Mille livres en tête

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A notre dernier rendez-vous / Emilie PARIZOT

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Gênant ! Croyez-vous qu'il y a plus gênant que de lancer un simple pop-corn sur sa meilleure amie et de rater sa cible pour voir le projectile arriver sur un inconnu aussi séduisant qu'intriguant. Quelle idée originale !

 

C'est aujourd'hui que sort le nouveau roman d'Emilie PARIZOT chez Hugo Poche. Dans le cadre de mon partenariat Fyctia, j'ai eu le grand bonheur de pouvoir le découvrir en format papier. Un grand merci à Celia et Hugo Poche pour cette histoire pleine d'émotions et de douceur qui est un véritable coup de cœur pour moi.

 

Pour le résumé, c'est ici : A notre dernier R.V

 

C'est dans cette région qu'elle affectionne, la Provence, et plus précisément Marseille et ses alentours, qu'Emilie PARIZOT nous fait découvrir cette histoire que j'ai vraiment dévorée.

 

C'est sur une note un peu mélancolique – brève, que l’on se rassure - que se fait la rencontre avec Micaëlle - Mica pour les intimes -, décoratrice dans un cabinet d’architecture et bientôt trentenaire. Celle qui, il y a 14 mois, a vu sa relation avec Peter subitement rompue après 13 ans, peut heureusement compter sur le soutien de ses deux indéfectibles amies Chloé et Romie. Une bande d'amies qui va vraiment porter cette histoire d'un bout à l'autre.

 

« Les premiers mois j’aurais tout donné pour qu’il revienne. Puis il y a eu une période où je l’aurais tué de mes mains et enfin, je suis arrivée dans cet appartement et j’ai accepté de le laisser derrière moi. »

 

Dès le début de l'histoire, cette solide amitié ressort et même si la romance est un des thèmes, il est impossible de faire abstraction de celui de l'amitié et des personnages de Chloé et Romie. Car l'amitié prend vraiment pas mal de place dans le premier quart de l'histoire, comme pour bien poser l'environnement et les personnalités de chaque personnage avec les aventures qui vont les attendre. Tout dans leurs échanges et réparties est un vrai bonheur à lire !

 

Alors qu’elle commence à faire le deuil de sa relation passée, elle profite de la vie et de ses amies. Hasard ou coïncidence, c’est à l'occasion d'un verre avec elles et d'un pop-corn qui se trompe de cible que va débarquer, bien involontairement, le beau et énigmatique Leio, community manager et influenceur. Un regard échangé, le hasard qui le remet sur sa route ; deux vies chamboulées.

 

« Je n’ai jamais été attirée par les mecs qui se la jouent bad boy. Il a une phrase tatouée dans le cou qui est d’un mauvais goût ! Et puis tous les accessoires, bracelets, casquette, lunettes, la panoplie que je déteste. Alors pourquoi ça fait trois minutes que je fais semblant de regarder cette vitrine en attendant qu’il finisse ses courses ? »

 

C'est sur un rythme assez lent que la vraie histoire que l'on attend, la potentielle romance, se met en place. Un peu comme au jeu du chat – Mica - et de la souris – Leio -, car rien n'est simple ! D'autant plus que la narration interne par Mica (sauf 4 chapitres) ne permet pas de bien cerner Leio, comme moi je l'aurais aimé. Ça n'empêche pas qu'il est parfaitement intégré à l'histoire. Mais étant une adepte de la double narration, il m'a forcément manqué un petit quelque chose le concernant, sans gravité heureusement.


A la tête de ce roman, Micaëlle, ce personnage féminin qui créer la surprise avec les pratiques qu'elle va mettre en place pour tout connaître de cet inconnu, qui à la base n'est pas son style mais qui lui a vraiment "tapé dans l'œil". Personnellement, je ne connaissais pas ce terme "le stalking". Même si c'est assez particulier, ça apporte beaucoup de légèreté à l'histoire. On se laisse facilement prendre au jeu de tout ce qu’elle va mettre en œuvre pour parvenir à approcher cet inconnu qui l’attire sans vraiment savoir expliquer pourquoi.

 

« Depuis hier, j’ai développé un nouveau TOC : rafraîchir sa page Instagram pour voir s’il a ajouté une nouvelle story. Ma vie est nulle »

 

Mica est une jeune femme qui se révèle, au fil de la lecture, drôle, attachante et sensible. On sent parfaitement combien elle a souffert et elle mérite vraiment de tourner la page. Et au7.pngtant dire qu’elle va s’en donner les moyens.

 

Concernant Leio, mon ressenti a été assez brièvement bizarre. Au premier abord, j’ai eu un peu de mal car j’ai légèrement tiqué lors de la première rencontre. Mais j’ai mis ça sur le contexte « professionnel » et donc ça à vraiment était bref !

 

Car une fois entrée dans le vif du sujet, j’étais totalement accro. Tout m’a vraiment plus chez lui : sa façon d’être, de parler, les petites attentions qu’il sait organiser et même lorsqu’il a besoin de moments pour s’isoler. Il enferme en lui un secret mais qu’on a du mal à cerner et qui créer vraiment la surprise lorsqu’il est dévoilé. Je ne l’avais pas vu venir car vraiment bien réservé jusqu’au bout.  

 

« Elle n’est pas mon type de base, mais justement… elle a quelque chose de différent »

 

En parallèle de celui de Micaëlle, ce sont les parcours amoureux un peu chaotiques de Chloé et Romie qu’on va suivre également. Chacune doit faire face à une problématique de taille et l’ensemble apporte beaucoup de complicité et d’émotion entre les trois amies avec une petite touche d’humour très régulièrement présente. Au début, j'imaginais l'histoire de Mica d'une toute autre manière et je me suis, très vite, rendue compte qu’elle n'est rien sans ses amies - et inversement-. Et finalement, c’est drôlement agréable à lire ainsi.

 

« Mon harem à moi est peuplé d’hommes. Des hommes nus, bien montés et qui n’attendent qu’un claquement de doigts de ma part pour assouvir tous mes désirs »

 

Au niveau de la romance, j’ai vraiment adoré la manière dont Emilie PARIZOT l’a amenée et développée. Elle arrive à nous faire ressentir toutes les émotions et toute l’attirance entre Leio et Mica mais en prenant son temps. C’est vraiment une très belle romance, comme je les aime, qu’elle nous offre là. « A notre dernier rendez-vous » c’est un peu comme avec les petites douceurs que chacun aime : « allez encore une et puis c’est la dernière ». Sauf que lorsqu’on aime, peut-on vraiment s’arrêter ? Vous savez ce que c’est ! Quand on aime, on ne compte pas, n’est-ce pas ?

 

Le processus mis en place par Mica est bien ficelé et tous les enchaînements se tiennent vraiment bien. Les rencontres entre Mica et Leio et leurs petites taquineries sont juste adorables, pleines de douceurs, avec un brin de légèreté et d'humour parfois. Et quel régal à lire ! Et comme il y a peu d’interventions de Leio, le mystère et les tensions sont vraiment bien entretenus. Et du coup, l’intérêt pour lui est encore plus fort et j’adore ça.

 

« Elle, je n’arrive pas à la contrer. Enfin, je pourrais mais je ne suis pas sûr d’en avoir envie »

 

Dans ce livre, on sourit beaucoup, il y a de francs éclats de rire, beaucoup d'émotion de part et d'autre et c'est vraiment très bien écrit. La plume d'Emilie va à l'essentiel, toujours tout en justesse et je n'ai ressenti aucune longueur. J'ai tout aimé dans cette histoire en apparence toute simple mais pas tant que ça finalement. Plus les pages se tournaient et plus il était difficile pour moi de lâcher le livre.

 

Bien sûr, j'ai adoré les 2 amies Chloé et Romie. Chloé, artiste dans l’âme et fêtarde professionnelle avec sa franchise qui frôle dangereusement le manque de tact. Sa conception de l’amour va se trouver drôlement perturbée et l’auteure soulève un sujet intéressant que je connaissais et que je n’ai jamais rencontré jusque-là en romance. Totalement opposée à elle, Romie, plus réservée et plus « sérieuse »  Mais aussi Lucie, la collègue de travail qui, même si intervenant moins, vaut aussi qu’on s’attarde sur sa personnalité et ses répliques.

 

« Tu peux manger ce que tu veux, tu as une taille de guêpe et une belle poitrine naturelle, qui ne t’a pas coûté cinq mille balles. Tu sens suffisamment la jalousie en moi ou je développe ? »

 

C’est un très bon moment de lecture que j’ai passé avec ce roman qui a été dévoré en une ½ journée à peine et qui m’a fait voyager en quelque sorte. J’ai aimé être imprégnée par tout ce qui tourne autour du Sud de la France : la chaleur qu’on peut ressentir, les couleurs qu’on peut imaginer, les odeurs qu’on pourrait presque sentir, les accents chantants de cette région où il fait bon vivre apparemment. Une belle petite escapade !

 

C’est vraiment une superbe romance que signe là Emilie PARIZOT où sensualité et romantisme se retrouvent à égalité  et pour laquelle je ne pouvais que succomber. Alors le meilleur conseil que je peux vous donner c’est d’y succomber à votre tour, sans attendre et qui sait, peut-être verrez-vous les pop-corns sous un autre angle à l’avenir ! Très belle lecture !


