoyer autrement.

 

« Tu es ma moitié, ma partenaire, ma compagne, autant sous ta forme humaine qu’animale. Nous sommes destinés l’un à l’autre »


Pour la solitaire Faust, en constante fuite pour sa protection contre des instances qui rejettent et condamnent l'Interdite qu'elle est, c'est un autre combat qui s'annonce et qui pourrait bien lui réserver son lot de surprise.


Quand les rêves prennent l'ascendant sur la réalité, la vérité peut se trouver là où on ne l'attend pas !

 

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Malgré un début chaotique pour moi et un ressenti de longueur pendant une cinquantaine de pages, j'ai quand même accroché assez rapidement à l'histoire. Dit comme ça c'est assez contradictoire mais la réalité est là. Même si j'ai un peu peiné, le temps de prendre mes marques, j'ai tout de suite senti que quelque chose m'attirait vers le contenu original.


Même s'il y a beaucoup de choses qui m'étaient étrangères, j'ai trouvé, grâce à la plume de l'auteure, une aisance qui s'est accentuée au fil des pages. Et ses personnages et le rythme qui s’ensuit, y sont pour beaucoup aussi.


Faust est une jeune femme un peu badass, au fort caractère, qui n'a peur de rien, ni de personne et que la vie a forgée en véritable combattante. Alors là, accrochez-vous car c’est une vraie guerrière qui n’a peur de rien. Sauf que, tous les combats sont différents, avec des enjeux plus ou moins importants.


Lorsqu'elle rencontre Alek, mâle Alpha de la meute Big Horseshoe Mountain, terriblement séduisant et attirant, charismatique et très sûr de lui limite insupportable, la situation entre eux va se révéler complexe, touchante mais explosive aussi parfois.

 

« Je ne vais pas m’ennuyer avec toi. T’as combien de personnalités différentes parce que j’avoue que je m’y perds »


C'est justement ce côté complexe, entre réalité et imaginaire, qui m'a énormément plu. Alors oui, ça a été un peu compliqué à appréhender pour moi, mais lorsque je m'y suis accoutumée, j'y ai trouvé une sorte de magie tellement agréable...

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L'histoire, après un début assez lent - toujours pour moi, je tiens à le préciser à nouveau -, sait trouver son rythme en alliant romance, rebondissements, action, révélations, rivalités ou alliances et humour pour maintenir l'attention jusqu'au bout, sans sentiment de lassitude ou d'ennui.

 

« Plus jeune, j’enviais Alek. Son bagou, sa force, son pouvoir de séduction avec les filles. Je tiens ma revanche, il va grave en chier avec toi ! Le karma existe ! Que Dieu bénisse l’Appel »


J'ai vraiment aimé l'immersion dans la meute d'Alek et la découverte de ses acolytes Andrew, Beck et Ian qui font passer de très beaux moments de rire et de sourire tellement l'humour, dans toute sa simplicité, est régulièrement présent. L'union entre tous les membres est tellement forte qu'il est impossible de ne pas adhérer à leur manière de vivre et de penser. Et le côté protecteur d'Alek est vraiment à son top niveau lorsqu'il s'agit de sa meute, sa famille.

 

« J’ai l’impression d’avoir atterri chez les Bisounours, tout le monde s’entraide, parle gentiment à son voisin et participe à la vie collective. Obligé, ce sont des loups vegans, ce n’est pas possible autrement »


Et j'ai surtout apprécié le côté totalement atypique de la romance telle qu'elle est développée. Je ne vais pas spoiler l'histoire mais je dirais que j'ai aimé la manière dont l'auteure a su l'intégrer autant dans la réalité que dans l'imaginaire.

 

« Je reprends la mélodie de mon âme sœur et je vois les sourires de mes comparses. Leur Alpha vient de trouver sa reine »

 

Beaucoup de douceur se dégage de la première et une belle attirance et une agréable tension ressortent de l'autre. C'est assez subtil et très bien écrit.


Si on laisse de côté une scène qui m'a un peu perturbée, cette histoire est vraiment à la portée des plus novices comme moi mais, pour l'apprécier comme il se doit, il faut se donner le temps d'en maîtriser assez les codes et langages. Je ne suis pas encore une pro mais retenter l'expérience dans ce genre me fait moins peur.


Et pour celles dont c'est un univers familier, ce roman ne peut qu'être une superbe lecture. A mon avis il y a tout sauf... la suite qu'il va falloir nous dévoiler rapidement après une fin comme celle qu'a concocté l'auteure et qui m'a laissée sans voix, tant je ne m'y attendais pas.


Je ressors vraiment charmée et convaincue par cette histoire et par le style de l'auteure. Je n'ai aucun regret d'avoir suivi mon instinct, qui m'a poussé vers un style nouveau et je sais déjà que je retenterais l'expérience avec grand plaisir et plus sereinement. Alors, très belle lecture ! 


27/01/2022
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Féline / Margherita GABBIANI

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Alors là, c'est dans une lecture peu commune que je me suis immergée ; à mes risques et périls vu le genre. Et c'était un risque aussi pour l'auteure et les Editions Livresque de m'accorder leur confiance sur ce Service Presse. Un grand merci à eux !

Pour le résumé, c'est ici !


