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Sois vert et tais-toi / Flora ARMONIE
Et voilà qu'elle nous revient avec une nouvelle romance au titre toujours aussi original que ceux de ses précédents romans et à la couverture haute en couleur, ce n'est pas peu dire. Mais qui ça ? Flora ARMONIE, bien sûr !
Pour celles qui connaissent toutes ses histoires, croyez-moi vous n'êtes pas prêtes avec ce nouveau roman "Sois vert et tais-toi" qui paraît ce 15/04/2024 en auto-édition. Et pour celles qui ne la connaissent pas, mais qu'attendez-vous ?
J'ai eu le grand bonheur de découvrir, un peu en avance, cette histoire dans laquelle nous allons découvrir Charles et Oria, évoluant dans des sphères sociales totalement opposées, alors qu'ils se rencontrent au lycée et que démarre, entre eux, une relation un peu particulière, qui n'est pas tout à fait de l'amitié mais ça je vous laisse le découvrir par vous-même.
Et puis, nous les retrouvons 7 ans plus tard alors qu'ils se sont perdus de vue - ou presque - et que leurs vies ont pris de chemins totalement différents.
Fervente défenseure écologiste, Oria est devenue journaliste spécialisée dans la traque des gros pollueurs de la planète et Charles, malgré des rêves de destin artistique dans la peinture, c'est dans l'entreprise familale que sa vie professionnelle n'a eu d'autre choix que de se poser. C'est à l'occasion d'une importante manifestation écologiste, à Paris, que leurs routes vont à nouveau se croiser, de manière fortuite... ou non et que le contact va se renouer.
Mais lorsque certaines réalités ne sont pas forcément faciles à assumer et à révéler, les revers de situations pourraient bien ne pas être ceux escomptés. Bienvenue à Paris où tous les rêves sont permis... même les plus fous mais à quel prix !
Lorsque j'ai pris connaissance de ce nouveau roman de Flora, j'ai immédiatement retrouvé tout ce qui caractérise sa signature littéraire mais avec un petit truc en plus au niveau de l'écriture. Et c'est vraiment un truc en plus, très positif ! Merci Flora pour ta confiance et ta patience !
Dans ce roman, elle aborde le thème, si peu commun en romance, de l'écologie en le traitant avec une certaine justesse, sans que ce ne soit trop pesant. Mea culpa : je ne suis pas écolo du tout. Elle nous le fait découvrir sous la forme d'une enquête journalistique pas trop envahissante mais également avec une petite pointe d'humour lorsqu'elle l'évoque par le biais de certains personnages ou de certaines situations.
Dans ce texte, même si les personnages se sont connus 7 ans auparavant, c'est un peu comme s'ils se redécouvraient et j'ai vraiment aimé voir l'évolution de leur relation qui semble couler de source mais qui, n'étant pas basée sur de bonnes fondations, ne va pas être si évidente que ça. Entraînant donc toute une série de situations drôles, touchantes, attendrissantes ou énervantes aussi.
« C’est ça le sel de la vie, non ? Faire des choses un peu folles, se lancer des défis, et pourquoi pas, surprendre une ou deux personnes en chemin »
Comme à son habitude, Flora nous offre des personnages comme on les aime, tellement opposés et pourtant si complémentaires.
Oria fait partie de ces personnages féminins qui a du cran, un certain sens de la répartie et qui n'a pas froid aux yeux car rien ne l'arrête. Je ne dirais pas qu'elle est extravertie mais c'est un sacré personnage qui a la chance d'avoir un entourage familial et amical au top, lui permettant d'être une jeune femme solaire et qu'on aime immédiatement.
Alors que Charles, qui a grandi dans un environnement assez stricte, est plus dans la réserve, mettant de côté une passion qu'il tient secrète pour ne pas déclencher le mécontentement et les critiques d'un père qui n'a pas la meilleure place dans cette histoire. Il aimerait avoir le cran de vivre sa passion mais voilà il ne l'a pas... mais peut-être pas définitivement qui sait. D'une manière bien différente, il est attachant également.
« C’est un peu le chaos de ma vie, mais transformé en quelque chose de beau »
Cette histoire est parfaitement bien menée sous cette plume toujours si authentique qu'est celle de Flora ARMONIE. Elle sait nous entraîner dans le quotidien de ces personnages qui, persuadés que leur destin est définitivement scellé, sont loin de s'imaginer l'impact qu'auront ces retrouvailles sur leur vie et sur leur avenir.
Elle nous offre aussi des personnages secondaires de qualités qui apportent pour certains une touche de sérieux nécessaire au contexte et pour d'autres une belle dose de légèreté et de peps qui agrémente agréablement l'ensemble notamment avec Deborah, Lenny et une indispensable Mamie, toujours drôle, qui se trouve dans toutes les histoires de Flora.
"Sois vert et tais-toi" est une très jolie romance qui nous emmène sur des terrains inconnus et qui sait nous tenir concentrée d'un bout à l'autre, toujours dans l'attente des émotions qu'elle saura faire naître en nous. Amour, humour, intrigue et douceur sont les maîtres mots de ce qui nous assure de passer un excellent moment de détente et de lecture.
Je suis Flora depuis ses débuts et malgré tout je suis toujours surprise de retrouver l'association simplicité/originalité qui caractérise ses romans. Elle sait se diversifier avec des univers et des personnages qui sortent toujours de l'ordinaire et son imagination est réellement sans limite, ni fin. On ressent vraiment la passion qu'elle met dans ses histoires et le plaisir qu'elle a à écrire.
Elle fait partie de ces auteures autoéditées dont je ne loupe aucune sortie et que j'ai réellement plaisir à lire, à échanger en toute simplicité avec. Et si vous ne la connaissez pas encore, je ne peux que vous conseiller de partir à sa rencontre au travers de ses titres déjà parus et de sa personnalité qui fait d'elle une auteure à part entière, très accessible. Alors très belle lecture !
Snowy little lies / Fanny DL
Si on m'avait dit que je terminerais cette année 2022, un 31 décembre qui plus est, avec un énorme coup de cœur pour une romance de Noël, je pense que j'aurais certainement ri.
Moi qui ne suis pas du tout amatrice des téléfilms de cette période, j'avoue que là, pour une adaptation télé de ce roman, je ferai une exception. Parce que "Snowy little lies" de Fanny DL parue chez Hugo New Romance Poche est clairement LA romance de Noël qui coche toutes les cases en matière de contenu et d'écriture. Quel moment passé avec ce livre qui est la lecture surprise de cette fin d'année, commencée sur un coup de tête à minuit passé !
Je lis peu de romances de Noël et suis donc plus sélective pour être sûre de ne pas me tromper. Et là, ma sélection de dernière minute a été plus qu'excellente. Finaliste du concours Fyctia « Sous le sapin » et coup de cœur du jury, c’est une belle entrée, légitimement méritée, que l’auteure et son histoire font dans ma bibliothèque et dans mes lectures coup de cœur.
C'est empêtrée dans un mensonge qui dure depuis un an que Jill, jeune femme active de 28 ans, employée dans le marketing, s'apprête à quitter New York pour passer les fêtes de fin d'année auprès de sa famille dans le New Jersey. Sur le point de partir, c'est un dossier de dernière minute que lui impose son patron et qui l'accompagnera donc durant ses vacances. Jeune femme ambitieuse voulant enfin évoluer professionnellement, elle n'a d'autre choix que d'accepter pour enfin avoir la promotion tant attendue.
« Quand je quitte New-York pour rejoindre mes parents, je me mets en mode « mytho ». C’est comme si je répétais mon texte pour ne pas me planter »
Dans le train qui l'emmène à Cherry Hill, c'est à son voisin de route, Matthew, que se livre Jill et qu'elle confesse son mensonge auprès de cet inconnu qui n'est pas en reste dans ce domaine. Auteur victime du syndrome de la page blanche, en attente du retour de l’inspiration, il gagne sa vie en se faisant passer pour le gendre idéal, mission pour laquelle il a justement quitté, lui aussi, New-York. Deux inconnus, dans un train, qui ne sont pas amenés à se revoir, quel meilleur moyen pour se dévoiler sans que les secrets soient ébruités. Mais si le destin en avait décidé autrement... Bienvenue à Cherry Hill où les cadeaux ne seront pas les seuls à s'inviter sous le sapin !
« Cet enfoiré vient de me faire comprendre qu’il me tient autant que je le tiens »
Avec ce roman, on est clairement sur tout ce que j'aime. Dès la première page, je me suis retrouvée dans cette histoire qui ne laisse aucun moment de répit tellement elle est riche de plein de choses qui nous maintiennent en constante attention. Je me suis surprise à ne pas vouloir lâcher cette histoire malgré une heure déjà bien avancée.
J'ai vraiment tout aimé, du début à la fin, tant les personnages, que l'histoire, l'humour, la tendresse, la notion d’interdit, les quiproquos et situations cocasses qui s'enchaînent avec tellement de facilité et de cohérence et l'ambiance de Noël que l'auteure a brillamment maintenue d'un bout à l'autre de cette romance.
« Même si c’était pour me venir en aide, on ne fourre pas sa langue dans la bouche de quelqu’un qu’on ne trouve pas un minimum à son goût ! Enfin, j’imagine… »
Fanny DL avec des personnages drôles et attachants a su apporter une belle dose de fraîcheur et de légèreté à cet ensemble qui est vraiment réussi. J'ai adoré tout ce qu'elle a imaginé autour de l'intrigue romanesque et le rythme qu’elle lui a donné - attention c'est une romance de Noël donc... -, mais également autour du thème des fêtes de fin d'année, surtout deux détails que je crois n'avoir jamais rencontrés jusque-là. Elle a clairement appliqué le "show don't tell" qui m'a totalement immergée dans l'ambiance, au côté de ses personnages.
Cette histoire est très riche en personnages qui gravitent autour de Jill et qui sont, au même titre qu'elle, des protagonistes essentiels (y compris le petit neveu de 5 ans, c’est pour dire…). Ils illustrent tellement bien le thème de la famille, dans laquelle chacun a ses qualités mais aussi ses défauts et ses secrets et ils m'ont si souvent fait rire mais aussi pas mal émue. Quelle famille !
« Ne vous inventez pas des vies improbables qui ne vous correspondent pas, soyez vous-mêmes ! »
Niveau émotion, Jill n'est pas en reste puisque son mensonge a été initié par ce besoin de rendre ses parents fiers d'elle et de se démarquer de son frère et de sa sœur desquels elle se sent inférieure. Et parfois, au long de l'histoire, sans que cela soit pesant, j'ai ressenti un petit pincement envers ses sentiments que l'auteure arrive à faire passer et ressentir.
Mais Jill ce n'est pas que ça. Je l'ai ressentie comme un personnage solaire, qui malgré pas mal de déconvenues dans sa vie, dégage une belle dose de positivité. Elle a un beau sens de la réplique et mêmes ses pensées étaient parfaites, attrayantes et m'ont bien fait rire. Et cette facilité qu'elle a à se retrouver dans des situations loufoques et embarrassantes vient parfaire ce personnage auquel on ne peut que s’attacher.
« C’est bien ma veine. La seule fois où je me retrouve assise à côté d’un homme canon, il faut que je ne ressemble à rien »
Il faut reconnaître que face à Matthew, à son comportement, à ce qu'il dégage et à la menace qu'il représente sur différents points, Jill a fort à faire. Matthew est le bookboyfriend idéal que j'ai adoré. Charmeur et taquin mais aussi tendre et attentionné, faire sortir Jill de sa zone de confort est certainement ce qui le caractérise le plus. Tout dans ses paroles et dans ses actes entretient à la perfection ce qui climat qui oscille entre joutes verbales et tensions sweet spicy que j'aime tant. Personne n’est parfait mais lui… !
« Je venais m’assurer qu’un beau mec ne croise ton chemin… »
J'avoue qu'à un moment de l'histoire je m'attendais à un plot twist mais qui finalement, à mon grand regret, ne s'est pas concrétisé. Ça aurait été la cerise sur le gâteau, apportant une petite touche « cliché » qui ne m'aurait pas déplu car c'est rare que j'émette des hypothèses durant mes lectures.
Je ne connaissais pas la plume de Fanny DL que je découvre au travers de cette lecture coup de cœur qui m'a transportée dans un moment incroyable. Écriture simple, efficace et qui ne s'encombre pas de futilités ou de superflu. Les chapitres sont courts et j'ai apprécié, une fois n'est pas coutume, que la narration ne soit qu'à une seule voix, celle de Jill comme pour maintenir une notion de mystère autour de Matthew. C’est un amalgame de sensations avec lequel l’auteure est arrivée à me retourner le cœur et l’esprit et j’en redemande.
Amour, humour, retournements de situations, féérie et magie de Noël, sentiments sincères, etc… tout y est et tout fonctionne si parfaitement. Bravo Fanny pour avoir réussi à m’embarquer dans ce qui n’est habituellement pas mon genre littéraire de prédilection. Et si vous êtes amatrice de romance de Noël, c’est assurément celle qu’il vous faut découvrir. Un peu comme la galette des rois que l’on savoure, vous avez encore tout le mois de janvier (ou février, soyons fous !) pour vous plonger dans cette douceur et pour la déguster (ou la dévorer…) comme il se doit. Alors, très belle lecture !
Saveur citron / Soline BRUNET
Quoi de mieux pour une histoire lorsqu’elle débute sur un pari ! C’est un schéma assez classique qui en général donne lieu à des histoires légères et qui font passer un bon moment. Et bien, autant dire que pour « Saveur citron » de Soline BRUNET parue via Stories by Fyctia, ce n’est pas tout à fait ça. On valide « passer un bon moment » mais par contre « histoire légère » pas tout à fait. Et pour cause… Merci infiniment à Stories by Fyctia pour l’envoi de cette jolie lecture qui est malheureusement bien loin d’être un coup de cœur !
C'est à l'occasion d'une soirée dans un pub anglais que Matthew, architecte trentenaire et célibataire, sur défi de ses amis, va devoir tenter d'obtenir un baiser de Joséphine, dite Joe, une jeune française expatriée en Angleterre depuis quelques années, assistante dans un cabinet de maîtrise d’œuvre. C'est de manière assez peu classique que la jeune femme accède à sa demande avant de disparaître. Dès lors, Matthew n'a qu'une idée en tête : la retrouver pour se faire pardonner et avoir, peut-être, une seconde chance de découvrir qui elle est vraiment. Lorsque le destin décide de faire se croiser, à nouveau ces deux êtres éprouvés par la vie, celle-ci pourrait bien avoir une toute autre saveur.
« J’ai l’impression que si je ne la retrouve pas, je vais passer à côté de quelque chose. J’ai besoin de la revoir… »
Au début de cette lecture, je me suis dit "j'adore !". C'est avec un thème poignant que l'auteure m'a fait rentrer très rapidement dans son histoire. Cette rencontre entre deux êtres éprouvés par le deuil est vraiment très belle. Comment ne pas être touchée par Joe et son histoire ? Pour qui me connaît et même si le contexte est différent, je n'ai pas pu être insensible à sa situation. Et j'avoue avoir retrouvé des détails qui m'ont sauté aux yeux tant, pour les avoir vécus, ils collent à la réalité.
« J’avais erré, en portant certains de ses pulls qu’il affectionnait particulièrement, aspergés de son parfum. Tant pour rester proche de lui, que pour me réchauffer du froid qui ne me quittait plus depuis leur disparition »
Mais d'un autre côté, j'ai trouvé que tout allait beaucoup trop vite et ça m'a un peu perturbée. Je ne vais pas rentrer dans les détails pour ne pas spoiler mais vu le contexte, je m'attendais à autre chose qui soit moins évident et plus travaillé en terme de jeu de séduction. Et c'est dommage !
