Mille livres en tête

Mille livres en tête

Love you like a kdrama / Kristen RIVERS & Mila JENSEN

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Mea culpa ! Je n'ai jamais regardé de romances coréennes, ni même n'ai lu de mangas et pourtant, en me plongeant dans ce 4 mains de Kristen RIVERS & Mila JENSEN ça ne m'a absolument pas dérangée. J'ai adoré ma lecture et ça aurait pu être un petit coup de cœur sans certaines choses qui m'ont un peu déplu mais comme toujours qui me sont propres - n'en faisons pas une généralité -. Merci &h digital pour l'envoi de titre via Netgalley.


Dès le départ j'ai accroché à l'histoire originale - même si c'est un trope déjà connu - et il ne m'a fallu qu'une journée pour le dévorer. Comme quoi, même avec quelques imperfections, on peut passer un bon moment. Point que j’ai tout particulièrement aimé : la manière dont débute chaque chapitre. Génial !

 

« Point culture du jour : c’est en Californie que la première salle de cinéma a vu le jour… Maintenant, grâce à moi, tu pourras choper un camembert au Trivial Pursuit. (Si tu veux connaître la date, va sur Google, je ne suis pas Wikipédia !)


C'est à Los Angeles que vit Jeong-Guk - dit J.K -, jeune avocat entouré de ses amis Penn, Win et Liv, exerçant dans le même cabinet que lui. Au grand désespoir de ses parents retournés vivre en Corée, J.K est toujours célibataire malgré les nombreuses tentatives ratées de son entourage pour le caser.

 

Afin d'apporter un peu de répit dans tout cet engouement qui lui pèse, il va faire appel à Rosa, l'une des deux sœurs de Liv, pour se créer une fausse relation amoureuse. Mais ce qu'il ne sait pas c'est qu'Ana, la 2nde sœur de Liv est secrètement amoureuse de lui. Les signaux qu'elle lui envoie depuis 2 ans ne semblent pas explicites, en ce sens, bien au contraire et la jeune femme va très mal prendre cette sorte d'affront.

 

« Puisqu’entre amour et haine il n’y a qu’un pas, cela ne devrait pas être difficile. Je préfère le détester que de m’épuiser dans des fantasmes vains et chimériques »


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Lorsque Rosa va se désister du rôle de la fausse petite amie, il n'y a qu'Ana, qui est sa jumelle, qui peut le tenir au grand dam de J.K qui ne voit en elle, sans vraiment savoir pourquoi, qu'une sorte d'ennemie. Mais Rosa et Ana sont toutes les deux bien différentes et J.K ne va pas mettre longtemps à s'apercevoir que le sang mexicain qui coule dans les veines d'Ana est totalement différent de celui coréen qui coule dans les siennes. Quand le calme rencontre la tempête, c'est bien plus qu'un typhon qui risque de bouleverser leurs vies.

 

"Si embrasser Ana c’est un feu d’artifice dans la bouche, sa cuisine, c’est l’incinérateur d’une déchetterie"


Avec ce titre on est clairement dans une pure comédie romantique fake dating et ça fait du bien. Tous les ingrédients sont là, pas besoin de réfléchir, juste se laisser porter et apprécier. Je ne sais qui a écrit quoi dans l'histoire mais franchement les plumes sont vraiment complémentaires. Et j'avoue que je suis toujours admirative lorsqu'il s'agit de 4 mains.

 

« Défendre deux voleurs à la tire dont les QI réunis avoisinent à vue d’œil celui d’un calamar ne va pas nous tirer vers le haut. Même avec des ballons gonflés à l’hélium »

 

Seul petit bémol : qui est la fautive pour le personnage d'Ana ? Il va falloir qu'on parle de son comportement au début de l'histoire. Ça a été un gros point faible pour moi qui l'ai trouvée immature et limite capricieuse. Ça m'a énervée à un degré rarement égalé et j'ai trouvé ça tellement dommage. Heureusement pour elle que la situation s'est inversée ensuite sinon je pense que je n'aurais pas terminé ma lecture. 

 

Dans ce roman, les protagonistes ne sont pas à court d’idée lorsqu’il s’agit de mettre des bâtons dans la vie de l’autre. Les personnages secondaires ne sont pas en reste avec une mention spéciale pour Penn que j’aimerais bien retrouver dans une autre histoire ! Du coup, le début démarre vraiment fort et je dois avouer que, même si j’ai trouvé ça attrayant, ça a été un peu trop pour moi. Le rythme était si intense que j’ai trouvé ça un peu exagéré. Par contre, les idées étaient excellentes et bien mises en scène donc bravo aux auteures !

 

« Quand mes deux neurones se frottent l’un contre l’autre, ça ne fait pas de la lumière »

 

Les circonstances étant ce qu’elles sont, mon avis sur Ana a été malmené au début. J’avais peur que ce soit ainsi jusqu’à la fin et là ça aurait été compliqué de continuer. Puis lorsque l’histoire connaît un revirement et que la romance se profile, les choses se sont apaisées, heureusement. L’entrée en scène des parents de J.K donne une autre perspective à l’histoire sans perdre de son intensité. Ouf !

 

Concernant J.K c’est clairement différent car j’ai adoré ce personnage dès le départ car il est plus posé, plus réfléchi. Même s’il répond aux attaques, le ressenti n’est pas le même. Car finalement, la situation lui échappe un peu et il va vite se retrouver à quelque chose qu’il n’avait pas du tout prévu.

 

« Ana est mon soleil à moi. Je ne dis pas ça de manière amoureuse ; elle est ma fichue canicule »

 

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Le gros point fort de ce roman, c’est l’invitation au voyage que les auteures glissent dans l’histoire et c’est très dépaysant. Je ne connais absolument rien à la culture Coréenne mais j’ai tellement aimé la manière dont elles ont su la rendre abordable et intéressante. Bon, je ne sais pas si tout est bien réel mais en tout cas ça m’a transportée de découvrir autant dans une histoire.

 

Pour les amatrices de K-Dramas, de comédies romantiques en tout genre et d’histoires pleines d’humour qui donnent le sourire du début à la fin, ce roman est clairement celui qu’il faut découvrir en ce moment. Les plumes sont vraiment complémentaires, l’ensemble se lit très vite et on se laisse embarquer sans même sans rendre compte. Parfois, une telle légèreté où les émotions sont quand même au rendez-vous, ça fait un bien fou. Si c’est totalement votre style, je ne peux que vous conseiller de foncer. Même si ce n’est pas mon univers de prédilection, je suis ravie de m’être laissée tenter. Alors très belle lecture !


17/03/2025
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Dans cette vie et la suivante / Léa VOLENE

1.pngC’est avec un roman assez inattendu que je termine ce mois de février et quel beau roman ! Alors attention, nous ne sommes pas sur de la romance mais bel et bien sur un écrit où il est question de recherche de soi en dépassant ses peurs. Et c’est une belle leçon de vie que nous offre Léa VOLENE avec « Dans cette vie et la suivante » paru le 20/02/2025 dans la collection Instants Suspendus des Editions de l’Archipel que je remercie infiniment pour l’envoi de ce qui est un beau coup de cœur. Je me sens toujours chanceuse et privilégiée d’être associée à cette maison d’édition de qualité donc merci !

 

J’aime vraiment la collection Instants suspendus car elle me permet d’intercaler, avec mes lectures plus romancées, des récits poignants et réalistes qui abordent souvent des thèmes auxquels on ne penserait pas être un jour confrontés. C’est le cas ici avec l’histoire de Léonie, jeune bibliothécaire en plein deuil amoureux, qui découvre au hasard d’une visite chez le médecin qu’elle a été déclarée morte un 1er avril par les services de la CPAM. Eh non, ce n’est pas un mauvais poisson d’avril ! Commence alors pour elle, la découverte des conséquences sur sa vie et l’impact que cette annonce va avoir sur son quotidien, notamment ne plus pouvoir travailler.

 

« Qui suis-je maintenant que son regard sur moi a été remplacé par le reflet d’un miroir ? Maintenant que je ne suis plus celle avec qui il fondera une famille ?

 

Déterminée à recouvrer sa vie, mais prise dans une spirale où la lenteur administrative n’engendre qu’attente, frustration, peur du lendemain et questionnement sur l’avenir, c’est dans un groupe de parole de soutien pour les vivants déclarés morts « L’association des morts toujours vivants » qu’elle va trouver réconfort, écoute et aide. Dès lors que sa route va croiser celle de Guy et d’Alma, la solitude va prendre un autre visage et l’amener, tel un road trip, sur un chemin où l’écoute de l’autre est toute aussi importante que l’écoute de soi.

 

Soutenue par sa meilleure amie Neïla et ses nouveaux compagnons d’infortune, le travail que va accomplir Léonie pourrait bien porter ses fruits au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer, notamment régler ses comptes avec un passé douloureux, encore trop présent, et enfin vivre sa vie à la hauteur de ce qu’elle mérite. Une leçon de vie unique qui questionne sur ce que nous sommes réellement au-delà de 15 chiffres sur un bout de plastique vert qui fait la pluie et le beau temps sur nos vies.

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Quand on se lance dans ce style de lecture, il ne faut pas avoir peur d’être malmenée. Car même s’il y a une grande part de positivité tout au long de l’histoire, l’auteure contrebalance avec des sujets forts auxquels nous pouvons tous être confrontés un jour. Pour ne pas spoiler le contenu, je ne mentionnerais pas ces thèmes mais j’ai vraiment aimé la manière dont l’auteure a su les mettre en valeur sans pour autant basculer dans quelque chose de larmoyant à outrance. Dans ce genre de roman c’est important sinon, selon moi, on passe totalement à côté du message qu’on voudrait faire passer.

 

« J’ai toujours préféré arracher les pansements d’un coup sec. Maintenant, c’est moi le pansement »

 


Ce contexte insolite est une belle entrée en matière pour aborder un sujet que, moi-même, je n’aurais jamais pensé exister. En termes de défaillances administratives beaucoup de choses existent mais celle-là était inconcevable pour moi. Et c’est avec le très beau personnage de Léonie que l’auteure nous interpelle. Dès le départ j’ai aimé cette jeune femme qui respire la gentillesse, la bienveillance et la simplicité mais dans laquelle se cache une profonde blessure. J’ai eu tellement de peine pour elles et je pense forcément à toutes ces lectrices en qui les souffrances de Léonie pourront faire écho. C’est avec beaucoup de justesse et sans rajout inutile que l’auteure a construit son histoire avec des personnages forts en émotions. Et c’est souvent comme cela qu’on obtient de si beaux romans.

 

« Nous sommes des morts-vivants, pour des raisons administratives… mais pas seulement »

 

Le gros point fort, hormis l’aspect relationnel, c’est le choix de l’auteure d’entourer Léonie de peu de personnages ; comme pour dire « ce n’est pas la quantité qui fait la qualité ». Le message ainsi envoyé est d’autant plus fort qu’il permet de réfléchir sur nos propres attentes. Avec Marin – le cousin et médecin de Léonie -, Neïla, sa meilleure amie, Guy et Alma, l’auteure a su mettre tout ce qu’il était possible en seulement quatre protagonistes. Sachant que je ne suis pas friande de personnages à profusion, c’est tout ce qui me convient. Avec Guy & Alma, Léa a su me toucher en plein cœur et avec un telle intensité avec leurs histoires au-delà de l’histoire. Là, je ne vous en dirais pas plus… mais j’ai adoré !