J'ai découvert Margherita GABBIANI dans un tout autre genre et c'est en discutant avec elle, dans un hall de gare, que j'ai appris qu'elle venait de sortir une histoire d'un autre genre parue aux Editions Livresque. Et quelle claque magistrale !


Alors on frôle de très peu le coup de cœur à cause de petites choses qui ont fait dévier ma lecture, sans pour cela lui faire perdre en intensité et l'addiction dans laquelle je me suis trouvée plongée.


La mise en route de l'histoire s'est faite juste comme il faut même si au début j'ai pu ressentir comme une longueur. Certainement due à mon impatience de rentrer dans le vif du sujet. Mais il fallait bien prendre ses marques avec les personnages, leurs vies, l'univers dans lequel ils évoluent, etc...


Une fois que le rythme s'est accéléré,  impossible pour moi de lâcher l'histoire. Et pourtant, écrite d'un point de vue externe et lue en numérique, je partais avec un sacré handicap. Margherita m'a donc bien scotchée avec cet écrit de très belle qualité ; même s'il y a 2 ou 3 choses qui m'ont interpellée.


L'histoire peut sembler toute simple, quoi que... une jeune femme, Lilith, 25 ans, qui se transforme en chatte noire lorsque minuit sonne ça n'a rien de commun. Et dès lors que Leo, 40 ans, l'homme qui est entré dans sa vie il y a peu, la demande en mariage, on se doute que ça ne va pas être simple. Ajoutée à cela une adolescente de 14 ans, Adèle très intelligente et très vive d'esprit mais aussi très curieuse et une ex-femme, Olivia, qui n'est pas en reste, ça donne un ensemble du tonnerre.

 

« Adèle était absorbée par le mystère qui entourait Lilith, ses origines et ses comportements plus qu’étranges. Elle se promit de creuser la question, si ce n’était pour son père, au moins pour satisfaire sa curiosité personnelle »


Ma première impression à la fin de cette lecture c'est qu'il ressort comme quelque chose de magique, de féerique mais aussi de mystérieux et d'intriguant de cette histoire qui a dû demander un sacré travail d'investigations. Pas mal d’éléments se succèdent les uns aux autres, des situations plus qu’inattendues se produisent sans qu’on les voit arriver et on se retrouve pris dans une spirale complètement incontrôlable qui nous emporte jusqu’à la fin, au cœur de l’Egypte et son histoire mais aussi de ses pratiques et croyances ancestrales.


Le thème original est déjà assez peu commun - du moins pour moi - alors je vous laisse imaginer la suite. Et c'est simple, il est impossible de s'attendre à ce que la suite de l'histoire réserve. Et la belle complicité que l’auteure a su créer entre Lilith et Adèle, apporte énormément à cette histoire. J’ai beaucoup aimé le lien qui se tisse, petit à petit, entre elle et qui est un bel avantage pour toute la suite de l’histoire.


Au contraire de la romance qui est très simple, le reste se révèle être plus complexe et travaillé. L'auteure nous embarque sur les traces de malédictions et de sortilèges qui vont bouleverser pas un mais bien plusieurs destins. Et son écriture associée à un contenu tellement riche et étonnant en fait une histoire vraiment à part.

 

« Sa décision était prise. Si tel était son destin, elle était bien décidée à se gaver de chaque parcelle de bonheur qu’elle pouvait récupérer aujourd’hui »

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Quand le rythme s'accélère, pour se lancer dans une véritable course contre le temps et les jours qui sont comptés, c'est pour ne plus s'essouffler, quand certains personnages s'invitent alors qu'on ne les attend pas ça apporte toujours plus à l'histoire et quand une invitation au voyage nous emmène dans une contrée lointaine, la boucle est bouclée.


Avec cette histoire, on se surprend - même on se plaît - à se glisser dans la peau de Sherlock Holmes ou de Indiana Jones en quête de vérité. Et au final, n'est pas un détective averti qui veut, j'en suis ressortie forcément charmée car totalement surprise par le final qui est simplement génial et inattendu.

 

« Lorsque vous avez éliminé l’impossible, ce qui reste, si improbable soit-il, est nécessairement la vérité. Conan DOYLE »


Cette histoire est vraiment à découvrir car tellement riche de plein de choses mais aussi par l'écriture de Margherita qui est vraiment de très belle qualité. Le talent ça ne s'improvise pas ; elle en est une belle illustration.


Si vous avez l'esprit cartésien et très terre-à-terre, accrochez-vous alors ! Ça envoie du lourd. Et si vous adorez ces univers intrigants où la mythologie a une très belle place, alors foncez ! Je suis loin d'être une experte dans ce genre mais là c'est assurément la lecture atypique à découvrir et à dévorer. Alors très belle lecture !


14/11/2021
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French escapade - Tamara BALLIANA & Olivia RIGAL

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Après avoir eu un énorme coup de cœur pour le dernier roman de Tamara BALLIANA, je suis repartie à la découverte d'une autre facette d'elle : auteure d'un roman à 4 mains avec Olivia RIGAL dans le genre romance suspens.

 

Même si le charme n'a pas opéré de la même façon que pour "Je veux un homme qui ...", ça n'en reste pas moins une lecture très agréable. Et sincèrement, quatre mains ou pas, je n'ai pas décelé de différence.

