J'étais son esclave / Lydia HADJARA avec Elsa LEVY
Si la monstruosité avait un nom et un visage...
C'est une lecture totalement différente de celles que je partage habituellement mais comment ne pas en parler tellement je suis effarée - le mot est bien faible - par ce que contient, en à peine 215 pages, "J'étais son esclave" de Lydia Hadjara - avec Elsa Levy -. Un témoignage bouleversant de celle qui a vécu, de son plus jeune âge jusqu'à ses 25 ans - auprès de Raël - qui se prétend dernier prophète sur Terre - et auquel il m'était impossible de rester insensible.
C'est après avoir vu son témoignage dans une émission que j'ai voulu en découvrir plus et que mon fils m’a offert son livre. Je voulais découvrir ce que je connaissais déjà un peu sur ce mouvement – où tout n’est qu’amour… en apparence - mais avec une vision extérieure, bien loin de ce que les différents reportages sur la question veulent bien nous montrer. Et quel choc !
Sincèrement, même si je me doutais du caractère toxique de ce mouvement, qui a été reconnu comme exerçant des pratiques sectaires et interdit dans de nombreux pays - notamment la France -, je suis ressortie de cette lecture, emplie de dégoût et de colère face à ce type d'endoctrinement qui anéanti des vies et des familles.
Sans juger les Raëliens qui se sont ralliés à la cause d'un homme à l'ego démesuré, talentueux manipulateur qui n'a probablement pas tout le temps la lumière à tous les étages, je n'arrive pas à comprendre comment il est possible de remettre toute sa vie en question pour une cause qui fait plus de mal que de bien. Et qui continue à sévir par-delà le monde. Véritable mode de vie pour certains, c'est le comble de l'abjecte pour d'autres. Comme moi et je l'assume pleinement.
Le témoignage de Lydia Hadjara qui est condensé mais si explicite, permet de bien comprendre le processus qui se déroule insidieusement dès lors qu'on intègre le mouvement raëlien qui prône l'amour, le respect et le non-jugement de l'autre. Mais sous toute cette bienveillance se cachent des pratiques qui ne peuvent, selon moi, qu'être acceptées sous emprise psychologique et émotionnelle. Ce qui a d'ailleurs été le cas pour Lydia HADJARA qui, rejetée et meurtrie par un monde extérieur, a trouvé en Raël et son mouvement tout ce à quoi elle n'avait pas le droit : l'amour et la reconnaissance. Mais ce qui pour elle s’apparentait à une bouée de sauvetage n’a finalement été qu’un aller simple pour l’Enfer. Elle s’en est rendu compte assez tard, beaucoup trop tard malheureusement !
Beaucoup de points m'ont fait réagir - ils sont vraiment nombreux - au cours de ma lecture mais celui qui m'a le plus choquée dans ce témoignage c'est le comportement de la mère de Lydia qui, fragile psychologiquement, a emmené sa petite fille tout droit vers le début de la fin des illusions. De là, l'innocence a été bafouée et souillée et des conséquences inimaginables en ont découlé. Jusqu'au bout du récit, mon cœur s'est serré pour cette petite fille, cette jeune fille puis jeune femme devenue maman qui a été comme marquée, à jamais, au fer rouge. Le dernier quart du livre est vraiment poignant car il y a un avant et un après dans ce parcours !
Dans ce livre, on découvre des pratiques qui relèvent de l'inconcevable, du bafouement de la dignité humaine et de la torture physique, sexuelle et psychologique. Certains passages sont durs et, au fil des pages, on prend conscience que l'inimaginable pour grand nombre d'entre nous, est pratique courante et mode de vie pour d'autres.
Habituée à lire de la fiction romancée, avec un préférence pour celle psychologique, je peux vous assurer que j'ai pris une énorme claque. Et mes émotions ont été mises à rude épreuve avec la psychologie, contenue dans ce récit, qui n'a rien de fictive. Et qui nous dévoile la perversité sous sa forme la plus vile, la plus insoutenable et inacceptable.
Si vous avez l'occasion et l'envie de découvrir ce témoignage, n'hésitez pas un instant. Écrit à la première personne, il est facilement abordable mais il faut être prévenue que dans le contenu il n’y a de rose qu’une plume au bout d’un cordon doré, et qu'il ne faut pas s'attendre à une happy end.
Et je vous conseille de visionner, sur YouTube ou autres plateformes de replay, le témoignage de cette femme qui revient de loin - même très loin -. Car c’est réellement une leçon de vie à recevoir.
Aristo'Clash / Emilie PARIZOT
Comme d'habitude, c'est un réel plaisir de retrouver Émilie PARIZOT avec sa nouvelle romance en auto-édition, à paraître le 1er mai. À plusieurs reprises, elle a su nous embarquer dans des histoires originales et cette fois encore, elle nous entraîne dans un univers qui sort de l'ordinaire avec des particularités inédites. Prenez garde à ne pas vous laisser tromper par les apparences !
"On ne vend pas seulement un bijou, on vend une identité"
C'est dans un monde de luxe et de bonnes manières qu'évolue Vivienne, jeune londonienne chargée de la communication de la joaillerie familiale, la Maison Montgomery dont la renommée est indéniable.
Après l'échec de la dernière campagne dont elle avait la charge, un vent de renouveau va souffler sur la bijouterie qui voit arriver Ruben, une nouvelle tête pensante, pour renforcer et moderniser la communication digitale. La cohabitation forcée peut donc commencer.
"L'homme capable n'est plus une légende. Il existe et je l'ai rencontré"
Mais lorsque des secrets et des non-dits s'invitent pour semer le trouble, la relation pourrait bien s'avérer houleuse... ou inattendue. Bienvenue dans la très select Maison Montgomery !
Ce n'est une surprise pour personne si je dis qu'une fois encore j'adore la créativité livresque dont Emilie sait faire preuve à chaque nouvelle parution - que ce soit en auto-édition ou en maison d'édition -. J'ai lu tous ses romans et celui-ci ne pouvait pas ne pas rejoindre les autres dans ma bibliothèque.
Un univers original - jamais rencontré en romance, pour ma part -, des protagonistes qui évoluent dans un style rivals-to-lovers et, comme toujours, des thèmes tellement intéressants et parfaitement appréhendés et développés. Mais où va-t-elle chercher toutes ces idées ? Bravo !
"Ne dit-on pas que l'indifférence est le meilleur des mépris"
C'est sur un rythme totalement adapté qu'Emilie livre une romance moderne qui prend son temps, dans laquelle rien ne se fait avec précipitation et où tout est prévu pour capter notre attention. Je me rends compte que c’est vraiment ce qui me plaît de plus en plus, au fil de mes lectures.
Le thème de base est très original et atypique et franchement, ça donne un petit coup de renouveau en matière d'univers, qui ont tendance à être redondants. Le domaine du luxe n'est pas très courant, il pourrait même avoir mauvaise presse - et en choisissant la joaillerie, l'auteure a frappé fort. La manière dont elle se l’est approprié est juste parfaite car elle a su éviter de tomber dans quelque chose de trop guindé et bourré de clichés qui auraient gâché l’ensemble.
Surtout, qu'autour de ce monde fait de luxe et de bonnes manières, elle a su construire une intrigue audacieuse et inattendue mais si bien gérée. Alors attention, nous ne sommes pas sur du romantic-suspense mais bien une belle romance, comme je les aime, avec un petit truc en plus qui la rend clairement différente. Et j'aime ce qui est différent !
"Dans notre monde, c'est l'authenticité qui prime"
Dans ce texte, on ne peut qu'aimer le climat qui entretient, un temps, cette relation imposée à deux personnages venant de mondes totalement opposés puis qui la fait évoluer. Soren, avec son petit côté taquin et agaçant, est assez craquant lorsqu'il n'est pas le dernier pour essayer de faire sortir Vivienne, l'aristo pas totalement aristo, de sa zone de confort. Je ne saurais vous dire lequel des deux a eu ma préférence car chacun a une histoire tellement différente et touchante ; il est impossible de donner la faveur à l’un plus qu’à l’autre.
"L'erreur est un concept qui ne me concerne pas"
J'ai adoré le développement qu'à choisi l'auteure, dans lequel elle inclut des thèmes parallèles qui m'ont vraiment happée - notamment pour ce qui concerne la passion de Vivienne - et des secrets qui peuvent tout remettre en question. L'idée est ingénieuse, le style est simple mais efficace et l'ensemble est terriblement réussi. Et les personnages, avec leur double facette respective, sont tellement attachants. Que du bonheur !
C'est un nouveau pari gagné pour le retour d'Emilie qui nous offre, avec Aristo'Clash une romance parfaite pour s'évader, quelques heures, dans un monde dans lequel j'ai adoré me plonger. Et je verrais bien un spin-off avec Victor & Eleanor mais je dis ça comme ça ! Si vous ne la connaissez pas encore, mais qu’attendez-vous pour vous précipiter sur ses 7 romans & 1 nouvelle déjà parus ? Je ne peux que vous conseiller de foncer !
Ces maux que nous taisons / A.J BROOCHMITT
Du monde médical, et plus particulièrement en milieu hospitalier, je n'ai pour références que Dr HOUSE, dont j'ai dévoré tous les épisodes et mon rêve d'enfant de devenir médecin légiste ; choix qui ne s'est pas concrétisé, heureusement... ou pas. Ça fait peu pour dire que je suis passionnée par cet univers. Pourtant, lorsque j'ai découvert "Ces maux que nous taisons", ma passion de lectrice pour les romances psychologiques s'est imposée. Et je n'ai aucun regret de lui avoir laissé prendre le pouvoir, pour qu'il rejoigne ma bibliothèque - et mes coups de cœur -.
Sincèrement, je m'attendais à aimer mais pas autant. Surtout lorsqu’il m’a fallu partir avec Erine, talentueuse interne en chirurgie, direction l'Alaska. Je n'ai rien contre le froid et la neige mais quitter Austin (Texas) pour un endroit aux températures si extrêmes que Twin Lakes, c'est sacrément audacieux. Mais dès que j’ai rencontré Soren, toutes mes résistances sont définitivement tombées, pourtant ce n’était pas gagné. Si vous aimez ce type d’univers, avec un personnage masculin arrogant et charismatique, alors n’hésitez pas !