 

« Dans 3.pngcette vie et la suivante » fait partie de ces romans qui s’emparent de toutes les émotions que l’être humain peut contenir. Tout au long du récit, on passe par différentes phases ; un peu comme lors d’un deuil qui se traverse par étapes. Et je pense que la plume de Léa est pour beaucoup dans ce ressenti car une fois le roman commencé il est impossible de le lâcher. On prend part aux vies et aux parcours de ces protagonistes mis face à leurs peurs et leurs incertitudes et qui vont devoir ouvrir les yeux sur une réalité qu’ils n’avaient jamais envisagée. Et qui, dans le regard et les propres sentiments de l’autre, vont voir leurs vies sous un autre angle.

 

« La réalité n’est pas toujours aussi belle qu’on le voudrait, mais elle aide à avancer et à prendre des décisions »

 

Je ne connaissais pas la plume de Léa VOLENE et j’avoue que je suis très heureuse d’être partie à sa découverte. Dans ce roman, elle sait alterner un ton léger avec un autre plus soutenu pour faire évoluer l’histoire et nos émotions comme il se doit. Point non négligeable, on est sur une narration interne donc qui convient à grand nombre de lecteurs/lectrices donc je ne peux que vous conseiller de vous plonger à votre tour dans cette histoire authentique et pleine de sincérité. Alors très belle lecture ! 


10/03/2025
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Scottish twist / Alexandra LAGAN

1.pngUne histoire qui me tentait bien pour changer un peu de ce que je lis habituellement et voilà donc une lecture assez sympa – qui me laisse tout de même mitigée sur certains points - que "Scottish twist" d'Alexandra LAGAN chez &h digital que je remercie pour l'envoi via Netgalley. Alors oui, l'histoire est pleine de clichés mais certaines romances ne seraient pas ce qu'elles sont sans eux. Donc rien qui me choque plus que ça.


J'ai trouvé que l'idée de base est vraiment originale car ça apporte un peu de renouveau aux schémas classiques dans ce type de romance. Annabelle, une jeune avocate genevoise est envoyée en Ecosse pour convaincre Gareth, seul héritier dans une importante succession, d'accepter la reconnaissance en paternité et donc l'héritage de son géniteur mourant qui n'a jamais voulu le reconnaître, qu'il n'a, par conséquent, jamais connu et dont il ne veut rien recevoir.


Annabelle doit faire ses preuves pour obtenir une éventuelle promotion au sein du cabinet qui l’emploie et c'est l'occasion aussi pour elle de s'éloigner d’un quotidien pesant, afin de prendre du recul avec des événements qui l'ont profondément marquée et meurtrie. Elle arrive donc sur des terres un peu hostiles pour mettre en place une stratégie gagnante. Mais dans les Highlands, elle risque de trouver quelque chose de bien plus imprévisible qui pourrait corser sa mission.

 

« Dommage qu’il n’habite pas en Grèce, l’héritier. Ça serait quand même plus sympa en termes de météo »


Cette histoire se lit facilement et c'est agréable. J'ai passé un bon moment car je pensais me lancer dans quelque chose d'assez attendu et finalement pas tant que ça. C'est surprenant la manière dont l'auteure a construit son histoire, en deux parties, et le sens qu'elle a voulu lui donner. Je ne m'y attendais pas car ce n'est pas très courant.


L'histoire démarre fort, elle donne le ton tout de suite sur la personnalité d'Annabelle et sur les clichés, d'entrée mis en scène, concernant l'Écosse et les Ecossais. Et c'est très efficace car une fois entrés dans le roman on ne le lâche plus malgré quelques petites redondances et choses qui m’ont interpellée.


Dans un décor qui prête au dépaysement, l'auteure nous emmène découvrir une ambiance so scottish, qu’elle sait très bien retranscrire au travers des coutumes, des habitudes culinaires, du folklore, de la célèbre météo et des paysages bien entendu. Si vous aimez ce style, cette histoire est pour vous car ça apporte une certaine légèreté et un petit côté dépaysant !

 

« La vie n’attend pas, et parfois, il faut juste sauter dans le vide et regarder ce qu’il se passe »

 

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Car au-delà de toutes ces particularités, l’auteure aborde des sujets plus profonds qui apportent pas mal de matière à l’ensemble malgré quelques petites imperfections. Gareth est un personnage qui apparaît comme bourru – pas très longtemps malheureusement - mais qui a un sens très développé pour tout ce qui touche à la famille. On comprend très vite pourquoi et même s’il m’a manqué un petit quelque chose de plus touchant dans son vécu et la manière dont il nous est dévoilé, son arrogance est clairement très attrayante. Et puis cuisinier hors-pair, l’auteure se sert de lui pour nous mettre l’eau à la bouche au fil des découvertes culinaires dont lui seul a le secret, alors comment ne pas fondre un peu.

 

« Burger de bœuf, bien cuit. Si c’est pas malheureux. On ne vous a pas appris que la viande de bœuf se mange à point ? »

 

Concernant Annabelle, on est sur un schéma un peu différent puisque le traumatisme qui la touche est de nature différente et pourra probablement plus résonner pour le lectorat féminin qui s’identifierait à elle. Malgré toute l’empathie que j’ai pu avoir pour elle, j’aurais aimé que son secret soit inséré plus en amont, par des flash-backs progressifs qui auraient trouvé leur place à certains moments déjà présents et très appropriés dans l’histoire.

 

« Je crois que ce moment de vérité que je repousse depuis trop longtemps est finalement arrivé. Je ne peux plus reculer »

 


Pour ce qui touche à la romance, elle est très mignonne, même si son déroulé est peu courant. Gareth et Anna étaient faits pour se rencontrer mais elle arrive un peu trop vite à mon goût – au détriment de l’intrigue qui me semble tellement sous-développée - ; ce qui est justifié vu la suite qui nous attend. Je suis pas spécialement attachée à la rapidité ou non, mais là, compte tenu des personnages, je n’aurais pas été contre un beau slow burn jusqu’au bout, avec plus de tension, de répliques et d’obstacles comme je les aime dans un style qui s’y prête tout à fait.

 

Le gros point fort de ce roman c’est, sans nul doute possible, le thème de la famille qui a une place importante et pour cause, surtout pour Gareth avec son frère Tom et sa belle-soeur Janie. Il donne une force incroyable au récit et permet de lui apporter une belle intensité émotionnelle car réellement3.png bien exploité et très justement présent tout au long de l’histoire.

 

Je ne connaissais pas la plume de cette auteure puisque, sauf erreur de ma part, il s’agit de son premier roman. Elle se lit avec une très belle facilité malgré des particularités – qui n’ont rien à voir avec ce qu’on appelle des coquilles - qui sont peut-être dues au fait que l’auteure a vécu en Suisse et que certains termes ou certaines tournures peuvent différer sans gêner, du tout, la lecture. Si vous aimez l’univers très Scottish et les romances qui sortent de l’ordinaire, je ne peux que vous recommander de découvrir celle-ci. Alors très belle lecture !


09/03/2025
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Dans l'obscurité scintillent les fragiles étoiles / Marjolaine SOLARO

1.pngMarjolaine SOLARO, dont j'ai découvert la plume à l'occasion de la sortie de son dernier roman "La cadette de mes soucis", a su me toucher à tel point que j'avais hâte de la lire à nouveau. Voilà qui est fait avec "Dans l'obscurité scintillent les fragiles étoiles" son avant-dernier roman paru en 2024 aux Editions de l'Archipel que je remercie, une fois encore, pour l'envoi de ce titre.


Comment ne pas être touchée par cette histoire émouvante qui traite de harcèlement, de deuil, d'adolescence, d'amitié, d'amour, de famille et d'épreuves de la vie à un moment où on n'y est pas forcément préparé.e.s. Je retrouve la plume de l'auteure, sa justesse et son talent pour faire passer les émotions. C'est parfois dur mais tellement beau.

 

« Avouer à une personne qu’elle me manque, c’est lui dire qu’elle possède une partie de moi et que je ne peux pas vivre sans elle. J’aurais l’impression de donner une arme chargée pour qu’on me tire dessus à bout portant »


C'est en Bretagne que vit Solal, 13 ans, lycéen discret en avance d'un an, qui grandit dans une famille aimante, qui n'est pas spécialement populaire mais qui a une bande soudée d'amis et qui est secrètement amoureux de Serenn, jeune fille de 14 ans qui est dans la même classe que lui.


Celle qui fait partie d'un groupe de "popus" a vu sa vie basculer lorsque des photos compromettantes ont circulé sur le net, la poussant à commettre l'irréparable malgré l'amitié secrète qui s'était installée entre Solal et elle et qui semblait l'avoir sauvée des ténèbres dans lesquelles elle s'était perdue. Mais il faut peu de choses pour que le temps s'arrête et que seule subsiste la douleur pour ceux qui restent.

 

« J’ai l’impression que je n’ai pas été livrée avec l’option bonheur à la naissance »


C'est une histoire poignante que signe-là l'auteure qui nous emmène au travers d'émotions tellement variées. Avec une double temporalité avant/après, elle aborde en toute simplicité le thème du deuil et du mal-être à l'adolescence. 

 

« Il ne pouvait pas, c’était trop gros, trop puissant. S’il commençait à pleurer aujourd’hui, il aurait besoin de pleurer plusieurs semaines, plusieurs mois peut-être, et qui pourrait comprendre ? »

 

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Au fil des chapitres on découvre l’histoire de Sterenn, ce qu’elle a vécu, ce qu’elle a pu ressentir et cette lumière qu’elle semblait entrevoir grâce à Solal, ce garçon touchant et attachant, tout en sensibilité, qui partageait avec elle des moments simples mais tellement beaux. Ces deux personnages si différents et pourtant si complémentaires ne peuvent pas laisser insensible.

 
J’ai été vraiment touchée par ces enfants qui nous montrent ce qu’est l’authenticité des sentiments, l’impact psychologique et émotionnel des actes et des paroles et surtout ce qu’il reste lorsque ceux auxquels nous sommes attachés ne sont plus là.

 

« Tout ce chagrin déballé ressemblait à un étalage d’hypocrisie sur la place publique »

 

Dans ce roman, tous les thèmes abordés sont amenés en douceur et l’histoire est construite de telle sorte qu’on ne peut que s’y attacher. Les chapitres sont courts, on a l’impression que la plume de cette auteure est vraiment faite pour ce type d’écrit et ça se lit tellement facilement.

 

Ce que j’ai le plus aimé dans cette histoire c’est la relation privilégiée tenue secrète entre Sterenn et Solal, qui nous offre de très beaux passages qui font oublier la noirceur des autres passages, plus sensibles. Cette partie semble nous redonner l’espoir de pouvoir inverser ce qui apparaît comme inéluctable et pourtant…

 

« Accepter, c’était prendre le risque de s’effondrer. S’effondrer, c’était devoir expliquer pourquoi il était aussi ravagé par cette nouvelle. Expliquer pourquoi il était bouleversé, c’était accepter la vérité ; et cela n’avait pas de sens »

 

3.pngJe suis toujours sensible à ce type d’ouvrage qui montre la vie telle qu’elle est, qui ne s’embarrasse pas de détails inutiles et qui nous fait prendre conscience de beaucoup de choses notamment sur l’attention que l’on porte aux autres ou à l’indifférence qu’on peut leur témoigner alors qu’ils auraient besoin d’être soutenus.