 

Merci à Tamara et Olivia pour leur confiance sur ce Service Presse !

 

Lorsque Kenneth, militaire U.S rentre de plusieurs semaines en mission loin de chez lui, c'est pour retrouver sa jeune sœur Madison, 20 ans, qu’il élève depuis le décès de leurs parents. Sauf que la maison est vide : sa sœur est partie vivre la grande vie avec un inconnu, Arkady, qui lui a promis monts et merveilles. Un message inquiétant alerte son instinct de grand frère protecteur. Et ni une, ni deux le voilà quittant les Etats-Unis, avec son fidèle ami et acolyte Jimmy, pour la Riviera française.

 

« Si j’ai bien compris, on parle d’une gamine un peu perdue, qui s’est laissée embobiner par un simulacre de prince charmant »

 

Arrivé sur place, Madison étant majeure, la police française ne daigne pas prendre sa demande d'aide au sérieux sauf Elodie, jeune policière cannoise, à la brigade criminelle - mise à l'écart par ses supérieurs ripoux pour excès d'intégrité. Elodie connait la réputation d’Arkady et elle sait que l'affaire peut être sérieuse. Elle propose donc à cet inconnu et à son ami, de les aider. Juste comme ça, par conscience professionnelle. Mais la proximité aidant, il pourrait bien y avoir bien plus qu'une connotation policière sous le soleil du Sud. Bienvenue pour une French escapade sous le soleil cannois !

 

Cette mission, très personnelle pour Kenneth, remportera-t-elle tous les succès ?

L'histoire d'amour naissante sera-t-elle aussi brûlante que le soleil du Sud de la France ?

 

J'ai découvert Tamara il y a peu ; je n'ai donc pas lu beaucoup de ses romans. De même que je ne connais pas Olivia car n'ayant jamais croisé sa plume. Je ne pourrais donc pas faire de comparaison avec leur parcours littéraire déjà existant.

 

Une chose est sûre, même s'il y a un "Mais", c'est qu'elles m'ont totalement embarquée dans les bagages de Kenneth pour ce périple à la française. Ce n'est pas un remake de James Bond mais cette histoire fait son petit effet. Un peu comme un film d'action qui se déroule sous mes yeux et dans lequel je prendrais bien la place de l'héroïne principale – on a bien le droit de rêver -.

 

Cette héroïne c'est Elodie. Policière intègre - trop apparemment - et plus que compétente, elle est en position délicate sur un siège éjectable au sein de son commissariat. Malgré tout, elle n’a pas froid aux yeux et elle persévère dans sa mission pour que l'impunité, dont bénéficie Arkady, cesse. Ne faisant plus confiance à grand monde car échaudée par le comportement de collègues, c'est en quasi solo avec tout le courage qui la caractérise et avec l'aide de relations fiables, qu'elle mènera cette enquête d'une poigne de fer tout en féminité tout de même. Au risque que ses convictions lui coûtent définitivement sa carrière.

 

Avec elle, Kenneth et Jimmy, militaires U.S surentraînés spécialisés dans les renseignements, sont en bonne compagnie et en de bonnes mains professionnellement parlant. Bien que de ce côté-là plus personne n’ait quoi que ce soit à leur apprendre. Sauf que là, il s’agit de la sœur de Kenneth et le contexte (surtout émotionnel) n’est pas le même que ce qu’il a l’habitude de rencontrer. Sang-froid sera donc le maître mot de toute cette aventure surtout lorsque la belle policière ne le laissera pas indifférent.  

 

« Nous nous connaissons à peine. Certes, je ne vais pas me mentir à moi-même, je craque complètement pour cette Frenchie qui me semble absolument parfaite »

 

Kenneth est l’image même, que je pouvais me faire, du militaire bien bâti et d’une beauté à ne laisser aucune femme indifférente. Et surtout, il n’est pas imbu de sa personne et arrogant. Alors qu’il aurait toutes les raisons de l’être. On sent combien il est attaché à sa sœur ; la relation forte qu’il a avec elle, même s’il peut se montrer envahissant envers elle mais toujours pour son bien. Sa relation aussi avec Jimmy, son frère d’arme, est très belle aussi. Son ami est un sacré personnage qui a une relation très étroite avec la nourriture – plus qu’avec les femmes - et c’est vraiment un maillon fort de cette histoire. J’ai hâte de pouvoir découvrir l’histoire qui lui sera consacré dans le 2ème tome de cette saga.

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Dans ce road-trip policier qui nous emmène dans divers lieux de la French Riviera, Tamara et Olivia nous offre une belle histoire à suspens avec effets spéciaux et matériels dernier cri, dans un univers bien particulier, avec une petite touche d’adrénaline dès que le compte à rebours est lancé. Mais je trouve que ce roman aurait mérité une longueur plus importante pour un peu plus de développement ; afin d’en faire vraiment une mission « à haut risque ». Et surtout, pour que le côté romance prenne vraiment une place plus importante car, pour moi, ce point a été vraiment trop soft et trop survolé. Je n’ai malheureusement pas ressenti d’émotion particulière en ce qui concerne l’histoire d’amour « attendue » dont toute l’intensité arrive trop tardivement. Et je n’ai pas trouvé cette touche d’humour à laquelle je m’attendais et qui m’aurait ravie. Je suis vraiment restée que sur le côté suspens policier de l’histoire ; ce que je ne recherchais pas forcément, à ce point-là, à la base. Peut-être suis-je passée à côté du principal !