« On apprend tous à vivre avec nos fardeaux. Mais on devient plus forts pour les porter sur nos épaules et avancer »
D’entrée je me suis plongée dans cette histoire car le 1er chapitre donne le ton avec un drame survenu un an plus tôt dans la vie d’Erine. Brillante étudiante en chirurgie, sa vie a basculé, un soir d’été et depuis les démons du passé ne cessent de l’habiter. Pour tenter d’oublier et de se reconstruire, elle décide de laisser sa vie derrière elle pour un nouveau départ dans un autre hôpital. Malheureusement, elle n’avait pas prévu ce qui l’attend à Twin Lakes, en Alaska : Soren, jeune chirurgien en cardiologie, étoile montante dans son domaine. Aussi beau qu’arrogant et sûr de lui, l’arrivée d’Erine sonne comme une menace pour lui. A ce stade, on se demande bien comment une romance pas pouvoir naître entre eux deux. Mais, ne jamais dire jamais…
J’adore ce genre de début qui annonce une psychologie comme j’aime en trouver. Ce moment où le cœur se sert, tellement l’émotion est intense. Clairement, je me suis attachée à Erine dès le départ, touchante et émouvante dans sa bataille contre ses émotions et contre ses peurs. Et, solidarité féminine oblige, je l’ai encore plus aimée lorsqu’elle a commencé à côtoyer Soren, qui n’a qu’une envie : la voir repartir là d’où elle vient. Vous l’aurez compris : un rivals-to-lovers dans les règles du genre.
« Pourquoi elle ? Pourquoi l’accepte-t-il ? Je ne peux m’empêcher de ressentir une profonde jalousie. Je suis le protégé de MOORE »
Je craignais que l’aspect médical soit trop présent mais l’auteure, qui nous fait entrer tout de suite dans cet environnement, n’est pas tombée dans la surenchère. Tout ce qui s’y rapporte est parfaitement bien dosé et j’ai même trouvé l’approche intéressante et accessible, qui ne gêne pas la découverte. Gros point positif pour cette lecture.
Lorsqu’on évoque romance psychologique, ce qui peut nous venir à l’esprit c’est la notion de tension, avec tout ce qu’elle peut sous-entendre. Et bien là il y en a, pas à plusieurs niveaux car l’auteure a mis sous tension son histoire… et ses personnages. Elle joue avec eux, les malmenant plus souvent qu’on ne le voudrait et c’est drôlement efficace car on ne peut pas se résoudre à lâcher le livre. D’autant qu’elle y ajoute un soupçon de suspense – qui arrive un peu tardivement – qui n’est pas négligeable. Seul petit bémol (ce n’est que mon avis) : pourquoi avoir été si indulgente avec le Dr MOORE ?
« J’ai mal. Si mal de voir ces maux qu’il tait au fond de lui. Si mal de savoir que les miens lui répondent en silence »
Au fil des chapitres, on ressent la tension sous toutes ses formes : celle négative lorsqu’il y a une notion de rivalité induite par Soren et celle positive, émotionnelle, qu’il y a entre lui et Erine. C’est assez contradictoire puisque Soren se dévoile sous deux facettes : l’homme qui sait se montrer doux et attentionné – j’ai adoré lorsque ça concerne sa famille - et le médecin impitoyable, sans pitié et prêt à tout pour ne pas perdre la face. Nos sentiments sont mis à mal avec un tel personnage qu’on déteste, puis qu’on aime et qu’on déteste à nouveau.
« Je pourrais faire n’importe quoi pour qu’un sourire éclaire son visage »
C’est une très belle romance que l’auteure nous dévoile avec beaucoup de douceur, de fragilité et d’émotion. Les personnages sont bruts, se montrent tels qu’ils sont sans faux-semblants et c’est ce qui donne de l’authenticité à la romance. Elle n’est pas cousue de fil blanc, elle se construit de manière très – très - lente avec des hauts et des bas, des affrontements, des joutes verbales, des moments de doute et d’incompréhension. Sans nul doute possible, les lectrices de slow-burn y trouveront leur bonheur. Personnellement, j’ai adoré !
Ce type de roman correspond vraiment à tout ce que j’aime. Ce n’est pas une lecture de tout repos, la romance n’est pas évidente, ni mièvre et tout ce qui est construit autour d’une base solide est réellement plaisant à lire. Je signe donc, tout de suite, pour une prochaine histoire aussi belle, aussi touchante et qui m’a littéralement transportée !
Le dernier conte - T.1 : Pomme d'or / Alexiane THILL
La lecture inattendue de ce mois de mars est certainement dans l'univers Romantasy puisque je suis partie à la découverte du 1er tome "Pomme d’or" de la nouvelle saga « Le dernier conte » d'Alexiane THILL. Mon dieu, qu'est-ce que j'ai aimé ! Il y avait de grandes chances pour que ça matche mais je ne pensais pas à ce point. C’est un formidable coup de cœur !
Je suis fan de tout ce qui est contes - secret inavoué - et j'adore surtout la fée Clochette. Et quelle ne fut pas ma surprise de la découvrir dans Pomme d'Or avec d'autres personnages - Blanche-Neige, la fée Clochette, etc… - qui ont bercé l'enfance de nombreux enfants. Bon, un peu loin de l’image qu’on a d’eux mais quand même…
« Bientôt, le soleil se couchera pour de bon et condamnera les continents à une Nuit perpétuelle »
Ce roman m'a vraiment transportée en dehors de mon quotidien car j'ai été happée par cet univers si riche et si rythmé. Ce que j'ai apprécié, avant tout, c'est que l'auteure a su rendre son texte très abordable pour les lectrices comme moi, qui ne sont pas coutumières du genre. Le style est travaillé et bien étoffé mais jamais dans l'excès. La plume est simple et efficace pour permettre une immersion en toute facilité. Et surtout, le fait d'être guidée, par une carte, permet de se situer sans difficulté au fil des déplacements des personnages. C'était vraiment important pour moi, pour pouvoir me familiariser facilement avec les lieux.
Me plonger dans cette réécriture de conte a été tellement plaisante et... inattendue. Car j'étais loin d'imaginer la direction qu'avait choisie l'auteure. Mais c'est très ingénieux et on peut vite devenir accro. Je suis devenue accro...
Dès le départ j'ai accroché à l'idée que soient associés notre monde actuel et celui des contes. Avec Warren, l’humain, employé dans un parc d’attractions, qui est arraché à sa vie par Ariane, la dernière fée sur laquelle repose la lourde mission de trouver un héros qui évitera au monde des contes de tomber, de manière définitive, dans des ténèbres irréversibles. L'idée de cet anti-héros est géniale, ça m’a bien fait sourire car, effectivement, Warren n’a rien du preux et vaillant chevalier. Il est bourré de pas mal de qualités mais il est plutôt peureux et n’a jamais tenu une épée – si ce n’est une factice durant son job -.
« Il y a peut-être, un Héros dans un autre monde et, quelque part, une Héroïne pour démarrer le conte – c’est comme chercher une aiguille dans une botte de foin »
A l’inverse de lui, Ariane, vu le poids qui repose sur ses épaules, n’a pas d’autres choix que d’avoir une personnalité forte et courageuse. Mise au ban et critiquée, c’est une solitaire au métier assez peu commun : mercenaire. Je vous laisse donc imaginer qui elle est… Une chose est sûre : des couples opposés on en a vu beaucoup mais là, je crois qu’autant que Warren et Ariane c’est assez inattendu. Pas sûre que dans la vie réelle, un tel couple puisse exister !
« Si je dois capturer le prince pour sauver mon monde, je n’hésiterai pas à affronter toute une armée »
Le gros point fort de cette histoire, c’est le contraste qu’il y a entre le contenu que l’on connaît des contes – tels qu’ils nous sont habituellement présentés – et celui qui est transposé de manière imaginaire, par l’auteure qui se les ait appropriés, avec un talent indéniable mais qui nous les fait considérer tout autrement . Franchement, j’ai trouvé ça tellement surprenant mais en même temps, en adéquation avec l’ambiance de l’histoire et l’univers. Il y a tant de choses et d’éléments qui se mêlent les uns aux autres, qu’il est difficile de lâcher le livre. De mémoire, je n’ai jamais lu – ou rarement – aussi vite une romantasy (déjà que je n’en lis pas beaucoup !) ; ça démontre à quel point je me suis laissé embarquer.
Avec ce roman, sous la très belle plume d’Alexiane, il est impossible de s’ennuyer car on est sur une succession de scènes, de répliques, d’actes en tous genres et de personnages qui donnent un rythme intense dès le départ. La seule chose qui, heureusement, n’est pas intense c’est la romance. Amatrices de slow burn, vous pouvez y aller sereinement. Bon, étant donné que 4 tomes composent cette histoire, il vaut mieux que la romance ne soit pas précipitée dès le 1er tome.
C’est un excellent 1er tome qui ouvre cette saga et j’ai hâte de me plonger dans le 2nd pour voir si je suis toujours dans le même ressenti. Le 3ème tome paraît en mai et le 4ème en juillet donc, si ça continue ainsi, ça promet de beaux et intenses moments de lecture. Affaire à suivre au prochain tome…
Appartement à louer, copain inclus / Flora ARMONIE
"Appartement à louer, Copain inclus" Tout est dans le titre... ou presque ! C'est avec une romance dont elle seule a le secret que Flora ARMONIE revient en auto-édition. Pour qui connaît déjà ses précédents romans, celui-ci est à leur image : inimitable, décalé et un peu déjanté. Quand l’imagination n’a pas de limites, on peut compter sur Flora.
Sur une idée de fake-dating, elle joue les cupidons pour Lowen - acteur en devenir - et Aléna - créatrice de slogan publicitaires - qui ont en commun de rechercher... un appartement mais pas l'amour. Et je dois reconnaître qu'il y a beaucoup de réalisme dans la construction de la pseudo-romance. C'est un couple très crédible, qui donne très bien le change... au point de ne plus savoir à quel moment ils jouent la comédie ou quand leurs sentiments prennent le dessus.