25/08/2021
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A tous les coeurs que j'ai brisés / Laura S. WILD

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« Et ça faisait si longtemps… » que je n’avais pas eu deux gros coups de cœur consécutifs ! Et là, on peut dire que celui-ci est énorme tant par le contenant que par le contenu.

A tous les coeurs... / Synopsis

 

Laura S. WILD est une valeur sûre chez Hugo New Romance, les univers qu’elle explore sont à chaque fois différents. Et autant dire que j’ai plus qu’aimé celui de son dernier roman « A tous les cœurs que j’ai brisé ».

 

Bien que lu, en grande partie, sur papier, je vais le traiter en Service Presse puisqu’à la base le format numérique m’avait été envoyé par Célia que je remercie vraiment.

 

Juliette et Nollan n’étaient que des enfants et pourtant leur amour était si sincère, si profond ; tout simplement si pur. Ils avaient neuf ans seulement, ils se sont aimés et se sont promis de s’aimer pour l’éternité mais le temps de l’innocence passé et la réalité et les coups bas de la vie d’adulte reprenant leurs droits, la vie les a séparés. Mais pas de manière définitive puisque onze après leur douloureuse rupture, elle décide de les mettre à l’épreuve en faisant se croiser à nouveau leurs destinées.

 

« On s’aime depuis qu’on est enfants, on s’était promis que toutes nos premières fois se feraient ensemble »

 

Les enfants ont bien grandis, installés dans leur vie respective à des milliers de kilomètres l’un de l’autre mais avec des problématiques familiales délicates. Lorsque Nollan exilé aux Etats-Unis revient en France et qu’un drame vient à bouleverser son existence, l’heure des remises en question s’annonce pour lui comme une révélation. Et Juliette est en bonne place sur les erreurs du passé à réparer.

 

Est-ce que l’amour d’enfant était assez fort pour voir au-delà les erreurs du passé et accorder une 2ème chance à ces Roméo et Juliette des temps modernes ?

A vouloir faire revivre le passé, certains démons ne risquent-ils pas de se réveiller et de mettre à jour des secrets qui devraient rester soigneusement cachés ?

 

Compte tenu du contexte de l’histoire, je me doutais qu’il y aurait alternance entre deux époques. Et ça je suis totalement fan ! Pourquoi, je l’ignore mais toujours est-il que j’ai plongé dans ce roman avec une telle frénésie qu’en peu de temps j’avais déjà dévoré 12 chapitres. Commencé en numérique et le coup de cœur étant arrivé très vite, je l’ai terminé sur papier. Il ne pouvait en être autrement, connaissant mon rapport à la lecture numérique.

 

C’est avec un prologue touchant et imaginé de manière originale que démarre cette histoire. Et donne le ton sur la force des liens de Juliette et Nollan tout juste âgés de neuf ans. Puis vient le temps, après un court aller/retour entre Seattle et Paris, de poser le reste de la lecture pour enfin apprécier cette sublime histoire.

 

« C’est vrai, j’ai fait une promesse il y a longtemps. Au moment où je l’ai prononcée, j’étais certain que la tenir serait la chose la plus facile au monde. Mais j’avais tort… En réalité, le jour où j’ai fait cette promesse en y mettant tout mon cœur, toute mon âme, je n’avais aucune idée de ce qu’il me faudrait affronter pour la respecter »

 

Sans aucun restriction, j’ai aimé les personnages de Nollan et Juliette ; autant dans le passé que dans le présent. La première idée qu’on pourrait avoir de Nollan n’est peut-être pas totalement flatteuse notamment dans son rapport avec les femmes à qui il n’a plus jamais fait de promesse.

 

Cette facette de son personnage ne m’a posé aucun problème ; au contraire j’ai trouvé la démarche assez honnête pour éviter toute tromperie justement. Issu d’un milieu privilégié, il n’a manqué de rien si ce n’est peut-être d’amour paternel qui est un des points importants de cette histoire. En rupture avec l’image paternelle, il n’a rien de l’homme prétentieux qu’on pourrait s’imaginer ; bien au contraire. Et la démarche qu’il va entreprendre est courageuse et tellement belle.

 

« Parce qu’elle a besoin d’entendre que ce que je lui ai fait me hante encore, que je le regrette plus que tout et que je suis prêt à ramper à ses pieds pour obtenir son pardon »

 

Car Nollan n’a jamais vraiment oublié Juliette envers qui il accomplit un même rituel symbolique chaque année – mais je ne vous dirai pas lequel, bien sûr -. Et là, c’est un détail tellement romantique que je ne peux pas faire autrement que de fondre encore une fois. Très belle idée, pleine d’originalité.

 

Juliette est une jeune femme terriblement attachante qui n’a pas eu une vie dorée mais qui a pris une belle revanche sur elle ; malgré quelques coups bas de la vie et paroles extrêmement blessantes durant sa relation avec Nollan.

 

J’ai aimé chacun de ses traits de caractère, les rapports si étroits avec sa famille et son frère Léo, et l’auteure arrive parfaitement à nous faire ressentir combien elle a souffert et combien devoir faire face au retour du passé dans un présent qu’elle pensait serein, va être compliqué pour elle.

 

« La vérité c’est que cet homme est ma plus grande faiblesse et qu’il le sera toujours »

 

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L’évolution lente des retrouvailles, de la relation de confiance qui doit se reconstruire et des révélations aussi étonnantes les unes que les autres rend la lecture de ce roman plus qu’agréable. Et cette alternance entre passé et présent parfaitement construite est tellement agréable et importante.

 

Au travers des interventions de chacun, on se rend compte que la version de leur histoire passée et des raisons de sa fin est quelque peu différente. Et c’est justement sur l’enchaînement parfait des situations et des révélations, que tout se déroule au fil des pages. Et que le voile se lève sur ce naufrage amoureux qui aurait pu être évité en son temps.

 

J’aime beaucoup toutes les émotions – et il y en a ! - que l’auteure est arrivée à insuffler à cette histoire qui, à première vue, n’avait aucune chance de repartir. Même s’il y a des secrets bien cachés, des non-dits importants  et certains rapports très conflictuels, l’ambiance générale de ce livre est vraiment sereine et tend vers l’apaisement, vers la rédemption d’un personnage masculin plus que volontaire et déterminé. Avec de très beaux moments de complicités à travers les époques rencontrées.

 

« Des hommes sont entrés dans ma vie pour en ressortir peu de temps après. J’ai embrassé d’autres bouches et caressé d’autres corps, mais rien au monde n’est comparable aux sensations que me procure Nollan »

 

C’est réellement une très belle romance que signe-là Laura S. WILD à laquelle elle ajoute une touche supplémentaire d’émotion qui ne peut laisser indifférente avec le personnage d’Elisa, la sœur de Nollan. Le sujet est très bien amené et développé. Et nous fait toujours réfléchir car malheureusement toujours et encore d’actualité.

 

Et petit plus, Laura a glissé un petit clin d’œil au personnage féminin de Constance, qui nous l’a fait connaître en 2016 avec « My escort love » pour celles qui auront la référence de cette histoire qui a reçu le « Prix du meilleur roman français au Festival New Romance 2016 ».

 

Ce roman me tentait oh combien depuis que j’avais vu la Cover Reveal et lorsqu’il nous a été proposé en S.P, je n’ai pas hésité. Sauf que je l’ai tellement aimé, en quelques chapitres seulement, que je n’ai pas attendu pour l’acheter et le finir sur papier. C’est dire si le coup de cœur est énorme et merci à Laura S. WILD et aux Editions Hugo de m’avoir fait vivre un si beau moment de lecture ! Très belle découverte !

 

 

« Ça paraît fort, un cœur. Il pompe des litres de sang, il maintient notre corps en vie, il est le roi des organes. Il semble si solide qu’on oublie parfois qu’il a ses faiblesses… et qu’il suffit d’un acte, d’un geste, d’un mot ou d’une trahison de l’amour de votre vie pour l’endommager à jamais »

 


08/08/2021
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A trois je vous aime / Lougane Rose

Si je devais qualifier ce roman avec un seul mot, ce serait : déstabilisant. 

 

J'avais craqué sur la couverture de ce roman : simple et épurée et le résumé m’avait attiré. Lorsque j'ai vu que l'auteure cherchait des avis, je l'ai contactée. Elle me l'a gentiment envoyé ; un grand merci à elle pour cette marque de confiance.

 

J'espère sincèrement ne pas la décevoir lorsqu'elle lira mon avis. Car je ne m'attendais pas à trouver une telle histoire, poussée aussi loin, sous une couverture somme toute innocente en apparence et un résumé classique (peut-être pas tant que ça finalement !).

 

Des triangles amoureux, il m'est arrivé d'en lire mais de ce genre-là, c'est une première. Et c'est avec ce genre d'histoire que revient l'éternelle question "L'amitié homme/femme est-elle possible ?".

 

« Tu n’envisages pas de pouvoir être ami avec la femme que tu aimeras un jour ?! »

 

J'ai bien accroché à la présentation des personnages que l'auteure nous amène d'une manière peu commune. Puis, je suis entrée dans cette histoire de coup de foudre hors du commun. Mais au fil des pages, j'ai eu l'impression de me trouver dans un huit-clos avec comme une impression de tourner en rond.