 

« Ce soir, ce ne sont pas de quelconques lots pour une œuvre de charité qu’on va mettre aux enchères, mais bien de véritables êtres humains »

 

Alors attention, ce n’est pas parce que cette histoire n’est pas un coup de cœur que je n’ai pas passé un bon moment de lecture. Les pages se sont tournées rapidement laissant défiler les chapitres et les rebondissements à une vitesse déconcertante. L’écriture simple mais efficace - des plumes associées de Tamara et Olivia - a su éviter les temps morts, les redites et les lourdeurs qui auraient pu entacher cette histoire qui remplit pleinement sa mission : nous divertir et nous faire nous évader dans un monde auquel on ne sera probablement jamais confrontées, heureusement.

 

Ce roman n’a pas pour vocation de nous obliger à réfléchir mais juste à se laisser porter et à apprécier cette histoire sans prétention mais qui fait son effet malgré tout. Et que je conseille vivement pour la lectrice qui cherche un bon moment de détente sans exigence particulière.


05/07/2020
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Ferme les yeux et fais un voeu / Cécile BERGERAC

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C'est au détour d'un post Instagram Hugo Roman que j'ai décidé d'avancer, de 2 places, la lecture de "Ferme les yeux et fais un vœu" qui était dans ma P.A.L. J'étais intriguée par la couverture Feel Good et le résumé qui l'était moins. Du coup, ce petit bijou a été commencé en début de matinée au petit déj' pour en finir la dégustation pour le goûter ; en ayant entre-temps préparé - tout en le lisant - un plat de lasagnes (loufoque mais véridique !). Mais pourquoi parler cuisine ? Parce que ce roman est savoureux, un vrai délice littéraire. Et je suis une gourmande, dans tous les sens du terme


C'est une rencontre un peu hors du temps qui se produit à 3h12, une nuit de septembre avec un réveil brutal pour Sarah, 30 ans, jeune avocate dévouée corps et âme à son métier : le CHU d'Orléans vient d'accueillir,  aux urgences, son frère Pierre. C'est le choc ! Orpheline depuis son enfance, son frère est ce qu'elle a de plus cher et celui qu'elle doit protéger coûte que coûte. Plongé dans un coma profond, la suite de son séjour se fera au service réanimation sous les soins, en autre, de Jimmy, jeune infirmier de 29 ans.

 

« Bonjour mademoiselle. Venez avec moi. Il va falloir être forte »


Un combat contre l'attente interminable s'engage bouleversant un quotidien parfaitement réglé ; où les imprévus n'ont pas leur place. Et pourtant .....


Ayant eu son lot de souffrances, Sarah sera-t-elle assez forte pour affronter cette épreuve de taille ?

Est-elle réellement à sa place dans ce monde qui s’est imposé à elle plus qu’elle ne l’a choisi ?


C'est à une thématique vraiment forte que l'auteure s'attaque dans ce roman bouleversant et tout en sensibilité. Et je dis bravo et merci. Je ne peux pas vous résumer l’histoire, elle ne se résume pas ; elle se lit tout simplement.


Lorsque j'ai commencé la lecture, j'ai eu un gros doute car c'est une histoire à deux voix mais écrite à la 3ème personne. Style narratif que je ne maîtrise pas du tout. Je vais dire heureusement que la 1ère personne n'a pas été utilisée ; ça aurait été déplacé que de vouloir s’approprier les sentiments et les pensées de Sarah et Jimmy dans une telle lecture.

 

Ce roman énonce des vérités et des réalités parfois douloureuses sur des sujets graves du quotidien. Et la façon dont l’auteure a choisi de les traiter est parfaitement travaillée. Attention : le côté médical n’est pas du tout mis en avant ; c’est vraiment le côté humain qui a été choisi.

 

Sarah est un personnage fort, un peu froid parfois à croire que l’attitude professionnelle déteint sur celle personnelle. On sent qu’elle n’aime pas l’imprévu. Avocate pénaliste, elle défend plus le truand que le bon et n’a pas vraiment d’autre choix que de se forger une carapace pour résister à la pression du monde impitoyable dans lequel elle évolue. Elle n’a pas de temps pour les apitoiements et les états d’âme ; seuls les résultats professionnels importent. On a l’impression qu’accepter de céder un peu de faiblesse serait un échec cuisant, bien plus que de perdre un procès. De sa relation avec son frère, dans la vie adulte, on ne sait que peu de choses. Ce qui est indéniable, c’est la puissance des sentiments qui les unissent depuis l’enfance. Au fil des chapitres, on entre dans cette intimité enfantine qui apporte une belle touche positive ; un peu comme un bouclier pour lutter contre l’inéluctable.

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Le roman débute, tout en lenteur, dans une sorte de huis clos aseptisé, à la froide blancheur. Ce rythme routinier choisi par l’auteur peut sembler pesant et inciter à lâcher l’histoire. Je l’ai plus pris comme une manière de digérer l’évènement soudain qui s’abat sur Sarah ; comme pour lui laisser le temps d’assimiler et de s’organiser. Il faudrait être naïf pour croire que la vie continue comme avant.