Tout dans ce roman est fait pour passer un très bon moment de détente. Il y a beaucoup d'humour, des quiproquos qui m'ont bien fait rire, des scènes cocasses et d'autres plus dans l'émotion. Et surtout, il y a ce petit côté loufoque avec une bande de voisins tellement inattendus mais qui donne un très beau rythme à l'ensemble. Il y a même un aspect intrigant - qui fait son petit effet, soyons honnête - qui nous empêche de nous arrêter en cours de lecture.
« Rien que l’idée de devoir supporter Romuald ce soir, me donne envie de me mettre du piment dans l’œil »
A cela s'ajoute une romance qui s'installe comme si de rien n'était car construite tout en subtilité. Elle semble naturelle voire évidente et j’ai surtout apprécié la complicité que celle-ci va faire naître entre les deux protagonistes. Et qui va faire l'objet d'une sacrée attention tout au long de l'histoire (ça, il fallait y penser !). Mais je ne vous en dis pas plus car il faut vraiment lire ce roman pour en apprécier tout ce qu'il contient.
C'est une pure romance contemporaine que Flora nous propose pour une plongée dans la ville de l'amour : PARIS. Ce cadre est idyllique pour ce style d'histoire et elle l'a si bien exploité, dans les moindres détails, pour avoir l'impression d'y être.
Ses personnages sont drôles, touchants, attachants avec de belles personnalités et il y a beaucoup de bienveillance mais aussi de beaux moments de tension et de répliques attrayantes. Petit coup de cœur pour Lowen dont l’histoire m’a pas mal touchée. Il est un peu – beaucoup – malmené par la vie et pourtant il s’accroche pour poursuivre ses rêves. C’est un battant !
« Mon rêve… il ne devrait pas devenir une corvée pour les gens qui m’entourent »
Pour Aléna, l’approche est un peu différente puisqu’elle ne se trouve pas du tout dans une situation similaire à celle de Lowen. J’ai vraiment aimé ce qu’elle dégage, sa créativité et sa simplicité. Et sa persévérance pour obtenir de ce qu’elle veut ainsi que les moyens qu’elle va employer pour y arriver. Bon, par moment elle m’a un peu fait lever les yeux au ciel, mais que serait une bonne romance si ça n’arrivait pas ?
« Lowen. Ce prénom claque encore dans ma tête, tout comme ses yeux noirs qui me perturbent plus que je ne voudrais l’admettre »
Comme à son habitude, Flora nous entraîne dans un univers qui déborde d'idées tellement bien trouvées. Que ce soit dans les métiers de ses protagonistes, dans l'environnement qu'elle crée autour d'eux, des personnages secondaires qu'ils vont côtoyer et des péripéties qu'ils vont vivre. Et certaines scènes tellement drôles, pour ne pas dire hilarantes. Il m’en reste une en tête et j’avoue que c’était osé. Mais Flora est justement quelqu’un qui ose ! A chaque fois tout est si bien pensé, j'avoue que je suis fan de sa plume.
Une nouvelle fois Flora a su, pour mon plus grand plaisir, allier fraîcheur, originalité et émotions dans cette comédie romantique dans laquelle rien n'a été oublié. Le combo parfait pour une lecture tout en légèreté. L’idéal dans laquelle il faut se plonger, sans hésiter, si on sort d’un roman plus sombre, plus poignant. Avec Flora, il n’y a aucune place pour la déprime ; la positivité de sa plume saura vous convaincre de cela.
Mad Majesty / Delinda DANE
Pas un mot, pas une ligne, pas une page, pas un chapitre ni même une seule émotion ressentie durant la lecture de Mad Majesty de D. DANE que je n'ai pas aimé. Moi qui ne suis pas lectrice de romance dans des univers avec des rois, des princes ou princesses, etc... c'est un sacré challenge que de suivre cette auteure dans sa nouvelle saga. C’est donc un beau coup de cœur !
Une plongée immédiate dans l'univers de cette monarchie britannique et hop me voilà embarquée, sans pouvoir m'arrêter. J'avais l'impression d'être à côté de ces personnages tous aussi excellents les uns que les autres (même ceux qui ont pu m'agacer ou que j'ai pu détester).
« Voilà un exemple parfait de ce qui arrive lorsqu’on donne de la lumière à une personne qui n’est pas prête à briller »
En découvrant Esmée, j'ai eu comme l'impression d'être face à un mélange de Sissi - pour son tempérament -, de Lady Diana - pour son empathie et son engagement envers des causes importantes - et de Cendrillon pour son univers familial. C'était tellement bien de la percevoir ainsi. J'ai immédiatement adhéré à sa personnalité, à son caractère, à la particularité qu’elle cache et à sa présence auprès des plus démunis. Et j'ai tellement aimé la simplicité de sa rencontre avec Damian - brillante idée d'ailleurs -, ce prince meurtri physiquement et psychologiquement, qui doit se racheter une bonne conduite.
« Si je dois devenir reine, ce sera à mes conditions, pas aux siennes »
Damian c'est clairement celui qui défraye régulièrement les chroniques mondaines et autant dire que, pour un futur roi, l'image n'est pas glorieuse. Il fait grincer des dents, il essuie beaucoup de critiques mais pourtant il n'y a pas que du mauvais en lui. Un personnage masculin comme lui, c'est un grand OUI pour moi. Si vous ne voulez pas de lui, une place l’attend près de moi !
« Il n’est pas de plus belle folie que de monter sur un trône que l’on n’a pas choisi aux côtés de celui qui nous est destiné »
Dans ce 1er tome, Delinda aborde des thèmes percutants, qui suscitent pas mal d’émotions ; tout ça avec beaucoup de sincérité et de force. Elle apporte un vent de modernité sur un univers qui peut sembler figé dans le temps, à cause de certains clichés mais surtout avec un mode de vie régi par des us et coutumes, règles ancestrales et protocoles un tantinet strictes. Les personnages, malgré quelques grains de sables qui s'invitent, semblent totalement à leur place et, compte tenu des enjeux, font preuve d'une belle maturité. L’héroïne n’est pas agaçante et c’est un très bon point !
Avec sa plume résolument moderne et son imagination créative, Delinda fait preuve d'une belle audace pour nous offrir une superbe romance bien rythmée, riche en émotions et dans laquelle d'autres personnages tirent également leur épingle de ce jeu. Matthew arrive en tête ; ce personnage m’a tellement émue, sa simplicité est tellement belle.
Dès le début, j'ai adoré la bande d'amis de Damian qui nous offre de très bons échanges, des répliques savoureuses et des scènes tellement drôles ou cocasses. Autant dire que j'ai hâte de les retrouver dans leur tome respectif.
Lorsque la modernité s'invite dans un cercle aussi fermé que la monarchie britannique, ça ne peut qu'être une réussite signée Delinda DANE. Je ne me suis pas ennuyée un seul instant et j'aurais aimé que le livre ne se referme jamais. C’est à ça que je reconnais une lecture, un style et une auteure qui savent combler la lectrice que je suis. Delinda a rempli tous mes critères pour que je ressorte comblée et conquise de cette lecture.
Smart girls never fall in love at university / Fanny MYJANY
J'ai adoré ce roman de Fanny MYJANY ! Et pour cause, je n'avais pas fait attention, lors de mon achat en poche, qu'il s'agissait d'une histoire auparavant parue en auto-édition et... que j'avais déjà dans ma bibliothèque dans sa version originale. Je n'avais pas rédigé d'avis à l'époque mais mon sentiment final est le même. Pourtant, je n'ai pas forcément l'âge pour cette romance universitaire psychologique mais de temps en temps j'aime vraiment me plonger dans ce style.
La curiosité est un vilain défaut, dit-on ! Dans certaines situations ça peut être bien autre chose. Lorsque Gemma nouvellement arrivée, pour 3 mois, à l'université de Columbia à New York, échange par inadvertance son ordinateur – qui renferme toute sa vie - avec celui de Zach, étudiant au même endroit, elle ne peut faire autrement que de regarder – par des moyens pas très légaux – ce qu’il y a dedans. De son côté, lorsque Zach – avec l’aide de son meilleur ami Lowell - découvre qui détient son bien contenant des choses très compromettantes le concernant, il est loin de penser à ce que va apporter comme bouleversement, cette rencontre avec Gemma dont la vie, tout comme lui, cache une part sombre.
« Le destin a décidé de nous faire nous rencontrer »
Elle rêve de lever le voile sur son passé d'enfant abandonnée, lui de liberté en s'émancipant d'un avenir tout tracé et d'une famille sourde à ses envies. Bienvenue dans leur monde où aucune règle en matière de relation, ne saurait s’appliquer !
C’est avec une désarmante facilité que cette histoire m’a entraînée dans une lecture prenante et intense en émotion. On peut légitimement penser que les romances universitaires se ressemblent toutes, intégrant les mêmes codes et souvent les mêmes clichés. Celle-là, finalement, n’a rien à voir avec ces textes qui peuvent exaspérer et faire lever les yeux au ciel. Je trouve qu’elle se démarque clairement de ce que j’ai pu lire dans ce genre ; notamment grâce aux protagonistes qui sont tellement différents de ceux que j’ai pu croiser précédemment.
Zach, en premier lieu, est un personnage que j’ai aimé dès le départ. Je craignais être en présence du beau gosse très sûr de lui, transpirant l’arrogance par tous les pores de cette peau d’athlète accompli et populaire et qui considère les femmes comme des objets juste utiles pour parader à son bras. Et bien pas du tout, c'est un solitaire qui ne fait pas parler de lui et qu’est-ce que ça fait du bien.
Rencontrer un protagoniste masculin si bien travaillé par celle qui l’a créé permet de donner une autre dimension à la lecture : pas une fois je ne me suis agacée face à lui, à son comportement et à ce qui pourrait être détestable chez un autre car rien n'est détestable en lui.