 

Si vous aimez les univers poignants, les personnages authentiques et découvrir une plume qui s’adapte totalement à ce genre littéraire, je ne peux que vous conseiller ce roman qui est d’ailleurs à mettre dans toutes les mains, même celles d’un public adolescent. Alors, très belle lecture !


28/02/2025
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Nos coeurs enchaînés / Julie ALYES

1.png« Il est revenu pour cette femme, et compte bien la récupérer »

 

J'en étais certaine, c'était une évidence ! Ce roman et moi ne pouvions pas ne pas être faits l'un pour l'autre. Il contient tout ce que j'aime lire, au point que je l'ai dévoré. Merci &h digital de m'avoir permis de découvrir cette histoire via Netgalley et à l'auteure de l'avoir si bien écrit. C'est un magnifique coup de cœur que j'espère voir paraître en format papier très rapidement !


C'est dans un univers de manipulation et de faux-semblants qu'on se trouve projetés lorsque Elijah TURNER, injustement condamné à 8 ans de prison, sort enfin pour retrouver Hayden TYLER, celle que le verdict avait laissée démunie. Mais 8 ans c'est long et tant de choses peuvent se passer. La vie d'Hayden et de tous les proches d’Elijah a été impactée et de leur passé commun il ne reste plus grand chose si ce n'est de la culpabilité, des regrets… et des secrets inavouables. Et lorsqu’il faut se réapproprier sa vie, rien n’est jamais simple ; surtout si le passé tel une boîte de Pandore menace de faire ressurgir ce qui pourrait faire encore plus de dégâts. On dit souvent qu’il faut laisser le passé derrière soi mais pas si simple dans un monde où certaines limites n’existent pas !

 

« Tu es parti avec mon droit au bonheur, tu l’as gardé tout ce temps. Tu ne m’en as même pas laissé un peu pour que je puisse survivre »

 

J’avais repéré ce roman avant sa sortie et mon instinct ne m’a pas trompée puisque ça a été un pur moment de détente que de m’y plonger dedans. C’est dans un univers très complet et si bien rythmé que l’auteure nous immerge et pour moi ça a été avec une déroutante facilité. Pourtant il est question de sujets forts et sombres comme l’alcoolisme, la toxicomanie, la maltraitance, la manipulation, l'emprise psychologique et le besoin de pouvoir quel qu'en soit le prix à payer. Et je trouve que l'auteure les a parfaitement bien intégrés pour apporter juste ce qu'il faut de touche sombre et pour donner à l’ensemble beaucoup de réalisme et de crédibilité. Ce n’est pas une dark romance mais attention à bien vous préserver si vous êtes particulièrement sensible.

 

Pour bien s’approprier cette histoire et les sentiments des personnages, l’auteure a judicieusement adopté l'alternance passé/présent - que j'affectionne d'autant plus ici – qui nous permet de remonter à des périodes essentielles pour obtenir des réponses aux nombreuses questions qu'on se pose durant la lecture, de comprendre certains choix, de mesurer avec justesse les sentiments et de se rendre compte de toutes les épreuves et douleurs traversées.

 

« Tu as cru avoir pris la meilleure décision de ta vie. C’était la pire de la sienne »


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On ressent tellement le combat intérieur qui habite Hayden, prisonnière de ses sentiments toujours aussi intenses mais contre lesquels elle doit lutter. Mais prisonnière aussi d'une vile machination qui prend en otage tant de monde. J'ai adoré la femme qu'elle a été avec toutes ses failles et celle qu'elle est devenue avec la force qui l'anime malgré des blessures émotionnelles encore bien présentes. Hayden est une protagoniste qui a souffert, qui n’a pas toujours fait les bons choix et pourtant ce n’est pas une petite chose fragile sans caractère. Avec Elijah face à elle, il vaut mieux.

 

« Je ne peux pas passer ma vie à t’aimer et à te détester. Il va bien falloir que je choisisse entre les deux »

 

Quand on débute l’histoire il est légitime de se faire une certaine idée de cet homme qui a eu son lot de souffrance, qui a connu l’enfermement carcéral et qui est animé d’un sentiment de vengeance. Mais finalement, plus l'histoire avance, plus on découvre ses blessures et faiblesses et on ne peut se résoudre à le voir tel que d'autres personnages veulent nous le montrer. Lui aussi est aux prises avec des tourments d'une telle puissance ; marqué à jamais par un passé affectif qu'il aurait aimé totalement différent pour changer le cours de sa vie. Je trouve qu’on est loin du bad boy supposé et c’est très bien ainsi. Et ses amis – comme ceux d’Hayden - qui l’entourent… encore une belle illustration de l’amitié que Julie a parfaitement mis en valeur. Petit coup de cœur pour Jay, Macie et leurs deux fillettes qui apportent une jolie touche de fraîcheur et de tendresse dans ce monde d’adultes.

 

« Je n’arriverai pas à soigner toutes les blessures que je lui ai causées.

Mais je peux lui éviter de gâcher sa vie »


J'ai été surprise par un personnage qui a un rôle essentiel – je ne vais pas le citer - mais qui bien que pas si présent que ça a une emprise incroyable sur toute l'histoire, par la dureté qui le caractérise, par la violence de ses propos dès qu'on les découvre, par son implication dans tant d'aspects de l'intrigue dont il tire les ficelles. C’est incroyable et assez bien réussi la manière dont l’auteure a abordé l’intrigue de cette histoire qui est sacrément prenante, un peu comme une enquête dans laquelle une piste détruit la précédente pour créer une belle surprise finale. Seul petit regret qui ne change rien à mon avis : j’aurais aimé que l’étau se resserre autrement pour encore plus apprécier la déchéance. Mais ça m’est vraiment propre.

 

« Il ne peut pas me reprocher d’être celui que je suis. C’est eux qui ont forgé mon caractère. C’est eux que j’ai voulu fuir »


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Je me rends compte en refermant ce roman que mes goûts tendent de plus en plus vers le style romantic-supense qui capte tellement mon attention et qui me fait m’investir encore plus qu’avec d’autres romances. On ne peut pas dire que « Nos cœurs enchaînés » entre dans cette catégorie mais il n’a rien à envier à certains titres du genre. L’auteure a fait preuve d’une telle imagination, d’une telle facilité à insérer le doute au fur et à mesure des révélations qui se succédaient les unes aux autres sans les voir venir ; tout ce qu’il faut pour me surprendre. Et c’est tellement bien écrit !

 

Pour toutes les lectrices qui, comme moi, aiment les romances qui surprennent, qui allient intrigue, amour, amitié, rebondissements, psychologie et une pointe d’humour, « Nos cœurs enchaînés » est le titre à découvrir sans attendre. Une belle réussite pour cette auteure que j’ai hâte de lire à nouveau et que je vous recommande tellement. Alors très belle lecture !


25/02/2025
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Toutes nos histoires infinies / Rebecca YARROS

1.pngTous les codes étaient réunis pour que j'ai un coup de cœur pour "Toutes nos histoires infinies" que je voulais lire depuis longtemps et pour lequel j'avais beaucoup d'attentes. Autant dire qu’il n'y a finalement pas coup de cœur, mais ça aurait pu tellement certains aspects m'ont transportée et bouleversée.

 
Des tropes qui me plaisaient et une notion de contenu épistolaire, c'est vraiment ce qui m'a séduit. Mais quelques petites choses m'ont déplu et, même si ma lecture a été intense par moments, ça a un peu gâché l'ensemble.


Georgia, fraîchement divorcée d'un homme influent qui a tout du manipulateur détestable quitte New-York, pour revenir vivre dans la maison de Scarlett, son arrière-grand-mère décédée, dans le Colorado.

 

« Le dernier qui m’a promis de me protéger a lâché la corde et m’a laissée tomber »


Pour se reconstruire, elle doit faire le deuil de celle qui l'a élevée et qui a fait d'elle son unique héritière, au détriment d'Ava, sa petite-fille et mère de Georgia. En mémoire de son aïeule, Georgia n'a qu'un but : respecter ses dernières volontés en ce qui concerne l'héritage littéraire de celle qui était une auteure de romances à succès. Notamment que le dernier roman inachevé de Scarlett – qui aurait dû rester en l’état - trouve finalement une fin digne de la plume initiale mais selon ses propres exigences.


C'est Noah, écrivain à succès qui est choisi pour relever ce défi de taille. Il a une idée bien précise de la fin qui rendrait hommage au talent de Scarlett.  Après que des lettres ressurgies du passé des années 40 sont dévoilées, l'exercice va se révéler plus compliqué. Bienvenue dans ce monde où le poids d'une absence sonne comme la fin de terribles secrets qui auraient pu rester à jamais enfouis et le début d’une nouvelle histoire…

 

« Le chagrin, la mélancolie, la douleur qui vous rongent après avoir raté votre chance… tout cela compose de solides bases. Ce sont les émotions qui résistent au passage du temps »


2.pngQue cette histoire, même si imparfaite, est belle ! Et encore, si j'avais su m'attacher à la partie contemporaine, je vous laisse imaginer ce qu'aurait été mon avis.  Je vais donc commencer par ce point qui m'a posé problème car la romance Georgia/Noah ne m'a pas vraiment convaincue, du moins sur les premiers ¾ de l'histoire. Ça manquait de rythme, de crédibilité et de saveur ; je n'ai pas ressenti grand-chose malheureusement. Je me suis plus attachée à Noah qu'à Georgia que l'auteure ne nous montre pas de la meilleure des façons.

 

C'est dommage car romance contemporaine et romance passée auraient pu évoluer ensemble et ça n'a pas été le cas pour moi. Et le côté intrigant ne m’a pas plus transportée que ça car j’ai ressenti comme une impression de huis-clos inutile et qui enlevait tout l’intérêt que j’aurais pu avoir. Seul le dernier quart de l’histoire, lorsqu’il y a un retournement de situation, m’a séduite, mais tout est arrivé trop tard. J’aurais aimé vivre de vraies émotions et une vraie immersion dans l’histoire de Georgia, c’est dommage car il y avait quand même de belles pistes.


Je crois que j'étais tellement focalisée sur la beauté de la romance passée, en pleine seconde guerre mondiale, que celle de Georgia m'a parue quelconque. L'une a éclipsé l'autre qui arrive timidement et trop tardivement, ce qui n’a rien d’étonnant vu l’intensité du récit passé et de la force des émotions qui s’en dégagent.

 
Dans ce roman qui alternant présent/passé, avec le côté épistolaire de missives qui jalonnent les chapitres, l'auteure nous montre des héroïnes passées indépendantes et avec du caractère, surtout Scarlett, jeune femme qui évolue en Angleterre en pleine guerre mondiale. Très proche de sa sœur Constance, elles ont pris de la distance avec une famille en pleine déchéance financière, dont elles ne partagent pas les convictions sociales d’un patriarcat qui est maître.

 

« Que Dieu m’en soit témoin, Scarlett : si tu te maries sans ma permission, je ne te considérerai plus comme ma fille »

 
Leur intégration au sein de la WAAF - Women's Auxiliary Air Force - montre l'importance de la femme en cette période tragique et franchement j'ai adoré toute cette partie qui nous dévoile un quotidien dur mais qui met ces héroïnes si bien en lumière ; même s’il y a une certaine redondance de situations qui est totalement justifiée vu le contexte. Et surtout, le côté romanesque qui est mieux travaillé pour l’histoire de Scarlett.