 

« Tous les matins, elle est retournée au cabinet, et tous les après-midis à l’hôpital, alternant entre la cafétéria et la chambre »

 

Et ça nous permet, en parallèle, de rencontrer Jimmy, infirmier dévoué à son métier et à ses patients ; même si les échanges oraux avec eux n’ont pas de retour, il est animé par une belle empathie. C’est un personnage de qualité qu’a créé Cécile, en lui accordant une sensibilité touchante pour un protagoniste masculin. Il côtoie la détresse, la maladie, des cas médicaux pour lesquels les destins semblent scellés ; et pourtant, il sait prendre du recul face à l’inévitable et il lutte contre la tristesse des familles par un humour et un sens de la légèreté qui permettent d’appréhender ce genre d’écrit de manière moins dramatique et larmoyante. Déçu de manière brutale en amour, c’est un homme qui sait se protéger pour ne plus souffrir mais qui croit malgré tout en l’amour. Son seul univers, ce sont son métier et ses deux amis William et Joachim. Sauf que Jimmy, une fois sa blouse enlevée, redevient un homme qui peut avoir des doutes et faire les mauvais choix.

 

« Elle a un côté très touchant, Sarah. Il ne saurait pas l’expliquer mais elle le perturbe »

 

Dès lors que Jimmy déboule dans la vie de Sarah, c’est un autre rythme qui se met en place ; on sort un peu du contexte hospitalier. Une organisation de vie autour de l’être hospitalisé, tout en ne s’oubliant pas soi-même en s’autorisant un processus de reconstruction, dans les règles de l’art, où des attentes jusque-là inimaginables naissent petit à petit.

 

« Il se pourrait que l’inconnu, qui devait avoir assez de force pour m’en prêter un peu, soit en passe de croiser mon chemin »

 

L’attente des résultats d’examens ou des verdicts médicaux cède un peu la place à une démarche plus égoïste – pour Sarah comme pour Jimmy - comme une bouffée d’air frais nécessaire. Les prémices de la romance se mettent doucement en place, sans précipitation ; et l’apprivoisement se développe de la plus belle des manières. Ne vous attendez pas à des personnages qui se sautent dessus ou à des scènes de sexe ; il n’en n’est rien. Seule la tendresse a sa place.

 

« Ces moments d’insouciance où les questions existentielles ne relèvent ni du Code pénal ni d’un manuel de médecine »

 

Et la lectrice, que je suis, y a vu un beau romantisme de la part de celui qui éprouve de doux sentiments pour ramener l’être aimé à la vie, à la vraie vie, pour qu’il ne sombre pas. Celle où un vélo ou une coccinelle paraissent plus romantiques qu’une grosse cylindrée, un pique-nique est plus intime et recherché qu’un beau repas dans un restaurant chic ou que la simple phrase, « Fermez les yeux et faites un vœu », pourrait être répertoriée dans le dico des plus belles déclarations d’amour.

 

« Il a compris que Sarah avait besoin de lui pour croire en la magie, car elle, ce n’est pas vraiment son truc. Alors, il va y croire pour deux. Il sera cette magie pour qu’elle y croit »

 

Cette histoire ne comporte que très peu de personnages vraiment acteurs. Beaucoup sont de passages ; seuls Sara et Jimmy la joue sous nos yeux. Il n’empêche que l’auteur démontre parfaitement le processus de réaction de l’être humain comme un moyen de défense.

 

Le personnage de Sarah, dans la douleur et la lutte contre ses sentiments si durement touchés, se montre agressif dans ses propos, dans ses plaidoiries. Elle n’a pas d’ami(e)s ou de famille dans l’histoire, elle s’assume seule. Ses réactions illustrent de manière très juste que c'est dans les pires moments qu'on se rend compte du comportement des gens,  qui peut être faux ou  jamais à la hauteur de nos espérances. Ceux qui en font trop, ceux qui n'en font pas assez, ceux qui font parce qu'ils se sentent obligés. Ceux qui feraient mieux de ne rien faire. La scène avec Julie, d’une violence verbale incroyable, m’a scotché sur place tant l’exercice d’écriture a été soigneusement approfondi pour faire ressortir toute la véracité de la situation. Au contact de Jimmy, son évolution va se dessiner petit à petit et on aime ça ; l’auteure lui insufflant un oxygène de meilleur qualité.

 

En somme, Cécile BERGERAC nous raconte l’histoire de la vraie vie, de vrais gens. Sans artifice, ni faux-semblants et où les mots « Espoir » et « Optimisme » prennent tout leur sens même s’ils n’ont pas une garantie de résultat à 100%.

 

Elle arrive de manière toute simple, en seulement 219 pages que composent cet ode à la vie et à l’amour - à nous faire sourire, nous faire pleurer, nous émouvoir par des tirades d’une beauté à couper le souffle – je pense à Mr FLORIN – et à nous faire croire, l’espace d’une lecture, en une magie poétique. Elle n’a oublié aucun ingrédient pour faire de cette douceur une belle réussite que je ne peux que conseiller de découvrir avec délectation.