Joe est un personnage féminin que j'ai beaucoup aimé puisque j'ai su la comprendre sur pas mal de points. Je n'ai pas approuvé tous ses choix mais il n'empêche que c'est un très beau personnage. Ce qu'elle a vécu et terrible et elle a tout fait pour se relever. Le chemin vers la reconstruction est long mais elle a su s'entourer notamment avec Bob - qui m'a bien fait sourire au début -, Wendy et Jane qui font partie de sa vie britannique.
Lorsqu'elle rencontre Matthew, de manière assez peu conventionnelle, quelque chose s'éveille en elle. Comme une étincelle qui n’attendait que d'être rallumée. Il faut dire que c'est un jeune homme qui semble bien sous tous rapports. Un peu trop lisse à mon goût mais ça c’est un simple détail.
« L’une meurt d’envie que les choses évoluent et brûle de désir pour cet homme terriblement sexy. L’autre est terrifiée et aimerait prendre son temps, sans se précipiter dans une relation qui met à mal son intégrité »
Comment ne pas tomber sous le charme d'un homme qui est prêt à beaucoup de patience pour percer à jour une jeune femme qui l'attire dès le départ ? Pour qui aura lu l'histoire, on est clairement sur le schéma "un inconnu vous offre des fleurs".
J'ai trouvé que beaucoup de choses sont bien amenées et que pour grand nombre d'entre elles, l'auteure a su trouver le bon rythme. Pour les autres, j'ai moins adhéré forcément. C'est une Stories by Fyctia de très belle qualité malgré tout, dans laquelle la plume de l'auteure nous permet de plonger pour un très beau moment de lecture. Même si je dois reconnaître certains moments d'agacement, surtout au début quand ça allait trop vite.
En romance, le deuil est un thème qui doit être abordé et développé avec soin si on ne veut pas que l'histoire bascule dans quelque chose de trop pesant. Dans "Saveur citron le thème est très bien abordé même s'il y a une petite chose qui m'a un peu déplu.
Dans cette histoire, le thème de l'amitié est joliment représenté et j'ai adoré les amis qui agrémentent cette romance, que ce soit ceux de Matthew comme ceux de Joe. Par contre, un détail m'a étonnée concernant Joe et ses amies alors qu'ils ont une relation assez forte.
Même si je ne termine pas cette lecture par un coup de cœur, c'est tout de même une jolie romance qui m'a fait passer un bon moment. Certaines choses sont assez prévisibles et il n'y a pas de rebondissements à proprement parler mais c'est une histoire assez bien écrite qui mérite d'être découverte. Alors très belle lecture !
Sister Pact / Isa LAWYERS & Samantha MORGAN
Vous aimez la romance ? Ok on est bien. Vous aimez le suspense, les enquêtes policières ? On est pas mal du tout. Alors si vous aimez les deux genres combinés, ne cherchez plus ; j'ai trouvé le duo gagnant pour 2021 : Sister Pact sous les plumes associées de Isa LAWYERS et Samantha MORGAN. Un énorme merci à Hugo Poche et Célia pour l'envoi papier de ce titre.
Des deux auteures, je ne connais qu'Isa LAWYERS que j'ai pu découvrir avec "Coupable I love you". Et j'avais hâte de la lire à nouveau, surtout après l'avoir rencontrée au dernier Festival New Romance en Octobre. Et n'ayant lu que très peu de 4 mains, j'étais d'autant plus impatiente de voir le résultat. J'ai adoré tous les moments passés avec ces personnages !!!! Et il y en a eu pas mal puisque l'histoire est vraiment complète.
C'est sur une base simple mais efficace que l'histoire démarre. Deux sœurs, unies par une complicité très forte mais de caractères totalement opposés jusque dans l'amour maternel qui les met en totale opposition.
Linda - Li - l'aînée, mise à l'écart par sa mère , cheffe de la Brigade des Stups à Paris se donne à fond dans son travail avec le gang des Tchétchènes qui sévit, notamment pour ne pas penser aux sentiments qu'elle éprouve pour son séduisant et sexy coéquipier mais néanmoins subalterne, Javier, à la réputation de tombeur.
Quant à Mareva - Mare - , la cadette, très proche de sa mère, elle reprend tout juste sa vie en main, en ouvrant sa boutique de DIY après une rupture douloureuse qui a laissé des traces émotionnelles indélébiles. Refaire confiance à un homme s'avère compliqué ; surtout lorsque s'installe en face d'un tatoueur, Call, qui ne fréquente pas que du beau monde et qui l'accueille un peu froidement.
« Je vais devoir cohabiter avec un acharné de l’aiguille. Rien que d’y penser, je frissonne. Comment peut-on s’infliger un truc pareil ? Rien que pour faire mes rappels de vaccin, je dois prendre des cachetons, alors me faire piquer pour le plaisir, jamais de la vie »
Lorsque sous une complicité indéniable se cachent malgré tout des secrets inavouables, il ne faudrait pas grand-chose pour que tout vole en éclat. Et lorsque la mafia russe s'invite, les dommages collatéraux pourraient bien ne pas être que négatifs et se révéler inattendus.
Bienvenue à Paris pour une découverte qui n'aura rien de touristique !
De temps en temps, j'aime bien me plonger dans ce genre d'histoire qui dénote de la romance classique. Et là, en à peine 10 pages, on a fait connaissance avec quasiment tous les personnages qui vont être acteurs de l'ensemble plus que bien développé et écrit. Et c'est un gros point positif car ce roman est une jolie brique de près de 800 pages et même si c'est un format poche, il vaut mieux aller à l'essentiel.
Et c'est exactement ce qu'ont fait, avec brio, les auteures qui, grâce à une alternance narrative parfaite, ont créé une succession cohérente de situations et de rebondissements, tant pour l'aspect romance que pour celui de l'enquête policière.
C'est probablement toujours risqué de bien doser deux genres dans un même roman, sans que l'un devienne plus envahissant que l'autre. Et là, même si tous les protagonistes vont se retrouver mêlés à cette enquête, le fait que les deux sœurs soient totalement différentes permet que les deux genres se fondent pour ne faire qu'un seul et même ensemble.
Quand 4 mains il y a, la question qui se pose c'est "à quelle écriture ai-je le plus adhérée / quel couple m'a le plus plu ?". Je suis bien embêtée pour le coup car, bien que je sache qui a écrit quoi, je ne trouve pas de différence de plume. Bon, je ne suis pas une pro mais, pour moi, il n'y a aucune impression de cassure de style et la lecture est donc parfaitement uniforme. J'étais tellement plongée dedans que ça a sûrement dû avoir une incidence sur ce point.
Même par rapport à la romance qui s'installe doucement, d'un côté comme de l'autre, il est difficile pour moi de choisir car même si les deux histoires ont des similitudes, en regardant bien elles ont quand même chacune leurs particularités propres.
Je dois être honnête, j'ai eu un gros coup de cœur pour le beau tatoueur black, Call. Pour peu qu'on le compare à Shemar MOORE et l'affaire est pliée. J'ai vraiment aimé le pourquoi de sa présence dans l'histoire et toute son évolution au fil des chapitres. Et sa relation, à haut risque, avec Mareva semble plus fragile et m'a donc forcément touchée.
« Tu resteras miss Chieuse, ascendante Casse-Couilles. Ah, et pour ta gouverne, je n’ai éprouvé aucun plaisir à coller ma main sur ton cul, je les préfère musclés »
Et pourtant, j'ai adoré Javier et l'évolution de sa relation interdite avec Linda qui est sa supérieure. Le côté décalé du flic chez les Stups, à la réputation de séducteur, seul fils aux côtés d'une flopée de sœurs et qui vit encore chez une mère surprotectrice, c'est tellement bien trouvé et j'ai adhéré à 100%.
« Ramer pour la récupérer, tu parles. Ce sont dix ans de galère qui m’attendent »
Idem pour les sœurs SORREL, elles sont tellement différentes dans leurs actions, leurs émotions et leurs réactions qu'il est impossible de choisir. Chacune a une souffrance dont l'autre ne sait rien. Au travers de leurs expériences et de leur parcours de vie jusque-là, les auteures abordent des sujets poignants et pas anodins qui ne peuvent que toucher. Et les mauvais moments étant bien moindres que les bons, je ne les ai pas trouvées agaçantes comme certains personnages qui ont aussi des failles mais qui appréhendent les choses différemment. C'est compliqué à expliquer mais toujours est-il qu'aucune ne m'a inspiré de sentiments négatifs.
Ce que j'ai particulièrement aimé c'est la qualité d'écriture en toute simplicité de ce roman. Rien n'est laissé au hasard, toutes les situations sont bien imaginées, amenées à point nommé dans l'histoire, les deux écritures sont parfaitement complémentaires et toutes les pièces s'imbriquent les unes dans les autres dans un rythme où il n'y a jamais de temps morts. Tout ça sans lourdeurs ou fioritures.
A cela, je rajouterais un très beau point positif, et pas des moindres : les répliques, dialogues et réparties qui agrémentent le tout. Elles alternent, comme pour parfaire l'histoire, entre douceur et force, joie et tristesse et sérieux et humour. Et peu importe la plume, c'est une très belle réussite.
« Je n’ai pas envie de te secouer comme une bouteille d’Orangina. Je préfère que la pulpe reste au fond de la bouteille »
Je suis réellement conquise par cette histoire que j'ai dévorée en à peine 3 jours. Je ne lis malheureusement pas 200 pages/heure et c'est donc un très bel exploit pour un livre d'une telle taille.
Mais il n'y a pas de mystère : ça ne tient qu'à la qualité des plumes et à la richesse du contenu. Alors si vous aimez ce style, vous avez deviné ce qu'il vous reste à faire ! Très belle lecture !
Scottish Rhapsody / Delinda DANE
Stoppppppppppppppp ! On arrête tout et on se concentre 5 mn ; mais à quel moment de ma lecture ai-je basculée pour tenir un coup de cœur tellement énorme que je me choque moi-même en l’écrivant. Delinda, c’est Delinda. Comme certaines de ses consœurs autrices, je l’aime d’un amour livresque depuis que je l’ai découverte avec « Stairway to heaven ». Et ça ne s’est pas arrangé lorsque j’ai dévoré sa duologie « My only exception ». Alors là, je vous laisse imaginer ce que je pense d’elle après cette lecture !
Résumé officiel Hugo New Romance ici
Acheté au Festival New Romance 2021, j’avais vraiment hâte de me plonger dans l’histoire d’Erynn WALLACE, jeune londonienne qui voit sa vie bouleversée du jour au lendemain lorsque son grand-père décède. Alors qu’elle s’apprêtait à trouver un emploi, elle doit tout quitter pour retourner en Ecosse, terre de ses ancêtres, pour l’enterrement. Et pour découvrir que son grand-père a laissé en héritage, à son fils, une dette colossale envers le puissant clan CAMERON, bien en place dans la région.
Sauf, que dans ce monde-là où les coutumes du passé sont toujours d’usage, une dette est une dette. Et par amour pour son père, qui risque de perdre tout ce qu’il possède, Erynn est prête à tout, même à épouser un parfait inconnu pour effacer cette menace financière. Le deal : tenir un an en donnant le change d’un couple amoureux et parfaitement uni. Qu’est-ce qu’un an dans une vie ?
« Je vais manger cette bouche insolente et tu vas faire semblant d’apprécier. Pire, tu vas en redemander, parce que nous sommes censés être follement et éperdument amoureux l’un de l’autre. Tu l’as oublié ? »
Lorsque le destin met sur sa route Lachlan CAMERON, highlander dans toute sa splendeur, héritier d’un puissant clan, qui est désigné comme le candidat au mariage arrangé, l’année qui arrive s’annonce compliquée et houleuse.
« Cette Erynn Wallace, que sait-elle ? Je ne pense pas qu’elle sache dans quoi elle s’engage ni avec qui. Mais elle ne tardera pas à l’apprendre à ses dépens »
Bienvenue en Ecosse où certains usages n’appartiennent pas qu’au passé !
Cette lecture a été un pur bonheur dans laquelle je me suis plongée dès le premier mot du premier chapitre – peut-être même avant -. Et c’est clairement la lecture anti-morosité qui me fait du bien, puisque depuis septembre je ne lis plus que très peu alors que ma PAL est à l’agonie.
J’ai accroché tout de suite à l’idée de base qui est plus qu’originale, dans un univers qui m’est étranger. Et j’avais sûrement besoin de cette nouveauté, qui apporte un vent de fraîcheur sur le parcours de la lectrice que je suis devenue.
Avec des personnages comme ceux sortis de l’imagination de Delinda, je ne pouvais que trouver mon bonheur. Je ne suis même pas arrivée à leur trouver de points négatifs, même pas quand des surnoms s'invitent dans les échanges - pourtant je déteste ça ! -. Ils m’ont fait passer par tout un tas d’émotions et ça, ça n’arrive pas à chaque lecture.
« J’admets qu’il a un physique attrayant. Et une bouche à se damner. Et un regard profond. Et qu’il porte magnifiquement le kilt. D’accord, Lachlan est sexy, mais il n’en reste pas moins odieux »
Erynn est le style de personnage féminin que j’adore. Tellement adorable et naturelle, bienveillante et empathique, sans vraiment de filtres, elle démarre au quart de tour avec un sens de la répartie vraiment très agréable à lire et tellement piquant parfois – notamment avec Morag, la grand-mère qui n’est pas en reste -. Et c’est ainsi tout au long de l’histoire ; elle a un tempérament constant. Ce que j’ai particulièrement aimé – même si on n’en profite pas tout le livre – c’est la relation qu’elle a avec son père ; cette fusion et cet amour qu’il y a entre eux est magnifique.
« Si Morag fait pression sur toi, tu n’as qu’à l’envoyer jouer à colin-maillard au bord de la falaise »
Du tempérament, il lui en faut face à Lachlan, ce mari avec une particularité physique - qui n’est pas sans me rappeler un personnage que j’aime depuis près de 40 ans -, qui débarque et saisit la moindre occasion pour la mettre hors d’elle ; et ça marche. Et franchement, ces moments-là sont un vrai régal à lire. Mais bien sûr, de Lachlan il y a bien plus que cet aspect. Sous ses airs énigmatiques et de brute froide, insensible et inébranlable, se cache quelque chose de bien plus profond. Et plus on le découvre, plus on s’attache à lui. J’aime vraiment ce type de personnage qui sous une carrure impressionnante cache finalement des fêlures et une certaine fragilité indéniable. Et sous son kilt, laissons notre imagination fonctionner !
« Oh, mais déteste-moi autant que tu veux, Erynn ! Ta haine n’égalera jamais celle que j’éprouve contre moi-même »
Cette histoire dans le style enemies-to-lovers démontre une nouvelle fois le talent qu’à Delinda DANE à explorer des univers dans lesquels elle est quasiment sûre de nous embarquer avec elle. Moi qui suis pourtant frileuse à sortir de ma zone de lecture confortable, c’est une belle immersion au cœur des Highlands à laquelle j’ai eu droit ; parfaitement consentante et dans les règles de l’art de ces traditions et coutumes.
« J’ai de quoi m’occuper pendant que Fred Pierrafeu jouera à la corde à sauter dans la lande »
Dans ce pays, où légendes et superstitions ont encore de beaux jours devant elles et qui fait rêver avec des paysages qu’on imagine aisément à couper le souffle, Délinda Dane fait évoluer l’histoire d’Erynn et Lachlan dans ce qu’on appelle un slow burn bien orchestré avec une tension intense et très bien entretenue, où le personnage féminin est à égalité avec celui masculin. Il n’y a rien en excès ; tout est bien dosé : la tension entre les personnages, les scènes tour à tour drôles ou émouvantes voire parfois sexy, le détail de certaines coutumes mais sans que ce soit assommant, certains retournements de situations qui créent leur effet et apportent un petit côté mystérieux et intrigant … Bref, tout ce qui fait que j’aime tant la plume de cette auteure, qui se lit avec une facilité incroyable et qui nous fait vivre au même rythme que ses personnages.