 

« Je déteste le fait que ce ne soit que pour quelques heures »

 

On vit son histoire au rythme de l’intensité des combats, des missions aériennes présentes juste comme il faut, des soirées durant lesquelles la guerre semble suspendue, des tensions familiales peu présentes mais intenses, des peurs du lendemain qui sont constamment présentes mais pas envahissantes. Et cette évidence entre elle et Jameson, pilote américain qui porte tellement bien cette histoire d’amour intense. Jusqu’au plot twist qui renverse l’histoire et laisse sans voix tant c’est inattendu ! Bravo à l’auteure car j’ai adoré ce moment de doute durant lequel je ne savais plus quoi penser.

 

3.pngJe n’ai aucune compétence en matière d’écriture, mais mon sentiment, en refermant ce livre, c’est que les deux parties – contemporaine et historique – auraient mérité une approche différente pour que l’intensité de la lecture soit continue. L’idée de base est très bonne mais, à mon avis, elle n’a pas été assez exploitée pour que deux histoires, qui se passent à 80 ans d’écart, se rencontrent. Scarlett était une femme forte, avec du caractère alors que Georgia, malgré quelques tentatives, ne donne pas cette impression, bien au contraire. J’aurais aimé une continuité qui traverse les générations. Idem pour Jameson qui est un personnage avec beaucoup de charisme, ce qui n’a pas été le cas pour Noah, peut-être sur la fin seulement et encore…

 

Je ne suis pas lectrice de romans/romances historiques mais je pense que si la partie historique avait été dominante, ça aurait pu aboutir à un coup de cœur car le romanesque ne m’a pas laissée indifférente et j’en veux encore… J’ai vu beaucoup d’avis très positifs ; comme quoi les ressentis sont variables selon chacun.e. Voilà pourquoi il vaut mieux se faire sa propre opinion en plongeant dans ce roman qui mérite d’être lu. Alors très belle lecture !


13/02/2025
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Black Venus : Les légendes / Dahlia BLAKE

1.pngEnfin Dahlia BLAKE revient en solo sur le devant de la scène littéraire ! Et quel retour avec "Black Venus", un romantic suspense sur fond d'espionnage paru chez Nox (collection romance New Adult d'Albin Michel) !


Contrairement à la majorité des lectrices, je n'ai pas sacrifié d'heures de sommeil pour dévorer cette histoire ; bien au contraire, j'ai pris le temps d’apprécier tout ce que Dahlia a mis dedans pour en saisir toute l’essence. Attention : je suis hors tranche d'âge du lectorat cible de Nox – 18/35 ans - donc mon avis sera malheureusement rédigé avec mes mots et mon style habituels.


Certaines personnes découvrent Dahlia avec ce titre mais moi je la suis depuis ses débuts ; donc une lectrice anonyme de la première heure. Et quelle métamorphose que cette plume qui s'est affirmée et a gagner en assurance et en exigence. L'univers du roman, il me semble, inédit en romance, n'aurait pu tolérer aucune approximation et le contrat est, pour moi, parfaitement rempli, tant pour l’ensemble le moindre détail a été pensé, judicieusement utilisé et a son importance à quelque moment du roman.


C'est au cœur des services secrets français (la D.G.S.E) qu'exerce Onyx, espion entraîné et confirmé, qui se remet de sa dernière mission éprouvante et psychologiquement marquante pour pouvoir reprendre rapidement du service sur le terrain.

 

« Il porte jusque dans ses iris la mélancolie qu’ont ceux qui ont vu la laideur du monde et n’arrivent plus à apprécier la beauté à sa juste valeur »


Alors lui est confié une mission, en apparence tranquille, pour approcher Violet Baker, influenceuse et meneuse de revue parisienne d'origine américaine, et infiltrer ainsi l'entourage de l'un de ses proches - magnat de la technologie - soupçonné d'intentions douteuses avec la Russie.


Connaissant la méfiance de la jeune femme, à l’entourage proche plus que restreint, c’est sous légende d’un journaliste Ethann Legrand que l’infiltration doit se faire pour n’éveiller aucun soupçon qui pourrait mettre la mission en péril. Mais comme aucune mission ne ressemble à une autre, c’est sur un terrain périlleux que s’engage Onyx qu’aucun entraînement n’a préparé à ce qui l’attend. Car lorsque le cœur se retrouve mêlé à la mission, il n’y a pas plus dangereuse situation. Bienvenue dans un monde où il faut toujours assurer ses arrières… même ceux auxquels on ne pense pas !

 

« Celui que j’étais avant d’entrer à la DGSE n’existe plus. Et le sentir refaire surface est dangereux »


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Ce livre et tout ce qu’il contient est, à mon sens, simplement parfait. En tout cas, c’est un très beau coup de cœur qui s’est confirmé plus j’avançais dans ma lecture. Et pourtant je ne suis pas spécialement lectrice des styles « romantic suspense » ou espionnage. Mais là, pas à un seul moment je ne me suis ennuyée, ni ne me suis agacée face aux personnages et à l’ensemble de l’histoire dans laquelle je me suis immergée avec tant de facilité.

 

La plume de Dahlia est tellement différente de ce que j'ai pu lire précédemment ! Ok l’ambiance est totalement à l’opposé des romans qui nous l’ont fait découvrir mais je ressens sa plume comme transformée par ce genre littéraire qui lui va si bien. Et quelle ingénieuse idée de s’inspirer d’espionnes célèbres pour créer un univers si bien équilibré alliant subtilement romance et suspense. Bonus supplémentaire qui me ravit :  choisir Joséphine BAKER pour modèle dans ce 1er tome et si bien réussir à superposer un pan de son histoire à celle de Violet. Et rendre ainsi un bel hommage à cette figure emblématique du Périgord Noir.


En commençant ma lecture, je redoutais, vu le contexte, qu’il y ait beaucoup de personnages. Mais vite rassurée puisque finalement l’histoire a été créée de telle sorte qu’on se trouve en présence d’un noyau assez restreint autour duquel gravite l’ensemble de manière cohérente qui concorde avec « Moins nombreux on est, mieux c’est ».

 

Sous un scénario en apparence anodin scindé en deux parties, l'auteure nous dévoile les enjeux de cet univers et les conséquences en cas de dérapage ou de perte de contrôle. On peut être lectrice novice dans tout ce qui tourne autour de l’espionnage et des services de renseignement, l’histoire est parfaitement abordable quel que ce soit le lectorat. Et surtout, la romance est très justement dosée, sans qu’elle soit chargée en scènes explicites et qui s’éternisent, dont je ne suis plus lectrice. Il n’y a rien de sulfureux ; bien au contraire tout est soigneusement nuancé.

 

« Froisser son amour-propre, ma conscience pourrait le supporter. Lui briser le cœur, par contre, c’est une tout autre histoire »

 

Grâce à des personnages énigmatiques qui se partagent le double point de vue pour se dévoiler par petites touches, l’auteure installe un climat en totale adéquation avec le genre, dans lequel elle insère une double tension dans l’aspect intrigue et dans l’aspect romance. Tout est subtilité dans la 1ère partie pour permettre une transition sur la 2ème partie que je n'avais pas du tout imaginée ainsi, offrant son lot de révélations et de retournements de situations que je n’avais pas vus venir.


3.pngDes protagonistes qui savent puiser dans les failles de leurs passés respectifs pour faire émerger des ressources insoupçonnables, comme un instinct de survie, nous entraînent dans un enchaînement de masques qui tombent, d’identités inattendues qui se révèlent, d’enjeux nationaux et internationaux qui se précisent, de situations qui intensifient le rythme au fil des chapitres et de certaines alliances qui doivent être envisagées pour mener à son terme cette mission plus que délicate.

 

« Quand on n’a pas la force, il nous reste l’intelligence »

 
L’écriture de Dahlia est très maîtrisée puisqu’elle arrive à faire se côtoyer solitude et solidarité dans un contexte où l'exigence d'un métier entraîne certaines contraintes relationnelles. J’ai vraiment aimé cet aspect là qui donne beaucoup de réalisme au roman et qui fait qu’on ne peut que s’attacher aux personnages. Et qui m’a vraiment conquise !

 

Black Venus est vraiment la très belle révélation de ce début d’année puisque c’est mon 2ème coup de cœur, dans un genre différent de ce que je lis habituellement. Comme quoi, il ne faut pas hésiter à suivre nos auteur.e.s préféré.é.s lorsqu’ils/elles ont envie d’exercer leur plume dans d’autres univers. Pour Dahlia, l’audace dont elle a fait preuve est payante et j’ai hâte de découvrir son prochain roman dans ce style. Bravo Dahlia ! Très belle lecture !


09/02/2025
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Stolen / Constance ELY

1.pngEt voilà, Constance Ely a encore frappé ! Et assez fort d'ailleurs car en refermant "Stolen", et à quelques détails près, mon ressenti est identique à celui que j'avais eu pour "Broken", le 1er tome de cette saga. Et c'est assez inhabituel. Peut-être que si j’avais lu le 2nd tome « Taken », celui-ci aurait été un coup de cœur ? Je pense que je le lirai aussi plus tard puisque les 3 histoires peuvent se lire indépendamment.


L'histoire s'annonçait assez mal partie avec une installation de romance trop rapide et une héroïne qui m'a agacée au plus haut point ; et finalement, ce n’est pas un coup de cœur mais j'ai vraiment aimé cette histoire. C'est dingue ! Merci &h pour l'envoi de ce SP via Netgalley.


C'est dans les airs, sur un vol pour Paris--> Los Angeles que Chloé, hôtesse de l'air française, ne fait que son travail en voulant remettre à sa place un passager, certes beau et sexy mais qu'elle soupçonne de vouloir se surclasser en 1ère classe. Le pseudo fraudeur en question, c'est Scott, garde du corps qui voyage avec ses collègues, qui va profiter de la situation pour tout faire pour revoir celle qui pourrait bien lui faire considérer les femmes autrement que comme des histoires habituellement sans lendemain.

 

« Je suis une femme libre et je veux le rester. Personne ne me coupera les ailes, et je ne le ferai pour aucun homme »


Mais... parce qu'il y a un mais, l'héroïne fait partie de ces personnages qui ont un passé douloureux qui doit rester soigneusement enfoui sinon personne ne pourra comprendre, ne l’aimera et elle sera obligée de fuir pour refaire sa vie ailleurs. Bref, une trame classique et pourtant l’ensemble est plutôt bien réussi pour un bon moment de lecture. Seul regret : je pense que j’aurais dû lire le 2nd tome pour apprécier encore plus les personnages secondaires et Chloé surtout.

 

« Des blessures qu’elle ne dévoile pas, qu’elle cache de toutes ses forces mais qui ont laissé des marques indélébiles »

 

Dans cette histoire sous la plume vraiment très accessible à n’importe quelle lectrice se mêlent légèreté et tension, ce qui donne un très beau rythme à l’ensemble. Compte tenu du métier de Chloé, j’avais un peu peur que cet aspect-là soit trop présent ; finalement, pas du tout. Romance et intrigue sont au rendez-vous et c’est ce qui était indispensable pour moi. 