24/05/2020
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Five / Marjynoname

Une fois nwww.kizoa.com_collage_2019-08-27_20-59-28.jpg’est pas coutume, je me suis essayée – contrainte et forcée – à un exercice de lecture pas commun pour moi. Lorsque j’ai reçu, en SP, le format poche de FIVE de Marjynoname, j’étais ravie car ça faisait longtemps que j’avais le format numérique, dans ma liseuse, sans avoir le temps de l’ouvrir. Et puis la couverture est tellement canonissime !

 

Petite parenthèse : C’est sur format papier que j’ai entamé cette lecture. Et dès lors, que de péripéties sont survenues ! Le livre était déjà bien avancé (les ¾ étaient lus) ; la chronique était déjà bien avancée aussi dans mon téléphone. En pleine préparation de mon déménagement qui approchait, le livre s’est malencontreusement retrouvé dans un carton. Et je n’avais pas qu’un carton ! No stress, j’ai continué à traiter mes quelques lectures en attente et dès que j’ai pu, je me suis rabattue sur la version numérique ; et me voilà reprenant tout au début. Sauf, que le sort s’acharnant, c’est ma liseuse qui a rendu l’âme. Et là, je n’avais plus aucun support. J’ai eu le grand bonheur qu’on m’offre une liseuse et j’ai pu reprendre très vite mais mon retard s’était accumulé.  J’ai donc terminé l’histoire pour rendre ma chronique qui était prête sur mon portable. Mais c’est sans compter sur la malchance. Mon téléphone s’est éteint et n’a plus voulu se rallumer. Et je n’ai rien pu récupérer. Et sachant comment je rédige mes chroniques, c’était donc un sacré handicap. Je suis restée une semaine sans téléphone, après ça a été presque trois semaines sans internet. J’ai traité au mieux tous mes SP et j’ai retrouvé mon format papier. Donc, j’ai repris entièrement la lecture ! Et le voilà enfin traité Rigolant

 

C'est dans un environnement pas du tout girly que je suis tombée, en coup de  rassurez-vous. Et ce titre que j'ai attendu si longtemps m'a donné du fil à retordre bien malgré lui. Marjy, je me souviendrai de toi longtemps ! Bienvenue dans un monde plus testostérone que paillettes où il va falloir dégainer un mental d’acier.


Merci à Fyctia, Hugo Poche et Célia pour cette descente dans des bas-fonds jamais explorés.

 

5 noms pour une vengeance ; voilà un prologue que je n’ai jamais vu aussi court mais qui donne tout de suite le ton. Avant de rencontrer Evy au détour d’une ruelle sordide et en très mauvaise compagnie, j’avais déjà un bref aperçu de son histoire passée. Un résumé qui en dit ni trop, ni trop peu, m’a permis de ne pas être surprise de la trouver dans un endroit glauque et pour la raison qui l’y amène.

 

Mais Evy sera-t-elle assez forte pour passer du statut de victime à ceux de juge et bourreau ?
Quand les traumatismes du passé brouillent les esprits, la découverte de l'amour permettra-t-elle de faire machine arrière ?

 

A 22 ans, Evy est une jeune femme qui a déjà un sacré passif émotionnel derrière elle et dès le départ, bien que le mode opératoire, échafaudé, soit sombre j’ai compris sa détermination. Elle a connu la violence et, même si 10 ans après elle la redoute encore, rien ni personne ne l’arrêtera. Pas même si cela doit lui coûter des efforts qu’elle envisage mais qui l’effraient. En la fillette apeurée qui sommeille en elle, le traumatisme de l'enfance est marqué au fer rouge. C’est donc sans appel.

 

« Que me reste-t-il à perdre ? Ma santé ? Ma vie ? Je sais ce que c’est de souffrir. Je n’ai pas peur »

 

Telle une mante religieuse qui veut attirer les mâles en sa toile vengeresse pour les dévorer, elle se révèle être très bien organisée et pourvue d’une belle assurance. Tout est réfléchi et tous les enchaînements semblent élaborés pour qu’il n’y ait pas de grain de sable.

 

« J’agite sous ses yeux un petit sachet plastique fermé avec un zip. Il contient une poudre blanchâtre. Pas beaucoup, mais suffisamment pour acheter cette vermine »

 

Des scènes tellement bien narrées la montre très bonne comédienne. A sa place, dans un monde pareil, je me serais fait grillée illico presto. Tour à tour manipulatrice tout en sensualité électrique, fragile sous des airs de femme-enfant ou dominatrice qui n'hésite pas à transformer les scènes hot en scènes torrides pour devenir maitresse de ses envies. Malgré ses différents visages, en amitié elle ne fait pas semblant. Elle est fidèle  au point de prendre le risque de perdre ce qu'elle a de plus précieux, en la personne de Clara, par amitié pour elle et par instinct de protection.

 

« Un court instant, je voudrais traverser cette rue pour voir si je pourrais connaître enfin ces sensations qui me font peur depuis si longtemps. Les papillons dans mon estomac, la sourde pulsation dans mon bas-ventre me laissent penser qu’avec lui, je pourrai peut-être y arriver »

 

Au jeu du « Un prêté pour un rendu », elle apparaît courageuse et froide ; mais elle n’est, malgré tout, pas à l’abri de craintes et doutes qui pourraient mener sa vengeance difficile à exécuter. Et aucun mantra ne suffirait  à arrêter la progression des fêlures d'une armure pourtant bien renforcée.