« Il va falloir que j’arrête de tisser la toile du mensonge autour de moi, sous peine de m’y faire prendre moi-même. Si ce n’est pas déjà fait »
Héritier d’une riche famille qui ne voit en lui qu’un successeur dans l’entreprise familiale, on ressent dès le départ ce mal-être qui l’habite mais aussi ce bonheur qui est le sien lorsqu’il pratique un art solitaire – totalement inégal - que j'ai apprécié retrouver dans son histoire. Ça apporte une touche d'interdit qui est un vrai plus pour le cerner.
En matière d'interdit Gemma en renferme une part aussi puisque pour parvenir à un but bien précis concernant son passé, elle n'hésite par à utiliser des moyens tout aussi illégaux. Et cette notion d'interdit qu'elle partage avec Zach, tel un lien, donne une vraie force à l'histoire et à leurs personnages. Un véritable secret les unis et j'ai tellement aimé ça. Impossible de ne pas les trouver attachants !
« J’ai l’impression que nous venons de conclure un pacte. Comme si ce secret nous liait à jamais »
Au-delà des secrets, il y a cette attirance incompréhensible bien réelle, cette impression d'avoir face à soi son double émotionnel. Vivre une souffrance aussi intense, rêver à des choses qui semblent impossibles, ressentir les émotions de l'autre comme si elles étaient siennes, c’est tellement beau. Comme le fait qu’ils semblent se comprendre sans même avoir à parler. L’auteure a su me faire ressentir cette alchimie qu’il y a entre eux et ce n'est pas toujours évident d’y arriver.
« Il a dans le regard cette fêlure que seuls ceux qui ont la même savent reconnaître. Et j’en fais partie »
C’est sur un rythme tellement agréable que la relation se construit que je me suis plongée dedans, en toute simplicité. Les moments partagés, les mots prononcés, tout m'a plu dans ce qui semble être une histoire sans lendemain vu le contexte. Et cette fin...
Je ressors vraiment conquise par cette romance parfaitement maîtrisée qui semble anodine dans laquelle les personnages, malgré leur fragilité émotionnelle sont bien plus que de simples personnages. Les protagonistes secondaires – hello Karl - aussi sont parfaits par tout ce qu'ils apportent à l'ensemble.
« Il est mon roc, je suis sa faiblesse. Nous deux, c’est à jamais ensemble »
Je lis cette auteure depuis un petit moment déjà et c'est une plume qui me convient tellement. Et je ne regrette pas d'avoir relu l'histoire de Gemma et Zach sans savoir que je l'avais déjà découverte auparavant. Pour qui aime les romances universitaires qui sortent du lot habituel, celle-ci est vraiment parfaite. Prenante, touchante et marquante, je ne peux que la conseiller pour un plus qu'agréable moment de détente. Alors très belle lecture !
Unité Spéciale T.4 : Rider / Tara JONES
Voilà enfin arrivé le tome tant attendu (ok on les attend tous à chaque fois !) par grand nombre de lectrices de la saga Unité Spéciale de Tara JONES : celui sur Rider, le gamin de l'équipe, le p'tit con au talent inégalable dès qu'il a un volant dans les mains mais que toute adepte de cette bande, adore. Merci Tara pour ta confiance, mission à haut risque pour ce qui me concerne… mais pour toi aussi !
« Pilote attitré de l’unité. Ex du S.W.A.T. Dragueur en titre de l’équipe, qui multiplie les conquêtes comme s’il s’entraînait pour les Jeux Olympiques de la séduction ! »
Si vous ne connaissez pas encore cette saga, mais qu'attendez-vous ? Je la suis depuis le début et même si certaines petites choses ont pu me chagriner ou me faire défaut, dans ce tome-ci également, c'est THE SAGA à découvrir pour cet univers. Mon avis étant purement personnel et, les attentes de chaque lectrice étant différentes, ne saurait être considéré comme une référence. Qu’on ne vienne pas « m’agresser » comme pour mon avis sur « Storm » !
Retrouver cet univers est à chaque fois drôlement plaisant car ça veut dire redécouvrir la plume de Tara comme si c'était la première fois. Et j'adore cette sensation grâce à laquelle je m'immerge avec tant de facilité dans chaque roman ! Celui-ci ne fait pas exception.
Surtout que dans ce tome, elle nous offre l'histoire de celui qui, dans une vie amoureuse régie par des règles, collectionne les conquêtes d'un soir, refusant l'engagement sur le long terme et surtout d'enfreindre la règle d'or "Ne jamais toucher à la sœur de son meilleur pote".
« Le « jusqu’à ce que la mort nous sépare ? Merci, mais très peu pour moi. Je suis plutôt adepte du « Jusqu’à ce que l’ennui nous sépare ». Et tout m’ennuie vite… sauf ma voiture et mes amis »
Mais ça c'était avant de croiser la route d'Amber et de goûter au tempérament de la petite sœur de Shadow qui a décidé d'arrêter ses cours à l'université de New-York avant les vacances d'été pour venir rejoindre son frère à Shelburne, avec lequel, pour des raisons familiales, elle a perdu un peu le contact.
Rider, petit dernier à avoir intégré l'unité, était le seul à ne pas là connaître ; voilà qui est chose faite. Mais lorsque l'interdit et la loyauté pèsent lourd, le flegme et la nonchalance de Rider pourraient bien être mis à rude épreuve. Et quand jouer avec le feu met à mal les sentiments même le plus entraîné pourrait se retrouver en difficulté.
« Si tu t’approches d’Amber, là, ce n’est pas juste un frère que tu vas avoir sur le dos, c’est nous tous ! »
J'ai adoré cette histoire à laquelle il n’a pas manqué grand-chose pour que ce soit un coup de cœur. Un début tellement génial, si bien trouvé et qui colle parfaitement avec ce qu'on pourrait attendre concernant Rider. Dès lors le ton semblait donné…
Dès le début du roman on retrouve tous les personnages des précédents tomes et j'aime ce lien que l'auteure sait conserver à chaque fois ; d'autant plus ici puisqu'on assiste au mariage de Tiger et Eva qui est une belle introduction pour retrouver l’ambiance et l’univers mais surtout pour se délecter de ces joutes verbales dont Tara seule a le secret. Nikita si tu passes par-là, tu m’as régalée !
« Avant toi, je ne savais pas qu’on pouvait aimer au pont d’en perdre le souffle »
Puis, avec le talent qu’on lui connaît, sa plume poursuit doucement vers quelque chose de plus profond, qui nous fait prendre conscience que sous les masques, en apparence insensibles à quoi que ce soit, se cachent de vraies souffrances engendrées par des non-dits et des blessures émotionnelles conséquentes. Avec cet aspect de l’histoire, l’auteure aborde des thèmes forts et touchants dont un qui semble lier Rider et Amber tellement leurs histoires paraissent faire écho l’une à l’autre sur celui de la famille. Et qui nous permet de voir Shadow autrement, chose non négligeable.
Je dois reconnaître que j’ai eu du mal à cerner le pourquoi du retour d’Amber auprès de Shadow, ce frère avec lequel les liens semblaient s’être tellement délités avec le temps mais au fil des pages, les réponses se succèdent et tout s’éclaircit. J’ai vraiment apprécié le cheminement qui m’a fait passer d’un sentiment à un autre concernant Amber, la trouvant très drôle au début puis tellement touchante dans sa fragilité ensuite. Ce qui a été le cas aussi pour Rider mais avec une intensité différente puisqu’un pan de sa vie nous est dévoilé, malheureusement de manière plus rapide me laissant un peu dans l’attente de plus quant à ses sentiments sur le sujet. Par contre, j’ai découvert d’autres traits de caractère qui m’ont beaucoup plu, qui m’ont touchée et qui créent une belle surprise le concernant.
« Fausse légèreté. Faux détachement. Une défense pathétique contre une douleur bien trop lourde »
Lorsqu’on suit cette saga, on sait que ce ne sera pas une romance classique puisqu’il y a toujours une part d’intrigue en parallèle de la romance. La lectrice que je suis n’aime pas quand ce côté du roman envoie trop d’infos, notamment lorsqu’il y a plusieurs intrigues qui peuvent interférer avec d’autres. Pour ce tome, mea culpa, j’ai été un peu perdue à ce niveau-là car mon cerveau a buggé à deux reprises, notamment pour une simple question d’incompréhension. Il y a une intrigue, impliquant Nikita, qui semble être un fil conducteur avec les deux précédents tomes, qui m’a laissée perplexe simplement parce que j’ai lu ces tomes il y a un petit moment déjà et que ma mémoire m’a fait défaut. Et du coup, j’ai mal interprété la présence de cette intrigue et je m’en veux terriblement. Il aurait fallu que je relise les T.2 et T.3 pour pallier ce sentiment.
Pour poursuivre avec l’aspect intrigue, j’ai vraiment aimé celle qui touche Amber mais un petit truc en plus – style flashbacks – aurait apporté encore plus d’intensité, de clarté et de matière. C’est un ressenti purement personnel, bien sûr, basé sur mes goûts et attentes. Enfin, concernant Rider, il y a un passage que j’ai trouvé excellent et parfaitement bien placé et j’y ai vu là un début d’intrigue qui aurait pu renforcer encore plus les liens de l’équipe … mais ça s’est arrêté là et j’ai été tellement déçue car j’imaginais déjà la suite. Comme quoi notre esprit de lectrice peut nous emmener loin parfois…
Comme toujours, Tara agrémente ses histoires de personnages comme je les aime et une fois encore, tous ceux qu’on a pu découvrir précédemment sont égaux à eux-mêmes. J’ai adoré retrouver leur complicité, leurs particularités – Storm et Nikita notamment, mention spéciale pour eux -, leur manière de transmettre leurs sentiments par des joutes verbales de qualité où l’humour est toujours présent et ce lien qui les unit quoi qu’il arrive. Cette continuité lie les tomes entre eux de la plus belle des manières. Sauf lorsque la notion d’interdit qui caractérise la romance menace de tout faire voler en éclat. Et là, Tara a parfaitement maîtrisé ce trope qui donne une belle romance, avec juste ce qu’il faut de tension, de doutes et d’appréhension.