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Ce que j’ai adoré c’est l’agacement que j’ai ressenti à plusieurs reprises et qui m’a fait lever les yeux au ciel à maintes reprises. Qu’on se rassure, je suis tout à fait saine d’esprit ! Ce que je veux dire c’est que Chloé avec son syndrome d’indécision chronique ne pouvait que me faire réagir. Ok, peut-être pas dans le sens où on le conçoit habituellement mais au moins elle ne m’a pas laissée indifférente. Elle est même arrivée à transformer mon agacement en empathie, ce qui n’est pas une mince affaire car ça a pris du temps tout de même.

 

« Il ne faut pas qu’il soit différent des autres »

 

Que dire de Scott ? Il est parfait, peut-être trop à mon goût. Du style à se sacrifier – et ses sentiments au passage – pour le bonheur de sa belle. Pardon, mais niveau sensualité il est parfait mais pour certaines choses j’aurais aimé un peu plus de fermeté et de charisme. Après, si Chloé n’en veut pas, aucun souci je sais faire des concessions :-D Sincèrement, même s’il m’a manqué un petit quelque chose, j’ai vraiment aimé ce personnage qui n’est pas trop travaillé, ce qui n’est pas toujours le cas dans ce style de romance. Il se rapproche dangereusement de la réalité !

 

« Je n’ai jamais été aussi prêt pour un combat ! »

 

Dans ce roman, on est en présence d’une belle intrigue autour de laquelle j’ai vraiment aimé tout ce que l’auteure a su engager en termes d’imagination et de construction. Elle a su inclure le métier de Scott et de ses amis de manière justifiée, sans que ça semble trop gros et du coup ça ne parasite pas la lecture. De ce côté-là, simple et efficace, tout simplement.

 

Pour ce qui est des personnages secondaires vraiment proches, il est évident que je les ai adorés – bon pas trop les parents de Scott, pour qui sait… - mais si j’avais lu le 2nd tome « Taken » – ce qui n’est pas indispensable je le rappelle – j’aurais pu peut-être encore plus les apprécier avec un possible contexte antérieur à ce tome.

 

3.pngLire Constance ELY c’est l’assurance de se plonger dans une histoire simple et qui pourtant fait son petit effet. J’avoue que je n’ai pas vu venir le secret de Chloé – un peu normal puisque je suis un peu « Sœur Anne qui ne voit rien venir » et clairement je ne m’attendais pas du tout à ça.

 

Comme beaucoup de lectrices, je vis les histoires que je lis avec mes émotions à l’état brut et même si parfois je m’agace toute seule face à mon livre et à des personnages, il n’en reste pas moins que je pense être une lectrice avec certaines exigences mais assez cool la plupart du temps. Grâce à des romans, comme cette saga de Constance ELY, qui permettent de tempérer certaines attentes que je pourrais avoir et qui sont parfois mises à mal.

 

Si comme moi vous avez parfois besoin de lire des choses plus légères, plus simples mais pourtant intrigantes ou que vous voulez juste un bon moment de lecture, cette saga « Broken/Take/Stolen » est faite pour vous. Ça fonctionne très bien avec moi, alors pourquoi pas avec vous ? Très belle lecture !


05/02/2025
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La cadette de mes soucis / Marjolaine SOLARO

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« Les tragédies n’ont plus besoin d’avoir de l’écho dans le futur si elles peuvent être entendues au présent »

 

Quand le poids des secrets et des non-dits traverse des générations, quel est son impact sur le futur des familles concernées ? C'est bien là un des thèmes du dernier roman de Marjolaine SOLARO "La cadette de mes soucis" paru récemment dans la collection Instants suspendus des Éditions l'Archipel que je remercie infiniment pour l’envoi.

 
Dire que j'ai adoré ce roman est en-deçà de toutes les émotions qui m'ont traversée car c'est sur un coup de cœur couplé à un coup de foudre que se termine ce mois de janvier 2025. Aucune fausse note tant dans le contenu que dans le style pour ce récit tellement authentique et d'une intensité incroyable.

 

« Il y a quelque chose de très réconfortant à voir que l’on est encore une petite fille dans l’esprit de quelqu’un »


Que l'on soit maman ou non, "La cadette de mes soucis" fait partie de ces romans qui interpellent, qui bouleversent, qui font naître émotions et interrogations alors même qu'on n'a peut-être jamais été confrontée au thème évoqué à savoir ici, de la perte d'un enfant ou ne serait-ce que la peur de cette éventualité.


Car c'est à cela que va se trouver confrontée Eglantine, parisienne trentenaire qui coche toutes les cases d'une vie bien remplie et réussie. Un rythme de vie intense mais un mariage heureux avec Mathieu, un petit Leo de 2 ans, un métier de réalisatrice qui la comble avec un projet qui se concrétise et l'annonce tant espérée d'une nouvelle grossesse. Mais lorsque tous les voyants pourraient être au vert, il suffit d'un seul qui passe au rouge pour faire basculer toute une vie dans la peur, dans le doute et remettre en question toutes ces certitudes qui semblaient acquises et confortablement installées.

 

« J’ai toujours cru être faite pour la solitude, je découvre qu’elle n’a pas la même saveur quand elle est imposée »

 
Lorsque le bonheur est remplacé du jour au lendemain par la peur de l'inconnu, l'expression "La vie ne tient qu'à un fil" n'aura jamais autant de sens que dans certains moments auxquels vont être confrontés Eglantine et ses proches et qui vont révéler des secrets jamais dévoilés et tellement émotionnellement dévastateurs.

 

« Ce dont on ne parle pas ne peut pas nous faire de mal »


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À l'histoire de cette jeune femme qui voit sa vie basculer lorsque la maladie les met en danger son futur enfant et elle, Marjolaine SOLARO associe des tranches de vies de deux autres générations de femmes de cette même famille qui ont subi et porté sans jamais se plaindre la douleur de la pire perte qui soit pour une mère. Alternant 3 périodes – 1943/1977/2009 -, cette histoire nous emmène sur les traces de ces femmes marquées à jamais par une souffrance silencieuse, qui à leur tour ne peuvent que nous marquer. Elle nous permet de prendre conscience de l’évolution des mentalités, des fragilités engendrées et de l’irréversibilité de la douleur psychologique.

 

« Elle avait hurlé pour sa douleur, pour celle de sa lignée, pour toutes les mères à qui l’on ravit un enfant »

 

Ce roman aborde des thèmes forts et tristes et pourtant je n’ai ressenti aucune tristesse au cours de ma lecture. Alors oui, il y a des passages difficiles qui serrent le cœur - lorsqu’il s’agit de Rose et de Violette - mais c’est tellement bien écrit que j’avais l’impression de ne pas être simple lectrice. L’auteure expose les faits et les développe de la plus simple des manières et c’est ce qui rend cette histoire tellement authentique et prenante dans laquelle on côtoie des personnages peu nombreux mais si essentiels – mention spéciale pour le Dr ISSAC et Lucie -.  

 

Après avoir refermé ce livre et analysé un peu mes émotions, mon ressenti n’a rien d’étonnant car mes plus belles lectures en ce qui concerne la littérature contemporaine sont des romans dans lesquels il y a des secrets, des intrigues familiales ou des situations dans lesquelles on peut facilement s’identifier. Et découvrir l’histoire d’Eglantine, de sa maman Violette et de son aïeule Rose a été un pur moment de lecture comme j’aime.

 

« Elle tient bon, comme un barrage qui s’érige contre la force des souvenirs »

 

Je suis tellement heureuse d’avoir pu découvrir cette histoire - où le thème de la famille et ses racines est au cœur de l’histoire - dans laquelle je me suis plongée instantanément. Ce genre de roman est une valeur sûre pour moi qui adore les récits forts dans lesquels les émotions sont généralement au rendez-vous. Et celui-ci n’échappe pas à ce constat. Je l’ai dévoré en une ½ journée seulement tellement je me suis retrouvée prise dans une spirale émotionnelle et qu’il m’était impossible de le lâcher.

3.pngDans cette histoire « inspirée de l’épopée familiale » de l’auteure, tel un puzzle généalogique pour conjurer ce qui s’apparente à une malédiction familiale, les évènements s’enchaînent sans précipitation, les émotions et sentiments sont bruts, rien n’est édulcoré et l’insertion des histoires de Rose et Violette – tel un fil conducteur - est toujours cohérente pour ne former qu’une avec celle d’Eglantine. Jusqu’au bout – même dans les remerciements - l’émotion est bien présente, on peut prendre conscience de la force de ce récit et des sentiments que l’auteure a certainement ressentis lors de son écriture.

 

« Ma guerre à moi ne se fait pas à coups de fusil ou de char, mais à coup de patience »

 

Si vous aimez les récits poignants, avec des personnages qui n’ont pas peur d’exposer leurs faiblesses et qui savent en faire une force, la découverte de « La cadette de mes soucis » - dont le titre est superbement bien trouvé – ne pourra pas vous laisser indifférent.e. Et je vous le recommande avec toute la force de mes propres sentiments. De même que la collection Instants Suspendus des Editions l’Archipel dans laquelle se trouvent vraiment des perles littéraires qui me comblent à chaque immersion dans l’une d’entre elles. Alors très belle lecture !  


04/02/2025
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Et de nos ailes se revêtir / Marcelline RAOUL

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« L’amour n’a pas besoin d’être la solution. Il est déjà la raison »

 

C'est l'esprit embrouillé et les mots me manquant que j'ai refermé le second roman de Marcelline RAOUL, "Et de nos ailes se revêtir", que je remercie infiniment pour la confiance qu'elle m'a accordée pour avoir le privilège de découvrir ses deux écrits qui resteront gravés dans mon parcours de lectrice.


J'avais hâte de retrouver Fred, le protagoniste masculin de "Alors nos espoirs rechausser" que j'avais laissé à un tournant difficile de sa vie. Et c'est en pleine célébrité, tant espérée, avec son groupe "Fallen Birds" que je le découvre à nouveau mais dans un état d'esprit qui n'a pas évolué dans le bon sens ; pour ne pas dire qui s'est dégradé encore plus.

 

« Tu parles à peine, tu disparais pendant des heures, t’es plus avec nous sur scène et t’es pas là après. Tu dévisses Fred ! Et l’on ne sera pas toujours là pour assurer la cordée »


Alors que se clôture le dernier concert de sa tournée avec ses 3 acolytes Wendy, Fred et Luis, et qu'il va se retrouver face à certains démons, le destin va mettre sur sa route un ange tout droit tombé du ciel et qui n'a que pour identité un matricule et un prénom, Em'.


Mais c'est bien connu, les anges comme les miracles n'existent pas vraiment et pourtant le leader de "Fallen Birds" pourrait bien vouloir y croire. Et ce pourrait bien être comme une seconde chance de réparer les faux pas et les rendez-vous manqués du passé qui lui ont tant coûté.


Qui est réellement Em' ? Cet ange temporairement déchu qui semble perdu, à la recherche de réponses sur son passé dont il n'y a plus aucune trace dans son esprit. Bienvenue dans un univers qui réserve bien des surprises !