« Elle veut ma mort ou quoi ? C’est comme si on m’agitait sous le nez le plus exquis des spiritueux, mais que je ne pouvais pas y goûter parce que je suis un ivrogne en sevrage »
Je ressors vraiment conquise par ce roman qui coche tous mes critères et qui me donnerait bien envie de prendre un aller simple pour l’Ecosse ; juste histoire de voir si le whisky y est réellement bon et si la légende sur le port du kilt est vraie ou non. Parce qu’il n’y a pas que les hommes qui ont le droit de regarder sous les jupes ! Qui vient avec moi ? Très belle lecture !
Styx Riders - T.1 : La colère d'Hadès
Styx Riders ou comment la mythologie grecque peut être une affaire de famille !
Voilà 2 ans que j'ai découvert Kalypso CALDIN avec son précédent titre "Pour me sauver". Ça avait été un très joli coup de coeur et je ne pouvais pas ne pas être au rendez-vous de sa nouvelle saga New Romance dans le monde de bikers passionnés de mythologie grecque "Styx Riders".
Et quel excellent moment de lecture que la découverte de ce T.1 : La colère d'Hadès qui confirme mon réel plaisir à lire de la New Romance sur fond de mythologie.
Pour le résumé, c'est ici : Styx Riders - T.1 : Hadès
L'essai avait été tenté avec brio avec une autre auteure Hugo New Romance ; avec Kalypso CALDIN, c'est un essai plus que confirmé.
Le monde assez particulier des bikers, avec tout ce qu'il contient d'aspects parfois très négatifs - aurait pu m'effrayer mais lors de ma rencontre avec Ash DEVON, sergent d'armes chez les Styx Riders, le contact passe tout de suite. Bon, ne nous mentons pas : ce n'est pas un enfant de chœur.
Alors que son ex Shirley, qui l'avait abandonné au pied de l'autel il y a 10 ans déjà, refait surface à Black Lake, il semblerait que pour Ash, pas tant d'eau que ça n'a coulée sous les ponts. Il ne faudrait pas grand chose pour que la colère profondément ancrée en lui, explose et révèle la part la plus sombre de sa personnalité.
« La blague, bordel ! J’ai dû sacrément faire chier les dieux pour me prendre un tel revers »
Emprisonné dans des ténèbres douloureuses, il dévoue sa vie aux Styx Riders, dont son père Bradley est le président. Et à son salon de tatouage "Le Styx" dans lequel il peut dévoiler tous ses talents de dessinateur et laisser libre cours à sa passion pour la mythologie et exorciser les démons qui l'animent à une échelle que personne ne peut soupçonner.
Lorsqu'en parallèle, débarque une nouvelle venue en ville, Heden, jeune fleuriste amérindienne de 22 ans qui tombe en rade d'essence justement devant "Le purgatoire", fief des Styx Riders, la journée est définitivement à oublier pour Ash.
« L’inconnue n’a rien à faire au Purgatoire. Elle est à l’opposé des nanas qui transpirent la rébellion, le sexe et la témérité que l’on trouve ici »
L'attirance et l'alchimie sont immédiates mais lorsqu'Ash va découvrir qui est Heden et que la jeune femme prendra conscience de la part d'ombre qui entoure le séduisant tatoué, la donne pourrait être faussée et le jeu très loin d'être facile à remporter.
Dans le monde des Styx Riders, entre mythologie et réalité, il n'y a pas qu'un fleuve tranquille. Bienvenue dans un univers où aucune règle ne peut être changée et où l'amour n'a aucun pouvoir pour passer au-delà de certaines barrières solidement érigées.
Dans son monde où il n'y a pas de place à l'erreur, Ash trouvera-t-il la force d'affronter son passé pour régler ses comptes avec lui ?
Heden, qui est en partie étrangère à cet univers qui peut se révéler impitoyable, saura-t-elle trouver en elle toutes les ressources pour parvenir à dominer et vaincre les démons de Ash sans s'attirer les foudres d'un environnement surprotecteur ?
Je pourrais invoquer tous les dieux et déesses de la mythologie grecque (ou autre, peu importe) que ça ne suffirait pas à exprimer combien j'ai adoré ce premier tome de ce qui est pour l'instant une trilogie.
Il m'a fallu à peine une journée pour découvrir cette sublime histoire qui regroupe tout ce qui me fait vibrer en lecture. Pour un format broché de presque 500 pages, c'est assez exceptionnel pour moi.
Ce roman est vraiment très complet et tous les éléments qui le composent sont parfaitement dosés et répartis. D'un bout à l'autre de l'histoire, j'ai adoré me plonger dans cet univers bikers que je re-découvre à chaque plume différente. Chaque auteur se l'approprie à sa manière et c'est un peu comme si c'était une première fois pour moi, à chaque fois.
Le risque est grand de tomber sur une histoire dans laquelle les personnages sont assez clichés. On ne va pas se mentir : très souvent, dans l'esprit des gens, le blason des bikers aurait bien besoin de dorure supplémentaire.
Et bien là, pas besoin de rajouter quoi que ce soit à Ash et à ses frères d'armes. Les Styx Riders m'ont définitivement embarquée dans leur mode de vie. Dès la première ligne, "Putain de karma" le ton est donné et la suite laisse présager que l'ambiance s'annonce d'un niveau assez élevé.
« J’ai failli acheter des fleurs en écoutant ses conneries sur leur langage et tout le toutim. C’est dire à quel point je suis limite de me foutre une balle »
C'est dans une situation qui ne le montre pas au mieux de sa forme que Ash se trouve. La pire nouvelle qui pouvait lui être annoncée vient de tomber : son ex est revenue et mariée de surcroît. Quoi de pire pour celui qui a vécu le départ de celle-ci comme une trahison. Et chez les Styx Riders, la trahison n'a pas sa place.
Mais les femmes n'ont pas fini de lui en faire découdre lorsque qu'Heden débarque pour mettre le bazar dans sa vie et surtout dans son esprit.
« Entre cette meuf qui bouscule mon quotidien et celle revenue tout droit des enfers, ça promet une bonne journée de merde… »
Ah la la, Ash ! Même dans les moments les plus sombres, il est touchant et ô combien attirant - la couverture renversante l'illustre bien ! -. Il est entier, fidèle en amitié mais impitoyable en affaires avec un vocabulaire coloré - pour ne pas dire vulgaire - qui a toute sa place ici. Au fil de l'histoire, il alterne force assumée et sensibilité soigneusement dissimulée. Et l'auteure sait parfaitement jouer avec ses émotions et nous les faire ressentir.
« Cette rage, tu la trimballes depuis un bout de temps et je sais qu’elle peut vite te monter à la tête »
Sensibilité qui va se trouver exacerbée au contact d'Heden que tout le monde pense calme et douce, totalement étrangère à ce monde. De caractère opposé à celui de Ash, elle n'en est pas moins une femme qui a du répondant et qui ne se laisse pas dicter son parcours par qui que ce soit. Elle aussi cache une blessure difficilement cicatrisable ; même si ça n'est en rien comparable avec Ash.
Ce personnage est très bien pensé et construit et le fait qu'Heden soit fleuriste n'est peut-être pas anodin. Dès lors qu'elle va travailler dans une fleuristerie au nom de "Chez Perséphone", le travail de l'auteure apparaît clairement comme recherché. Fait avéré ou coïncidence, je dis "Bravo Kalypso".
« Les divinités s’affrontent, l’une d’une obscurité pesante, l’autre aussi lumineuse qu’un soleil »
J'ai aimé la manière dont l'auteure nous fait partager la passion de Ash pour l'art, notamment la peinture de fresques. C'est sans aucun mal, grâce à des descriptions approfondies, qu'elle permet à notre imagination de visualiser ses créations. Et ça apporte une belle matière au thème de la mythologie qui ne prédomine pas heureusement.
Pour ce qui est du monde des bikers qui sert de toile de fond, j'ai apprécié le juste dosage utilisé par l'auteure. Et même si certaines situations rencontrées apparaissent un peu comme des clichés qui ont la vie dure dans ce style, elles apportent beaucoup de rythme à l'histoire sans aucune surcharge descriptive.
« Sa puissance déferle dans mes veines, me donne la sensation de pouvoir déier le temps et l’espace. C’est ce que j’aime le plus quand je conduis ma bécane : me perdre dans la vitesse, tout en gardant le contrôle »
L'histoire est joliment romancée par une relation qui, même si l'alchimie est rapide, se construit avec des échanges qui sous-entendent une belle complicité qui va évoluer à son rythme ; chacun respectant les besoins de l'autre et devant composer avec certains aléas.
Même si à première vue l'image de la femme n'est pas abordée sous son meilleur profil, au fil des pages on se rend compte qu'il faut être prudente et bien tout prendre en considération avant de soutenir que les bikers sont tous des obsédés portés sur leur moto, l'alcool et les femmes.
« Elle sait qui je suis, elle sait que je ne laisserai jamais tomber les Styx Riders ; pourtant, elle m’observe tout le temps comme si j’étais… une bonne personne ? »
Parce que clairement, ici, l'alternance de points de vue permet de bien cerner les pensées et le comportement de Ash qui, même s'il reste un homme, voit bien au-delà de tout ça.
Ce roman aborde un thème important : la famille. Qu'elle soit de sang ou de cœur, j'ai aimé la façon de traiter ce sujet, que ce soit du côté d'Heden ou de celui de Ash.
« Pour affronter les obstacles de la vie, il n’existe rien de mieux que le club, cette famille que je me suis choisie, composée de gros malades sur qui je peux compter »
La notion familiale est présente d'un bout à l'autre et montre bien que les bikers n'ont pas été oubliés par les sentiments. Et que même si certaines de leurs activités nécessitent des décisions radicales, ils ne sont pas nés sans cœur. La partie la plus touchante et émouvante est, pour moi, celle qui concerne Alex qui sera d'ailleurs le protagoniste du 2nd tome.
« Ce garçon est paumé, je sens une grande souffrance en lui et une solitude plus profonde encore. S’il a besoin d’une famille et qu’il prouve qu’il la mérite, je ne la lui refuserai pas »
Avec un roman au contenu aussi riche, il y aurait tant à dire. Mais ce qu'il faut retenir c'est que si vous aimez cet univers, il y a de fortes chances pour que vous succombiez à votre tour.
Car ce n'est pas juste une histoire de bikers ; il y a bien plus dans ce livre. Et je vous invite à découvrir, si ce n'est pas déjà fait, tout ce qu'il enferme. Très belle lecture !
Si belle, Sybille - Valentine LALANDE
Que l'on ait 17, 20, 30 ou 50 ans, il y a des lectures qui ont un impact émotionnel identique. Dès lors que certains sujets forts sont mis en lumière, la barrière de l'âge - que je pensais exister pour lire du New Way - n'existe effectivement pas.
"Si belle, Sybille" est mon premier New Way – ouf, il était temps - ; celui par lequel je voulais découvrir ce genre mais sans savoir "pourquoi lui". Je l’avais acheté directement en format papier car je connaissais déjà la plume de Valentine LALANDE ; ça ne me semblait pas être une prise de risque.
Ce roman, dans lequel les préjugés mettent à mal des êtres et des sentiments, illustre parfaitement les préjugés que j’avais sur ce style : infondés et injustes.
Dans cette histoire, Sybille et Sofia, 17 ans, sont meilleures amies depuis 4 ans et ont en commun un certain manque de confiance en elles et une fâcheuse tendance à se dénigrer. Ce qui les différencie, c'est la manière de gérer ce "handicap". Victimes de préjugés et d’un certain harcèlement, l’une sait les affronter en paraissant détachée et insensible alors que l’autre préfère rester discrète voire transparente pour ne pas trop les attirer et devoir s’y confronter.
« Comme je suis lâche, je passe mon temps à l’éloigner de ses bourreaux pour lui remonter le moral plutôt que de les affronter. J’aurais trop peur de devenir à mon tour leur victime »
L'une est rousse, ronde, d'apparence extravertie et attirée pour le very bad boy du lycée et déstabilisant Samuel aux réparties acerbes voire humiliantes. Alors que l'autre est brune, totalement introvertie, se cachant sous des vêtements classiques, se fondant dans la masse pour passer inaperçue, rêvant d’être un jour publiée et secrètement amoureuse depuis le collège de Soren, l'élève le plus beau mais aussi le plus discret et mystérieux de sa classe.
« Je serais bien tenté par une petite aventure avec « big beauty » dans ton genre. Ça me changerait des planches à pain que je me tape d’habitude »
Lors d'un devoir en binôme, pour écrire un poème ou un texte qui rend hommage à un camarade tiré au sort, Sibylle espère que la chance va lui sourire enfin en l'associant à celui qui fait battre son cœur. Sauf que le tirage au sort va désigner sa meilleure amie pour travailler avec Soren ; Sibylle devra faire avec Samuel, l'être qu'elle déteste certainement le plus. Et, pour couronner le tout, ce binôme ne sera pas du goût de Lou, la reine du lycée qui fait et défait les réputations et les rumeurs au gré de ses manigances et de sa jalousie.
« Il faut que je voie cette expérience comme une bonne action, un peu comme si j’allais prêter main-forte à la Croix Rouge »
Voilà les personnages qui vont voir leurs vies chamboulées, leurs premiers vrais émois remis en question et leurs amitiés misent à l’épreuve pour un départ dans la vie où l’acceptation de soi et la confiance en soi passeront par un long chemin à parcourir, semé d’embûches que seuls eux pourront choisir d’encaisser sans rien dire ou d’affronter courageusement avec les armes de leur jeunesse.
Dans un univers sans pitié, la faiblesse des uns ne pourrait-elle pas devenir une force pour affronter la rivalité populaire ?
Du chaos, l’amitié et l’amour auront-ils une chance de voir le jour ?
Ce roman est une belle révélation pour moi, pour cette année 2021 qui me voit faire mes premiers pas de lectrice New Way ; il était temps. Les préjugés – encore ceux-là qui s’invitent partout - m’amenaient à penser à une lecture un peu guimauve, vu l’âge des personnages, à laquelle je ne trouverais aucun plaisir ou intérêt, compte tenu que plus de 30 ans me séparent d’eux.
Je me suis immédiatement plongée dans cet univers de lycéens pour découvrir des personnages touchants, tous à leur manière ; même ceux qu’il serait légitime de détester. Et j’en ressors malmenée dans mes certitudes.
Sybille et Sofia, sont toutes les deux très attachantes car maladroites, de la même manière, dans l'expression des sentiments. Mais, malgré une grande différence de caractère, c'est un véritable amour, parfois mis à l'épreuve par certaines tensions, qui les unie.
« Tu te méfies de tout le monde, bougonne-t-elle. Et toi, tu ne te méfies pas assez.
A nous deux, nous sommes parfaites »
Et puis, il y a les deux personnages masculins principaux qui sont bien opposés également : Soren, discret et sans histoire est celui qui reste au fond de la classe sans faire de vagues, ses pensées tout le temps plongées dans son carnet de croquis. Quant à Samuel, c’est tout l’inverse : c’est le bad boy du lycée, qui n’a rien du premier de la classe, qui fait un peu la pluie et le beau temps avec Lou, sa comparse féminine. Ses paroles et jugements semblent tellement tranchés et incisifs qu’on pourrait facilement le rendre responsable de tout ce qui se passe de mauvais dans ce lycée. Mais une chose qu’on ne peut pas lui reprocher c’est qu’il se montre toujours tel qu'il est, avec ses qualités et ses défauts.