 

"Je ne peux pas l'embrasser, je ne veux pas"

 

Surtout quand, face à elle, il y a les « yeux couleur prairie » – bon, vert si vous préférez - de Noah alias Five. Et que le beau gosse, qui s'accroche comme un coquillage à son rocher, est celui qui sera le dernier de la liste à voir son sort scellé. Mais ça, il ne le sait pas bien entendu ! Le bougre va se révéler bien différent de ce qu’elle avait imaginé et ça ce n'était pas prévu dans les plans d'Evy.

 

« Je veux terminer par lui, car il m’a blessée plus qu’un autre. Pas dans mon corps, mais dans mon âme »


Mesdames, c'est à vous que je m'adresse là, car votre lingerie est en danger. Et c'est un euphémisme. Bad boy sexy, charmeur, macho, arrogant et sûr de lui,  il est aussi persévérant, patient,  courageux et téméraire ; si, si je vous assure. Surtout le passage "Sa langue humide et coquine vient me chatouiller le creux de la paume ». Quand on sait tous les microbes qui transitent sur les mains, c'est sacrément courageux :-D


Noah partage la narration avec Evy. Comme toujours, ça permet de bien cerner les personnages en se positionnant du point de vue de l’un ou de l’autre. Il s'est construit sur une erreur du passé qui se répercute sur son présent. Il supporte une relation difficile avec un père dans un seul but : retrouver quelqu’un qui lui est cher – non, je ne vous dirais pas qui -. Cette facette de l’histoire a, à mon avis, était un peu trop légèrement traitée. Ça m’a un peu frustrée surtout lorsque je suis arrivée à la fin. Mais je pense que c’était voulu par l’auteure pour ne pas alourdir l’histoire de base et en faire oublier l’idée première.

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Noah, par la force des choses, évolue dans un monde peu reluisant, c’est le moins qu’on puisse dire.  Des morceaux de son passé, pas nombreux mais judicieusement dévoilés au fil des chapitres, permettent de connaître le poids trop lourd à porter pour l’adolescent qu’il a été.  Et du coup, est-ce que l’affirmation qui dit « On a toujours le choix »  peut s’appliquer à lui ? D’autant que sa rencontre avec Evy risque bien de noircir encore le tableau en mettant à jour des histoires sordides. Il ne s'attend pas au revers d'une médaille peu glorieuse à cause d’une une promesse anodine enfantine qui va bouleverser des destins.

 

« Nous étions destinés à nous rencontrer, à souffrir ensemble, à blesser l’autre »

 

Dans cet univers où se côtoient drogues, prostitution, argent sale, corruption, règlements de comptes et j’en passe, Evy, même si sa mission est toute à son honneur, fait un peu pâle figure et j’avoue que certaines scènes m’ont laissé dans le doute sur son devenir. La plume captivante de Marjy fait qu’il m’a été impossible d’imaginer des plans de survie. Il suffit de manquer un petit détail et hop, peu de temps après c’est la surprise totale.

 

Sous le couvert d’une dark romance, Marjy a réussi là un premier essai très abouti. Cette histoire issue d’une « Stories by Fyctia » avait remporté un bel accueil en numérique et je comprends pourquoi. Le fait d’avoir lu les 2 versions, dans les conditions que vous connaissez, m’a permis de prendre conscience de tout le travail éditorial qui est fait avant que des pépites, telle que Five, arrivent dans nos mains. J’ai pu comparer les deux et c’est hallucinant. Bravo à l’auteur et à son éditrice Léa. Sacré travail d’équipe pour un rendu addictif.

 

Ce qui a failli être un rendez-vous manqué se transforme, haut la main, en un beau coup de cœur. Alors, si vous voulez débuter en Dark Romance ou ajouter un nouveau titre à votre liste, c’est FIVE qu’il vous faut. Il ne peut être autrement que vous succombiez à votre tour.


27/08/2019
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Follow me - T.1 : Seconde chance / Fleur HANA

Dès les premières lignes de ce roman dont j'avais entendu parler à maintes reprises, j'ai su que ce serait la découverte d'une autre facette de l'auteure Fleur HANA. Au-delà de la couverture - qui sincèrement ne me parle pas plus que ça, il en faut pour tous les goûts - et du résumé - qui lui m'a attiré tout de suite -, je savais que j'allais plonger corps et âme dans une romance douce, poignante et sincère où le présent a comme un goût de passé.

 

Dans sa jeunesse, Lise a fait le terrible choix de partir loin d'Ange. Avec son éternel look d'adolescente - jeans, Dr Martens et T-shirt à l'effigie des groupes rock des 70's comme Queen - elle est de retour presque 10 ans après, auprès d'Annabelle, dame âgée, à laquelle elle tient énormément, diminuée par une démence sénile. Dès lors, tout la renvoie à son passé et la fait se questionner sur ce qu'aurait pu être son futur dans d'autres circonstances.

 

" Une petite voix dans ma tête me dit que ça aurait pu être ma famille "

 

Lise, tellement franche, naturelle et spontanée, qui n'avait pas pris conscience de l'étendue de la douleur que son départ avait infligée à Ange, va devoir accomplir un travail sur elle-même. Pour elle, va commencer une lutte émotionnelle durant laquelle elle va devoir apprendre à gérer situations et sentiments de nature diverse auxquels elle n'est pas forcément préparée (ou dont elle ne veut pas affronter la réalité inéluctable).