 

« L’amnésie est accidentelle, moi, j’ai choisi d’oublier. J’ai coché la petite case en bas du formulaire d’affectation »


Lorsque j'ai commencé cette lecture, mon engouement a été freiné par le fait que, autant le dire dès le départ, le double point de vue - que j'aime plus que tout - a fait l'objet d'une narration différente, que je n'ai pas comprise mais que je respecte ; interne pour Em' et externe pour Fred. Ma lecture s'est donc retrouvée impactée par ce choix avec lequel je n'ai pas été très à l'aise malheureusement.
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Pourtant j'ai adoré ces deux personnages mais je n'ai pas su m'attacher aux chapitres de Fred comme je l'avais tant espéré. J'ai toujours dit que la narration externe ne me convient pas et ça se vérifie encore plus lorsqu'elle côtoie son opposée.


J'ai été emportée par Em', tout ce qu'elle représente, sa façon d'être, sa spontanéité et sa fragilité, son sens de la répartie ; j'ai adoré me sentir en totale immersion à ses côtés. J'ai aimé la lumière qu'elle apporte à l'histoire et à la vie de Fred, la complicité qui s'installe doucement, ce qu'elle est à ses côtés et celui que lui se révèle être en la côtoyant.

 

 

« Tu as oublié l’essentiel. L’odeur de la pluie, la brûlure du soleil, le goût du sucre et la violence des sentiments. Tu as oublié comme la vie peut être belle et douce et précieuse et tu as oublié ce que ça fait d’être amoureux »


Pour Fred je n'ai pas eu l'impression de vivre son histoire avec la même intensité, d'être à fond dans ses passages et de ressentir les émotions que j'avais imaginées. Je l'ai aimé, vraiment, dans sa nouvelle vie, dans sa relation avec ses amis, dans cette souffrance qui persiste malgré les années, dans ce sentiment de culpabilité qui le rend attachant mais pourtant si inaccessible et dans ce qu'il semble être en passe de devenir. Mais il m'a manqué quelque chose.

 

« Je les ai aimées de travers toutes les deux »


Dans ce roman, je dois reconnaître que Marcelline RAOUL a fait preuve d'une talentueuse imagination car elle m'a retourné l'esprit alors que je ne m'y attendais pas du tout. Elle m'a emmenée dans un processus tel que j'ai cru jusqu'au bout être entrée dans un certain univers alors que j'étais bien loin d'imaginer ce qu'elle me réservait. Je ne peux que dire BRAVO !


Je ne vais pas prendre le risque de raconter l'histoire car il y a tellement de choses à dire que je risquerais de commettre un impair appelé spoiler. Mais une chose est sûre, il y a un sacré travail d'écriture pour aboutir à un tel résultat. Je n'ai rien vu venir - je n'ai aucun talent pour ça - mais là, le scénario est tellement bien pensé et développé que je doute que qui que ce soit puisse imaginer la chute finale. Et cette fin ! J'ai dévoré tout une partie du roman pleine d’émotion, sans que les pages cessent de tourner toutes seules et j'ai adoré ce sentiment d'être pleinement entrée dans une partie de l'histoire même si trop tardivement et je le regrette vraiment.
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Concernant la plume atypique de l'auteure pour ce roman qui fait plus de 500 pages, il y a un petit bémol qui n'engage que moi : la réduction de certaines longueurs descriptives aurait pu pallier un sentiment de lourdeur de certains passages. Le style est très - voire trop - travaillé pour cette histoire qui aurait mérité, par moment, plus de simplicité pour ne garder que la beauté de l'essentiel et des thèmes abordés. Mais ce n'est que mon avis de simple lectrice.


La découverte de Marcelline RAOUL est une expérience inédite et assez marquante. Son style est atypique, il s'adresse aux lecteurs/lectrices amoureux des mots et de belles histoires émouvantes, surprenantes et déstabilisantes mais, à mon avis, pas adapté avant un certain âge.

 

 

 

« L’amour c’est bien quand on le dit, c’est mieux quand on le montre. Et toi, tu n’es pas très doué pour déclarer, mais tu ne sais pas cacher »


Pour avoir pu découvrir les deux romans dans l'ordre, je pense qu'il faut vraiment le respecter pour que la chronologie soit cohérente et sans risque de se spoiler le premier tome. Peut-être que lus comme deux histoires différentes, le ressenti est différent, je l'ignore. Toujours est-il que malgré certaines réserves que je peux émettre sur quelques points, et qui me sont vraiment propres, je recommande vraiment de découvrir ces deux histoires qui sortent tellement de l’ordinaire tant par leur contenu que par la plume pleine de créativité de l’auteure qui leur a donné vie.


03/02/2025
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Alors nos espoirs rechausser / Marcelline RAOUL

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Je fais partie de ces personnes pour qui dans la vie tout est une question de circonstances, positives ou négatives. Des circonstances que l'on peut se créer en essayant de donner un petit coup de pouce au destin ou celles que notre destin nous impose sans que l'on puisse en avoir le contrôle.

 
La découverte de "Alors nos espoirs rechausser" n'échappe pas à cette règle puisque c'est au détour d'une conversation avec une auteure que j'ai découvert Marcelline RAOUL et que celle-ci m'a contactée pour découvrir ses deux romans parus en autoédition. Il me tardait de les découvrir mais là encore des circonstances ont joué les entremetteuses et j'ai refermé, il y a quelques jours à peine, cette histoire bouleversante. Merci infiniment Marcelline pour cette confiance.


Bouleversant ! Malgré quelques petites choses qui m'ont interpellée (et qui me sont vraiment propres), je ne vois pas d'autre mot qui puisse qualifier cette lecture surprenante et un peu déstabilisante qu'est l'histoire d'Alice à qui la vie a octroyé un don assez particulier qui perturbe, depuis son plus jeune âge, son quotidien et ses relations.


Seul confident de cette différence, son meilleur ami Fred, auquel elle est attachée, telles deux âmes sœurs, par une amitié ô combien fusionnelle. Deux sensibilités à fleur de peau pour deux êtres qui attendent que le bonheur s'arrête enfin sur eux.

 

« La peine, ça ne fait pas beaucoup de bruit , ça se contente d’être là et de bouffer le paysage »


Le bonheur se pourrait être Lolie, toute en sensibilité également, qui entre dans leurs vies pour les marquer à jamais. De l'enfance à l'âge adulte, trois parcours jalonnés par des doutes, des peurs, des attentes, des épreuves marquantes et l'apprentissage parfois dur de la vie qui ne tient qu'à des circonstances qui peuvent changer le cours d'un destin.

 

« Je sais que je ne pourrais plus jamais m’empêcher d’être son amie »


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Lectrice de romance à 80%, il est assez rare, pour moi, de croiser la route d'un tel contenu qui peut faire naître autant de sentiments si contradictoires. Et j'avoue que je suis assez surprise car je ne m'attendais pas à ça. C'est vraiment une belle découverte !


Ce roman est un condensé d'émotions si intenses qu'en le refermant j'ai eu besoin de prendre le temps d'analyser tout ce par quoi m'a fait passer cette lecture dont on ne peut pas ressortir tout à fait indemne.


Je n'ai eu aucune vraie difficulté à me plonger dans ce roman malgré un prologue essentiel, qui évoque un évènement qui n'a rien d'anodin, qui peut semer la confusion quant à la direction que va prendre l'histoire. Puisqu'il se passe de nos jours et qu'il précède toute une partie de l'histoire passée de ces trois enfants qui vont grandir et évoluer ensemble de l'enfance à l'âge adulte. Je crois que c'est toute cette partie qui m'a un peu déstabilisée puisque je n'avais pas du tout envisagé une telle approche, ni ce qui allait suivre. Je ne vais pas trop m'étendre sur ce que contient ce roman car la limite du spoiler est fragile mais plutôt sur un ressenti global.


Lorsque j'ai découvert le résumé, j'avais des attentes bien précises, notamment en ce qui concerne la psychologie des personnages. À travers Alice, Fred, Lolie et un autre protagoniste mystère, l'auteure aborde des thèmes forts tels que l'abandon, la différence, les troubles alimentaires, le deuil... et tant d'autres. Et je dois reconnaître qu'elle a su faire passer toutes les émotions adéquates pour ressentir celles de ses personnages, voire les vivre parfois aussi intensément qu'eux. Le contexte s'y prête certes mais quand même...

 

« Y a jamais de chevalier sans guerre »


Là où j'ai été surprise, c'est le ressenti qui s'est invité lorsque l'histoire reprend son cours dans le présent, rejoignant le prologue et donnant comme une impression de "autre lieu, autre ambiance". Le changement de ton a été si inattendu que j'avais l'impression d'avoir changé de livre et pourtant non... C'était seulement une sorte d'avant/après événement déclencheur et quel bonheur ! Je me suis retrouvée plongée dans un univers plus familier que j’espérais mais auquel je ne m’attendais pas de cette manière.

 

« Nom de Dieu ! S’il s’y essayait, cet homme parviendrait à faire sortir le Dalaï Lama de ses gonds »


Une première partie où les émotions étaient si intenses, si belles et si sincères a laissé place à une deuxième partie plus légère, avec des émotions différentes mais bien présentes et surtout où le sourire remplace le cœur serré par les chapitres précédents. Comme un pied de nez que ferait le présent au passé. Je ne sais pas si je suis la seule à avoir eu ce ressenti assez inattendu qui donne une toute autre perspective à ce à quoi on peut s'attendre parfois. Comme une sensation de message d’espoir qui ne demande qu’à se révéler au-delà des apparences et de la vie qui s’acharne.


Dans ce roman, les événements et les protagonistes portent vraiment l'histoire et ils ne sauraient être dissociables, sauf si on veut quelque chose de totalement différent et peu réaliste. Tout ce à quoi on assiste au fil des chapitres a été, je pense, soigneusement réfléchi et c'est sûrement pourquoi on ne peut que s'attacher à ces personnages à la fragilité émouvante. J'aurais pu n'être émue que par un pan de leur vie, que par un seul d’eux mais non. Mes émotions les ont tous accompagnés du début à la fin, comme si j'avais fait partie de leur univers.


9.pngChacun s'approprie à sa manière ce genre d'histoire, surtout avec une plume telle que celle de cette auteure qui m'était inconnue. On est clairement sur un style d'écriture très littéraire, tant le texte est travaillé et étoffé, semant parfois le doute en cours de lecture, surtout sur la première partie dans laquelle il m'a manqué des repères temporels nécessaires. Peut-être trop travaillé, selon moi, pour un lectorat annoncé à partir de 14 ans et qui mériterait parfois plus de simplicité dans le choix des mots et dans les tournures de phrases pour garder une certaine cohérence avec l'univers et les personnages. Mais c’est une opinion vraiment personnelle qui n’engage que moi.


Cette année 2025 démarre donc sur une très belle découverte que je vous conseille vraiment, surtout si vous aimez les lectures surprenantes et inattendues. Quel que soit l’univers livresque de prédilection, le contenu de ce roman s’adresse à un lectorat très vaste.  Je vais me plonger, sans attendre, dans le 2nd roman de l'auteure pour retrouver Fred et voir ce que le destin lui a réservé. Alors très belle lecture !


13/01/2025
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Macarons et sentiments / Emilie PARIZOT

3.pngEt si la recette d'une romance savoureuse et goûteuse tenait à de simples ingrédients qui ont fait leur preuve pour que la réussite soit au rendez-vous ! Et le rendez-vous avec "Macarons et sentiments" a été à la hauteur de mes attentes : je me suis régalée encore une fois !


Dans ce 2nd tome que j'ai découvert avec plaisir et en mode gourmande impatiente, on retrouve tout ce qui fait le charme de la plume d'Emilie PARIZOT et qui nous apporte la juste dose de bien-être pour un moment de lecture exquis.