 

Il n'est quasiment question que des trois personnages qui interviennent à tour de rôle : Lillie, Leandre et Valentyn. Il y a très peu d'intervention de personnages secondaires et ma lecture s'en est donc trouvée assez pesante. Que dire des personnages ?

 

J'ai eu du mal à cerner le personnage de Lillie, qui est venue là pour écrire. Et qui tombe sur deux apollons qui sont meilleurs amis depuis très longtemps. S'il y en avait qu'un seul de beau, le problème ne se serait pas posé mais l'auteure n'a pas choisi le chemin le plus simple. Je me suis demandée si :

 

- elle était réellement naïve. Elle les aime et les désire tous les deux en même temps. Ils partagent tous les 3 le même lit mais elle ne voit pas ce qui se passe autour d'elle.

 

- Ou si elle ne cachait pas son jeu pour pimenter ce dans quoi elle s'est retrouvée impliquée. On peut s'attendre à tout.

 

« Je ne peux pas choisir, je ne le veux pas, ou peut-être est-ce l’inverse ? »

 

Parce que lorsqu'on parle de Leandre et de Valentyn, leurs sentiments sont clairs dès qu'ils la voient. Aucun moyen qu'il y ait un malentendu à leur sujet. Deux coureurs de jupons invétérés, aux caractères assez complexes, qui flashent sur la même femme, au risque de voir leur belle amitié voler en éclats.

 

« Putain, qu’il pouvait m’énerver lorsqu’il faisait ça ! Et alors en ce moment c’était de plus en plus souvent »

 

Seul un pacte conclut, il y a longtemps, peut mettre fin à une quelconque concurrence.

 

Mais cela sera-t-il suffisant pour surmonter les désirs et calmer des corps si rudement mis à l'épreuve ?

 

En tout cas, une chose est sûre : cette histoire met une claque magistrale à la moralité.  Elle est sensuelle, torride voire érotique, inconvenante et lorsque la suggestion laisse place au concret, le paroxysme est atteint. La limite du voyeurisme n'est pas loin d'être franchie. Attention : on n'est pas dans du roman "hard", ce n'est pas ce que j'ai dit.

 

Au-delà de tous les principes, entre libertinage et moeurs "dissolues" on ne  sait plus si le mal que s'infligent les personnages est vraiment nécessaire pour leur bien. Ou si ce n'est qu'un prétexte à autre chose ou peut-être un pacte signé avec le diable.

 

« L’amour de l’un détruisait mon amour pour l’autre »

 

L'auteure malmène sa lectrice en préméditant soigneusement une escalade croissante dans l'atteinte aux moeurs, avec des sentiments tellement variés et déconcertants,  pour terminer avec un épilogue à ce premier tome que je n'ai pas vu totalement venir.

 

Il est certain que ce livre ne peut pas laisser indifférent. Je ne suis pas prude et ai l'esprit assez ouvert. Mais là, j'avoue que l'auteure m'a fait sortir de ma zone de confort. Il est sans tabous, il aborde des thèmes qui peuvent déranger certaines âmes trop sensibles et ce de la manière la moins romantique qu'il soit. Il remue, il émoustille, il interpelle, il n'a rien d'un conte de fées des temps modernes.  Psychologiquement parlant, la lecture peut être difficile tant certains principes sont mis à mal ; ça a été mon cas. J'ai bien cru que j'allais abandonner ma lecture.

 

Mais par respect pour l'auteure qui a passé du temps à l'écrire, qui s'est lancée en auto-publication et qui m'a confié son œuvre, j'ai persévéré. Et heureusement. .... sinon je serais passée à côté de l'histoire et ce qu'elle enferme en son coeur.

 

Lorsque les mots A SUIVRE sont tombés, j'ai bien cru faire un malaise - rassurez-vous c'est une image -. Les auteures sont cruelles de nous maltraiter jusqu'au bout.

 

Même si ce n'est pas un coup de coeur - je ne peux pas expliquer pourquoi - et que le contenu de ce premier tome est contraire à mes convictions sentimentales, ce livre est très bien écrit. L'histoire est parfaitement construite malgré certaines longueurs sur la première partie. Et je dis BRAVO à l'auteure d'avoir osé cet exercice d'écriture qui ne doit pas être des plus simples.

 

Maintenant il me faut la suite pour que ma délivrance arrive vite. !! Où est-ce que je signe ?

 


15/10/2017
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American dream / Laureline ELIOT

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Laureline ELIOT n'est pas une inconnue pour qui connaît la plateforme Fyctia. Je l'ai découverte lors d'un précédent SP pour son 1er titre VertiG qui a remporté le concours EMPRISE. Lorsque American Dream a été présenté, comment ne pas fondre devant cette couverture minimaliste mais tellement accrocheuse, qui annonce la couleur : apporter du soleil et de la douceur dans notre lecture. Et Laureline a gentiment accepté de m'envoyer son livre, paru en auto-édition pour que je le découvre. Merci pour ta confiance.

 

American Dream ou le rêve américain ! Beaucoup l'ont imaginé mais combien l'ont réellement réalisé ?

 

Julianna dite Jule, jeune française de 25 ans vit ce rêve à sa manière dans sa campagne française. Elle n'est pas une surfeuse blonde en bikini  rouge avec des orchidées blanches évoluant sur les vagues californiennes mais une restauratrice petite et brune, propriétaire d'un diner en France, passionnée par la Californie et les Beach Boys.

 

Sa vie se résume à son travail "Chez Jule" et à Sarah, sa meilleure amie qui aimerait la voir vivre en adéquation avec son âge. Lorsque quatre bikers américains poussent la porte de son diner, sa vie va être bousculée et cette rencontre pourrait être décisive. Bienvenue chez Jule !

 

Des rêves à la réalité, à quoi ressemble le rêve américain ?

Une fois l'euphorie passée, que restera-t-il de cette rencontre outre-Atlantique ?

 

Ce roman annoncé comme un feel-good estival m'avait tapé dans l'œil avec son résumé vraiment attrayant. Lorsque j'ai tourné les premières pages, j'avoue que j'ai eu un moment d'hésitation : l'auteure a choisi une narration à la 3ème personne et je ne suis pas du tout friande de ce style. Mais j'ai persévéré car je savais qu’il pouvait en ressortir quelque chose de bien malgré tout.

 

J’ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Laureline qui nous offre un beau moment de lecture, en toute simplicité. Pas besoin de réfléchir, juste se laisser porter. Personnellement, je ne pense pas que ce soit un roman estival spécifiquement puisque l’histoire traverse les saisons. Il n’est pas écrit de manière à lui attribuer un moment particulier de lecture – bon clairement, ce n’est pas une romance de Noël -. Simple avis personnel !

 

Ce livre est typiquement du style à comporter plein de bons ingrédients et je ne vous parle pas de cuisine. En première place, l’idée de base qui est vraiment très originale et tous les éléments qui vont graviter autour. L’auteure a créé une histoire bien construite où  les évènements s’enchaînent de manière assez cohérente. Mais il m’est arrivé de rester dans l’attente de quelque chose qui ne venait pas : comme si les chapitres ou certaines scènes se terminaient de manière trop abrupte ou comme si certaines choses étaient survolées alors qu’elles auraient mérité quelques lignes supplémentaires. C’est le genre de ressenti qui est très difficile à expliquer sans blesser l’auteure ou s’attirer les foudres des lectrices qui ont eu un coup de cœur.

 

La chose que j’ai vraiment aimé, au fil des chapitres, c’est le soin qu’a apporté l’auteure à la création de ses personnages et à l’univers dans lequel ils évoluent. Impossible de trouver à redire de ce côté-là. Et bien sûr, en tête il y a Jule, personnage très touchant qui ne conçoit pas qu’on ne puisse pas l’aimer – bizarre dit comme ça -. Elle a grandi entourée d’amour, elle en donne beaucoup aussi donc pourquoi ne l’aimerait-on pas ? Elle a mis dans ce projet, tout ce qui lui restait d’un passé heureux, trop tôt bouleversé par la disparition d’un père aimant.

 

"Elle a réalisé certains de ses rêves et en a abandonné d'autres en chemin. Le plus important a ses yeux est qu'elle n'a jamais cessé de rêver, pour elle et pour les autres"

 

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Jule est totalement dévouée aux autres ; s’oubliant elle-même jusqu’à avoir mis de côté toute vie sentimentale. Son diner c’est un peu « la maison du bonheur » pour ses habitués. Entourée d’une équipe de choc, elle est aux petits soins pour eux. Restauratrice, elle ne cuisine pas ; elle laisse cet art à Gaston, son cuisinier et ami et à Sarah, sa meilleure amie, fournisseur officiel de son délicieux Cake au caramel dont personne ne laisse jamais une miette. Ce gâteau est même, à lui seul, un personnage à part entière tant il est présent au fil des évènements.