« Ce n’est pas comme si c’était une surprise. Il n’a pas gagné son titre de « serial baiseur » de la bande à la pêche aux canard »
Je suis une lectrice exigeante dans ses attentes certes mais je pense savoir faire la part des choses pour ne pas m’arrêter à des points qui n’ont pas suivi ma propre imagination – sachant que je n’ai aucune compétence en matière d’écriture -. Je suis Tara depuis longtemps déjà, j’adore son style unique inimitable, sa plume qui sait autant me faire rire, m’attendrir ou me faire râler et je ne conçois pas de ne pas être au rendez-vous du prochain tome qui portera probablement sur Shadow, le dernier célibataire de la bande. Mais d’ici là, je vous conseille fortement de découvrir cette Unité si spéciale, si ce n’est pas déjà fait. Alors très belle lecture !
Unité Spéciale T.O : Inception / Tara JONES
"L'unité spéciale ne te promet pas un chemin facile,
mais c'est un chemin qui a du sens"
Là où tout a commencé ! Agent intègre au sein du S.W.A.T de Los Angeles, Liam RICHARDSON malgré son jeune âge est un élément de haute qualité qui ne manque pas de caractère et d'impulsivité. Lors d'une opération qui tourne mal, il voit sa carrière s'achever pour une insubordination plus que contestable ; le privant de cet emploi qui le passionnait et auquel il était entièrement dévoué.
"Parfois l'intégrité a un prix, et aujourd'hui, je l'ai payé cash !"
Son profil de conducteur hors pair et de tireur d'élite chevronné va attirer l'attention d'une Unité Spéciale de Shelburne dans le Vermont, qui compte des éléments sur-entraînés, en recherche d'un nouvel atout pour rejoindre ses rangs. Les exigences de cette agence ne tolérant aucun faux-pas, Liam va devoir faire ses preuves pour espérer devenir le Rider de l'équipe aux côtés de Ice, le chef de groupe, Tiger, Storm et Shadow qui sont unis depuis longtemps par une relation fraternelle indéfectible. Mais ne se revendique pas qui veut, frère d'arme de cette unité d'élite de choc ! Rien de mieux qu'une mission immersive pour prouver sa vraie valeur !
"Même si ce gosse est l'incarnation du manque de discipline, il est ultra doué. Bien cadré, il va nous être utile... s'il ne meurt pas avant son recrutement dans une de ses courses de voitures débiles"
Court mais efficace que ce prequel qui nous permet de découvrir les débuts de Rider au sein de l'Unité Spéciale telle qu'on va la découvrir avec le T.1 de la saga. Et j'ai adoré cette mise en bouche de 87 pages qui concentre vraiment tout ce qu'il faut pour donner envie de se laisser tenter par cette saga sexy et musclée qui compte déjà 3 tomes, le 4ème paraissant le 16 avril 2025.
Dans ce court tome, j'ai retrouvé tout ce qui fait le charme et la particularité de la plume de cette auteure qu'on ne présente plus : humour, action et immersion instantanée dans cette histoire abordée de manière cohérente, reflétant parfaitement ce qu'on a pu découvrir avec les tomes parus en amont. Pas de personnage féminin majeur donc on est vraiment dans un univers masculin avec tout ce que cela implique.
"L'unité n'est pas un terrain de jeu pour adolescent rebelle. Il devra apprendre que parfois, pour briser les règles, il faut d'abord les maîtriser"
J'ai lu ce prequel après avoir découvert les histoires de Tiger, d'Ice et Storm mais ça ne m'a pas dérangée puisqu'il n'y a aucune interférence avec leur contenu. Mais c'est vrai que j'ai plus qu'apprécier le fait de le lire avant de me plonger dans l'histoire de Rider ; puisque c'est de son intégration qu'il s’agit. Ça m'a permis de le découvrir dans un contexte neutre et d'apprécier son tempérament fougueux et impulsif qui le différencie des autres membres.
"Pas question qu'un type pareil s'approche un jour d'Amber. Ce genre de serial séducteur représente tout ce que je redoute pour ma petite sœur"
C'est une belle entrée en matière qu'offre Tara à ses lectrices et pour qui n'a pas encore découvert cette saga, je pense que, le lire en premier peut donner une idée de ce que réserve la suite. Mais pour cela, il faut être abonnée à la newsletter de Tara JONES donc go !
Si vous aimez cet univers et que vous voulez les découvrir, vous savez ce qu'il vous reste à faire : abonnez-vous à la newsletter de Tara JONES et laissez-vous séduire par cette Unité Spéciale comme vous n'en trouverez nulle part ailleurs. Mais attention, car ce sont tous des cœurs à prendre et ils risquent fort de ne pas le rester bien longtemps. Alors, très belle lecture !
Gueule d'ange / Laurence CHEVALLIER
Si j'avais su que j'avais une telle histoire que "Gueule d'ange" de Laurence CHEVALLIER dans ma PAL, je l'en aurais sortie beaucoup plus tôt – bon elle n’est parue, dans sa version actuelle, qu’en janvier 2025 donc c’est raisonnable -. Une journée à peine pour la lire, ça faisait bien longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Merci à l'auteure pour ce qui est, pour moi, un chef-d'œuvre littéraire en new romance.
En 2023, je terminais ma chronique de "Les amoureux de Montmartre" - qui avait été un immense coup de cœur - par ces mots : "J'espère pouvoir lire à nouveau cette autrice avec la même passion..." et je ne pensais pas que presque 2 ans après ce serait encore plus que cela. Ma lecture a été si intense, si prenante et si émouvante que ce roman entre dans le Top10 de mes coups de CŒUR.
Toutes ces sensations que j'ai ressenties dès le prologue étaient tellement belles que je me suis vraiment retrouvée transportée dans cette bouleversante histoire ingénieusement imaginée et amenée via un cold case de disparition inquiétante qui est confié à Louise qui travaille pour le Pôle Cold Case.
C'est dans les pièces du dossier que cette jeune enquêtrice va découvrir l'histoire d'une rencontre estivale dans le sud de la France entre Jimmy TOLZA, ex-taulard et braqueur dit Gueule d'ange et Anna DUBOIS, jeune parisienne sans histoire ; deux mondes que tout oppose et qui vont pourtant vivre une passion dévorante et dévastatrice. Une rencontre d'un été pour des vies bouleversées à jamais !
« Jimmy TOLZA. Disparition inquiétante le 5 octobre 2015. Présumé mort dans un règlement de compte entre malfaiteurs »
De base je ne suis pas lectrice d'univers sombres tels que mafia, banditisme, etc... et pourtant ce roman m'a séduite au premier regard. Je connaissais déjà l'auteure mais rien ne pouvait me garantir que ce serait suffisant. Quand je l'ai ouvert, j'ai su très vite que j'avais eu raison de me fier à ma première impression et en le refermant j'étais encore plus convaincue d’avoir fait le bon choix.
L'histoire se déroule selon une double temporalité avec une prédominance sur le passé, 8 ans en arrière. L'enquête qui est confiée à Louise ne fait l'objet que de quelques chapitres – mais ô combien essentiels - puisque l'auteure a judicieusement su la mêler à la romance grâce aux pièces du dossier, dont elle va prendre connaissance et qui sont le fil conducteur entre les deux périodes. Le passé se dévoile avec une double narration que se partagent Jimmy et Anna. Et on comprend plus tard l'importance de cette narration à deux voix, dont j'ai vraiment aimé le sens d'ailleurs.
Au départ, on est sur des personnages qui entrent dans un schéma classique - le badboy qui sort de prison et la jeune femme naïve qui ne connaît rien à l'amour, qui ne vit que pour les romances qu'elle lit - et on peut légitimement penser que ce ne sera qu'une histoire comme tant d'autres. Mais pas du tout... Et ils sont tellement attachants ; franchement, j’ai adoré leurs personnalités, leurs faiblesses et cette force qui semble les unir.
« Anna n’était pas comme les autres femmes.
Elle n’était comme personne, d’ailleurs »
On découvre une histoire complexe mais bien rythmée par de beaux échanges, dans laquelle les sentiments sont malmenés par un contexte de base, dur et sombre. Jimmy est un ex-taulard qui veut simplement repartir sur une base de vie saine, avec ce qui lui est dû tout de même. Mais dans ce milieu rien n'est simple et même avec la meilleure volonté, il est compliqué d'en sortir. Et lorsque quelqu'un comme Anna débarque, la notion de risque vient s'ajouter aux problématiques déjà nombreuses.
« Bordel, si elle n’avait pas été une fille, je lui aurais balancé mon poing dans la gueule »
Ma crainte logique, au départ, était de me retrouver face à de nombreux personnages et j'ai vite été rassurée car la construction du texte est faite de telle sorte que l'auteure nous permet d'aborder, sans lourdeur, la découverte. Les personnages secondaires côté banditisme restent vraiment très secondaires ce qui ne gêne absolument pas la lecture et sa compréhension.
« Rien n’était gratuit, dans ce milieu. Tout s’achetait, même sa propre liberté »
Dans cette romance assez peu commune pour moi, on suit avec une certaine impatience l’intrigue mise en place ; car oui il y a bel et bien une intrigue de qualité et de taille. Elle apporte une belle plus-value à l’histoire ; la rendant unique. Sans pouvoir se rendre compte de l’enjeu final, l’intrigue et la romance si bien associées font continuellement osciller nos émotions en même temps que celles de ces protagonistes qui vont naviguer entre eaux calmes et eaux troubles, connaissant, telle une spirale sans fin, des phases de bonheur, d’espoir, de désillusion, de séparation, de désespoir et de retrouvailles mises à nouveau à mal. Je ne suis pas du genre émotive à outrance mais avec Jimmy et Anna j’ai connu des moments de grande solitude émotionnelle au fil des pages et des chapitres qui défilaient. De vraies émotions ressenties si intensément, ça n’arrive pas à chaque lecture.