« Pour une fois c’est agréable de ne pas être à l’écart et de se mêler aux autres »
Sauf que les apparences peuvent être vraiment trompeuses et c’est bien là le contenu de ce roman : tout est une question d’apparences. Que ce soit en bon ou en mauvais, elles sont toujours à l’origine de pas mal de maux. Et l’auteure a parfaitement maîtrisé le sujet.
« Celle qui possède une répartie d’enfer et semble se moquer des remarques assassines est très éloignée de celle que je suis réellement »
Mais sous la dureté des mots, des actes, des comportements et des réactions, j’ai ressenti aussi assez souvent comme une immense douceur et beaucoup de tolérance ; ce qui est assez contradictoire, je le conçois tout à fait. Au travers de cette histoire, l’auteure aborde des thèmes forts tels que la grossophobie, la cause LGBT, la confiance en soi et l’intégration scolaire. Et ceux plus touchants comme la famille et les animaux.
C’est au travers de différents points de vue que l’histoire évolue. Ce qui nous permet d’entrer dans les pensées de chacun et de nous rendre compte des dommages ou bénéfices invisibles collatéraux qui ne vont cesser d’intervenir, bousculant sur leur passage nos propres certitudes quant à ce qu’une possible romance puisse naître de ce chaos et apportant un rythme qui ne s’essoufle pas.
On se laisse prendre dans les filets de l’écriture de Valentine, oscillant entre tristesse et joie, entre violence et douceur et entre tendresse et colère. Même s’il y a des scènes vraiment poignantes, les larmes n’ont pas joué les trouble-fête car sous les faiblesses des personnages se cache une force propre à chacun. Force parfois insoupçonnée et insoupçonnable et qui évolue tout du long. Et une petite d'humour qui apporte de la légèreté à des sujets importants.
« Les personnes mauvaises prennent pour cible ceux qui ont des failles pour ne pas dévoiler les leurs »
Au cœur de cette histoire, il y a une belle place de réservée à la famille dans ses bons ou mauvais visages. Des oppositions de taille sautent aux yeux entre la famille de Sybille et celle de Samuel. Ce qui ne laisse pas indifférent et apporte beaucoup d’émotion à l’ensemble. Et ça m’a permis de me rendre compte que New Way ne signifie pas que les adultes sont exclus de l’histoire et ne peuvent pas en faire partie de manière active comme l’illustre bien un des adultes de ce roman que je ne citerai pas pour ne pas spoiler. Mais que j’ai adoré suivre dans ses joies, ses peines et ses galères.
Lorsque les certitudes sont en proie aux doutes et à la suspicion, les univers de chacun se voient chamboulés et l’auteure parvient à nous faire ressentir les joies, les peurs, les désillusions, les bonheurs et les peines au travers du quotidien de ces jeunes adultes malmenés par des comportements dictés par des préjugés et des apparences.
« Et s’il m’avait approchée pour se moquer de moi ? »
En tout cas, je n’ai plus aucun doute quant à ce genre qui m’a ravie ; le livre ayant été dévoré en quelques heures à peine et une quantité incroyable de post-it ayant coloré les pages ; comme pour affirmer que cette histoire est poignante certes mais pas triste et pour ne rien oublier de ces nombreux très beaux passages. Impossible de le lâcher.
Ma chronique sera peut-être hors sujet - je n'aurais rien compris à l'histoire et au style New Way - et je ne dis pas que je ne lirai que ça ou que tous les titres New Way me conviendront mais c’est une expérience pour laquelle je n’ai aucun regret. Et « Si belle, Sybille » était vraiment le titre idéal et je suis tellement heureuse qu’il ait croisé ma route. Si vous n’avez pas encore sauté le pas, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Sans faute / Maloria CASSIS
Synopsis : Depuis plusieurs années, Charlène Lacroix tente d'oublier son passé en dévorant des livres, enfermée dans le domaine familial qui l'a vue naître. La vie lui a appris que s'attacher à qui que ce soit est un trop grand risque, elle veille donc à maintenir une distance de sécurité avec tous ceux qui pourraient réveiller son cœur.
De son côté, Alek Novakovic, joueur de handball promis à une grande carrière, se voit relégué du jour au lendemain dans un club de moindre envergure pour se remettre d'une blessure. C'est du moins ce qu'il affirme.
Entre Charlène et Alek, le contact est immédiatement explosif. Leur rencontre les renvoie à leurs faiblesses respectives et chacun devra accepter de s'ouvrir à l'autre pour se laisser une chance d'évoluer."
Me laisser tenter, les yeux fermés, par un nouveau roman de Maloria CASSIS c'est, généralement, zéro prise de risque d'être déçue. J'ai pu commander "Sans faute" dédicacé et le plaisir a été d'autant plus grand.
J'ai été immédiatement séduite par une couverture sans aucune faute de goût et par un résumé plus qu'attirant. Et autant dire que cette lecture a été un moment 100% plaisir parfaitement assumé.
C'est sans aucune surprise que je me suis plongée avec une facilité déconcertante dans cette histoire. Et le personnage de Charlène, 21 ans, y est pour beaucoup puisque dès que je l'ai rencontrée, je l'ai adorée ; je crois bien que j’ai tout aimé d’elle.
J’ai aimé l’univers dans lequel elle évolue, avec une certaine indépendance ; au sein de la maison familiale en Alsace, entourée de son père, de sa belle-mère, de son petit frère Tom et de son chien Oreo, qui, envoient une image presque parfaite et idyllique de la famille recomposée.
Charlène est une jeune femme sportive, qui dégage une certaine mélancolie, en raison de douleurs du passé de plus de 10 ans qui ne s’effacent pas. Et ça ne peut qu’apporter une touche de tendresse à son personnage. Elle vit de sa passion qu'elle met dans son activé de traductrice et elle vit sa passion des livres en la partageant sur Instagram ou en tant que bénévole dans la bibliothèque de son village (N.B : petite pensée émue pour le kamishibaï que je ne pensais pas croiser un jour en New Romance)
« Il sort un ouvrage et s’évente avec. Je le lui arrache des mains avec un regard courroucé et le range avant qu’il ne l’abîme »
La manière dont l’auteure nous dévoile et nous fait prendre conscience de cette passion qu'elle a pour les livres et qu'elle sait partager avec tant de talent, est vraiment touchante. A travers cette représentation de la passionnée de livres et de lectures, elle apparaît comme celle que n'importe qui aimerait compter parmi ses ami(e)s. Ou celle à qui pourrait s'identifier les bookstagrameuses qui sauront bien comprendre son personnage et s’identifier à elle.
"Ça pourrait sembler déjà vu, mais l'autrice a su insuffler dans sa langue une certaine poésie, une réelle sensualité filtre à travers ses mots. Il faut que je parvienne à rendre justice à sa plume"
La maison familiale, c’est aussi une maison d’hôte accueillante qui ne désemplit pas et qui voit arriver, en pension, Alek, 21 ans également, handballeur promis à un bel avenir dans cette discipline mais qui doit se mettre un peu « au vert » en intégrant, pour quelques semaines, le club local dont le coach n’est autre que le père de Charlène. Habitué à un niveau de jeu supérieur et d’un tempérament assez peu calme, il s’avère aussi joueur, voire compétiteur, dans la vie que sur le terrain. Et au contact de Charlène, il n’y a aucune raison que ça soit autrement. Si ce n’est plus, au contraire. Ne dit-on pas « qui aime bien, châtie bien » ?
« Le sourire qui étire ses lèvre le rend aussi attirant qu’angoissant. Il quitte la cuisine en riant, fier de sa connerie. Quel petit merdeux ! »
Bienvenue en Alsace, où le sport, grâce à Charlène et Alek, ne se pratique pas, que sur un terrain de handball !
Qu’est-ce qui attend Charlène et Alek au bout de ce qui n’est qu’un break pour le sportif ?
Sauront-ils s’apporter mutuellement, un nouvel oxygène pour redonner un air plus sain à leurs vies ?
Maloria CASSIS est une auteure qui va droit au but en matière d’écriture. Il ne lui faut pas plus de deux chapitres pour nous mettre dans l’ambiance de ce qui nous attend. A faire cohabiter, sous le même toit, deux personnes que tout semble opposer, on comprend très vite que l’ambiance va être électrique. Et on serait tentés de dire « mais comment une romance pourrait naître avec ce qui ressemble à une date d’échéance en guise de mot FIN ?
Les joutes verbales piquantes donnent le signal d’ouverture d’une partie que j’ai eu du mal à abandonner avant de savoir qui aller déclarer forfait en premier. L’histoire est tellement bien écrite qu’elle ne s’essoufle à aucun moment. Sous couvert d’une romance, l’auteure nous invite à un match où les deux joueurs tenteront d’avoir toujours le mot plus haut que l’autre. Sans se refuser le droit, ou le besoin, de signer quelques trèves. Des échanges animés aux moments de complicité, il pourrait n’y avoir qu’un pas.
« Ce mec est une énigme. Et je crois que j’ai bien envie de la résoudre »
Une des craintes que j’aurais pu avoir en commençant cette histoire, c’est la présence d’un sport ; qui plus est, un sport en équipe. De ce qui aurait pu se révéler être un point négatif pour moi, l’auteure a su en faire des passages que je n’ai pas trouvés rébarbatifs et ennuyeux. Je ne vais pas m’inscrire dans un club de hand pour autant, je vous rassure. Mais je trouve que la manière dont elle a abordé ce monde, l’a été pour être mis à la portée de chacun(e).
« Ce que tu as trouvé, ce ne sont que des informations sportives, je suis plus que ça. Je ne me résume pas à être un joueur de handball »
Comme dans toute bonne romance, l’histoire prend le temps de se poser, de se construire, de se dévoiler toujours et encore plus et elle donne la chance, à ses protagonistes, de se découvrir, de s’apaiser pour mieux s’apprivoiser et s’ouvrir l’un à l’autre.
Dans ce roman, ce sont deux tempéraments opposés qui vont croiser le chemin l’un de l’autre pour s’apporter tant de choses mutuellement. C’est ce que j’ai aimé découvrir tout au long de cette lecture : voir comment Charlène pourrait arriver à composer avec le caractère tempétueux, versatile, moqueur voire narquois d’Alek, qui sous une apparence très sûre et nonchalante, cache quelque chose de profond ; qui le rend de plus en plus touchant et attachant au fil des chapitres. Et comment Alek pourrait se faire une place dans l’univers de cette jeune femme qui cache des blessures aussi profondes (si ce n’est plus) que les siennes pour lesquelles il dépense tant d’énergie pour les tenir secrètes.
« Il a vraiment cette faculté étrange de passer du gars souriant à un ours mal léché en moins de dix secondes et vice-versa. Ce type me donne le tournis »
Lorsqu’un jeu de charme décide de prendre le dessus avec des échanges qui n’ont plus rien à voir avec ceux du début et que la place de l’un/l’une prend de l’importance dans la vie de l’autre, on ne peut qu’être définitivement conquise. Les joutes piquantes ou répliques mordantes laissent la place à des échanges tout en tendresse et l’histoire suit son cours sur une ligne d’écriture prenante et attendrissante. Avec, malgré tout, quelques petites erreurs de parcours avec lesquelles l’auteure ne se prive pas de subtilement jouer.
« Tu tiens les gens loin de toi pour ne pas t’attacher à eux. Je refuse d’être un type qui aura croisé ton chemin quelques semaines et dont tu ne te souviendras que vaguement »
Ce que j’apprécie vraiment dans l’écriture de Maloria, c’est qu’elle parvient toujours à intégrer des thèmes forts et d’importance dans ses romans. Une fois encore, dans celui-ci, elle donne une force supplémentaire à l’histoire avec le thème qu’elle a choisi de défendre et qui prend vraiment tout son sens, tant sa place y est légitime. En tant que lectrice ayant toujours aimé lire, je ne pouvais qu’être émue et profondément touchée. Surtout lorsque la peur et les non-dits prennent l’apparence d’une épée de Damoclès au-dessus d’une histoire à laquelle je me suis plus qu’attachée et pour laquelle je ne rêve que d’un Happy End.
Cette histoire de deux âmes finalement pas si opposées tient vraiment toute sa beauté et sa profondeur dans une écriture pertinente et affirmée qui est toujours plus qu’agréable à retrouver. Jusqu’à la fin, elle nous tient prisonnière entre ses pages, entre ses chapitres, entre ses lignes jusqu’entre chaque mot voire caractère de ponctuation. Mais si la séparation n’est que la seule issue, « Sans faute » est vraiment un livre dont j’aurais aimé tourner les pages encore et encore, sans fin.
C’est une lecture Coup de ♥ marquante en tous points, que je suis heureuse de n’avoir pas eu à attendre pour la découvrir. Maloria CASSIS est une auteure engagée, elle l’a démontré dans chacun de ses romans et c’est vraiment là sa force d’écriture qui fait que je la compte, en bonne place, parmi mes auteures New Romance de référence. Et si vous ne la connaissez pas encore, mais qu’attendez-vous pour partir à sa rencontre ? Et à la rencontre de ses magnifiques histoires ? Alors, foncez !
Stairway to heaven / Delinda DANE
Craquant en bad boy tatoué !
Irrésistible en papa modèle !
Annoncé comme une des sorties phares de cet automne chez Hugo New Romance, je ne pouvais pas passer à côté du dernier roman de Delinda DANE qui propose, sous une couverture sublissime, une thématique que j'affectionne et qui me parle vraiment beaucoup : dès qu'il y a un enfant dans l'histoire, je fonds. Et un résumé parfait pour aiguiser ma curiosité quant à cette auteure dont je ne connaissais pas la plume avant de découvrir cet écrit.
Tel un écrin, la couverture de ce roman abrite un véritable bijou : le contenu étant largement à la hauteur de son contenant. Un véritable coup de ♥ pour moi qui l'ai savouré sans précipitation, tellement je me sentais bien dans cette histoire. Merci Delinda !
"Il y a quelques années seulement, Tristan était un autre homme. Désabusé, indifférent au succès immense qu'il rencontrait en tant que tatoueur et curieux de toutes les addictions : drogues, alcool... femmes.
Mais c'est justement une femme qui a bouleversé sa vie. Enfin, une version miniature : Briar Rose, un mois, fruit d'une nuit furtive avec une inconnue, a été dé posée un matin sur le pas de sa porte, abandonnée par sa mère. Depuis, plus rien n'a jamais été pareil.
Aujourd'hui, Tristan ne vit et ne respire que pour sa fille, une adorable blondinette de quatre ans. Et s'il y a un sujet qu'il traite avec beaucoup de sérieux, c'est le choix de la personne qui prendra soin de son trésor lorsqu'il travaille au salon de tatouage.
Quand il reçoit Heaven Harper pour un entretien, il sait d'office qu'elle ne sera pas retenue pour le poste de baby-sitter.
Elle est désordonnée, maladroite et, il faut bien l'admettre, beaucoup trop attirante. Très loin, donc, de l'image qu'il se faisait de sa future Mary Poppins !
Pourtant il doit bien prendre en compte l'attachement immédiat de Briar Rose pour cette étonnante jeune femme.
Alors, Tristan cède. Pour sa fille, il saura mettre de côté ses réticences... et son trouble."
Stairway to Heaven fait partie de ces romans pour lesquels je sais, d'un simple regard mais sans pouvoir l'expliquer vraiment, que ça va être une histoire de coup de foudre entre nous.