 

Au travers des personnages de Gaston, de Mathilde son épouse et de Sarah, le thème de l’amitié a une belle place et l’auteure l’a très bien traité. A ceux-là vont venir se greffer Oscar, un très jeune critique culinaire spécialisé dans le sucré et Barnabé BIDON, ancien instituteur qui a une manière bien à lui de calmer les gens. Ils vont tous créer une solide unité autour de Jules, prouvant ainsi que l’amitié peut être sans limite. Il y aurait beaucoup à dire sur tous ces personnages si on voulait les développer mais s’il ne faut en retenir qu’un ce serait Sarah évidemment. Lorsqu’on découvre les liens qui l’unissent à Jule, on comprend le pourquoi d’une telle amitié. 

 

« Sarah avait fait du retard un art de vivre »

 

Et puis, il y a le fameux groupe d’amis américains débarquant dans cette petite bourgade française. A sa tête il y a le séducteur « Cap », le sage « Franck », le très discret « Big Stan » et le mystérieux voire énigmatique « Spencer » qui fait de si belles choses avec ses mains. Concernant ce petit groupe et notamment leur leader, je suis restée un petit moment  dubitative car je n’arrivais pas à voir où l’auteure voulait m’emmener ; surtout lorsqu’on apprend qui est « Cap » - non, non, je ne vous dirais rien ! -. Une romance se dessinait-elle à l’horizon, avec qui et surtout comment la matérialiser dans une telle histoire ? Ce point-là, un peu laissé au second plan, a été une petite déception pour moi qui attendait autre chose de plus romantique sûrement. Malgré ça, cette bande d’amis apporte sa US Touch et permet une belle évasion Outre-Atlantique , notamment avec leurs expressions franco-américaines. Jule n’aurait pas pu rêver mieux pour vivre son rêve américain !

 

« C’était fou comme son visage s’illuminait. Il en devenait vraiment craquant. Ses cheveux en bataille et sa barbe de trois jours, accentuaient l’effet. Une injustice flagrante entre les hommes et les femmes. Chez les uns, ce petit côté débraillé leur conférait un certain charme alors que chez les autres, cela donnait juste envie de se cotiser pour offrir une brosse »

 

Malgré quelques points qui m’ont un peu « chagrinée », American Dream est tout de même une histoire pleine de fraîcheur et de légèreté et avec beaucoup d’humour et de tendresse. Mais mon avis est que la narration à la 3ème personne, notamment sur un feel-good, a parasité ma lecture et lui a retiré de la spontanéité dans certaines situations. Situations qui auraient pris une autre dimension et auraient été perçues et vécues – par moi en tout cas – de toute autre manière.

 

« Si j’avais su que j’avais une tronche de primate, j’aurais fait un ravalement total ! »

 

Ce n’est absolument pas une déception que d’être partie à la découverte de l’histoire de Jule et que ce rendez-vous ne soit pas à la hauteur de mes attentes. Je ne suis pas parole à forcément suivre et je vous le recommande tout de même, surtout si vous n’avez aucune préférence en matière de narration. Il a su trouver son public, c’est bien là le principal pour cette auteure qui a un talent d’écriture indéniable.


18/08/2020
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American witches / Katia CAMPAGNE

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Mon histoire avec "American witches" de Katia CAMPAGNE aurait pu être un rendez-vous manqué. Dans la catégorie SUSPENSE chez Hugo Poche, elle m'attirait énormément et je l'ai demandée dans le cadre de mon partenariat Fyctia. Un grand merci à eux pour l'envoi.

 

« Le corps d'une femme rousse est retrouvé sur un chemin de randonnée, à quelques kilomètres d'une bourgade américaine isolée. Démembrée, un parchemin enfoncé dans la gorge, la victime semble avoir fait l'objet d'une cérémonie macabre. Mise en scène ou rituel consacré ? La question se pose au coeur de Hinsdale, qui garde encore les traces des anciennes chasses aux sorcières.

 

Chargé de l'enquête, Karl Rosenberg sait qu'il n'y coupera pas : pour sa dernière enquête, il va devoir affronter des légendes qu'il aurait préféré ne pas réveiller, et l'aide de son remplaçant ne sera pas de trop pour démêler les croyances de la réalité. Car dans cette petite ville où tout se sait mais où personne ne parle, les mythes ont toujours un fond de vérité »

 

Aussitôt reçu le fichier numérique, aussitôt commencé mais... blocage. Je n'arrivais pas à entrer dans l'histoire et à comprendre ce que je lisais. J'ai choisi de stopper ma lecture mais pas de manière définitive. Je me devais d'honorer ce Service Presse et je l'ai donc acheté en poche pour lui redonner une chance récemment. Et je n'ai aucun regret d'avoir procédé ainsi.

 

Dès le prologue, j'ai été happée par l'univers dans laquelle l'auteure a choisi de nous faire évoluer. Une rencontre avec celle que j'appellerais "Jane DOE de Hinsdale" qui va se retrouver héroïne principale, malgré elle, d'une histoire finement amenée et ficelée.

 

« Au moment où son cœur renonce enfin, alors que le brouillard se pose au sol, elle se souvient. Le choc de la pierre contre son crâne, le poison, elle avait rendez-vous avec… »

 

Avec l'arrivée d'Ethel GREEN, c'est un vent nouveau qui souffle sur la police de Hinsdale. Tout droit arrivé de Boston, sa vision du métier se rapproche assez, malgré la différence de génération, de celle du shérif Karl ROSENBERG qui, à l'approche d’une période électorale et avant de partir pour une retraite bien méritée, traite sa dernière enquête. Et pas des moindres : le corps démembré d'une femme a été retrouvé sur une scène de crime peu commune dans cette petite bourgade du comté de Berkshire.

 

Entre l'ancienne et la nouvelle génération policière commence une collaboration qui n'a qu'un but commun : élucider, quoi qu'il advienne, une affaire qui questionne beaucoup. Notamment lorsque le thème des rituels sorciers, qui semblent avoir été pris pour modèles dans cet homicide, laisse à penser que les Sorcières de Salem pourraient refaire parler d'elles. Et que ça semble créer un malaise de taille.

 

« Je n’ai pas l’intention de laisser s’étioler tout ce que vous avez construit ici »

 

Mais l'intégrité d'Ethel GREEN étant sans faille, beaucoup de choses pourraient bien être bousculées, de secrets soigneusement enfouis déterrés et de personnes impliquées. Rien, ni personne ne l'impressionne ; que l'enquête commence.

 

Pour une petite ville apparemment sans histoire, quelles retombées pourraient avoir une telle affaire ?

Qui aurait intérêt à voir repartir le Shérif GREEN pour qu'un éventuel passé peu reluisant ne refasse pas surface ?

Lorsque le modernisme des réseaux sociaux vient perturber la tranquillité de Hinsdale, l'association de Ethel et de Karl saura-t-elle mettre à jour un mystère d'une ampleur que la petite ville n'avait jamais connue ?

 

C'est assez étrange le sentiment que j'ai eu lorsque j'ai ouvert la version papier de cette histoire. Je savais qu'on était sur une narration externe et ça ne m'a absolument pas dérangé, ni inquiété. Je me suis même plongée immédiatement dans l'intrigue.

 

Et au fil de ma lecture, même l'apparition de nombreux personnages ne m'a pas effrayée – pas tout à fait 15 mais pas loin -. Pourtant, trop de noms à retenir, ça n'est pas ce que je préfère habituellement. Mais sachant que chacun a vraiment sa place et son importance dans l’histoire, l’exercice de mémorisation est plus facile.

American Witches Citabook.jpg
D’entrée, j'ai aimé le personnage d’Ethel qui arrive dans cette bourgade oubliée des hautes instances, comme certains verraient une « mise au placard ». Il est jeune, il sait ce qu’il veut et ce qu’il ne veut pas et il va devoir faire ses preuves et s’imposer comme le shérif qu’il sera prochainement. Un shérif et une équipe déjà en place l’attendent de pied ferme et j’avoue que je m’attendais à ce que les choses se passent autrement, de manière peut-être un peu plus musclée. Mais j’ai aimé l'évolution de la relation qui progresse entre le shérif en poste et son successeur qui malgré son jeune âge pourrait apporter énormément aux citoyens de ce lieu reculé des Etats-Unis. Surtout lorsqu’ils ne peuvent compter que sur eux-mêmes et les moyens qu’ils ont.

 

« Si tu répètes à quelqu’un que je suis un mec au cœur tendre, je te file un pain

dont tu te rappelleras »

 

Dès le départ, l'auteure nous met dans une ambiance propice à ce style littéraire et j'adore. L'atmosphère un peu sombre et mystérieuse par moments, colle parfaitement à l'histoire et à ce que j'attendais. Dans certains passages, la frontière entre réel et irréel est tellement mince que ça en est déstabilisant, tant on croirait que ces deux mondes ne font qu'un.

 

Tout au long de la lecture, sur un rythme soutenu qui ne s’essoufle jamais, elle perd le lecteur qui va émettre, bien malgré lui, tout un tas d’hypothèses sur la base d’éléments ou évènements régulièrement amenés pour brouiller les pistes. Et quels éléments par moment ! Et un évènement de taille qui m’a laissé sans voix tellement je ne m’y attendais pas. Mais si, elle avait osé !