« Il m’avait promis une semaine. Il m’avait promis une première fois dont je me souviendrais »
Laurence CHEVALLIER avec sa plume toujours si maîtrisée a su mettre une telle douceur dans cette romance psychologique que c’est assez déstabilisant. Je ne m’attendais pas à tant m’attacher à ces personnages qui sont bien loin de ce qu’on pourrait imaginer au départ. Ce n’est pas une nouveauté de s’attacher à un badboy mais Jimmy est clairement hors catégorie dans sa manière d’aborder sa relation avec Anna et d’exprimer un instinct de protection très fort. Et Anna, style d’héroïne qui pourrait agacer, je l’ai adorée ; elle assume ce qu’elle est, elle n’en fait jamais trop et malgré son côté ingénue elle va se révéler très surprenante. Et le dernier quart du livre… rien que pour ça, ce roman est à lire.
Si vous aimez les romances bouleversantes et surprenantes, qui malmènent leurs personnages autant que leur lectorat, qui font vivre des émotions inoubliables si intenses qu’elles vont laisser une trace indélébile, Gueule d’Ange doit rejoindre votre bibliothèque. On n’en ressort pas totalement indemne mais quand bien même… Alors très belle lecture !
I want your revenge / Margherita GABBIANI
Ces derniers mois j'ai pu lire de bonnes histoires, d'autres très bonnes et d'autres encore qui étaient vraiment excellentes et clairement, pour moi, "I want your revenge" de Margherita GABBIANI se classe dans cette dernière catégorie avec la mention spéciale "Coup de cœur". Je ne lis que peu de romances dans le genre romantic-suspense mais waouhhh qu'est-ce que j'aime ça. Je pense que ça va devenir mon genre préféré. Seul regret : à moins de remettre à zéro mon cerveau, jamais plus je ne pourrais lire ce livre avec la même intensité. Pas grave car c'était vraiment trop bien et c'est tout ce que j'ai ressenti durant cette lecture qui me restera en mémoire. Bravo Margherita !
Lire cette histoire c'est un peu comme une impression de regarder une série TV avec une jeunesse dorée qui n'a aucune limite, qui se croit intouchable et au-dessus des lois. C'est exactement dans ce milieu privilégié qu'on entre en poussant les portes de l'INCOS, école prestigieuse qui forme une certaine élite à Paris pour suivre le parcours d'Ava-Rose, en 2ème année, fille du directeur et de Vincent, élève boursier plus que méritant, qui intègre l'école directement en 2nde année et qui va devoir se faire une place parmi tous ces étudiants qui n'ont rien en commun avec lui.
« Ils en veulent toujours plus, ils ne connaissent pas la valeur réelle des choses et ils préfèrent continuer à prendre, tant que ça assouvit leur désir personnel. Quitte à tout détruire sur leur passage »
Lorsque les routes et les regards d'Ava-Rose et de Vincent vont se croiser, leurs destinées pourraient bien être chamboulées à jamais. Bienvenue dans ce lieu où les lois n'ont rien à voir avec celles du commun des mortels !
Ouahhh.... je suis, encore une fois, scotchée et admirative devant un tel talent d'imagination pour écrire des histoires comme celle-ci. Et celui de Margherita n'a rien à envier à d'autres. C'est sacrément inventif et cohérent, j'ai eu beau chercher la faille je ne l'ai pas trouvée et les personnages sont tellement complémentaires qu'on a l'impression d'être face à un couple diabolique. Et j'adore ça !
Quand on découvre le contexte, on peut s'attendre à quelque chose qui a déjà été exploré maintes fois mais pas du tout pour ce qui me concerne. C'est une audacieuse prise de risque que s'est permise l’auteure et c'est très efficace et bien réalisé tellement elle explore de sujets assez forts et réalistes et met en place des stratégies, des situations inattendues et des rebondissements osés qui fonctionnent très bien.
« Pour la première fois, je découvre ce que ça fait de prendre le pouvoir…
et j’adore ça »
Je crois qu'il n'y a rien que je n'ai pas aimé dans ce roman. L'univers étudiant tel que présenté est original mais pas trop envahissant, les personnages d'Ava-Rose et Vincent m'ont embarquée dans cette vengeance un peu délirante qui compose une intrigue sacrément réfléchie et poussée à l'extrême, la connexion qui les lie est unique et donne lieu à des scènes belles et tellement intenses et le côté psychologique, qui n'a pas été oublié, apporte une incroyable tension à l'ensemble. Je ne suis pas une experte mais cette histoire est très aboutie ; l'auteure s'étant autorisée des choix inattendus et courageux qui créent un bel effet de surprise à plusieurs reprises.
Elle a su faire d'Ava-Rose, une héroïne pleine de détermination qui sait transformer ce qui pourrait apparaître comme un point faible en un vrai point fort, même si parfois contestable. Ce qui donne une histoire si complète dont l'autrice a su explorer les moindres détails, certains m'ayant surprise de la meilleure des manières, jusqu’à la fin d’ailleurs. De tous les protagonistes, Ava-Rose est celui pour lequel l’aspect psychologique est travaillé plus intensément, à tel point que je ne savais plus, par moment, si elle avait raison ou tort dans ses choix.
« Ils ont cru gagner ? Ils se trompent. Cette fois, je serai de la partie et ferai tout pour l’emporter, quitte à y laisser quelques plumes de plus »
Pour ce qui concerne Vincent, j’avoue que c’est une très belle découverte aussi car je ne m’attendais pas à tout ce que l’auteure a su construire autour de lui. Il n’y a pas de fausse note pour ce personnage qui, derrière un côté sombre pas désagréable, fait preuve d’une belle maturité. Ce que j’ai vraiment apprécié c’est ce pouvoir qu’il a durant la lecture de nous faire douter sur nos propres doutes concernant Ava-Rose. C’est un peu lui qui nous permet, lorsque l’immersion est si intense, d’ouvrir les yeux sur certaines choses et de nous faire reprendre pied dans la réalité. C’est un très beau personnage, bravo !
« N’oublie jamais d’où tu viens, c’est ta plus grande force »
Cette histoire, au rythme soutenu qui ne nous laisse que peu de répit, ne serait pas viable sans les autres protagonistes qui sont le cœur même de l’intrigue mise en place pour que le suspense soit de belle qualité. L’auteure a su ne pas tomber dans l’excès de clichés et elle est parvenue à me les faire détester comme ils le méritaient. Seul petit bémol concernant Liam et Lydia : Margherita, je trouve que tu aurais pu faire mieux pour un sort bien trop doux à mon goût. Simple avis personnel bien entendu !
Que serait mon avis si je ne vous parlais pas de la romance que j’ai adorée d’un bout à l’autre. C’est un beau mélange de subtilité, de tensions et de scènes explicites justes bien dosées – en tout cas pour moi -. Elle nous permet de reprendre un souffle bien mérité car, si on laisse de côté le contexte autour, elle est tellement belle, intense, mettant en opposition douceur et force, avec cette sensation d’évidence, dès le départ. Tout ce que j’aime.
« Moi qui pensais que mon genre était les beaux garçons au style BCBG, je crois que je vais devoir remettre mes certitudes en question »
Avec ce nouveau roman, M. GABBIANI, ajoute à sa bibliographie, un nouvel exercice d’écriture très convaincant et très réussi. Elle a su associer des thèmes forts à une intrigue et une romance très sensuelle, de haute qualité pour en faire naître une lecture intense et diablement prenante. Elle m’a totalement conquise et je ne veux savoir qu’une chose : à quand le prochain ? Je vous invite, bien évidemment, à vous plonger dans cette histoire et vous souhaite de connaître les même émotions que les miennes. Alors très belle lecture !
Love you like a kdrama / Kristen RIVERS & Mila JENSEN
Mea culpa ! Je n'ai jamais regardé de romances coréennes, ni même n'ai lu de mangas et pourtant, en me plongeant dans ce 4 mains de Kristen RIVERS & Mila JENSEN ça ne m'a absolument pas dérangée. J'ai adoré ma lecture et ça aurait pu être un petit coup de cœur sans certaines choses qui m'ont un peu déplu mais comme toujours qui me sont propres - n'en faisons pas une généralité -. Merci &h digital pour l'envoi de titre via Netgalley.
Dès le départ j'ai accroché à l'histoire originale - même si c'est un trope déjà connu - et il ne m'a fallu qu'une journée pour le dévorer. Comme quoi, même avec quelques imperfections, on peut passer un bon moment. Point que j’ai tout particulièrement aimé : la manière dont débute chaque chapitre. Génial !
« Point culture du jour : c’est en Californie que la première salle de cinéma a vu le jour… Maintenant, grâce à moi, tu pourras choper un camembert au Trivial Pursuit. (Si tu veux connaître la date, va sur Google, je ne suis pas Wikipédia !)
C'est à Los Angeles que vit Jeong-Guk - dit J.K -, jeune avocat entouré de ses amis Penn, Win et Liv, exerçant dans le même cabinet que lui. Au grand désespoir de ses parents retournés vivre en Corée, J.K est toujours célibataire malgré les nombreuses tentatives ratées de son entourage pour le caser.
Afin d'apporter un peu de répit dans tout cet engouement qui lui pèse, il va faire appel à Rosa, l'une des deux sœurs de Liv, pour se créer une fausse relation amoureuse. Mais ce qu'il ne sait pas c'est qu'Ana, la 2nde sœur de Liv est secrètement amoureuse de lui. Les signaux qu'elle lui envoie depuis 2 ans ne semblent pas explicites, en ce sens, bien au contraire et la jeune femme va très mal prendre cette sorte d'affront.
« Puisqu’entre amour et haine il n’y a qu’un pas, cela ne devrait pas être difficile. Je préfère le détester que de m’épuiser dans des fantasmes vains et chimériques »
Lorsque Rosa va se désister du rôle de la fausse petite amie, il n'y a qu'Ana, qui est sa jumelle, qui peut le tenir au grand dam de J.K qui ne voit en elle, sans vraiment savoir pourquoi, qu'une sorte d'ennemie. Mais Rosa et Ana sont toutes les deux bien différentes et J.K ne va pas mettre longtemps à s'apercevoir que le sang mexicain qui coule dans les veines d'Ana est totalement différent de celui coréen qui coule dans les siennes. Quand le calme rencontre la tempête, c'est bien plus qu'un typhon qui risque de bouleverser leurs vies.