La rencontre avec Tristan, à une certaine époque de sa vie, n'est pas faite pour donner une image reluisante de lui mais elle est nécessaire pour poser l'histoire et tout ce qui va suivre. Heureusement, l'auteure ne s'est pas attardée dessus pour nous permettre d'entrer vraiment au cœur de l'histoire et d’assister à ce qu'est sa vie 4 ans et 7 mois après et, à sa rencontre avec Heaven, nounou en devenir, qui va bouleverser son quotidien et celui de sa fille. Mais pas que... car Delinda a aussi bouleversé ma manière de lire en me plongeant au fin fond de cette histoire qui est à l'image des comédies romantiques que j'adore mais pour lesquelles je suis assez exigeante en général.
Quelles conséquences aura ce bouleversement sur la vie de Tristan ?
Heaven saura-t-elle conquérir le cœur de Briar Rose pour lui apporter l'amour dont toute petite fille a besoin ?
Sur la base d'un sujet poignant, l'abandon d'un enfant par sa mère, Delinda a construit une histoire forte en émotions mais attention qui n'est pas larmoyante. Pour moi, ce sujet est juste le déclencheur pour une belle occasion, pour Tristan, de changer de vie ; rien d'autre.
Tristan est un homme qui, par le passé, a brûlé sa vie par tous les bouts ; n'arrivant pas à la gérer autrement qu'à l'aide d'addictions dévastatrices. Meurtri par une enfance que l'on imagine, sans mal, difficile, c'était vraiment le bad boy au sens propre du terme et il n'aurait jamais pu dire que sa vie pourrait en être autrement. Jusqu'à ce que son regard croise celui d'un bout'chou d'1 mois à peine, son bout'chou Briar Rose.
"Deux solutions, une décision qui scellera notre sort, à l'enfant et à moi. Dans mon esprit tourbillonne une seule phrase... Après le pire vient le meilleur"
Ce passé avec Briar Rose, Delinda ne l'évoque heureusement, que brièvement au travers d'un flashback parfaitement écrit et résumant cette époque, en quelques lignes, mieux que 20 chapitres qui n'auraient servis à rien.
"Tu sais mon ange, j'ai conscience que tu mérites mieux qu'un père bousillé dans mon genre, mais si tu me laisses une chance, je te jure que tu ne le regretteras pas. Je ne t'abandonnerai pas, tu m'entends, ma puce ? Je ne laisserai personne nous séparer... Jamais. Je t'en fais la promesse"
J'avoue que j'ai tout de suite accroché au personnage de Tristan tatoué à souhait, et encore plus lorsqu'il rencontre Heaven. Leur premier échange donne un ton très léger et ça j'aime vraiment : l'histoire démarre bien.
Il faut dire qu'Heaven, à l'opposé de certains personnages féminins un peu mièvres, n'a pas son pareil pour ajouter une touche de fraîcheur et de pétillance : ses pensées et ses paroles sont parfois sans filtres et j'adore tout simplement. Et ses actes peuvent donner lieu à de belles situations cocasses.
"En fait, je sentais votre parfum : c'est Essence d'enfoiré, non ?"
On sent l'amour qu'elle porte aux enfants et c'est vraiment une des clés de cette histoire que j'espérais voir mise en avant et évoluer. Elle est dévouée à son job même si son patron est loin de la laisser insensible.
Mais ombre au tableau, Heaven est en couple et c'est là où il y a comme une donnée à éliminer pour que l'histoire soit complètement aboutie et soit classée en romance. La manière dont Delinda a traité ce point correspond parfaitement à ce qu'on peut attendre de ce roman. Simple parenthèse : Il y a quelque chose qui m'a frappé concernant Royce, le prétendant en question. Il m'a fait penser au personnage, que je n'aime pas du tout, d'un film que je peux regarder encore et encore. Pourquoi je ne sais pas.
Classé en New Romance, ce roman coche tous les codes du genre. Il développe une histoire et une romance au rythme qui s'y rapporte pour rester dans la notion de romantisme. Je ne vais pas employer le terme qui fleurit partout ces derniers temps ; je dirais juste que Delinda a maîtrisée son histoire et l'a construite telle que ses lectrices étaient en droit de la lire et de l'attendre. Et purée, qu'est-ce que j'ai aimé ça ! Le livre refermé, j'ai encore du mal à réaliser combien j'ai aimé cette histoire.
"Son sourire lumineux me donne la sensation de voler trop près du soleil. Si je dois m'y brûler les ailes, alors ainsi soit-il"
L'auteure n'a pas fait l'erreur de faire devenir Tristan, un père de famille parfait et irréprochable. Alors oui, il est totalement différent qu’il soit en mode tatoueur ou en mode papa et j’ai aimé voir ses différentes facettes ; et la facilité avec laquelle il se met dans la peau de l’un ou l’autre. Il aime profondément sa fille et impossible de ne pas le ressentir ; elle passe avant tout. Mais il reste un homme, qui en présence de ses acolytes peut employer quelques termes qui détonnent avec la notion de romance. Personnellement, j'ai apprécié qu'elle lui est conservé cet aspect bad boy en lui ajoutant l'option "romantique". Ça amplifie ce côté sexy qu'il dégage et qui lui va à merveille. Les personnages trop lisses je trouve ça tellement fade ; je crois que j'ai passé le cap des romances trop "à l'eau de rose".
"La vie est ainsi faite, elle offre le pire, promet le meilleur. Il suffit de se rappeler qu'après le pire vient le meilleur"
Tristan évoluant dans le monde du tatouage, art que j'apprécie vraiment, il y avait un risque que l'auteure force son écriture sur ce sujet. Elle a su éviter ce qui aurait pu alourdir l'ensemble, en ne se servant de cet univers que comme simple fond à l'histoire. Très bon point pour ce style de romance.
Elle a su ajouter le petit grain de sable qui pourrait enrayer la machine romantique ; tout en n'en faisant pas trop, en ne se focalisant pas dessus plus qu'il ne se devait. Mais qui est nécessaire et appréciable pour que l'histoire évolue vers ce qu'on attend.
Et le petit plus indispensable, elle a apporté une belle touche d'humour avec les personnages 100% sans filtre, d'Ollis, ami et collègue de Tristan, et Randall, la meilleure amie, type gothique, d'Heaven. A eux deux, c'est un duo bonne humeur qui peaufine cette lecture parfaite.
Sur la base de personnages qui vivent leur rencontre et leur histoire, telles qu'ils l'entendent, à leur rythme, Delinda signe là une histoire d'une simplicité belle de pureté et tellement pleine d'amour. Apprivoisement et douceur sont les mots-clés de cette romance dans toute sa beauté.
"Ce putain de bonheur auquel tout le monde aspire ne tient qu'à un fil. Et ce fil, c'est Heaven"
C'est assez rare de lire une romance dans laquelle les personnages s'attirent mais ne se repoussent pas pour d'obscures raisons. Ici, pas de côté psychologique pesant, pas de personnages qui hésitent, qui s'en vont ou se déchirent à coup de mots blessants. Juste Tristan et Heaven qui se donnent toutes les chances de vivre la plus romantique des histoires pour que Tristan et Briar Rose connaissent les joies d'une vie à 3.
A mes yeux, ce roman est plus que parfait : l'histoire est bien pensée, bien développée, bien écrite sous une plume expérimentée et de très belle qualité. Et elle rend accro, au point de rêver, pourquoi pas, à un bonus sur Ollis et Randall pour prolonger ce moment unique de lecture.
Mon premier sentiment était le bon et c'est une histoire que je relirais volontiers. Et ce serait totalement absurde de ne pas vous conseiller de foncer découvrir ce que je n'hésite pas à classer comme joyau de le New Romance. Bravo Delinda pour ce couple qui a su faire fondre mon cœur. Et au plaisir d'une prochaine lecture.
So what ? / Lou MARCEAU
L'amour n'a pas d'âge ; l'amour ne connaît pas les frontières. L'amour n'est que l'amour. Qu'on se le dise !
Ça faisait des mois que cette bande d'amies déjantées préparaient THE voyage de l'année destination Les Caraïbes. Lors d'un de leurs nombreux échanges WhatsApp, Pauline annonce qu'elle est enceinte et Alexandra, que son compagnon depuis 16 ans, vient de la larguer. Peu importe : on ne change pas les plans, elles partiront toutes : Alex, Belinda, Jo, Justine, Pauline et Gwen ! La solidarité féminine dans sa plus belle représentation. Une pour toutes et toutes pour une.
Quoi de plus gênant que le moment où l'on rencontre Alexandra et ses amies sur une plage des Caraïbes ? Je ne sais pas mais il donne le ton à cette histoire qui s'annonce haute en couleur et en bonne humeur.
Un quiproquo de taille qui répond au doux et chantant prénom de Leandro, lance les festivités pour une histoire anti-morosité. Puis, un retour dans le passé pour appréhender cette bande de copines, histoire d'être préparées et ne pas penser être prise d'hallucinations comportementales. Et enfin l'aventure peut commencer. Bienvenue dans les Caraïbes où le soleil ne sera pas le seul à être caliente.
« Croix de bois, croix de fer… Putain, j’arrive en enfer »
Sous prétexte de remonter le moral d'Alexandra, qui s'est sentie humiliée lorsque Louis l'a quittée, notre joyeuse bande d'amies débarque, sans aucune discrétion, sur cette féérique île des Caraïbes. Non sans nous avoir déjà régalées par leurs péripéties pour arriver à bonne destination. Seul mot d'ordre : ne pas perdre de temps et profiter de leur vie de célibataires pour une semaine. Et surtout, tout faire pour "offrir du bon temps" à Alexandra.
« My friend name is Alexandra. And (son sourire est celui du chat sadique d’Alice au pays des merveilles), you know what ? She is single »
C'est les pieds dans le sable et un cocktail (ou plusieurs, allez savoir) à la main, que leur dévolu va se jeter sur un bellâtre aussi sexy que sa peau est dorée comme les blés oubliés au soleil. Et comble du bonheur : il ne parle pas français ! Autant s'en donner à cœur joie ; ça ne prêtera pas à conséquences.
L'appollon en question, Leandro, se demandait déjà, avant qu'elles arrivent, ce qu'il fait dans ce coin des Caraïbes, si ce n'est que pour faire plaisir à son paternel. Il voulait juste profiter et qu'on l'oublie. Et oublier la cruelle perte qu'il a subi il y a quelques mois.
« Une volière. Je suis dans une putain de volière et ma tête va exploser si ces perruches ne cessent pas »
Avec la bande de joyeuses luronnes aux blagues déplacées mais hilarantes et multi allusions en-dessous de la ceinture, son envie de tranquillité semble fortement compromise. Et son besoin d'oubli a de grandes chances d'être satisfait (ou pas !), lorsqu'il va croiser le regard d'Alexandra qui ne croit plus ni en elle-même en tant que femme presque quadra, ni en l'amour surtout avec un petit jeunot même pas trentenaire.
« Eh bien, je classe les bites. Et je précise que je fais les choses bien, vous me connaissez : j’ai même une sous-catégorie « glands », Mesdames »
Mais pour conquérir la belle, tel un chevalier en armure (sans rien sur le dos c'est encore mieux !) sur son cheval blanc, il va devoir abattre sa carte secrète, qui pourrait bien ne pas avoir la valeur espérée. Ça passe ou ça casse.
Lorsque la tornade des trentenaires françaises passe, il faut espérer que rien ne trépasse sur cette île dont la tranquillité va être perturbée. Et que cette bande d'amies délurées, bien décidées à s'éclater sans maris ni enfants, ne soit finalement, qu'un mal pour un bien pour qui croisera leur route.
L'âge doit-il toujours être une excuse pour se refuser un droit au bonheur et à vivre pleinement ses rêves et ses envies ?
Leandro, ne dit-on pas après la pluie vient le beau temps ?
Annoncée comme la romance de l'été, So What fait entrer Lou MARCEAU par la grande porte de l'équipe Hugo New Romance. Même si elle n'en est pas à son coup d'essai, il est agréable de la découvrir avec ce titre, certes court mais oh combien percutant.
Clairement, on peut dire qu'elle ne s'est posée aucune limites pour cette œuvre qu'on peut imaginer autobiographique. Qui n'a pas rêvé de lâcher prise en allant s'éclater à l'autre bout du monde. Qui plus est avec une bande d'amies, bien dans leur temps et dans leurs baskets, prêtent à tout pour en faire un séjour inoubliable (et mémorable !). Le ton de cette histoire est, sans nul doute possible, à l'humour et à la dérision. On a qu'une vie, autant se donner à fond sans craindre le ridicule et en assumant ce que l’on est.
« Pissing dog’s posture ! Je suis donc en train de lever consciencieusement la jambe droite, comme si j’étais un chien qui s’apprête à uriner, en essayant de me convaincre que ça va transformer mes capitons en postérieur de mannequin lingerie »
C'est bien ce qui est prévu pour cette joyeuse bande menée par l'incorrigible et déjantée, Belinda. Dès qu'on la rencontre, on se dit "Mazette...". Celle qui n'a pas eu l'option "filtres" à la naissance est, sous ses airs décalés, l'amie à avoir dans son répertoire. Elle n'a peur de rien et porte l'histoire en entraînant ses amies dans son sillage atypique. Et elle va être sur tous les fronts et de toutes les combines, bonnes ou mauvaises, pour ne pas laisser Alex, se morfondre sur son âge "avancé" et sur son célibat non voulu.
Car Alex est une jeune femme touchante et attachante qui tente de se relever d'une romance qui a pris l'eau. Ses amies l'aiment et elle leur rend bien. Dans la retenue par rapport à ses amies, se reconstruire n'est pas chose facile et c'est dans son métier de styliste talentueuse qu'elle se donne à 1000%. Obnubilée par son âge, celle qui se croit bonne pour être mis au rebut, se souviendra longtemps de cette petite île paradisiaque des Caraïbes. Mais ce qui se passe sur l'île doit rester sur l'île ; elle n'a plus l'âge pour les amourettes de vacances larmoyantes au moment de la fatidique séparation.
« Il est formidable si tu es la petite chose fragile dans ses bras et que tu as 23 ans. Beaucoup moins quand tout le monde voudrait savoir combien tu le paies pour qu’il couche avec toi et que toi, tu te demandes s’il a remarqué que tu as la peau beaucoup moins satinée qu’à vingt ans »
Mais face à elle, Leandro n’est pas du même avis ; il n’est pas un jeune minot et sa conception des rencontres de vacances est totalement différente de celle d’Alex. Le bonheur peut être au bout de l’aventure. Déterminé sous son regard brûlant, il est le personnage au caractère essentiel à cette histoire. Impossible de ne pas craquer devant tant de séduction, de détermination et de maturité. Et beaucoup de sex appeal aussi. J’ai adoré le quiproquo bien imaginé et la façon dont son personnage en use, et en abuse, pour un plaisir de lecture décuplé.
« J’ai envie de te prendre maintenant, puis toute la nuit, de toutes les manières possibles, comme je n’ai jamais eu envie de prendre une femme »
Même les plus réticentes et moins téméraires vont se prendre au jeu de "Il faut sauver Alex". Des idées créatives cocasses parfois loufoques et osées, des dialogues et réparties d'une saveur très soutenue et une ambiance où la légèreté est sans limites.
« Je lui ai parlé d’Alex. Je lui ai dit qu’elle était célibataire. Et que, en vacances, c’était une grande consommatrice de mecs, jamais rassasiée et chaude comme la braise »
Cette histoire est digne d'une comédie romantique américaine où le casting des personnages principaux et secondaires mériterait une récompense. Pas un personnage n'est à mettre de côté. A sa lecture, mon esprit s'est égaré vers le film "Mamma Mia" pour la bande de copines de Meryl Streep. Moins nombreuses mais le même sentiment quant à leur caractère et à la force de leur amitié. Et dans le rôle de Belinda, je verrais bien Jennifer Aniston. C'est une actrice de comédie parfaite.