 

A-t-on affaire à des règlements de comptes, des enjeux politiques ou financiers, une quelconque mafia, à de la sorcellerie, à un crime passionnel, etc... Je ne vais pas dire que j’ai compris l’intrigue dès le départ, ce serait faux. Car jusqu’à la fin, je n’avais qu’une infime part de vérité ; je suis tombée des nues lorsque l’intrigue finale a enfin été mise à jour. Et là, je me suis dit « mais j’ai adoré cette histoire finalement ! ».

 

Je me suis vraiment laissée prendre au jeu de cette enquête qui me sort de mes lectures habituelles. Elle est vraiment bien imaginée, bien développée sous une plume d’une grande qualité et elle se lit avec une facilité déconcertante. Le fait que, sous couvert d’une enquête policière, l’auteure aborde un thème essentiel, apporte aussi beaucoup de profondeur à cette histoire. C’est sûr, c’est un format poche de 395 pages mais si je n’avais pas accroché, en l’état actuel des choses, je ne l’aurais pas lu en moins de 24h. C’est pour dire… !

 

Le seul point négatif – qui n’en est pas vraiment un – est qu’il m’a manqué l’intervention d’un personnage clé, sous une autre forme que celle choisie par l’auteure. C’est vraiment un petit détail mais j’aurais adoré rentrer dans son esprit. Mais c’est vraiment chipoter pour chipoter.

 

Oubliez tout ce que vous pensez savoir sur le monde de la sorcellerie et partez à  la découverte moderne de ce monde qui met à mal tous les clichés que l'on connaît. Et perdez-vous, entre passé et présent, dans cette histoire qui sort de l’ordinaire et qui réserve bien des surprises mais aussi un excellent moment de lecture pour qui se plongera sans crainte dedans.


05/05/2021
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Amour, flocons de neige & pudding / Mills COLEMAN

« Rêve de nous ce soir ».png
Lorsque j'ai découvert cette histoire parmi les Services Presse de Stories by Fyctia, que je remercie pour l'envoi, j'ai trouvé la couverture très attrayante et illustrant parfaitement une romance de Noël. Ce qui aurait pu me faire hésiter, c'est l'âge des personnages qui relève plus du Young Adult que de la romance que je lis habituellement. Mais je me suis quand même laissée tenter pour retomber – très, très loin - en adolescence et partir en voyage scolaire avec Louise, Adam et tous leurs ami(e)s.


De manière assez incroyable, je suis rentrée très facilement dans cette histoire, assez courte, que j'ai lue en à peine ½ journée. Pour dire si ma lecture m'a plu. !


Comme le mentionne le synopsis disponible ici, c'est à la veille d'un départ en voyage scolaire en anglais renforcé à Londres, qu'on rencontre Louise, jeune adulte de 17 ans qui vient de subir une cruelle désillusion sentimentale avec un garçon de son lycée. Le jour du départ, devant laisser sa meilleure amie Lola, elle retrouve d’autres élèves qu’elle ne connaît quasiment pas, dont son voisin, Adam avec qui elle a été amie quelques années et que la vie a séparés alors qu'ils sont voisins. Dix jours en terre britannique vont lui permettre de re-découvrir son ami, de s’ouvrir à de nouvelles amitiés et de reprendre peut-être la leur, là où elle s'était arrêtée. Et pourquoi pas, plus qui sait ou bien subir une nouvelle désillusion... 

 

Les voyages forment la jeunesse dit-on ! Celui-ci apportera-t-il enfin l’amour tant espéré par Louise pour qu’elle vive elle aussi un Happy End ?

Au contact de celle qu’il a connu fillette et qui est devenu une jeune femme, Adam saura-t-il ouvrir les yeux sur ce qui l’entoure pour lui donner une chance de retrouver enfin celle qui faisait partie de son passé ?

 

« Amour, flocons de neige & pudding » est une romance de Noël qui sort un peu de l’ordinaire. Le fait que deux jeunes adultes de 17 ans en soient les protagonistes m’a fait voir la romance de Noël autrement. Mais vu leur âge – même mes propres enfants sont plus âgés qu’eux -, je me suis plus identifiée à leurs parents qui sont vraiment importants pour une grosse partie de l’histoire.

 

Ce roman écrit du seul point de vue de Louise, malgré quelques petites coquilles sans gravité, est vraiment bien écrit, construit et travaillé dans les moindres détails. Le seul bémol, selon moi bien sûr, c’est que je n’ai pas ressenti l’esprit de Noël plus que ça. Et je me suis interrogée sur sa classification littéraire. Tout dépend, bien sûr, ce qu’on attend de Noël dans les livres. Même s’il y a beaucoup de références dans l’histoire, ça m’a semblé un peu léger mais sans incidence sur mon avis.

 

J’ai vraiment aimé la 1ère partie qui concerne le voyage scolaire en question. Belle base à cette histoire qui se construit, au gré de visites et moments d’échanges, dans laquelle les deux personnages se redécouvrent après plusieurs années sans se côtoyer plus que ça. C’est mignon et touchant ; forcément comment ne pas craquer. Et quand il y a la bande de potes à côté, on s’attache évidemment à eux et à leur quotidien.

 

Louise est un personnage qui manque de confiance en elle et pourtant elle ne veut qu’une chose : aller de l’avant. Jeune fille sans histoire qui a une réputation de fille prude et coincée, proche de sa famille, lectrice de romances, elle rêve d’un amour tel qu’on le lit dans les romans. Mais la vie n’est pas un roman et après une cruelle désillusion avec un certain Maxence, son manque de confiance s’accentue jusqu’à le sujet épineux de l’amour. Et à 17 ans, les revers peuvent être terriblement douloureux.

 

« Je ne fais pas partie des filles que les garçons regardent. Je ne les intéresse pas, ils me trouvent trop prude, sûrement pas à leur goût. Bref, je ne suis clairement pas séduisante ou désirable. Je désespère un peu qu’un jour un mec finisse par me voir différemment »

 

Lorsqu’elle redécouvre Adam, qui n’est plus le petit garçon qu’elle connaissait mais bel et bien un jeune homme plus qu’agréable à regarder, on a l’impression qu’ils ne se sont jamais séparés et que tout reprend comme avant. Leur complicité est évidente sauf que maintenant ils sont à l’âge des premiers émois, du regard sur l’autre qui change, d’un désir d’émancipation de familles parfois trop protectrices, etc… Il ne se présente pas comme le bad boy du lycée ; et se révèle être tout le contraire malgré quelques petites maladresses légitimes.

 

« Le Adam séducteur est de sortie et il ne joue pas du tout dans la même cour que moi »

 

Avec Louise et Adam, on se laisse porter par un rythme que ne faiblit jamais car soigneusement entretenu par l’auteure. On assiste à ce lien qui va grandissant entre eux, à leurs chamailleries qui apportent une ambiance légère et qui les gardent bien au chaud dans leur âge, à leurs moments de rire et de bonne humeur avec leur groupe d’ami(e)s et à leur périple à la découverte d’endroits clés de l’Angleterre.

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Alors toute l’histoire ne se passe pas en voyage scolaire ; heureusement car c’est ce que je redoutais un peu. Après la parenthèse enchantée et passée l’insouciance de la liberté londonienne, l’auteure a pris le soin d’explorer la viabilité de leur histoire au-delà des 10 jours à Londres pour qu’on ne se dise pas que ce ne sera qu’une simple histoire de vacances. J’ai vraiment apprécié ce point qui permet à l’histoire de prendre son temps et en évitant le piège d’une construction trop rapide qui gâcherait l’ensemble. Et surtout il apporte de la cohérence à ce parcours romantique et plein de douceur car l’auteure n’hésite pas à pimenter leur histoire avec des écueils que l’on peut trouver dans une histoire d’adulte et qui permet de tester la force de leur lien.

 

« Je me doutais qu’il avait aussi des défauts. Je n’apprécie juste pas de les découvrir »

 

Concernant les personnages de Louise et d’Adam, j’ai vraiment aimé leur simplicité et leur naturel. Louise malgré son inexpérience et son manque de confiance, n’est pas un personnage agaçant. Même dans ses moments de doute, de questionnement sur l’amour et son besoin d’être constamment rassurée, elle fait preuve d’une certaine maturité. Comme pour donner toutes les chances à cette histoire. Et Adam est en ce point semblable car je l’ai trouvé vraiment patient et attentionné – dans les bons comme dans les mauvais moments -, ce qui est une belle preuve de maturité aussi.

 

Un point qui m’a particulièrement plu c’est qu’on pourrait croire que l’histoire va seulement être portée par Louise et Adam – avec l’aide de leurs ami(e)s – mais il ne faut pas oublier la belle participation des adultes, surtout les mères respectives – les pères étant plus en retrait -. J’ai adoré ce soupçon de complicité et d’humour qu’elles apportent à l’histoire et dans le lien qui les unit à leurs enfants. Les passages les concernant étaient un vrai bonheur à lire et j’ai vraiment aimé l’ouverture d’esprit que l’auteure a choisi de leur attribuer.

 

Extrait :

-  Faut que je te raconte !

Je me redresse pour l’inviter à m’expliquer.

-  Apparemment, ma mère a croisé la tienne, au supermarché.

Je vois où cette histoire va nous mener. Maman… Qu’est-ce que tu as fait ?

- J’ai peur de la suite, confié-je.