 

« J’attendrai l’instant idéal d’être sa perfection comme il est la mienne »

 

La confrontation avec les blessures du passé se passera-t-elle en douceur ou dans la souffrance du souvenir d'avoir blessé l'autre ?

 

Les personnages créés par Fleur sont parfaitement travaillés en toute simplicité ; comme une impression qu'elle y a apporté un soin tout particulier, dans le moindre détail. Ils sont différents par certains points mais tellement semblables dans leur sincérité et leur sensibilité. Les mots qu'elle leur a choisis sont tellement bien adaptés qu'elle est arrivée à les rendre vivants sous mes yeux. Et à me faire ressentir leurs sentiments d'une manière tellement intense par moment ; sensation plus intense, tout de même, lorsqu'il s'agit d'Ange.

 

Ange, devenu père, est un personnage touchant voire poignant. A contre-courant de l'image habituelle de l'homme viril, sa normalité fait du bien mais les blessures qu'il a au plus profond de lui m'ont fait extrêmement mal à lire dans certains moments vraiment chargés en émotion. Alors non, je n'ai pas pleuré mais quelque chose en moi s'est serré lors de certaines scènes où il met ses douleurs à nu. Je suis arrivée à voir, en lui, l'homme d'il y a 10 ans et l'homme d'aujourd'hui ; finalement, pas tant différents l'un de l'autre, la maturité en plus. Il est fidèle à lui-même et à ses sentiments bien qu'il ait pas mal souffert. Dévasté et anéanti, il a tenté, tant bien que mal, de se reconstruire malgré le manque de réponses à ses questions. A présent, malgré des sentiments intacts, il est tiraillé entre envie et réalité ; il a peur de souffrir à nouveau et de ne pas s'en relever.

 

Alors saura-t-il prendre la décision la plus difficile de sa vie ?

Car là est bien la question : a-t-on tous droit à une seconde chance ?

Ou peut-on arriver à donner une seconde chance ?

 

Dans cette tentative de séduire à nouveau l'autre, la tendance pourrait bien s'inverser et le risque que l'histoire se répète ne peux pas être totalement occulté. Leur parcours émotionnel va être parsemé d'étreintes toutes en sensualité qui gagnent peu à peu en intensité pour décrire une certaine tension sexuelle indéniable.

 

" Je ne lui dis pas que ça a toujours été elle.

Je ne lui dis pas que ce ne sera jamais personne d'autre.

Je ne lui dis pas qu'il n'y a jamais eu qu'elle.

Et que je l'aime déjà comme avant.

Je l'aime encore comme avant "

La force de cette histoire se trouve dans la cohabitation entre les générations, qu'a mis en place l'auteure (Annabelle : 83 ans / Emma : 5 ans / Lise 27 ans) mais également dans les thèmes plus forts qui sont abordés : la vieillesse, l'abandon, le pardon, la confiance. Sujets auxquels nous pouvons tous être confrontés un jour et qui donnent à réfléchir. Et qui sont traités par Fleur de manière simple, jamais larmoyante et avec le juste dosage, sans jamais en faire trop.

 

Et parallèlement à cela, Fleur apporte sa petite touche plus légère, en parfait accord avec son côté déluré voire excentrique qu'on lui connaît bien au travers de certains de ses autres écrits, en intercalant des touches d'humour rafraîchissantes :

- des mamies-cougars en maison de retraite raffolant de romances historiques,

- un ami au nom mémorable (SAURIN mais non pas William) qui fait passer des moments vraiment hilarants et qui vous fera voir le poulet coco et les cocktails d'un autre œil.

- et une fillette haute comme 3 pommes, mini-Ange au féminin, aussi collante qu'une " glumaude " mais à laquelle j'ai succombé très vite et au contact de laquelle une Lise totalement différente va naître progressivement.

 

" Ca me fait mal de l'avouer, mais je commence à m'attacher à cette gamine et ce n'est franchement pas une bonne idée "

 

La particularité de ce roman c'est qu'il est écrit d'une manière peu commune - en tout cas pour moi -. Ce n'est pas une narration à deux voix à proprement parler mais plutôt des interventions très brèves d'Ange qui renforcent le déroulement de l'histoire narré par Lise.

 

" Je lui fais l'amour.

Pour avant.

Pour maintenant.

Pour nous "

 

Avec une plume moderne et indéniablement addictive, pleine de tendresse et d'humour, Fleur HANA sort du style que je lui connaissais - même si je n'ai pas tout lu d'elle - pour passer de la romance érotique à la romance contemporaine telle que je l'aime.

 

Elle a enrichi mes connaissances musicales en comblant une ignorance insoupçonnée concernant certains morceaux ; pour ça, merci. Et j'en redemande bien sûr !

 

Tous les ingrédients sont réunis pour faire de ce roman un moment de lecture à côté duquel il ne faut surtout pas passer. Et qui donne forcément envie de découvrir les tomes suivants qui permettent de retrouver, avec plaisir, des personnages côtoyés dans ce premier tome et de les connaître sous un nouveau jour.

 

« Tout le monde a droit à une deuxième chance. Le grand amour, on ne le croise pas deux fois »

 


27/08/2017
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