"Si embrasser Ana c’est un feu d’artifice dans la bouche, sa cuisine, c’est l’incinérateur d’une déchetterie"
Avec ce titre on est clairement dans une pure comédie romantique fake dating et ça fait du bien. Tous les ingrédients sont là, pas besoin de réfléchir, juste se laisser porter et apprécier. Je ne sais qui a écrit quoi dans l'histoire mais franchement les plumes sont vraiment complémentaires. Et j'avoue que je suis toujours admirative lorsqu'il s'agit de 4 mains.
« Défendre deux voleurs à la tire dont les QI réunis avoisinent à vue d’œil celui d’un calamar ne va pas nous tirer vers le haut. Même avec des ballons gonflés à l’hélium »
Seul petit bémol : qui est la fautive pour le personnage d'Ana ? Il va falloir qu'on parle de son comportement au début de l'histoire. Ça a été un gros point faible pour moi qui l'ai trouvée immature et limite capricieuse. Ça m'a énervée à un degré rarement égalé et j'ai trouvé ça tellement dommage. Heureusement pour elle que la situation s'est inversée ensuite sinon je pense que je n'aurais pas terminé ma lecture.
Dans ce roman, les protagonistes ne sont pas à court d’idée lorsqu’il s’agit de mettre des bâtons dans la vie de l’autre. Les personnages secondaires ne sont pas en reste avec une mention spéciale pour Penn que j’aimerais bien retrouver dans une autre histoire ! Du coup, le début démarre vraiment fort et je dois avouer que, même si j’ai trouvé ça attrayant, ça a été un peu trop pour moi. Le rythme était si intense que j’ai trouvé ça un peu exagéré. Par contre, les idées étaient excellentes et bien mises en scène donc bravo aux auteures !
« Quand mes deux neurones se frottent l’un contre l’autre, ça ne fait pas de la lumière »
Les circonstances étant ce qu’elles sont, mon avis sur Ana a été malmené au début. J’avais peur que ce soit ainsi jusqu’à la fin et là ça aurait été compliqué de continuer. Puis lorsque l’histoire connaît un revirement et que la romance se profile, les choses se sont apaisées, heureusement. L’entrée en scène des parents de J.K donne une autre perspective à l’histoire sans perdre de son intensité. Ouf !
Concernant J.K c’est clairement différent car j’ai adoré ce personnage dès le départ car il est plus posé, plus réfléchi. Même s’il répond aux attaques, le ressenti n’est pas le même. Car finalement, la situation lui échappe un peu et il va vite se retrouver à quelque chose qu’il n’avait pas du tout prévu.
« Ana est mon soleil à moi. Je ne dis pas ça de manière amoureuse ; elle est ma fichue canicule »
Le gros point fort de ce roman, c’est l’invitation au voyage que les auteures glissent dans l’histoire et c’est très dépaysant. Je ne connais absolument rien à la culture Coréenne mais j’ai tellement aimé la manière dont elles ont su la rendre abordable et intéressante. Bon, je ne sais pas si tout est bien réel mais en tout cas ça m’a transportée de découvrir autant dans une histoire.
Pour les amatrices de K-Dramas, de comédies romantiques en tout genre et d’histoires pleines d’humour qui donnent le sourire du début à la fin, ce roman est clairement celui qu’il faut découvrir en ce moment. Les plumes sont vraiment complémentaires, l’ensemble se lit très vite et on se laisse embarquer sans même sans rendre compte. Parfois, une telle légèreté où les émotions sont quand même au rendez-vous, ça fait un bien fou. Si c’est totalement votre style, je ne peux que vous conseiller de foncer. Même si ce n’est pas mon univers de prédilection, je suis ravie de m’être laissée tenter. Alors très belle lecture !
Dans cette vie et la suivante / Léa VOLENE
C’est avec un roman assez inattendu que je termine ce mois de février et quel beau roman ! Alors attention, nous ne sommes pas sur de la romance mais bel et bien sur un écrit où il est question de recherche de soi en dépassant ses peurs. Et c’est une belle leçon de vie que nous offre Léa VOLENE avec « Dans cette vie et la suivante » paru le 20/02/2025 dans la collection Instants Suspendus des Editions de l’Archipel que je remercie infiniment pour l’envoi de ce qui est un beau coup de cœur. Je me sens toujours chanceuse et privilégiée d’être associée à cette maison d’édition de qualité donc merci !
J’aime vraiment la collection Instants suspendus car elle me permet d’intercaler, avec mes lectures plus romancées, des récits poignants et réalistes qui abordent souvent des thèmes auxquels on ne penserait pas être un jour confrontés. C’est le cas ici avec l’histoire de Léonie, jeune bibliothécaire en plein deuil amoureux, qui découvre au hasard d’une visite chez le médecin qu’elle a été déclarée morte un 1er avril par les services de la CPAM. Eh non, ce n’est pas un mauvais poisson d’avril ! Commence alors pour elle, la découverte des conséquences sur sa vie et l’impact que cette annonce va avoir sur son quotidien, notamment ne plus pouvoir travailler.
« Qui suis-je maintenant que son regard sur moi a été remplacé par le reflet d’un miroir ? Maintenant que je ne suis plus celle avec qui il fondera une famille ?
Déterminée à recouvrer sa vie, mais prise dans une spirale où la lenteur administrative n’engendre qu’attente, frustration, peur du lendemain et questionnement sur l’avenir, c’est dans un groupe de parole de soutien pour les vivants déclarés morts « L’association des morts toujours vivants » qu’elle va trouver réconfort, écoute et aide. Dès lors que sa route va croiser celle de Guy et d’Alma, la solitude va prendre un autre visage et l’amener, tel un road trip, sur un chemin où l’écoute de l’autre est toute aussi importante que l’écoute de soi.
Soutenue par sa meilleure amie Neïla et ses nouveaux compagnons d’infortune, le travail que va accomplir Léonie pourrait bien porter ses fruits au-delà de tout ce qu’elle aurait pu imaginer, notamment régler ses comptes avec un passé douloureux, encore trop présent, et enfin vivre sa vie à la hauteur de ce qu’elle mérite. Une leçon de vie unique qui questionne sur ce que nous sommes réellement au-delà de 15 chiffres sur un bout de plastique vert qui fait la pluie et le beau temps sur nos vies.
Quand on se lance dans ce style de lecture, il ne faut pas avoir peur d’être malmenée. Car même s’il y a une grande part de positivité tout au long de l’histoire, l’auteure contrebalance avec des sujets forts auxquels nous pouvons tous être confrontés un jour. Pour ne pas spoiler le contenu, je ne mentionnerais pas ces thèmes mais j’ai vraiment aimé la manière dont l’auteure a su les mettre en valeur sans pour autant basculer dans quelque chose de larmoyant à outrance. Dans ce genre de roman c’est important sinon, selon moi, on passe totalement à côté du message qu’on voudrait faire passer.
« J’ai toujours préféré arracher les pansements d’un coup sec. Maintenant, c’est moi le pansement »
Ce contexte insolite est une belle entrée en matière pour aborder un sujet que, moi-même, je n’aurais jamais pensé exister. En termes de défaillances administratives beaucoup de choses existent mais celle-là était inconcevable pour moi. Et c’est avec le très beau personnage de Léonie que l’auteure nous interpelle. Dès le départ j’ai aimé cette jeune femme qui respire la gentillesse, la bienveillance et la simplicité mais dans laquelle se cache une profonde blessure. J’ai eu tellement de peine pour elles et je pense forcément à toutes ces lectrices en qui les souffrances de Léonie pourront faire écho. C’est avec beaucoup de justesse et sans rajout inutile que l’auteure a construit son histoire avec des personnages forts en émotions. Et c’est souvent comme cela qu’on obtient de si beaux romans.
« Nous sommes des morts-vivants, pour des raisons administratives… mais pas seulement »
Le gros point fort, hormis l’aspect relationnel, c’est le choix de l’auteure d’entourer Léonie de peu de personnages ; comme pour dire « ce n’est pas la quantité qui fait la qualité ». Le message ainsi envoyé est d’autant plus fort qu’il permet de réfléchir sur nos propres attentes. Avec Marin – le cousin et médecin de Léonie -, Neïla, sa meilleure amie, Guy et Alma, l’auteure a su mettre tout ce qu’il était possible en seulement quatre protagonistes. Sachant que je ne suis pas friande de personnages à profusion, c’est tout ce qui me convient. Avec Guy & Alma, Léa a su me toucher en plein cœur et avec un telle intensité avec leurs histoires au-delà de l’histoire. Là, je ne vous en dirais pas plus… mais j’ai adoré !
« Dans cette vie et la suivante » fait partie de ces romans qui s’emparent de toutes les émotions que l’être humain peut contenir. Tout au long du récit, on passe par différentes phases ; un peu comme lors d’un deuil qui se traverse par étapes. Et je pense que la plume de Léa est pour beaucoup dans ce ressenti car une fois le roman commencé il est impossible de le lâcher. On prend part aux vies et aux parcours de ces protagonistes mis face à leurs peurs et leurs incertitudes et qui vont devoir ouvrir les yeux sur une réalité qu’ils n’avaient jamais envisagée. Et qui, dans le regard et les propres sentiments de l’autre, vont voir leurs vies sous un autre angle.
« La réalité n’est pas toujours aussi belle qu’on le voudrait, mais elle aide à avancer et à prendre des décisions »
Je ne connaissais pas la plume de Léa VOLENE et j’avoue que je suis très heureuse d’être partie à sa découverte. Dans ce roman, elle sait alterner un ton léger avec un autre plus soutenu pour faire évoluer l’histoire et nos émotions comme il se doit. Point non négligeable, on est sur une narration interne donc qui convient à grand nombre de lecteurs/lectrices donc je ne peux que vous conseiller de vous plonger à votre tour dans cette histoire authentique et pleine de sincérité. Alors très belle lecture !