Il rigole d’autant plus.

 

J’ai vraiment adoré cette histoire qui aurait pu frôler le coup de cœur si j’avais pu avoir accès à quelques pensées d’Adam, à certains moments, et que j’avais su appréhender l’esprit de Noël tel que l’auteure l’a intégré à son roman. J’ai passé un plus que bon moment de lecture et je vous recommande vraiment de la découvrir ! Bonne lecture Sourire


14/07/2021
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Après la tempête / Laura S. WILD

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Dans la foulée du véritable coup de cœur que j’ai eu pour le dernier roman de Laura S. WILD, j’ai sorti de ma P.A.L celui qui est paru juste avant : « Après la tempête ».

 

Et autant dire, que pour celui-ci il est bien question d’une véritable tempête émotionnelle qui a commencée avec une couverture juste incroyable de beauté. Je pourrais vous citer tous les éléments climatiques dévastateurs que ça ne serait pas encore assez fort.

 

Je ne pensais pas pouvoir aimer autant ce qui s’apparente à un romantico-suspens. Et pourquoi ne l’ai-je pas ouvert plus tôt ?

 

La thématique de base est tellement originale ; une première pour moi qui n’ai jamais lu une histoire qui associe romance et suspense sur fond de braquage. Le côté sombre de l’univers est vraiment prenant et énigmatique dès le départ. Par ici pour le Synopsis "Après la tempête"

 

Dès qu’on rencontre Ella, hackeuse plus que confirmée et qu’on imagine que quelque chose de très fort la motive à vouloir se jeter dans une aventure aussi risquée voire périlleuse, on se doute de l’ambiance qui va planer sur ce roman et qu’il y a de fortes chances qu’on ne s’ennuie pas. C’est exactement ça !

 

Surtout lorsque apparaît Ryan et sa talentueuse bande de gangsters, les Seven. Chacun, sous des apparences très trompeuses, cache un passé qui n’en a épargné aucun. Ce qui ajoute un très fort point d’émotion à l’ensemble. Petit coup de cœur évident pour Snow ; comment ne pas l’aimer. Il faudrait vraiment tous et toutes avoir un Snow dans notre vie ! Où te caches-tu dans la mienne ?

 

Quand certaines certitudes vont être mises à mal, que va-t-il advenir de la soif de vengeance qui anime Ella et de la mission qu’elle s’est fixée ?

Bande de gangsters aguerris, les Seven seront-ils capables de percer le mystère qui entoure les motivations d’Ella et de voir en elle ses véritables intentions ?

 

Avec un prologue tel que celui qui débute le roman, comment ne pas craquer immédiatement pour Ryan dont une brève part du passé est dévoilée. La souffrance et le sentiment d’abandon qu’il a pu ressentir sont juste parfaitement décrits en très peu de pages. Dès lors, une seule envie : ne plus lâcher le livre et découvrir au plus vite ce qu’il est devenu.

 

« En un instant, tout a été détruit. Maintenant, il ne reste plus qu’à reconstruire »

 

Et c’est 10 ans après, alors qu’il a 26 ans, qu’on le croise à nouveau, à Saint-Louis dans le Missouri, dans des circonstances assez atypiques et étranges ; lorsque va être mise sur son chemin une jeune libraire très déterminée et courageuse, Ella, 24 ans.

 

On ne va pas se le cacher : la rencontre entre eux deux n’a rien de romantique à la base ; ce n’est pas dans le but de rechercher l’amour qu’Ella a soigneusement et patiemment organisé ce petit passage en force pour intégrer les Seven. Et c’est donc très vite qu’elle les rencontre et qu’on fait connaissance avec ces 7 hommes et femmes, tellement unis malgré des personnalités toutes différentes. Le seul dont on ne sait rien, c’est la tête pensante du gang : Storm. Qui est celui qui reste un mystère ?

 

« On pourrait croire qu’elle n’a peur de rien. Et franchement, pour tenir tête à Ice, il faut en avoir une sacrée paire dans le pantalon. J’ai vu des mecs baisser les yeux face à son regard glacial en moins d’une minute. Mais elle le fixe comme si elle en avait déjà vu d’autres… »

 

Dans ce roman, il y a beaucoup de suspense, parfaitement entretenu et quelques retournements de situations. Malgré le talent de l’auteure, il y a un point que j’ai très vite compris car assez évident. Mais ça n’a absolument pas gâché ma lecture ; bien au contraire. J’ai aimé voir comment cette révélation allait être mise à jour.

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C’est une véritable mise à l’épreuve qui va commencer pour Ella ; elle doit prouver de quoi elle est capable et va être poussée au bout du bout. Il y a deux personnages, Ice et Rain, qui ne vont pas lui faire de cadeau et ça va aboutir à des situations un peu tendues par moment. Il y aura les POUR et les CONTRE ! Même les plus détestables, je les ai aimés. Chacun, à sa manière, apporte sa touche à la bande ; l’auteure les a tous parfaitement bien façonnés pour les rendre « attachants ».

 

« On a très bien fait sans jusque-là. Pourquoi cette fille nous serait-elle indispensable tout à coup ? »

 

Quand j’ai commencé ce roman, qui alterne deux voix et qui fait quelques apartés dans le passé, je ne savais pas du tout à quoi m’attendre notamment pour Ryan. J’étais dans l’image sombre du gangster alors qu’il est totalement à l’opposé de ce que j’aurais pu imaginer. Punaise !

 

Il est juste parfait : un passé vraiment touchant, il est terriblement intelligent et protecteur, très réfléchi – un peu normal dans ce job -, sacrément attirant et attentionné, avec un soupçon de romantisme qui ne demande qu’à être officiellement mis à jour. Dans le coup d’éclat final que la bande prépare, c’est un peu le Arsène Lupin ou le Robin des bois, version plus moderne. C’est très imagé, mais l’idée est là ! A travers lui, un message clair passe : on peut avoir un passé sombre mais rien n’oblige le présent et le futur à suivre la même voie – même si on joue dangereusement avec les lois -.

 

« Tu as déjà remarqué ce qui se passe dans le ciel après une tempête ou un violent orage ? Il y a toujours un rayons de soleil qui vient percer les nuages, signe que le beau temps revient, que l’averse n’éait que de passage. Un peu comme dans la vie en fait : rien ne dure éternellement, pas même les moments difficiles. Et toi… tu es le rayon de soleil au milieu de ma tempête »

 

Face à lui, je pense qu’Ella, tout comme moi, ne s’attendait pas à découvrir une telle personnalité dans ce genre d’univers. Et à ce que les choses ne se passent pas comme elle les avaient prévues. S’il avait été un gangster, comme certains clichés nous le laissent à penser, la tâche aurait été plus facile. Sauf que dans ce monde, à pas mal de niveaux, la facilité n’est pas évidente tant les enjeux sont importants. Et certains acquis vont se révéler un peu fragilisés au fur et à mesure de l’histoire qu’ils vont tous partager.

 

« On peut avoir mal à en crever, être hanté par des souvenirs atroces, et pour autant avoir encore une étincelle de vie au fond de soi qui ne demande qu’à s’allumer »

 

Que dire d’Ella, si ce n’est que je l’ai aimée dès le départ. J’ai accroché tout de suite au mystère qui entoure sa démarche, sur lequel le voile en partie, assez rapidement heureusement. Elle enferme en elle une fragilité émotionnelle qui va être une sorte de carburant alimentant la machine qu’elle a lancée. Certains passages sont vraiment poignants de par un rituel qu’elle a mis en place et bouleversants par l’intensité des émotions qu’ils contiennent parfois. L’intrigue maintenue jusqu’à un point très avancé, nous en apprend sur elle au fil des chapitres. Et la relation qu’elle va entretenir avec Snow est si belle de simplicité et de sincérité. Ces moments de partage entre eux sont si bien écrits et si touchants. Une vraie relation de confiance, comme une évidence entre eux.

 

« S’ils savaient à quel point ils se méprennent sur mes larmes… Bien sûr qu’ils croient que c’est la peur de ce qui m’attend qui les fait couler. En aucun cas ils ne peuvent imaginer qu’elles sont l’expression de la tempête qui fait rage en moi »

 

L’évidence est aussi au niveau de la romance. Je n’ai pas d’avis tranché sur la vitesse à laquelle doit s’installer une romance mais là j’avoue que celle qui prend son temps, entre doutes, hésitations et fantômes du passé, est très agréable à lire même si on sait très tôt qu’il est impossible qu’il n’y ait pas romance à la clé entre eux. Bon, c’est marqué en gros NEW ROMANCE sur le livre, donc…

 

Ce que j’ai apprécié, c’est le juste tempo, le juste équilibre entre la romance et l’intrigue. Compte tenu, que les deux sont jalonnés d’étapes importantes et nécessaires pour la cohérence de l’ensemble, on pourrait redouter quelques longueurs. Mais le rythme de l’histoire étant judicieusement soutenu et alimenté, tout du long par pas mal de choses, que cette crainte est très vite oubliée. En tout cas pour moi qui l’ai lue en une seule fois.