J'aime cette ambiance sans prise de tête que l'on trouve dans So What. Même si, comme dans beaucoup d'histoires, les moments de doutes et d'hésitation entrent en conflit avec les rapprochements ou moments très sensuels. Et que c'est connu, ça peut être agaçant. Mais compte tenu du contexte, du personnage principal qui a fait le deuil de ses 20 ans et du fait que ce sont toujours les femmes qui s'attachent à la différence d'âge, ça passe comme un bon cocktail inoffensif sur le coup dont les effets se font sentir plus tard.
C'est bien connu : les hommes ne se posent pas la question de cette différence d'âge qui n'est pas un sujet bien récent. Mais notre corps à l'âge de notre esprit. Et ce concept n'est pas totalement assimilé par Alex.
So what est le genre d'histoire intemporelle, qui sait toucher les femmes de 16 à 77 ans en les faisant rire, sourire, glousser et rajeunir face à des situations cocasses et réparties savoureuses.
Elle dépoussière les Harlequins et autres romans à l'eau de rose qui n'ont pas la même saveur. Et elle remet au goût du jour, en leur associant des sons plus actuels, ces musiques que seules les lectrices nées il y a 30 ou 40 ans - comme moi, n'ayons pas peur de le dire – connaissent, comme pour parachever l'auto-dérision de l'histoire.
« J’avais un peu l’impression d’être Lady Gaga dans A star is born, juste avant de rejoindre Bradley pour chanter tranquillement un petit Shallow devant un stade plein »
Ayant 11 ans de plus que Alex, je pourrais être tentée de prendre mon âge pour prétexte à ne plus lire ce genre d'histoire : une lecture fraîche pour une lectrice défraîchie. Mais en littérature, il n'est pas question de style adéquat à une catégorie d'âge. Il y a juste des livres qui nous font nous évader, nous font rêver et nous interpellent sur des sujets sérieux traités sous couvert de romance. Pour nous faire nous sentir bien.
Malgré un petit détail qui m'a parfois dérangé, mais dont je ne parlerais pas car insignifiant, So What est pour la lectrice presque quinquagénaire que je suis, un joli coup de ♥.
Un coup de ♥ se mérite par la qualité de l'écrit et par les émotions qu'il fait naître et même s'il est juste petit, je vous conseille de foncer. Le vent de la liberté féminine assumée souffle sur So What. Préparez vos billets, votre sac de plage et embarquez pour un moment 100% détente et évasion.
« Mais tu n’as pas le droit de perdre ton temps à cause d’un abruti qui avait comme décoration de salon une sculpture de molaire plus haute que moi »
Sur ses traces / Lili CL Marguerite
Oh my god ! Comment écrire une chronique sur une telle histoire ? D'entrée, je peux vous dire que c'est un méga coup de ♥ pour ce romantico-suspens !
Je l'avais repéré dès sa présentation par Fyctia - puisqu'il a remporté le concours Infiltré(e) - et ça fait donc un certain temps qu'il était dans ma PAL. L'en voilà sorti pour une immersion totale dans une intrigue hors norme. Attention au manque d'oxygène !
Jumelles, oui elles le sont et pourtant tout les oppose. L'une, fleuriste, est simple, discrète et posée ; l'autre, travaillant dans l'événementiel, est plus extravertie, fashionista et tout feu, tout flamme. Elles se sont Salomé et Yaëlle, jeunes femmes ayant grandi entourées de l'amour de leur famille adoptive mais ayant suivi des ambitions bien différentes.
Au-delà de leurs différences, comme chez tous jumeaux, il doit y avoir ce lien unique qui les unit. Alors lorsque Yaëlle qui semble se trouver en plus que fâcheuse posture, lui envoie un message inquiétant, Salomé n'hésite pas une seconde. Ne devant pas appeler la police, elle n'a d'autre choix que de prendre sur elle et de partir à la chasse aux indices pour retrouver sa sœur.
Sa route va croiser celle de Jacob, détective privé qui va se montrer plus que prêt à l'aider. Mais ne sachant si elle peut lui faire confiance, Salomé va devoir jouer finement. Reste à savoir si Jacob est un détective de pacotille ou un fin limier. En tout cas, attirant et séducteur, il l'est.
Malgré une attirance mutuelle indéniable, la situation n'est pas propice à la bagatelle car commence une course contre le temps et contre des enjeux de taille qui va mener ces partenaires de fortunes - et plus si affinités - de Paris au Morbihan en passant par l'Auvergne. Mais sans possibilité de faire du tourisme, vous vous en doutez bien.
Salomé saura-t-elle mener à bien ce qui ne s'annonce peut-être pas comme une enquête de tout repos ?
Que cache réellement l'engouement de Jacob à aider Salomé jusqu'au bout ?
'Sur ses traces" fait partie de ces livres où je sais dès les premières minutes, si ça va le faire ou non. Et là, avec un prologue finement amené, pas moyen de ne pas poursuivre. Un conseil : prévoyez du temps car une fois commencé, vous ne pourrez plus vous arrêter avant d'avoir le fin mot de l'histoire.
Lili CL Marguerite est une plume toute récente mais qui a déjà tout d'une grande. Elle s'est entourée des meilleures bêtas et donc elle a frappé fort avec ce premier roman qui dépote. Même ses remerciements sont à lire, c'est pour dire !
Habituellement, je ne suis pas forcément lectrice des histoires mêlant romance et suspens car je trouve souvent que l'un prend le pas sur l'autre. Mais là, la romance fait vraiment corps avec l'intrigue ; aucune ne vole la vedette à l'autre.
Grâce à une narration à double voix, l'auteure ne laisse rien au hasard dans la construction et l'évolution de cette histoire atypique notamment par le fait qu'il est question de l'histoire de jumelles mais qu'on ne côtoie que l'une d'entre elle. Et c'est la douce Salomé que l'on va suivre et qui va porter cette histoire grâce à l'amour qu'elle porte à sa sœur.
C'est un personnage vraiment exceptionnel qu'a imaginé l'auteure. Elle a un certain manque de confiance en elle, elle ne sait pas ce qu’est d’avoir une once de méchanceté, on sent l'amour qu'elle porte à sa famille et tout ce qu'elle est prête à faire pour eux. Surtout pour sa sœur jumelle. Et là, accrochez-vous car l'auteure envoie du lourd : une manipulatrice de ses lectrices dans les règles de l'art.
Yaëlle, c'est un personnage clé bien qu'on ne la rencontre qu'au tout début. Elle est à l'origine de toute cette histoire et pourtant c'est la grande absente. Personnage dans l'ombre mais mis en lumière par des flashbacks soigneusement parsemés par l'auteure. On en apprend plus sur elle, par ce biais-là, que si elle était physiquement présente. Et l'auteure a vraiment peaufiné tous ses aspects, sans ne rien oublier pour faire mouliner le cerveau de ses lectrices dans des hypothèses diverses et variées.
Dans ce roman, il n'y a pas tant de personnages que ça (très bon point) mais il y a Jacob. Ah Jacob ! Pantalon chino ou jogging, il est craquant quoi qu'il porte ! Mais c'est un personnage assez énigmatique car on sait assez tôt qu'il cache quelque chose mais quoi, c'est la grande inconnue. Là aussi, grâce à des flashbacks et cauchemars qui agrémentent judicieusement cette quête de vérité, nous en apprenons plus sur son passé. Ce qui permet aux pièces de ce casse-tête de se mettre doucement en place pour connaître les dessous de l'histoire. Jacob est clairement le personnage qu’on va détester aimer mais surtout aimer détester parfois.
« Depuis ma fracture il y a dix ans, cette partie de mon corps reste sensible. Mais ce n’est rien comparé à la haine qui me ronge depuis cette nuit-là »
Dans cette histoire, il y a un point qui m'a frappé concernant la gémellité de Yaelle et Salomé : une sorte de rapport de force dominant/dominé qui est vraiment bien traité malgré l'absence de contact. Et qui émotionnellement s'apparente à une certaine emprise psychique. Je ne sais pas si c'est quelque chose qui existe réellement chez les jumeaux. En tout cas, j'ai trouvé intéressant la manière dont l'auteur l'a développé et fait évoluer tout au long de l'histoire notamment psychologiquement parlant. Ça donne une sacrée force à cette histoire ! Je n'avais qu'une envie c'est que le dominé s'affranchisse du dominant pour enfin se considérer à sa vraie valeur.
Concernant l'intrigue, l'auteure ne nous fait pas totalement mariner jusqu'au bout puisque sa trame d'écriture est soignée et qu'aux 3/4 du livre on pense avoir suffisamment d'éléments en main pour émettre une hypothèse solide. Tous les multiples « indices » qu’elle dissémine par-ci, par-là nous font tour à tour « tourner en bourrique » ou se sentir l’âme d’un Sherlock Homes prêt à tout. Et même si on n’est pas en présence d’une histoire à la Alfred HITCHCOCK, une certaine tension, pas forcément désagréable, est bien là.
« Inconnu : Je vais bien. N’essaie surtout pas de me joindre à ce numéro et NE ME CHERCHE PAS. Yaëlle »
Mais, parce qu'il y a un mais, tout le talent dans cette plume est de faire qu'on ne considère rien comme acquis tant qu'on ne saura pas de quelle manière toute l'intrigue va être mise à jour. C'est un peu comme dans la série "Columbo" où on sait qui, comment et pourquoi est à l'origine de l'intrigue mais on ne sait pas comment le fin limier va mettre à jour le pot aux roses. C'est un peu cliché mais c'est un peu ça. Jusqu'au bout, on considère certaines choses comme acquises alors qu'il n'en est rien. Et qu'on est bluffé en beauté. Même jouer au Cluedo est une partie de rigolade !
« Je ne réponds pas. Je ne peux pas recevoir ses remerciements. Je ne les mérite pas. Et elle le saura, tôt ou tard. »
Elle nous emmène dans un univers certes déjà précédemment exploré en romance et elle s’en sort avec brio. Mais comment peut-on imaginer une histoire pareille et une telle succession d’évènements qui s’enchaînent parfaitement, les uns aux autres ?
« On sait tous que sous les strass, il n’y a pas que des paillettes… Les licornes se font bouffer par des ogres pleins aux as, c’est bien connu, non ? »
Quant à ce qui concerne l’aspect romance, c’est toujours là où le bât blesse dans ce style de roman. C’est un exercice difficile que de doser, avec justesse, tous les ingrédients qui sauront contenter les lectrices exigeantes. Si l’ennui s’installe, c’est que les doses sont inégales et que ça fragilise l’histoire. Mais là, je dis BRAVO car j’ai lu ce livre en à peine quelques heures, sans pouvoir m’en détacher.
La romance est amenée très lentement, ils ne se sautent pas dessus au bout de 10 pages et les moments d’hésitations ou de doute seront finalement bénéfiques à la cohérence de l’ensemble. Ca passe ou ça casse selon le lectorat, bien entendu. Pour moi, c’est passé « comme une lettre à la poste ». Grâce à la plume de Lili, on comprend le pourquoi de ce parcours chaotique entre les deux personnages qui s’attirent, se repoussent, luttent contre leurs sentiments et leurs émotions pour des raisons d’éthique et de moralité. Et on ne se pose même pas de question : on vit l’histoire et le déroulement de son intrigue de manière spontanée et naturelle.
Je pourrais écrire encore beaucoup sur ce roman qui m’a laissé stupéfaite par la qualité de la plume de son auteure et par la qualité de son contenu. Je ne suis pas une professionnelle de l’édition mais quand je tiens un petit bijou dans mes mains, je sais en reconnaître sa valeur.
Alors si vous êtes une adepte des histoires qui vous tiennent en haleine d’un bout à l’autre, des histoires dont vous ne pourrez tirer aucune ficelle tant l’auteure les a bien emmêlées, des histoires où vous pensez avoir tout compris et qu’au final il n’en est rien et surtout les histoires mêlant subtilement passé et présent, romance et suspens, eh ben foncez.
Je ne peux pas vous dire mieux que de découvrir, sans attendre, ce 1er roman d’une auteure que j’espère retrouver très vite avec un écrit d’une aussi belle qualité. Et il me faut « Sur ses traces » dans ma bibliothèque papier donc Fyctia/Hugo, vous savez ce qui vous reste à faire ! La perfection n’existe pas mais Lili CL Marguerite la frôle de manière incroyable !
Start again / Valentine STERGANN
Le hasard fait bien les choses : cette expression n'a jamais été aussi vraie. Car c'est bien lui qui m'a mise sur la route de Valentine STERGANN au détour d'un post Instagram. En jouant les "curieuses", je suis tombée sur la jolie couverture de "Start again" paru aux Editions "Les plumes du web". Convaincue par un résumé accrocheur, je me suis plongée dans cette histoire peu commune qui tient en deux chiffres : 8 et 12.
8 pour 8 ans. Ça fait 8 ans que Nell a rencontré Sully et on ne peut pas dire que ce dernier ait changé en bien durant tout ce temps. Pas vraiment des amis, seulement des connaissances unies par une amie commune, Lula. Lorsqu'un jour de décembre, Sully annonce à Nell que leur amie a perdu son combat contre la maladie, leur monde s'écroule. Et lorsqu'ils découvrent que Lula leur a réservé une surprise de taille, ils ne seront sûrement pas prêts à oublier leur inoubliable amie.
"Je savais très bien que ce coup de fil arriverait un jour ou l'autre. Je m'y étais préparée à de nombreuses reprises. Malheureusement, aucun entraînement n'aurait pu m'aider à supporter la triste réalité"
12 pour 12 mois. C'est le temps que donne Lula pour que puisse éclore une histoire entre ces deux êtres si chers à ses yeux. 12 mois, 12 rendez-vous pour une histoire dont seul le destin connaît l'issue.
Que réserve à Nell et Sully, le destin orchestré par leur amie ?
Sauront-ils mettre leurs egos de côté pour se révéler enfin l'un à l'autre sous leur véritable facette ?
Cette histoire est une belle révélation en terme de romance, une douce romance qui prend le temps de s'installer. J'ai vu passer quelques avis plutôt bons dans lesquels, de manière assez régulière, les lectrices disaient avoir pleuré. Autant vous le dire tout de suite : je n'ai pas versé de larmes. Peut-être ai-je vu au-delà du décès de Lula qui a mon sens n'est qu'une base ; mais pas une base larmoyante. Au contraire, j'ai aimé et trouvé intéressante cette approche pour considérer le deuil d'une autre manière, en faisant en sorte d'en détourner l'attention au profit de quelque chose de plus positif.
Nell est une jeune institutrice de 26 ans vivant en Pennsylvanie. En dehors du dévouement qu'elle porte à son métier, sa vie se résumé à son amie Lula, Sully - lui c'est plus par obligation que par affinités – et Jasper, homme séduisant qui ne serait pas contre un « et plus si affinités ». C'est une jolie jeune femme, loyale et généreuse, qui ne manque pas de répartie, dans une façon de s'exprimer parfois "sans filtre". Mais elle souffre d'un manque d'assurance et de confiance à cause de ses critères physiques qu'elle trouve très éloignés des « normes » de beauté et qui la font se remettre en question, sentimentalement parlant.
Et ce n'est pas grâce à Sully que les choses pourraient changer : c'est seulement par amitié pour Lula qu'il supporte Nell et tout ce qui sort de sa bouche, à son encontre, est plutôt glacial. Personnage arrogant et agaçant, on ne peut pas dire de lui qu'il souffle le chaud et le froid ; seul ce dernier semble l'habiter. Ou bien, il cache bien son jeu et ses sentiments.