Scottish twist / Alexandra LAGAN
Une histoire qui me tentait bien pour changer un peu de ce que je lis habituellement et voilà donc une lecture assez sympa – qui me laisse tout de même mitigée sur certains points - que "Scottish twist" d'Alexandra LAGAN chez &h digital que je remercie pour l'envoi via Netgalley. Alors oui, l'histoire est pleine de clichés mais certaines romances ne seraient pas ce qu'elles sont sans eux. Donc rien qui me choque plus que ça.
J'ai trouvé que l'idée de base est vraiment originale car ça apporte un peu de renouveau aux schémas classiques dans ce type de romance. Annabelle, une jeune avocate genevoise est envoyée en Ecosse pour convaincre Gareth, seul héritier dans une importante succession, d'accepter la reconnaissance en paternité et donc l'héritage de son géniteur mourant qui n'a jamais voulu le reconnaître, qu'il n'a, par conséquent, jamais connu et dont il ne veut rien recevoir.
Annabelle doit faire ses preuves pour obtenir une éventuelle promotion au sein du cabinet qui l’emploie et c'est l'occasion aussi pour elle de s'éloigner d’un quotidien pesant, afin de prendre du recul avec des événements qui l'ont profondément marquée et meurtrie. Elle arrive donc sur des terres un peu hostiles pour mettre en place une stratégie gagnante. Mais dans les Highlands, elle risque de trouver quelque chose de bien plus imprévisible qui pourrait corser sa mission.
« Dommage qu’il n’habite pas en Grèce, l’héritier. Ça serait quand même plus sympa en termes de météo »
Cette histoire se lit facilement et c'est agréable. J'ai passé un bon moment car je pensais me lancer dans quelque chose d'assez attendu et finalement pas tant que ça. C'est surprenant la manière dont l'auteure a construit son histoire, en deux parties, et le sens qu'elle a voulu lui donner. Je ne m'y attendais pas car ce n'est pas très courant.
L'histoire démarre fort, elle donne le ton tout de suite sur la personnalité d'Annabelle et sur les clichés, d'entrée mis en scène, concernant l'Écosse et les Ecossais. Et c'est très efficace car une fois entrés dans le roman on ne le lâche plus malgré quelques petites redondances et choses qui m’ont interpellée.
Dans un décor qui prête au dépaysement, l'auteure nous emmène découvrir une ambiance so scottish, qu’elle sait très bien retranscrire au travers des coutumes, des habitudes culinaires, du folklore, de la célèbre météo et des paysages bien entendu. Si vous aimez ce style, cette histoire est pour vous car ça apporte une certaine légèreté et un petit côté dépaysant !
« La vie n’attend pas, et parfois, il faut juste sauter dans le vide et regarder ce qu’il se passe »
Car au-delà de toutes ces particularités, l’auteure aborde des sujets plus profonds qui apportent pas mal de matière à l’ensemble malgré quelques petites imperfections. Gareth est un personnage qui apparaît comme bourru – pas très longtemps malheureusement - mais qui a un sens très développé pour tout ce qui touche à la famille. On comprend très vite pourquoi et même s’il m’a manqué un petit quelque chose de plus touchant dans son vécu et la manière dont il nous est dévoilé, son arrogance est clairement très attrayante. Et puis cuisinier hors-pair, l’auteure se sert de lui pour nous mettre l’eau à la bouche au fil des découvertes culinaires dont lui seul a le secret, alors comment ne pas fondre un peu.
« Burger de bœuf, bien cuit. Si c’est pas malheureux. On ne vous a pas appris que la viande de bœuf se mange à point ? »
Concernant Annabelle, on est sur un schéma un peu différent puisque le traumatisme qui la touche est de nature différente et pourra probablement plus résonner pour le lectorat féminin qui s’identifierait à elle. Malgré toute l’empathie que j’ai pu avoir pour elle, j’aurais aimé que son secret soit inséré plus en amont, par des flash-backs progressifs qui auraient trouvé leur place à certains moments déjà présents et très appropriés dans l’histoire.
« Je crois que ce moment de vérité que je repousse depuis trop longtemps est finalement arrivé. Je ne peux plus reculer »
Pour ce qui touche à la romance, elle est très mignonne, même si son déroulé est peu courant. Gareth et Anna étaient faits pour se rencontrer mais elle arrive un peu trop vite à mon goût – au détriment de l’intrigue qui me semble tellement sous-développée - ; ce qui est justifié vu la suite qui nous attend. Je suis pas spécialement attachée à la rapidité ou non, mais là, compte tenu des personnages, je n’aurais pas été contre un beau slow burn jusqu’au bout, avec plus de tension, de répliques et d’obstacles comme je les aime dans un style qui s’y prête tout à fait.
Le gros point fort de ce roman c’est, sans nul doute possible, le thème de la famille qui a une place importante et pour cause, surtout pour Gareth avec son frère Tom et sa belle-soeur Janie. Il donne une force incroyable au récit et permet de lui apporter une belle intensité émotionnelle car réellement bien exploité et très justement présent tout au long de l’histoire.
Je ne connaissais pas la plume de cette auteure puisque, sauf erreur de ma part, il s’agit de son premier roman. Elle se lit avec une très belle facilité malgré des particularités – qui n’ont rien à voir avec ce qu’on appelle des coquilles - qui sont peut-être dues au fait que l’auteure a vécu en Suisse et que certains termes ou certaines tournures peuvent différer sans gêner, du tout, la lecture. Si vous aimez l’univers très Scottish et les romances qui sortent de l’ordinaire, je ne peux que vous recommander de découvrir celle-ci. Alors très belle lecture !
Dans l'obscurité scintillent les fragiles étoiles / Marjolaine SOLARO
Marjolaine SOLARO, dont j'ai découvert la plume à l'occasion de la sortie de son dernier roman "La cadette de mes soucis", a su me toucher à tel point que j'avais hâte de la lire à nouveau. Voilà qui est fait avec "Dans l'obscurité scintillent les fragiles étoiles" son avant-dernier roman paru en 2024 aux Editions de l'Archipel que je remercie, une fois encore, pour l'envoi de ce titre.
Comment ne pas être touchée par cette histoire émouvante qui traite de harcèlement, de deuil, d'adolescence, d'amitié, d'amour, de famille et d'épreuves de la vie à un moment où on n'y est pas forcément préparé.e.s. Je retrouve la plume de l'auteure, sa justesse et son talent pour faire passer les émotions. C'est parfois dur mais tellement beau.
« Avouer à une personne qu’elle me manque, c’est lui dire qu’elle possède une partie de moi et que je ne peux pas vivre sans elle. J’aurais l’impression de donner une arme chargée pour qu’on me tire dessus à bout portant »
C'est en Bretagne que vit Solal, 13 ans, lycéen discret en avance d'un an, qui grandit dans une famille aimante, qui n'est pas spécialement populaire mais qui a une bande soudée d'amis et qui est secrètement amoureux de Serenn, jeune fille de 14 ans qui est dans la même classe que lui.
Celle qui fait partie d'un groupe de "popus" a vu sa vie basculer lorsque des photos compromettantes ont circulé sur le net, la poussant à commettre l'irréparable malgré l'amitié secrète qui s'était installée entre Solal et elle et qui semblait l'avoir sauvée des ténèbres dans lesquelles elle s'était perdue. Mais il faut peu de choses pour que le temps s'arrête et que seule subsiste la douleur pour ceux qui restent.
« J’ai l’impression que je n’ai pas été livrée avec l’option bonheur à la naissance »
C'est une histoire poignante que signe-là l'auteure qui nous emmène au travers d'émotions tellement variées. Avec une double temporalité avant/après, elle aborde en toute simplicité le thème du deuil et du mal-être à l'adolescence.
« Il ne pouvait pas, c’était trop gros, trop puissant. S’il commençait à pleurer aujourd’hui, il aurait besoin de pleurer plusieurs semaines, plusieurs mois peut-être, et qui pourrait comprendre ? »
Au fil des chapitres on découvre l’histoire de Sterenn, ce qu’elle a vécu, ce qu’elle a pu ressentir et cette lumière qu’elle semblait entrevoir grâce à Solal, ce garçon touchant et attachant, tout en sensibilité, qui partageait avec elle des moments simples mais tellement beaux. Ces deux personnages si différents et pourtant si complémentaires ne peuvent pas laisser insensible.
J’ai été vraiment touchée par ces enfants qui nous montrent ce qu’est l’authenticité des sentiments, l’impact psychologique et émotionnel des actes et des paroles et surtout ce qu’il reste lorsque ceux auxquels nous sommes attachés ne sont plus là.
« Tout ce chagrin déballé ressemblait à un étalage d’hypocrisie sur la place publique »
Dans ce roman, tous les thèmes abordés sont amenés en douceur et l’histoire est construite de telle sorte qu’on ne peut que s’y attacher. Les chapitres sont courts, on a l’impression que la plume de cette auteure est vraiment faite pour ce type d’écrit et ça se lit tellement facilement.
Ce que j’ai le plus aimé dans cette histoire c’est la relation privilégiée tenue secrète entre Sterenn et Solal, qui nous offre de très beaux passages qui font oublier la noirceur des autres passages, plus sensibles. Cette partie semble nous redonner l’espoir de pouvoir inverser ce qui apparaît comme inéluctable et pourtant…
« Accepter, c’était prendre le risque de s’effondrer. S’effondrer, c’était devoir expliquer pourquoi il était aussi ravagé par cette nouvelle. Expliquer pourquoi il était bouleversé, c’était accepter la vérité ; et cela n’avait pas de sens »
Je suis toujours sensible à ce type d’ouvrage qui montre la vie telle qu’elle est, qui ne s’embarrasse pas de détails inutiles et qui nous fait prendre conscience de beaucoup de choses notamment sur l’attention que l’on porte aux autres ou à l’indifférence qu’on peut leur témoigner alors qu’ils auraient besoin d’être soutenus.
Si vous aimez les univers poignants, les personnages authentiques et découvrir une plume qui s’adapte totalement à ce genre littéraire, je ne peux que vous conseiller ce roman qui est d’ailleurs à mettre dans toutes les mains, même celles d’un public adolescent. Alors, très belle lecture !