 

« Quelque chose en elle m’appelle. Quelque chose me désarme. Quelque chose qui peut se révéler dangereux pour tout le monde, mais aussi salutaire pour mon âme solitaire »

 

Jusqu’à la fin, impossible de savoir à quoi s’attendre et c’est ce qui prouve que l’écriture de l’auteure est percutante et efficace. Un dénouement qu’on ne voit pas venir et qui fait qu’on se dit « ben mince alors ! ». Surprenant, et pas dans le mauvais sens du terme.

 

A la lecture de ce roman dans lequel le réalisme est plus que présent, dans de nombreuses scènes, l’indifférence n’est pas invitée. C’est une histoire qui se lit avec une facilité déconcertante, certes mais à aucun moment la passivité ne se fait sentir. On vit l’installation et le déroulé d’une intrigue prenante, on se laisse charmer par une romance évidente mais qui ne laisse place à aucune précipitation, on partage véritablement le quotidien et tout ce qui arrive à tous les personnages et on adhère à certaines valeurs qui sont très bien mises en avant.

 

« J’aime ça. Putain, ce n’est pas normal de ressentir autant de choses en entendant son nom dans la bouche de quelqu’un d’autre, si ? Je suis vraiment en train de perdre pied… »

 

Laura S. WILD est une auteure qui n’a pas peur des prises de risque et qui n’hésite pas à se renouveler pour créer la surprise qui matchera à chaque fois. La monotonie ne fait apparemment pas partie de son style d’écriture et assurément c’est un vrai point fort pour elle. Elle sait accrocher, ses lecteurs/lectrices, dès les premières lignes ; c’est un sacré talent !

 

J’ai passé, encore une fois, un vrai beau moment de lecture ! Alors, êtes-vous prêt(e)s à laisser la bande des Seven voler votre cœur et votre âme ? Je suis conquise et vous souhaite de l’être de la même manière. Très belle découverte !


14/08/2021
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Attirances contraires / Eugénie DIELENS

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C'est sur un immense coup de cœur que se termine Juillet 2022, avec la découverte de "Attirances contraires" d'Eugénie DIELENS paru chez Nisha et Caetera.


Cette lecture a été incroyable, tellement j'ai passé un plus que très beau moment en compagnie de Beth et Smith. J'ai été totalement emportée tout au long de ces un peu plus de 300 pages que j'ai dévorées à une vitesse rarement atteinte.


Je pourrais dire que la couverture est belle même si ce n'est pas forcément ce qui m'a motivé à acheter ce livre. C'est surtout la douceur qu'elle laisse imaginer qui m'a interpellée. Je ne pensais pas qu'en une seule image, toute l'histoire pouvait être dévoilée. Difficile à expliquer mais c'est un ressenti qui arrive quasiment jamais. Et puis, j'ai été séduite par ce titre avec deux mots en totale opposition qui apportent, à eux seuls, une force incroyable alors que l'histoire ne s'est même pas encore dévoilée.


Le schéma de base n'a rien d'inédit, ni d'innovant et pourtant ça a tout de suite matché avec moi qui me suis plongée dans l'histoire avec une très grande facilité. Je me suis immédiatement attachée à Beth, cette jeune femme de 25 ans, étudiante en archéologie et qui en parallèle travaille comme danseuse pole dance pour subvenir à ses besoins et à ceux, en médicaments, de Mamita, sa grand-mère avec qui elle vit depuis 10 ans.


Lorsque Smith, étudiant comme elle dans la même branche, mais évoluant dans une classe sociale très supérieure vient lui proposer un contrat un peu particulier, Beth met les rancœurs du passé de côté pour ne penser qu'au bien-être de sa grand-mère.

 

« L’archéologie est un travail, une passion à la rigueur, mais en rien un loisir. Allez sur un site de fouille et vous serez aussi inutile que la dernière feuille de papier toilette »


Sauf que, parfois, même avec toute la meilleure volonté du monde, il est impossible de lutter contre la vie qui décide de n'en faire qu'à sa tête pour prendre en main l'avenir de deux âmes malmenées par la vie. Et si le bonheur était simplement à portée de cœur.


Bon, appelons un coup de cœur, un coup de cœur ! Ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas ressenti quelque chose d'aussi fort pour une histoire et pour ses personnages. Même après avoir refermé ce livre, il est encore bien présent dans mon esprit et je n'arrive pas à m'expliquer le pourquoi du comment.


J'ai été, de manière assez rapide, conquise et touchée par la situation sociale et familiale de Beth. Jeune femme qui ne vit que pour le bonheur et le bien-être de Mamita, sa seule famille, Beth semble souffrir d'une réputation assez négative. Et pourtant, quand on la découvre, on est à mille lieues d'imaginer cela possible.


Malmenée par un passé traumatisant, qui a laissé des séquelles émotionnelles indélébiles, elle est malgré tout très combattive avec une fâcheuse tendance à s'oublier elle-même. Une peur tenace l'anime : faire du mal à ceux qu'elle aime et auxquels elle tient. J'ai adoré les liens qui l'unissent à Mamita. Ils sont tellement forts que leur relation est tout simplement magnifique même si la présence de Mamita reste assez en second plan alors que j'aurais aimé un peu plus d'elle.

 

« Je n’ai pas d’amis. Personne ne m’aime assez pour me considérer comme telle »


De sa relation avec Smith, on ne sait pas grand-chose ; juste qu'il y a eu quelque chose d'éphémère. L'auteure nous laisse dans le flou sur ce passé commun pour se concentrer sur le présent. Et j'avoue que j'ai aimé ce choix qui permet de rester focus sur l'histoire qui nous intéresse vraiment. J'avais peur que leur relation passée ne vienne ternir l'ensemble avec quelque chose que je déteste lire. Heureusement, l'auteure n'a pas choisi cette voie.


Concernant Smith, je n'avais pas d'attentes particulières, je n'avais fait aucun plan sur ce qu'il pouvait être. Et je l'ai tendrement aimé du début à la fin. Tendrement car il ne peut en être autrement que de ressentir une immense tendresse pour lui qui n'a pas été épargné non plus. D'un statut social et familial plus qu'aisé, il est la représentation même que "l'argent ne fait pas le bonheur".


Orphelin de mère, il a pour seule image patriarcale celle d'un père qui n'a que la fonction de géniteur, qui gère la sphère familiale comme celle de ses affaires. Et autant dire que ça donne lieu à des scènes assez difficiles à concevoir comme pouvant réellement exister et qui émotionnellement sont parfois difficiles à lire. Pour ce point, l'auteure a parfaitement géré cet aspect sans jamais lui ajouter de lourdeur inutile.

 

« Personne ne mérite d’être utilisé comme ça. Sa vie sentimentale ne devrait être régie que par lui-même, et si un jour il s’engageait avec quelqu’un, cela devrait être son choix »


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Via l'histoire personnelle et familiale de Smith, Eugénie évoque des thèmes qu'on penserait sortis d'un autre temps. Elle joue avec des tensions familiales sensibles pour nous faire réagir et nous faire réfléchir sur ce que doit réellement être l'amour amoureux mais aussi celui fraternel ou familial. J'ai vraiment aimé cette manière de traiter un sujet qui peut se révéler tabou dès lors que la rancœur et les non-dits s'en mêlent.


Hormis quelques petites coquilles, je n'ai ressenti aucune fausse note et aucun faux pas dans l'écriture sans fioritures de l'auteure, malgré son jeune âge. Attention, ça n'a rien de péjoratif ! Simple et efficace, cette histoire se lit avec une facilité déconcertante. Et c'est bien déconcertée, de manière positive, que je ressors de ma lecture.


L'évolution se fait à un rythme qui, au fil du temps, correspond plus aux attentes de la lectrice que je suis devenue. Il y a tellement de tendresse qui émane des personnages, des épreuves qui vont les unir et de l'histoire qui se profile dans sa globalité, qu'il n'y a rien de plus à dire qu'on se trouve en présence d'une relation simple et belle, telle que toute romantique peut la concevoir voire l’idéaliser.


C'est sur une corde assez sensible que repose cette magnifique histoire qui jongle avec les sentiments de ses protagonistes mais aussi avec nos émotions qu'elle met un peu à l'épreuve.

 

« J’aimerais mieux voir Smith tourner la page et avancer avec quelqu’un que le laisser observer le bonheur des autres sans se créer le sien »


Parce qu'au fil des chapitres, l'histoire qui se déroule n'est pas du tout concernée par les habituels clichés rencontrés en romance. Mais, au contraire, elle colle assez avec une certaine réalité. Elle met subtilement en opposition la pauvreté et la richesse et aborde avec beaucoup de pudeur des thèmes comme la maladie, le deuil et la réalité de la vie.

 

« La vie ne s’arrête pas lorsqu’on perd un être aimé, parce qu’on continue à vivre pour cette personne »


Même si on n'est pas du tout dans une lecture young adult, les personnages restent jeunes car moins de 30 ans. Mais l'auteure leur a apporté une telle maturité, une telle force de caractère et surtout une telle volonté de vivre et d'avancer, qu'on ne peut qu'admirer le rendu final et cette évidence qui saute aux yeux dès le début.


Je ressors vraiment conquise par cette lecture tellement riche en émotions qui va, indéniablement, rester gravée dans ma mémoire. Si vous aimez les histoires simples, réalistes et poignantes, c'est clairement me titre d'Eugénie DIELENS à glisser dans votre PAL. Alors bonne lecture !