L'auteure avait mis la barre assez haut avec le 1er tome qui s'est terminé sur un énorme coup de cœur pour moi. Et même si l’ambiance et l’univers sont bien différents cette fois-ci, ma lecture se termine aussi sur un beau coup de cœur d’intensité différente. C’est donc une duologie réussie et totalement comme j’aime en lire.

 

A l’image de la recette des macarons, cette histoire offre la légèreté des blancs d’œufs montés en neige, la douceur du sucre glace, la saveur incomparable de la poudre d’amande, la touche gourmande du sucre en poudre et une belle palette émotionnelle qui apporte un bel éclat à l’ensemble. Un certain temps de création, de préparation et de finalisation et voilà la recette parfaite livrée dans ce superbe écrin qu’est la couverture dont je suis assez fan, comme celle du premier tome d’ailleurs.

 

Après la découverte des deux amis que sont Lazare et Génaro, il me tardait de découvrir l’histoire de ce dernier qui débute à la fin du 1er tome sur une mésaventure pour le moins contrariante pour ce jeune pâtissier plein de talent qui possède SA recette signature de la crème brûlée, dont il garde bien caché le secret. Mais un moment d’inattention au cours d’un rendez-vous galant et hop, voilà que sa célèbre recette va se retrouver à la carte d’un modeste snack en face du lycée professionnel dans lequel il exerce parfois et qui va faire l’unanimité auprès de la clientèle étudiante.

 

« Tu m’as extorqué cette recette dans un moment de faiblesse. C’est de l’abus de pouvoir… en quelque sorte »

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Lorsqu’il se retrouve face à l’indigne usurpatrice, Claris, jeune mère divorcée, au tempérament aussi explosif que le sien, ce n’est pas spécialement de la douceur qui l’attend, à moins que son charme puisse régler le problème rapidement. Le temps des négociations est ouvert pour trouver un terrain d’entente mais elles vont s’avérer plus compliquées que prévues. Et lorsqu’un grain de tension et d’émotion s’invitent dans la recette, rien ne peut assurer que les compromis parfois suffisent pour que l’alchimie opère.

 

« Si tout va bien, on ne se reverra pas. Je ne revois jamais deux fois la même personne »

 

Encore une fois, l’auteure a su créer la surprise avec cette romance qui inverse un peu la tendance habituelle notamment lorsqu’est abordé le thème de la différence d’âge. La maturité de l’héroïne, avec un enfant, apporte une touche de nouveauté car il est plus courant de rencontrer le schéma homme plus âgé et le ressenti n’est pas nécessairement le même. Elle attribue aussi à son héroïne une passion particulière assez audacieuse et risquée mais qui personnellement ne m’a pas dérangée plus que ça car amenant une connotation sexy et sensuelle qu’il n'y avait pas dans le 1er tome.

 

« Vivement qu’elle s’accepte telle qu’elle est. Comme ça, elle m’acceptera peut-être aussi »

 

Durant cette lecture on retrouve Lazare et Thelma mais aussi Gabriel, sans que ça ne soit trop envahissant et je suis toujours reconnaissante envers les auteurs pour ça. Et selon moi, il est important de lire ces histoires dans l’ordre car il existe un très léger fil conducteur. Après, chacun.e son idée sur le sujet.

 

2.pngCe 2nd tome est vraiment, encore une fois, une belle réussite parce qu’il regroupe tout ce que j’aime en romance. A la base, une idée originale qui ne peut que séduire surtout lorsque l’instigatrice de tout ça est une héroïne plus âgée, avec du caractère qui ne se laisse pas charmer par les mots d’un héros masculin, sûr de son charme, frappé par un coup de foudre mais qui va pas mal galérer – ce qui change un peu -. A cela on ajoute une bonne dose de joutes verbales intenses, de tensions comme je les adore et de thèmes importants véhiculant des messages forts sous couvert d’une romance culinaire parfaitement dosée. Le tout soigneusement concocté par la plume de cette auteure qu’on ne présente plus.

 

Si comme moi vous avez tout lu d’Emilie PARIZOT et que vous aimez déguster sa plume sans modération, je vous conseille de vous plonger sans attendre dans cette duologie sur fond de gastronomie qui saura, selon moi, ravir les fines bouches les plus exigeantes. Emilie, ce ne sera pas notre dernier rendez-vous ! Alors, bonne dégustation, sans aucune culpabilité !


15/12/2024
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Le premier Noël du Monde / A.C VAUCLAIRE

2.pngQue ceux/celles qui connaissent l'origine de Noël se fassent connaître... ou se taisent à tout jamais ! C'était trop tentant comme intro pour présenter ma dernière lecture totalement dans l'esprit de ce mois de décembre, sous un format un peu particulier : un conte sous la plume de A.C VAUCLAIRE, auteure périgordine, ma région d'adoption depuis 7 ans. Merci pour ta confiance sur cette lecture audacieuse pour moi.


Je dois avouer que j'ai un esprit assez cartésien et tout ce qui touche à la fantasy, au surnaturel, aux esprits en tous genres, etc... m'est pas mal étranger, pour ne pas dire carrément. Mais je me suis quand même laissée séduire par ce texte assez court qui nous conte la légende de Noël autrement. Eh oui, pourquoi Noël ne serait pas périgordin ? Et né en des temps beaucoup plus anciens que ce qu’on pourrait imaginer ?


C'est sur cette idée originale qu'A.C VAUCLAIRE est partie sur les traces de l'origine lointaine de cet événement annuel incontournable. Et qu'elle est remontée jusqu'à la période paléolithique lorsque deux mondes, après un sacré concours de circonstances se sont rencontrés : celui du Paradis avec les anges et Lucifer et celui des premiers humains. Lorsqu'ensemble ils vont devoir affronter les légendes et croyances périgordines, ce pourrait bien être là, non sans difficultés, le premier Noël au monde. Bienvenue au cœur du Périgord et de ses légendes ancestrales !


Je ne vais pas vous raconter l'histoire car clairement ce serait très risqué de ma part et ça ne servirait à rien puisqu'il vaut mieux lire l'ouvrage. Je vais juste vous donner mon ressenti, celui d'une lectrice qui débarque en terre inconnue, un peu comme l'ange Noël qui atterrit en pleine période préhistorique pour accomplir sa mission d’offrir le premier cadeau du monde à un enfant.


L'auteure a imaginé une histoire dans laquelle vont se côtoyer des univers qui n'étaient pas amenés à se rencontrer et elle a su en faire un texte original dans lequel on plonge sans difficulté si on est coutumier du style fantasy (même si ce n'est peut-être pas totalement le genre approprié). Ajouté à ça des légendes périgordines qu'on découvre avec plaisir même s'il faut l'avouer, regorgent de personnages pas toujours très fréquentables.

 

N'étant pas une lectrice qui maîtrise certains codes de ce style littéraire, j'avoue que mon esprit a mis un certain temps à s'approprier l'univers et les personnages. Mais ça ne m'a pas empêché d'apprécier cette découverte peu commune et de comprendre la démarche créative de l'auteure ; et de l'apprécier.


Écrit accessible dès 12 ans, certains passages m'ont interpellée par le côté sombre et brutal auquel je ne m'attendais pas du tout mais reflétant simplement la dureté de la vie à l’époque. Et comme dans tous les contes il y a les gentils et les méchants. Lectrice de romances contemporaines, certains actes et comportements n'existent pas dans mon monde donc ceci explique probablement cela.

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Ce conte assez court fait partie des écrits qu'il est agréable de lire car la qualité de la plume, de l'inventivité et de la construction narrative est incontestable. L’auteure a su associer la magie de Noël à des temps anciens et, même si c’est une sacrée prise de risque, c’est vraiment bien réussi.


Avec ce conte, l'auteure a mis en avant certaines légendes inconnues qui ont probablement nécessité un certain travail de recherche qui donne ainsi un incroyable réalisme à l'histoire. Elle a su les utiliser de manière totalement appropriée et l'ensemble est donc très réussi permettant de mettre en lumière cette si belle région.


 "Le premier Noël du monde" est assurément un ouvrage atypique qui a toute sa place dans la catégorie contes. Il nous fait voyager dans un univers inédit et nous transporte, le temps de quelques heures, à des années lumières de ce qu'on peut avoir l'habitude de lire, pour nous faire vivre une expérience inédite. C'est une belle invitation en cette période qu'il est impossible de refuser donc vous savez ce qu'il vous reste à faire ! Alors très belle lecture !


08/12/2024
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La ritournelle de nos jours / Marie JOUDINAUD

1.pngQuelle beauté que cette histoire sur fond de passion dévastatrice ! C'est un vrai coup de cœur - mais il aurait pu être encore beaucoup plus - pour ce roman de Marie JOUDINAUD, paru sous format Archipoche, dans la collection Instants suspendus, qu'il ne m'a fallu que quelques heures pour le dévorer. Il est petit, certes, mais tellement complet et si bien écrit. Il m'a transportée d'un bout à l'autre, sans que je puisse m'en éloigner avant d'en connaître le dénouement. Merci aux Editions de l'Archipel pour ce très bel envoi et Marie pour la dédicace.


Cette lecture a été tellement intense et riche en émotions que je suis obligée d'écrire mon avis en deux parties - aussitôt le livre terminé, de peur d'oublier quelque chose et quelques jours après une fois la tension émotionnelle passée -. Je me rends compte, en refermant cette histoire, que j'aime de plus en plus ce style littéraire où la force des sentiments et la manière de les aborder sont totalement différentes de la New Romance que je lis majoritairement. Et ça fait un bien fou !

 
Histoire contemporaine, elle alterne narration interne et narration externe pour deux périodes de vies qui nous font rencontrer en 2006, Sophie, fleuriste trentenaire à Paris et au début des années 70, Emile, étudiant en musicologie à l'université de Nice. 32 ans et des centaines de kilomètres séparent ces deux parcours de vies et pourtant ils vont se retrouver si étroitement liés.

 
Lorsque Sophie apprend que son père, condamné par la maladie, n'a plus que peu de temps à vivre, elle va mettre de côté la rancœur qu'elle a pu avoir envers celui qui, musicien célèbre, n'a pu s'occuper d'elle comme elle l'aurait aimé. Jusqu'à son dernier souffle elle sera présente, Jusqu'à ce dernier mot "Pardon...". Mais pardon de quoi ? C'est à l'occasion d'un rendez-vous chez le notaire que Sophie va avoir l'opportunité de partir sur les traces de son passé et obtenir des réponses aux nombreuses questions qui vont naître. Laissez vous porter et partez à la découverte de la Villa Mauresque et de ses secrets !

 

Ce roman est l’exemple même de lecture qui fait, dès les premières pages, se déconnecter notre cerveau pour plonger dans l’histoire comme si on y était. Et j’adore ça ! L’univers est tellement immersif qu’on s’y croirait presque, sentiment qui ne se ressent pas à chaque lecture.

 

Dès le départ j’ai aimé l’idée de base, somme toute anodine, qui va fortement impacter l’histoire et lui donner sa direction. On se doute bien vu le thème qui va éprouver Sophie que nous ne trouvons pas dans une lecture légère. Et pourtant, elle n’en est pas triste pour autant. Clairement, on suit des personnage authentiques, avec de vraies émotions et appréhendant tout ce qui leur arrive avec tellement de force et de courage.  