"Le fait que tu ne trouves rien à me dire prouve bien que la seule chose positive avec le départ de Lula, c'est qu'on n'aura plus à se voir toutes les cinq minutes"
Il en est de même à l'égard de Jasper, "ami" de Nell qui collectionne les mauvaises fréquentations et les mauvais choix. Et qui manque de chance tient, peu à peu, une grande place dans sa vie. Son personnage n’est pas évident à expliquer car leur relation n’est pas évidente au premier abord ; il faut la découvrir tout simplement.
L'histoire serait trop prévisible si l'auteure n'ajoutait pas certaines tensions qui mettent tout le monde à l'épreuve, bien évidemment. Et qui sèment le doute dans l'esprit de la lectrice qui assiste à ce qui ressemble à une rivalité sans pouvoir vraiment l'expliquer. Alors attention, je n'assimile pas cette histoire à un triangle amoureux. Je me trompe peut-être mais ce n'est pas mon ressenti.
"Lorsque je vois son sourire étincelant et entends ses blagues pourries, je ne parviens pas à le détester"
Cette histoire ne comporte que très peu de personnages et c'est ce que j'aime. Hormis les 4 protagonistes précédemment cités, qui sont vraiment les principaux, il faut en ajouter 3 autres qui, bien que secondaires, permettent de donner, à l'histoire, un cheminement qui nous fait passer par tout un tas d'émotions et de sentiments. La palme revient sans conteste au personnage un peu extravagant et excentrique de Dani, haut en couleur, en mots et en répliques qui apportent de la légèreté.
De ce roman se dégage comme une ode à la vie plutôt qu'une tristesse post-deuil. Au travers de flashbacks réguliers, on découvre avec bonheur le personnage de Lula, lumineux, solaire et à l'imagination tellement débordante. Au fil de la lecture, on prend conscience de ce lien qui les unissait tous et du vide que son départ a laissé.
"Je ne sais pas gérer les choses, sans toi, sans ton rire, sans tes conseils... Je ne peux pas survivre dans ce monde de cons sans toi"
Attention : Ce n'est pas le combat contre la maladie qui est traité ici mais bien l'amitié tellement puissante qui l'unissait à ses amis, au point de penser à leur futur plus qu'à elle qui se sait condamnée.
"Vous êtes si compatibles que je n'ai même pas besoin d'envoyer "LOVE" au 75400 pour le savoir"
L'intrigue est tellement belle de simplicité, qu'elle parsème, tout au long de la lecture,malgré quelques maladresses des protagonistes, une douceur qui fait du bien. L'auteure l'a parfaitement construite sur une idée que je n'avais, de mémoire, jamais rencontrée précédemment.
On se laisse porter au rythme d'évènements qui arrivent avec une ponctualité précise et qu'on attend avec certainement autant d'impatience ou de fébrilité que Nell et Sully. Mais aussi par d'autres flashbacks que l'auteure insère pour que le présent ne soit pas le seul mis en avant ; le passé détenant finalement beaucoup de clés qui permettent d'ouvrir les portes, trop longtemps fermées, d'une histoire à laquelle personne ne pourrait croire et donner une chance.
Le passé est un point important dans ce roman et pas seulement en ce qui concerne Lula. L'auteure n'a rien laissé au hasard ; elle a tout soigneusement calculé. Lorsque le passé impacte le présent et le futur, avec des révélations inattendues ou des situations passées qui semblaient anodines, l'histoire est plus que complète. Et si, en plus, elle ajoute une petite touche énigmatique du style "je vous garantis que vous ne verrez rien venir", l'addiction est forcément au rendez-vous et effectivement, moi je n'ai rien vu venir. A chacun de se faire son opinion.
Dans ce roman, l'auteure n'épargne rien à ses personnages, verbalement parlant. Elle jongle entre humour, sarcasme comme paroles terriblement dures, et réparties piquantes, qui font voir Nell et Sully, notamment, sous un autre angle. La retranscription des pensées de Nell donne aussi lieu à d'excellents passages. Et il y a aussi une belle part de romantisme quand Sully oublie d'être un "connard".
"Elle pourrait guérir tous les malheurs du monde avec un tel sourire"
Parce qu'il faut de tout pour faire un monde, avec cette histoire, l'auteure saura, sans nul doute, trouver un lectorat qui adorera, comme moi, son roman parce qu'il aura su passer outre certains a priori que le thème et la construction choisie peuvent induirent. Comme elle peut s'exposer à l'incompréhension de certaines lectrices qui ne saisiront pas les messages qu'elle veut faire passer et ne retiendront que certains points isolés et non pas l'histoire dans sa globalité.
Start again n’est pas une histoire triste ; bien au contraire. C’est un très beau message d’espoir comme quoi au-delà du deuil il y a une lumière possible et que l’amitié, la vraie, peut survivre et continuer à vivre bien après la mort, de manière différente. C’est un très beau roman que signe là Valentine STERGANN. Il se lit facilement, tellement les pages se tournent d’elles-mêmes et je ne peux que vous conseiller de découvrir cette auteure au travers de cette belle histoire qui est, pour moi, un beau coup de ♥.
Sublimes cicatrices - T.1 & T.2 / Axelle AUCLAIR
Après plusieurs lectures riches en émotions, j'avais besoin de quelque chose de plus léger. Quoi de mieux qu'un Feel good ! J'avais repéré il y a quelques mois ce titre d'Axelle AUCLAIR que je ne connaissais pas du tout. Mais la couverture et l'histoire m'ont attiré de suite et il a rejoint ma PAL. Et je n'ai aucun regret. Quel bon moment passé !
Et pourtant, le prologue dans lequel on rencontre un jeune homme, Cole, en train de fuir n'a rien de bien joyeux Pourquoi fuit-il ? On ne le sait pas vraiment. Plutôt que de vous expliquer l'histoire, une fois n'est pas coutume, je vous mets le résumé :
"Cole n'attend plus de la vie qu'elle lui offre le bonheur. La vision qu'il en a est à l'image de son visage balafré, laide et douloureuse. Il est sans scrupule et rumine son amertume, son seul but étant d'assurer sa promesse en prenant soin de son petit frère de neuf ans, Elliot.
Mais si Cole se complaît dans la solitude, c'est sans compter sur Elliot qui s'entiche de la voisine. Ce ne serait pas un problème, si celle-ci était une fillette de son âge et non une jeune femme aussi attirante que pénible.
N'autorisant personne à entrer dans sa vie, Cole pense pouvoir se débarrasser de l'intruse facilement. Il va vite déchanter en découvrant le caractère dont la belle est dotée, qui ne se laissera pas impressionner, ni par son visage ni par ses menaces."
Il m'a fallu très peu de temps pour dévorer les 2 tomes tellement j'ai été prise dans l'histoire et dans le style d'écriture. Même s'il y a une ou deux petites choses qui m'empêchent de le classer en coup de cœur.
Ce livre, plus que complet, a vraiment un style d'écriture en partie Feel Good. Des échanges mordants, des situations qui s'enchaînent avec un petit quelque chose de cocasse parfois ; ça donne un bel ensemble bien addictif car on est toujours dans l'attente de ce qui va nous faire sourire et rire. Les pages se tournent ainsi avec une facilité et une vitesse déconcertantes.
L'héroïne, Tess, une jeune femme de 25 ans, traductrice dans une maison d’édition est indépendante financièrement et professionnellement. Elle mène une vie sociale plus que tranquille et c'est une maniaque de l'ordre qui a une phobie maladive des bactéries et autres indésirables invisibles. Elle a une façon de s'exprimer qui est très drôle et tellement simple. Un vrai moulin à paroles sans filtre. Des réflexions hautes en couleurs et en mots, qu'elle s'exprime ou qu'elle pense, c'est pareil. Un vrai régal à lire. Et quand c’est avec son amie Mary qu’elle parle, alors là c’est encore plus délicieux !
En son for intérieur, on sent de suite que c'est une personne humaine, qui ne juge pas et qui n'hésite devant rien pour aider autrui. Une vraie Mère Theresa !
« Tout à coup, ma rigidité sanitaire se réveille, je prie pour que ses parents soient absents. S’il leur prenait l’idée de m’offrir à boire pour me remercier, cela m’obligerait à pénétrer à l’intérieur, et il est juste impossible que j’y pose une semelle »
Pour Cole, le rendu n'est pas tout à fait le même. Il a une vie moins facile, le contexte est donc différent. Il élève seul un garçonnet de 9 ans, « voleur-mécano » il vit de larcins automobiles et sa situation est plus que précaire dans un mobile home délabré et insalubre. Lorsqu'il s'exprime c'est moins positif. Et pour cause hormis son ami Dan, il vit plutôt en marge de la société. Malgré tout, il fait preuve d’une belle maturité, surtout lorsqu’il s’agit d’Eliott. Toute l'histoire repose vraiment sur son vécu à lui, sur tout ce qui va en découler et sur le regard différent qu’il pourrait avoir, progressivement, sur lui-même.
« Elle me veut, moi, et personne d’autre. Tous ces petits détails sont d’une grande importance pour un homme abimé comme moi »
Ils vivent dans le même quartier de Mobile en Alabama, dans la même rue et pourtant leurs vies sont si éloignées l’une de l’autre. Le contraste de ces deux personnalités totalement opposées donne un mélange assez verbalement explosif. Contrairement à ce qu'on peut lire habituellement, c'est Cole qui se trouve déstabilisé devant Tess, sûre d'elle, avec un aplomb à toute épreuve et ne cillant pas devant lui. Ce qui aboutit à un enchaînement rafraîchissant de provocations ou joutes verbales en tous genres.
« Je remonte l’allée d’un pas décidé, déjà en colère après la bique. Elle va prendre cher, celle-là. Devant la porte, je frappe. Frapper est le mot juste, car énervé, j’y vais à coup de poing. La porte s’ouvre rapidement, pile au moment où j’allais cogner. Quand apparaît la fameuse vieille que je me préparais à traumatiser, je reste comme un con avec mon poing en l’air. Alors là ! Si je m’attendais à ça »
Il y a très peu de personnages dans le 1er tome ce qui permet vraiment de conserver le fil de l’histoire et d’être à fond dedans. Contrairement au 2nd tome, où apparaissent de nombreux personnages d’horizons différents et parfois ça peut être un problème pour moi, pour me souvenir de qui est qui à chaque fois.
Les deux points forts de ce roman sont : en 1er, Eliott, attachant garçonnet, vif d'esprit et touchant dans sa relation avec Cole. En général, dans ce genre d’histoire, les enfants savent me faire fondre assez vite ; Eliott n’a pas échappé à mon attendrissement dès le 1er chapitre. Il a beau être jeune, certaines de ses répliques valent largement celles des autres protagonistes. Et en 2nd, il y a Mary, la fidèle amie de Tess. Alors elle, c’est vraiment un phénomène à elle toute seule. Quel sacré bout de femme qui a toujours le verbe haut et le langage coloré !
« C’est un système qui fait office de ceinture de chasteté ton truc. A la fac, tu avais peur de perdre ta virginité et tu t’es dit que le mec se serait épuisé avant d’avoir accès à ta culotte »
Dans ce roman, l’auteure propose une intrigue vraiment bien imaginée et ficelée. La précision de certains détails m’a interpellé et a sûrement nécessité des recherches poussées tellement tout semble cohérent (ou bien n’est-ce vraiment que de la fiction jusqu’au bout !). Vous vous doutez bien que je n’ai pas été vérifier.
Maintenant vient le moment où je vais me faire huer ou me faire des ennemi(e)s. Je rappelle que là, ce n'est vraiment que mon ressenti.
Pour moi, je le précise encore, cette histoire est vraiment scindée en deux parties que représentent les 2 tomes, comme s'il y avait un changement d'écriture. C'est toujours prenant même encore plus dans le 2nd tome, au niveau de l'intrigue qui est là et bien là. Mais je n'ai pas ressenti le même mordant et le même piquant des joutes verbales qui m'avaient régalée dans le 1er.
Il est évident que dans la 2ème partie, l'histoire est plus solidement installée et que forcement les comportements changent. Il se passe beaucoup plus de choses, il y a plus de personnages secondaires, le côté énigmatique du passé de Cole prend plus de place pour se développer de manière vraiment bien travaillée et d'autres lieux s'attribuent le décor. Le rythme est soutenu mais au niveau des échanges "croustillants", hormis quelques petites choses qui prêtent à sourire, j'ai trouvé que ça s'essoufflait un peu.
« Leur ouverture d’esprit est plus étroite que le cul d’une sauterelle »
De plus, là où j’émettrais une petite réserve, personnelle toujours, c’est sur la partie "7 ans" avec laquelle j'ai eu un peu de mal. Une parenthèse qui tranche trop, à mon goût, avec le reste de l'histoire et à laquelle j'ai eu du mal à adhérer. Un peu comme un passage, faute de mieux, qui sert juste à répondre à une situation difficile à expliquer autrement.
Bien sûr, ces points « négatifs » pour moi ne m’empêchent pas de dire que cette histoire fait passer deux beaux messages. Le 1er est assez courant en littérature "Les liens du sang ne font pas les liens du cœur" et le 2nd c'est que "Il faut voir au-delà de la beauté ou de la laideur pour juger une personne".
Alors, si j’ai un conseil à vous donner, c’est de voir au-delà des points négatifs de ma chronique pour vous faire votre propre idée. Car même si ce n’est pas un coup de cœur, cette fois-ci, l’histoire est très bien écrite avec de l’humour, de l’amour, de la tendresse, des rebondissements et j’ai passé un vrai bon moment de lecture. Il n’y a que ça à retenir !
« C’est quand même incroyable ! La seule fille qui me fasse ressentir autant de volupté, est celle que j’ai envie d’étrangler dès qu’elle ouvre la bouche. Ce n’est vraiment pas de chance »
Seulement si - T.2 / Magali INGUIMBERT
Après le magnifique et bouleversant « Si seulement », Magali INGUIMBERT aurait pu s’arrêter là ; compte tenu que la fin était une vraie fin. Mais non, elle ne s’est pas arrêtée en si bon chemin. Alors c’est un sacré pari risqué dans lequel elle s’est lancée avec ce second tome bien différent du premier.
Rien qu’en regardant la couverture, il se dégage, à présent, comme une solitude du personnage principal, Alyssa, que l’on retrouve 1 643 jours après que sa vie a basculé. Seule elle l’est, dans son combat face au sablier du temps qui passe et à cette détresse émotionnelle qui l’étreint chaque jour.
« Le vide est toujours aussi grand… Aussi profond… Comme si le temps creusait mon âme au couteau chaque jour que Dieu fait »
Tout ce qui la maintient, c’est son métier d’avocate dans un cabinet réputé de New-York. Et lorsque l’éventualité de devenir associée est évoquée, le graal professionnel est à portée de main. Sauf que pour cela, elle va devoir quitter, avec beaucoup de difficulté, New-York pour s’occuper de la gestion des contrats de Chase COOPER, capitaine des Giants et réussir où un grand nombre a échoué avant elle. Et là, ce n’est pas gagné d’avance !
Les fantômes du passé sauront-ils trouver les mots pour arrêter, définitivement, le lent sablier de la tristesse ?
Alyssa parviendra-t-elle à lâcher prise et à ouvrir les yeux (et son cœur éventuellement) ?
J’étais complètement bouleversée à la fin de « Si seulement » et je ne savais pas ce qui m’attendait en lisant ce que j’ai du mal à appeler une suite. Lorsque l’impensable se produit, une suite est-elle possible ?