12/08/2022
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Au paradis des coeurs brisés / Zoey ARANN

Au paradis des coeurs brisés.png
Lorsque ce titre a été proposé en Service Presse par Fyctia, je n'ai pas hésité puisque j'attendais avec impatience la sortie de cette histoire. Mais mon impatience a été telle que je n’ai pas pu attendre le fichier et je l’ai donc acheté.  Tout m'emballait et j'étais quasiment certaine d'en ressortir conquise. Et ça a bel et bien été le cas, en partie, malgré quelques petites choses qui ont fait retomber un peu mon engouement.

 

Pour le résumé, c'est par ici


Peu de choses suffisent à faire le bonheur de Nicky, jeune femme de 29 ans, directrice d'un camping dont elle est propriétaire en partie avec ses sœurs Olivia et Zia. L'autre partie ayant été rachetée par un grand groupe, Seaside Resort.


Ayant souffert d'un passé d'écolière solitaire qui a laissé des traces, seul un souvenir indélébile est ancré dans sa mémoire : Victor, un petit garçon énigmatique de 9 ans dont elle a croisé le regard dans la cour de l'école.


Les années ont passées, l'amour s'est installé et inévitablement la vie et un océan les ont séparés.

 

"Je n'allais pas continuer d'entretenir une flamme alors qu'il ne restait que des cendres"


Depuis, 12 ans après, totalement dévouée à son travail, bien installée dans ses habitudes, solidement entourée par des employés aussi proches d'elle que compétents et par son fidèle compagnon à 4 pattes Buddy, et malgré un caractère assez fort, la jeune femme voit sa vie chamboulée lorsque la direction de Seaside Resort l'envoie superviser, pour plusieurs mois, l'ouverture d'un nouveau complexe hôtelier de luxe, en Nouvelle-Calédonie.


Des milliers de kilomètres et un océan la séparent de ce qu'elle a de plus cher et c'est déterminée à mener à bien sa mission, le plus rapidement possible qu'elle prend ses fonctions. Sauf qu'elle n'est pas préparée à ce que le destin s'en mêle et la mette face à Victor, l'amour perdu qu'elle n'espérait plus, lui offrant une possible seconde chance.

 

"Tu m'as dit que j'étais TON étoile et que c'est moi qui t'indiquais le chemin. Tu n'as pas suivi la lumière du phare. Tu nous as perdus en route"


Mais entre rêve et réalité, beaucoup d'années se sont écoulées. Seule reste une promesse qui ne demande qu'à être honorée ou rompue à tout jamais.

 

"Ça fait longtemps que j'ai arrêté de rêver. Depuis que le marchand de sable s'est envolé en me plongeant la tête dedans"


C'est sur un coup de cœur tout de même modéré - aussi bizarre que cela puisse paraître - que je termine cette histoire qui me permet de découvrir à nouveau cette auteure. Coup de cœur car j'ai été totalement séduite par l'histoire de base même si je regrette un peu d'avoir tout de suite cerné quel en serait le contenu. Pour qui lit beaucoup de romance, il n'y a pas matière à suspense.


Alors ce n'est pas un gros problème en soi puisque la construction de cette histoire nous permet de faire le parallèle entre présent et passé. Et ça apporte une dimension particulière à l'ensemble dont je suis assez friande.


J'ai tout de suite aimé le personnage de Nicky, cette jeune femme volontaire et déterminée qui prend sa revanche sur un passé assez douloureux qui ne lui a pas permis de s'épanouir comme tous les enfants. Malgré une blessure sentimentale toujours omniprésente, elle a parfaitement réussi sa carrière professionnelle, ce qui fait qu'elle en est arrivée là où elle est aujourd'hui.

 

"Il m'arrive encore d'observer l'horizon sur la plage et de me demander s'il est de l'autre côté à en faire de même "


Même s'il est flatteur pour elle de se voir confier une nouvelle mission, on sent combien Nicky est attachée à sa vie, à sa famille de sang mais aussi à celle de cœur et à tout ce qui fait son équilibre. Mais on sent très vite aussi qu'elle n'arrive pas à surmonter un pan de son passé qui repose sur une promesse vieille de 12 ans "Là où l'horizon nous sépare, l'océan nous rassemblera. Toujours".

 

"Deux âmes sœurs peuvent errer toute une vie, mais ne seront jamais épanouies si elles ne se trouvent pas l'une l'autre"


Lorsque le passé la rattrape, à des milliers de kilomètres, on se retrouve avec une héroïne qui nous met face à un gros décalage entre les sentiments ressentis et les sentiments exprimés. Ça montre bien que malgré le nombre d'années passées, l'intensité des sentiments est identique. Et même si j'ai trouvé que la romance était trop évidente, comme si de rien n'était, j'ai vraiment apprécié que le passé s'invite en alternance pour que l'on puisse avoir toutes les données clés de l'histoire avant/après.

 

"Sa voix comme une litanie, apaise les battements de mon cœur et résonne dans chaque parcelle de mon être. Il pourrait me raconter n'importe quoi que je resterais des heures à l'écouter sans ciller"


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Qui dit romance, dit forcément un/une autre protagoniste. Et là j'avoue que j'ai été assez charmée par le personnage de Victor, même s'il n'est pas parfait. J'ai aimé la notion de romantisme qui s'en dégage, la notion de patience et de bienveillance qui l'habite et surtout j'ai adoré sa simplicité qui apporte pas mal de douceur et de tendresse tant dans le présent que dans le passé. Mais il y a une chose qui m'a agacée et qui revenait régulièrement : sa manière d'appeler Nicky. Au secours ! Pour qui me connaît bien, je déteste ça. Point de vue purement personnel, bien entendu.


Une des promesses que pouvait laisser supposer ce roman est le dépaysement total. Et là c'est une promesse parfaitement tenue puisque l'auteure a su agrémenter son récit de paysages paradisiaques et de détails en tout genre vraiment propre à cet univers exotique. Je suis toujours admirative de la richesse de certains romans en ce qui concerne l’environnement et l’univers.


La force de ce roman ce sont vraiment les thèmes abordés et les personnages qui y sont associés. Avec des sentiments si forts, constants d'un bout à l'autre de l'histoire, l'auteure sait nous prendre par les sentiments et nous toucher par tant d'émotions. Même si les personnages sont déstabilisés comme déstabilisants, et donc loin d'être parfaits, on ne peut qu'être réceptifs à leurs joies et à leurs peines, à leurs espoirs et à leurs désillusions et à leurs peurs et à leurs doutes. Ils sont entourés d'un très beau réalisme ce qui est un très beau point positif.

 

"J'ai regardé les étoiles hier. Le ciel avait la teinte de la mer quand elle rejoint l'horizon. Je me suis demandé comment c'était possible de briller autant. Et j'ai pensé à toi"


L'histoire dans son ensemble est assez bien construite et à un très beau potentiel, même s'il y a une ou deux petites choses auxquelles je n'ai pas adhéré. Notamment, les douleurs passées de Nicky. Il y a un lien que je n'ai pas compris et j'aurais aimé être surprise. Ce qui n'a pas été le cas et qui m'a laissée dubitative car je n'ai pas vu le rapport de cause à effet et il n'y a pas plus d'explication que cela, ce qui est dommage.


Il y a des choses que j'ai perçues comme résolues trop rapidement et là j'avoue que je suis un peu déçue par l'impression de précipitation ressentie car j'aurais préféré que ce soit amené autrement et que ces points-là soient plus développés et approfondis sur la longueur. Et j'aurais aimé que certains actes manqués ne soient pas manqués pour donner un autre rythme à l'histoire.


Par contre, est-ce que je vous parle de cette fin parfaite et de toutes ces références, en début de chaque chapitre ou dans l'histoire, à la célèbre histoire de F. Scott FITZGERALD, "Gatsby le magnifique" ? Alors là, l'auteure m'a comblée avec une fin digne de ce que j'attendais et très dans l'air du temps. Mais aussi avec tous ces passages parfaitement choisis comme un lien entre deux histoires que de simples mots font se rejoindre. Génial ! Juste génial !


Ce roman édité via Stories by Fyctia a un contenu plus que prometteur - à commencer par une couverture sublime et qui colle parfaitement avec l'histoire - mais comporte, à mon sens, quelques imperfections et faiblesses qui ont perturbé un peu ma lecture.


Malheureusement, pour qui sait comment je fonctionne, je sais passer au-delà certaines imperfections mais dans une certaine limite seulement. Une solide correction de qualité permettrait à cette histoire d'avoir tous les atouts pour être parfaitement aboutie. Car sincèrement, j'aimerais beaucoup la voir éditée en format papier et rejoindre ma bibliothèque.


Je sais que je suis une lectrice exigeante mais ça n'en fait pas moins de moi une lectrice sincère surtout lorsqu'une histoire, même imparfaite, a su me séduire à un tel point.


Parce que la réalité est là, et bien là : j'ai plus qu'adoré cette histoire tout en sensibilité. Et aucun point négatif ne saurait être assez fort pour ne pas la recommander à qui aime l'amour avec un grand A. Vous savez ce qu'il vous reste à faire ? Alors, bonne lecture !


17/08/2022
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