 

Sophie est une jeune femme forte, qui a su se construire malgré l’absence partielle de son père. Je dois reconnaître que j’ai eu un peu plus de mal à appréhender son caractère, ses sentiments et sa façon de penser. C’est un personnage qui, pour moi, se révèle complexe dans ses réactions et dans l’amour qu’elle porte malgré tout à son père, de manière peut-être un peu maladroite parfois. J’arrivais à la comprendre et en même temps il m’est arrivé de lui en vouloir.

 

« J’ignore pourquoi, la vérité m’est soudain devenue essentielle. Je n’avais rien su pendant des années, et résoudre le mystère en quelques jours me semblait paradoxalement primordial »

 

2.pngC’est un sentiment assez bizarre mais qui s’estompe au fil de la lecture, lorsque les pièces du puzzle qu’elle construit se mettent en place, lorsqu’on comprend ce qu’elle a pu ressentir par le passé. J’ai admiré sa persévérance qui aurait pu engendrer des blessures supplémentaires et qu’est-ce que j’ai aimé tout ce parcours qui va lui faire croiser tellement de bienveillance, rencontrer des personnes qui vont se révéler essentielles à sa reconstruction émotionnelle. Finalement, je me suis attachée à elle autant qu’à tout le reste.

 

« On ne refait pas le passé, il faut regarder l’avenir et se rappeler que le mouvement est toujours préférable à l’immobilisme »


Autre ressenti avec Emile que j’ai immédiatement aimé. L'auteure a créé un personnage hors du commun dont on découvre l'histoire avec impatience et attention au fil des chapitres. Il est passionné par son art, il est doux, sincère et tellement entier. J’ai adoré partir sur ses traces, vivre sa vie par procuration sous l’écriture si belle de l’auteure et qu’est-ce que j’ai aimé cette force qu’il y a en lui pour affronter les coups durs de la vie et recevoir avec tant d’humilité ce qu’elle lui apportait, en contraste, de tellement beau comme pour prendre une revanche bien méritée.

 

« Il lui semblait que les nuages se dissipaient pour faire place aux rayons de ce nouveau jour tant attendu »

 

J’avoue qu’Emile est le personnage qui m’a le plus touchée car la romance avec Helena, à laquelle on assiste est si belle, si douce, si évidente et pourtant elle nous laisse comme une délicate mélancolie lorsqu’on prend conscience de l’ampleur des sentiments et de ce à quoi ils vont pouvoir amener, par amour tout simplement. L’émotion est totalement au rendez-vous avec ce personnage et les mots amour et romance prennent tout leur sens avec lui, avec eux deux.

 

« Tu ne joues pas du piano par choix ; la musique est un moyen de rester en vie pour toi. Comme pour moi »

 

Avec ce roman, Marie m’a conquise au point que j’ai envie de lire tout ce qui se rapporte à sa plume. 3.pngMême si j’avais certaines attentes pour la fin qui ne se sont pas concrétisées, la beauté de l'histoire et la force de la passion qu'elle renferme n’ont pu que faire naître des sentiments qui vont au-delà de ce que je peux lire habituellement en romance.


En terminant cet avis, je ne suis pas sûre d’avoir réussi à retranscrire toutes les émotions si fortes et si contradictoires que cette lecture a fait naître en moi. Ni à avoir su faire ressortir tout ce que Marie a si brillamment écrit, alliant avec talent romance, quête de soi et épisode historique poignant. Mais une chose est sûre : c’est une lecture dans laquelle je me plongerai à nouveau sans hésiter. Et je vous conseille vraiment de partir, vous aussi, sur les traces de Sophie et Emile pour connaître les mêmes émotions que moi. Alors très belle lecture !


24/11/2024
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Insaississable désir / Tatiana DUBLIN

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Bien loin des romances contemporaines que je lis habituellement, je ne pensais pas dire ça un jour : j'ai eu un énorme coup de cœur pour cette romance historique, sous la sublime plume de Tatiana DUBLIN chez Harlequin dans la collection Victoria. Merci à l'auteure de m'avoir plongée dans cet univers le temps d'un aparté inédit.


Pour qui me connaît, je ne suis pas lectrice de narration externe et de romances historiques. Pourtant, dans "Insaisissable désir", ces deux caractéristiques ne m'ont absolument pas dérangée, bien au contraire. Je n'avais jamais ressenti une telle intensité dans un tel écrit qui m’a embarquée dès le prologue si touchant, si poignant.

 

C’est au cœur du XIXème siècle, dans le Yorkshire que l’on découvre le domaine de Blackson House où la vie semble s’être arrêtée, bien loin du faste d’antan après que Lord Keir, propriétaire des lieux a vécu le pire drame qu’un homme puisse connaître. C’est Abigaïl – Abbie -, gouvernante quinquagénaire qui est missionnée par la nièce de Keir pour reprendre en main le domaine et lui redonner vie afin de retrouver son éclat et sa réputation passés. Malheureusement le maître des lieux aussi insaisissable que désagréable, ne l’entend pas ainsi et la tâche d’Abbie va se révéler bien plus compliquée que ce qu’elle espérait. Surtout lorsque certaines tensions inattendues vont s’inviter alors que personne ne pourrait s’y attendre. Bienvenue à Blackson House !

 

« Elle manque de défaillir sous ce regard bleu glacial. C’est tout juste s’il ne retrousse pas les babines pour gronder. Comme une espèce de fauve furieux »

 

Si on m’avait dit que j’ouvrirais un jour un livre Harlequin pour découvrir une romance historique, je pense que j’aurais été la première surprise. Je n’ai pourtant pas hésité un seul instant car j’ai déjà pu lire l’auteure ce qui, pour moi, n’était pas du tout une prise de risque. Et j’ai bien fait car j’ai adoré cette lecture qui m’a transportée là où je ne pensais pas du tout aller un jour. Comme quoi…

 

En premier lieu, j'ai vraiment adoré que, pour une fois, les personnages se trouvent dans la tranche d'âge quinquagénaire. C’est assez inédit et inattendu mais qu’est-ce que c’est agréable de sortir des codes habituels. L'approche des relations - notamment la romance - est ainsi différente, sans précipitation, ni mièvrerie ou artifices. Les sentiments sont vraiment bruts malgré un passé bien présent et la tension qui se maintient au fil des chapitres est très bien dosée.

 

« Seigneur, qu’il est beau ! Mais Seigneur, qu’il est… odieux ! »

 

Dans ce roman l'auteure a parfaitement su mettre en lumière les relations amoureuses telles qu'elles semblaient être appréhendées, par des personnages ayant déjà vécu, à une époque bien différente de celle qu'on retrouve dans les romances contemporaines très classiques. Et c'est un étrange sentiment que celui que j'ai pu ressentir, comme plus intense, plus sincère et surtout plus authentique car se rapprochant totalement de ma vision. On est clairement sur une histoire d'amour intense peu commune avec des personnages qui nous font vivre tant d'émotions dès le prologue jusqu'au mot fin.


Dans cette histoire, tout est si bien détaillé, qu’on se plonge avec plaisir dans un monde totalement étranger, à une époque bien loin de ce qu'on peut imaginer. Je dois avouer que certains aspects de ce quotidien peuvent apparaître comme redondants, apportant une touche routinière qui m'a un peu dérangée – vive le lave-linge ! -. Mais en opposition, j'ai adoré la richesse de tout ce qui agrémente le quotidien professionnel d'Abbie et qui va permettre de redonner vie à cette communauté tellement éclectique en y apportant une belle touche de fraîcheur et d'énergie. Seule petite chose qui aurait pu me déranger c’est l’enchaînement trop rapide et trop facile de tout ce qui est entrepris.
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L'auteure a, selon moi, vraiment trouvé un bel équilibre entre la part romance et la part historique. Aucune des deux ne prend le dessus sur l'autre et l'ensemble est très agréable à découvrir surtout pour une novice comme moi. Les personnages qui pensent ne plus pouvoir attendre quoi que ce soit de la vie et de l’amour vont se retrouver dans une situation émotionnelle intense qui va les surprendre et les emporter bien au-delà de ce que la raison voudrait.


Abbie est un personnage féminin qui n’a aucun problème relationnel mais qui pourtant ne s’ouvre pas sur son passé, sur son vécu avant d’arriver à Blackson House. Il y a un certain mystère qui l’entoure, que l’auteure maintient avec un certain talent car je n’ai rien vu venir. Elle est très professionnelle, elle a du caractère et pourtant lorsqu’elle doit affronter Keir la donne change totalement. On peut clairement dire qu’il lui fait perdre tous ses moyens. C’est un personnage duquel je me suis sentie étrangement proche et qui a su me toucher par tous ses traits de caractère et par sa façon d’être. Femme de poigne qui n'a rien d'effacé, il y a pourtant en elle une certaine fragilité que l'auteure a parfaitement su faire contraster avec un caractère bien affirmé. Elle exerce un métier qui me fait rêver et forcément je n'ai pu qu'adhérer immédiatement. Tout cet aspect de l’histoire m’a littéralement transportée dans cet univers.

 

« Les femmes sont-elles si bêtes qu’elles ressentent le besoin d’unir leur âme à celle d’un homme ? »


En ce qui concerne Keir, dès le prologue on ne peut que tomber raide dingue de lui. Et pourtant, lorsqu’on le découvre ensuite il n’a plus rien d’attirant tant son personnage au langage très limite apparaît comme bourru et imbu de sa personne. On comprend très vite qu’une certaine souffrance l’habite et… on lui pardonne. Franchement dans le genre protagoniste masculin, même s’il n’est pas parfait, j’aurais volontiers pris la place d’Abbie. La plume de Tatiana sait tirer le meilleur de lui pour nous le faire aimer même les jours où il est limite détestable. Il dégage une sensualité terrible !

 

« Il est un Blackson, et quand un Blackson aime, il ne peut échouer »

 

Pour ce qui concerne l’histoire elle-même, j’ai vraiment tout aimé : les personnages, l’univers, l’évolution du récit, etc… La plume très assurée de Tatiana y est certainement pour beaucoup puisqu’on est sur un texte de très grande qualité en terme d’écriture. Elle maîtrise parfaitement ce style !

3.pngCe qui m’a un peu dérangée c’est l’impression du livre qui peut engendrer des difficultés de lecture tant la taille de la police est petite et les marges réduites. J’avoue avoir eu du mal à le lire le soir, ce qui m’a un peu perturbée. Et autre point que j’ai regretté c’est la couverture du roman qui ne reflète pas du tout le personnage d’Abbie, quinquagénaire et rousse. Dans mon esprit elle n’est pas du tout en adéquation avec la photo de cette femme brune et qui semble bien trop jeune. Ce petit détail aurait mérité d’être soigné vu la qualité du roman.

  
Cette histoire est sans nul doute possible une des révélations la plus marquante pour 2024 dans ma bibliothèque. L'intense frustration qui s'en dégage est étrangement plus qu'agréable car il n'y a aucune sensation de tourner en rond et elle nous laisse dans une attente qu'on aimerait simultanément voir cesser et ne jamais finir. Franchement, j'ai tellement aimé cette histoire qui parle de reconstruction, de seconde chance et de renaissance. Et je ne peux que vous conseiller de la découvrir, surtout si vous êtes lectrice de romances historiques ! Alors très belle lecture !


03/11/2024
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