Je me suis retrouvée face à Alyssa totalement différente de celle que j’avais connue 5 ans auparavant. La tristesse fait partie de son quotidien et ça peut sembler long effectivement en matière de deuil. Mais certaines personnes ne parviennent jamais à le faire donc …. ! Elle se donne à fond dans son métier mais ça ne comble, que quelques heures, le vide qu’elle a dans le cœur. Chaque soir venu, son oreiller est baigné de larmes et régulièrement, elle entretient sa peine avec des rituels qui renvoient à son passé. C’est touchant et poignant ! Ses amis, qui aimeraient la voir vivre à nouveau, sont impuissants. Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayer.
« Comment puis-je être aussi près de mes amis et me sentir aussi loin ? »
Lorsqu’elle va rencontrer, une première fois, le sujet de sa prochaine mission, Chase COOPER, l’affaire s’annonce un peu tendue. Lors de leur première rencontre à l’étranger, où le bellâtre se trouve dans une fâcheuse posture, l’accueil va se révéler être glacial. Heureusement qu’Alyssa, avec le temps, s’est forgé un caractère où le répondant n’est pas un problème.
« J’avais demandé un ténor du barreau pour me sortir de là ! A vous regarder, je pourrais moucher le lait qui vous sort encore des narines »
Mais lorsque son patron lui demande de prendre en charge à nouveau l’épineux dossier « Chase COOPER », la tâche imposée va s’annoncer plus longue et totalement différente. Voilà comment un malentendu peut donner vie à des répliques pleines d’humour. Ce n’est pas une des qualités principale d’Alyssa mais sortie de sa bouche, et dans le contexte de l’histoire, ça fait du bien à lire.
« Je suis assise ici juste pour faire un sudoku, la vue m’inspire ! »
Il faut reconnaître qu’en face d’elle, Chase envoie du lourd côté caractère qui, à première vue, n’a rien à être envié. Et on a qu’une envie, c’est de voir jusqu’à quel point il peut être désagréable voire méprisant. Et surtout que cache ce qui s’apparente plus à une certaine colère qu’à un mauvais caractère ? Accrochez-vous fermement car les apparences sont souvent trompeuses et on n’est jamais à l’abri d’un retournement de situation. Gros coup de cœur pour ce personnage qui de par sa maturité, peut se révéler être une vraie bénédiction dans la vie d’Alyssa qui se révèle être tellement touchante. Il pourrait être celui qui verra, qui comprendra et qui apaisera cette détresse qu’elle refuse d’abandonner. Et elle pourrait être celle qui lui permettra de se découvrir.
« On ne peut pas m’aider. »
« Et si vous me laissiez essayer ? »
Ce roman renferme plein de belles idées et de belles émotions. Oui, je l’avoue, j’ai encore pleuré mais pas de la même façon. L’auteure a imaginé des situations cocasses, des répliques savoureuses et des personnages touchants. La qualité de son écriture est belle et bien là ce qui permet de noter l’évolution de sa plume et sa justesse. Elle fait vivre et revivre les personnages avec des mots parfaitement choisis associés à des idées bien trouvées et bien travaillées. Et surtout, le tout est totalement addictif pour ne pas lâcher l’histoire jusqu’à l’épilogue. Et quel épilogue !
Des thèmes forts sont développés pour apporter, à cette histoire déjà bien dosée en émotion, une touche supplémentaire de tendresse. Et c’est à un véritable accompagnement des personnages que l’auteure nous invite. Témoins privilégiés du passé, du présent et d’un futur où tout pourrait être possible. Plus qu’une simple histoire, c’est une belle leçon de vie sur l’acceptation de l’inacceptable, le droit de s’autoriser à continuer à vivre et à aimer, la reconstruction émotionnelle et le handicap.
« Tu as besoin de sensations, de mains capables d’essuyer tes larmes, de bras pour t’enlacer dans lesquels tu pourras sentir que tout ira bien, de lèvres qui te couvriront de baisers »
Alors si vous vous demandez comment un 2ème tome peut être possible après « Si seulement », n’attendez plus et jetez-vous, à âme perdue, dans ce roman qui est un véritable coup de cœur pour moi qui en suis ressortie comme sereine et apaisée après le tsunami émotionnel qui m’avait dévasté avec le 1er tome.
Je terminerais avec ces quelques mots pour Alyssa ♥
Alyssa,
Je t’ai vue naître sous la plume débutante de ta maman en écriture, Magali. J’ai tout de suite aimé ton histoire parfaite avec ses imperfections.
Tes débuts dans ce monde littéraire n’ont pas été simples et pourtant, je te retrouve, à nouveau, aujourd’hui, comme une renaissance. Que de chemin parcouru depuis que nos vies se sont croisées ! Ta maman a été bien courageuse et combattive pour en arriver là aujourd’hui. Telle que tu l'as été toi aussi.
Toi la jeune femme réservée et indifférente aux opinions des autres, fidèlement amoureuse en secret, tu as déjà traversé une épreuve que nulle ne devrait avoir à vivre et surtout si jeune. Tu as connu l’amour, le vrai mais de manière tellement éphémère. Le temps ne t’a donné aucune chance de vivre cette histoire jusqu’au bout ; seule l’intensité de votre amour perdurera.
1 643 jours, c’est long et c’est court quand on a vécu une telle perte si jeune et que la douleur et la peine refusent de céder leur place au bonheur. Nul(le) ne peut comprendre tes choix s’il ne l’a pas vécu lui-même. Tous ces rituels, toutes ces pensées, tous ces mots et toutes ces larmes qui font partie du processus logique, à mon sens, pour parvenir à l’acceptation.
820 jours, c’est mon chiffre aujourd’hui. Je n’ai pas 20 ans mais peu importe l’âge. La perte de l’être aimé est de cruauté égale que l’on a 20 ans, 40 ans, 50 ans ou 80 ans voire plus. Dès lors, que c’était le grand amour, il n’y a aucune proportionnalité, aucune statistique. Mon histoire a duré 23 ans, c’est trop court certes mais les sentiments des premiers instants ont duré toutes ces années et jusqu’à son dernier souffle. Aujourd’hui, je les vis seule avec la souffrance qui s’éloigne peu à peu, même si certains jours sont plus difficiles que d’autres, pour ne garder que le meilleur.
Des rituels et des larmes, j’en ai eu, j’en ai encore et j’en aurais peut-être encore aussi longtemps que toi. Mon chemin à moi n’est qu’à moitié parcouru, par rapport à ton histoire. Et même si la douleur est toujours présente, que la plaie de cette blessure au cœur n’est que partiellement cicatrisée, je continue à croire que l’apaisement est au bout de ce douloureux processus de reconstruction. Il faut apprendre à se faire confiance pour que le souvenir de l’autre ne s’efface jamais ; ce qui finalement était ta plus grande appréhension : l’oublier.
Alyssa, tu es américaine mais une intemporelle française, éternelle amoureuse de l’amour, aurait pu te dire :
Même quand on l'a perdu
L'amour qu'on a connu
Vous laisse un goût de miel
L'amour, c'est éternel !
Tout ce qui maintenant
Te semble déchirant
Demain, sera pour toi
Un souvenir de joie !
Tu as trouvé l’homme qui t’accepte telle que tu es, qui conçoit, sans aucune difficulté, que tu vives avec ce passé auquel tu ne renonceras jamais à penser ; dès lors que lui ne doive pas renoncer à toi. L’amour avec un grand A peut certainement exister à nouveau mais il ne sera jamais identique au précédent. Deux histoires en deux moments différents pour une finalité commune : ton bonheur.
Vis-le simplement avec l’intensité qu’il mérite car, n’aie aucune crainte, dans ton cœur il y aura toujours cette case déjà occupée dont nul nouvel amour, quel qu’il soit, ne pourra prendre la place. Sois heureuse, juste heureuse !
Si seulement - T.1 / Magali INGUIMBERT
Ils étaient faits pour s’aimer.
Si seulement….. !
C'est non sans une certaine émotion que je me suis plongée dans la nouvelle version, retravaillée sous les couleurs Hugo Roman, de ce titre qui a révélé Magali INGUIMBERT au grand public il y a quelques années. Une couverture oh combien magnifique car bien aboutie esthétiquement parlant.
Roman, à l'époque, autant salué pour la qualité de son histoire que décrié pour son écriture – c’est connu, le monde est peuplé de gens parfaits -, c'est une belle revanche qui lui est offerte aujourd'hui et qui permet à son auteure d'avoir la place qu'elle mérite dans le monde de la New Romance. Je savais qu'elle y arriverait !
J’aurais pu faire un simple copier/coller de ma 1ère chronique et changer quelques petites choses. Mais Magali INGUIMBERT vaut beaucoup mieux que ça !
C'est sous l'œil de Bruno MARS - petite touche 100% Mag' -, que je retrouve Alyssa surnommée Yale, qui s'apprête à intégrer la prestigieuse université du même nom. Un rêve devenu réalité.
"J'ai travaillé tellement dur, ces dernières années, pour être à la hauteur de mes ambitions que ça rend ce jour un peu spécial "
Des parents toujours absents, pris par leurs obligations professionnelles, l'obligent à s'assumer seule sous l'œil tout de même vigilant de la toujours adorable Mamita - et ses célèbres spaghettis aux boulettes de viandes. On en parle de ce fameux plat ? -. Mais elle a toujours pu compter sur la fidèle amitié de Cory, sa réplique au masculin. A présent, leurs vies doivent prendre des routes différentes ; une page se tourne pour qu'un nouveau chapitre commence.
Mais dans sa vie, il n'y a pas eu que Cory. Eh oui ! L'enfance d'Alyssa a été aussi le théâtre d'une belle amitié avec son voisin Luke. Il est beau, gentil et intelligent bien entendu. Et c'est tout naturellement que cette amitié a vu naître des sentiments plus forts de la part d'Alyssa mais malheureusement à sens unique. Leurs chemins se sont séparés mais les sentiments sont restés intacts.
« Je rêve de l’aimer, de le serrer contre moi, qu’il me possède jusqu’à mon dernier battement de cœur si seulement il y consentait »
Alors lorsque Luke, qui rejoint Yale aussi, aborde Alyssa pour qu'ils s'y rendent ensemble, la jeune femme ne peut qu'être troublée. Saura-t-elle saisir cette chance qui s'offre à elle ? Eh ben non. Mais c'est sans compter sur la persévérance de Luke. Et c'est ainsi qu'une nouvelle vie s'ouvre à eux. Reste à savoir ce qu’elle va leur réserver.
« Ce n’est pas parce qu’on a cessé de se parler que j’oublie les moments fantastiques que l’on a passés ensemble. Il y a tellement de bons souvenirs »
Est-ce le retour d'une amitié trop tôt interrompue ?
Ou bien, l'amour tant rêvé est enfin à portée de cœur ?
Bien sûr, je ne vais pas vous raconter toute l'histoire ; ça n'aurait aucun intérêt. Chroniquer c'est donner son avis ; pas faire un résumé complet ou spoiler l'histoire. Tout ce que je peux dire c’est que dans ce roman il y a un avant, trop court - ou trop long sur certains aspects - , et un après, trop court aussi mais tellement poignant et bien écrit que beaucoup de larmes ont coulé. Magali, ce roman est beaucoup trop court !!!!!!
En me lançant dans cette lecture, je ne me suis pas dit "je vais relire la 1ère version et voir les différences". J'ai fait le choix de découvrir l'histoire comme si c'était la première fois ; faire abstraction du passé pour ne vivre que le présent. Et je peux vous dire que je l'ai vécue à fond mais différemment.
Alyssa, elle l’intellectuelle qui se moque du regard des gens, est une romantique dans l'âme qui croit en l'amour avec un grand A et qui dévore les comédies romantiques à la chaîne. Ce retour, de Luke, dans sa vie sonne comme un espoir auquel elle ne croyait plus. J'avoue que j'ai été touchée de la découvrir ainsi.
Elle va faire les bonnes rencontres, elle aura des choix difficiles à faire, elle vivra de moments difficiles mais toujours avec force et surtout le plus important, elle va s’autoriser à être enfin heureuse dans l’histoire dont elle rêvait.
Luke m’a fait craquer bien entendu. Tendre et passionné, il n’est pas arrogant et est prêt à tout, même à sacrifier cet amour. Il souffle toujours le chaud et le froid mais tout dans sa démarche m’a sauté aux yeux dans cette version alors que ça n’avait pas été le cas lors de notre première rencontre. Certaines de ses répliques sont d’une beauté sans nom et est-ce qu’on parle du Madison Square Garden et de cette scène So Romantic ? En seulement quelques mots, j’ai fondu comme neige au soleil
« Ce soir, toi…. Moi et Bruno MARS »
Alors même si les personnages sont toujours aussi jeunes, globalement, mon ressenti est encore plus fort que celui de l’époque de ma 1ère lecture et donc 1ère chronique. Notamment avec une variante de taille : l’écriture.
Là, effectivement c’est un sacré pas de franchi : l’écriture est plus mature, plus aboutie, plus construite. On sent qu’un sacré travail a été effectué ; et fait avec brio. Les chapitres s’enchaînent de manière cohérente et fluide et surtout, un bon coup de dépoussiérage a été donné pour supprimer fioritures et lourdeurs pour que la notion New Romance soit vraiment respectée. Tous les ingrédients sont là et bien là.
N’aurais-je pas relevé un petit clin d’œil à une de tes fidèles bookfriend, Mag ? Je pense à Marie-Jo (et Cinquante Nuances Plus Claires) bien sûr !
« Ce film est seulement la toile de fond de mes pensées, et toi, tu as le premier rôle »
Ce livre, je l’ai vécu vraiment intensément. Des scènes de tendresse magnifiques, des échanges de mots d’une douceur à faire fondre la plus romantique et exigeante lectrice, des musiques superbes à retrouver avec toujours autant de plaisir et les références cinématographiques auxquelles il ne fallait surtout pas toucher. J’ai ri et j’ai pleuré, beaucoup. J’ai compris Alyssa mais Luke aussi. Et surtout j’ai revécu certaines scènes ou répliques comme un processus obligatoire de refus, dans ce type de situation ; lorsque la conscience et l’inconscience entrent en conflit alors que le duel est perdu d’avance, quoi que l’on veuille.
Tous les thèmes abordés sont parfaitement traités même celui qui sera la finalité de ce roman. Il n’est jamais facile de le coucher ainsi sur papier sans tomber dans le mélo. Et il n’est jamais facile à lire, s’il est mal écrit. Même s’il a été douloureux pour moi à lire, il est le reflet même de la réalité, d’un vécu. Alors merci Magali d’avoir su l’écrire avec tant de force et de tendresse mêlées. Je ne t’en veux pas pour ces larmes
Magali INGUIMBERT est une auteure que je suis depuis ses débuts. J’ai lu tous ses romans, j’ai pu échanger avec elle un jour de 2017 dans sa magnifique région et j’ai pu la voir grandir littérairement parlant – j’espère que tu as fini de grandir en taille ! -. Et là, c’est une très belle version de ses premiers balbutiements, qui permet de voir éclore une histoire encore plus forte et plus touchante. Et il ne faut pas passer à côté ! Tout dans ce roman est à découvrir d’urgence tel un bonbon acidulé qui vous apportera une certaine douceur tout en faisant monter, telles les larmes aux yeux, des émotions intenses.
Une fois n’est pas coutume, je finirai par des remerciements qui s’adressent :
- aux amies de Mag’ : merci à vous qui êtes son soutien de tous ses instants d’écriture, qui lui avez offert ce beau coup du destin que sa modestie ne lui aurait jamais permis de donner elle-même. Gardez précieusement dans vos vies, cette très belle perle.
- à cette étoile qui a su, Mag’, te donner la chance de briller, de manière bien réelle, dans ce monde que tu n’imaginais pas pouvoir toucher, un jour, autrement qu’en pensée.
« J’ai rencontré le grand amour alors que d’autres courent toute leur vie sans jamais le trouver »