Baby Random 1 / Alexia GAÏA
Découverte en 2017 avec Adopted Love, Alexia GAÏA revient avec sa dernière-née, la trilogie BABY RANDOM. Un grand merci à Célia chez Hugo Roman/Hugo Poche de m’avoir proposé en Service Presse cette histoire dont le premier tome est un réel coup de ♥.
J’ai littéralement craqué sur la couverture simple mais magnifique, fraîche et dans l’air du temps de la romance. Et puis dès qu’il y a le mot BABY, eh bien je fonce tête baissée. Eh oui, je ne me referais pas de ce côté-là.
Et dès le prologue, je me suis plongée dans cette histoire qui m’a tenue d’un bout à l’autre. Et quand on travaille, c’est compliqué de lâcher une histoire. Toute lectrice addicte connaît ça, un jour ou l’autre.
J’ai tout d’abord poussé les portes de chez Weiss Corp pour rencontrer l’adorable Mona ou « Monary » sur le point de prendre une retraite bien méritée après avoir veillé sur son patron, Mr WEISS et son garnement mais non moins attachant fils, Roman.
Puis me voilà entrant dans un café de Chicago, où travaille Célia, jeune serveuse de 21 ans draguée par son patron Max, trentenaire soufflant le chaud et le froid, dont elle repousse régulièrement les avances.
« Mais Max est un Français, et les Français ont une réputation de connards qui leur colle à la peau.
Ca me suffit pour l’éviter. Les connards, j’ai déjà donné ! »
Dès les premières pages, on se rend bien compte que la vie de Célia n’est pas cousue de fil doré. Sinon pourquoi travaillerait-elle dans un café ? Une voiture sans âge, une collection d’amendes assez impressionnante, un appartement qui n’a rien de cosy et d’attrayant, et une précédente relation douloureuse qui a laissé des traces notamment financières.
« Parfois, je me demande si j’ai la poisse ou si je suis juste responsable de mes emmerdes »
Seuls rayons de lumière dans une vie assez quelconque,
- sa voisine, la fameuse Mona que l’on retrouve mais vingt ans après l’avoir rencontrée. Eh oui, heureux hasard que celui-là. Mona est à présent une octogénaire au franc-parler détonant, confidente de Célia mais bien plus que cela, une figure maternelle qui lui a tant manqué. Au point que Célia va accepter de rendre un service à Mona : se rendre à sa place à une soirée de remise de récompense.
« Désolée, maman, d’être ta plus grosse déception, mais tu n’as pas été un exemple à suivre non plus… »
- et un petit rituel quotidien à 11 h 05 qui a les traits d’un mystérieux inconnu aux yeux verts, ponctuel comme une horloge bien réglée et qui semble aussi riche que ce que Célia est fauchée.
Lorsque Célia va à nouveau croiser son bel inconnu – qui répond au doux prénom de Roman - mais lors de la fameuse soirée, rien ne peut lui laisser penser que sa vie va s’en trouver chamboulée, notamment par une donnée inattendue.
« Je me force à relever les yeux vers le type qui s’avance vers moi.
Quand je croise ce visage, j’arrête net de penser. C’est un black-out total »
Et voilà comment on se retrouve happée par cette histoire difficile à classer – romance, drame, triangle amoureux ou pas ? - tant elle est tour à tour, émouvante, rageante, déroutante, prêtant à sourire, agaçante, perturbante et par moment réellement poignante. Une chose est sûre : elle est terriblement addictive.
Lorsque la vie va mettre Célia face à des choix difficiles, saura-t-elle prendre les bonnes décisions ?
Et comme l’adage le dit, vaut-il mieux être seule que mal accompagnée ? Même dans les pires épreuves ?
Dans ce premier tome de ce qui s’apparente être une histoire à succès – en tout cas pour moi - , l’auteure a mener la vie dure à son héroïne. Célia joue de malchance, ça s’est indéniable et pourtant elle a des personnages secondaires, près d’elle, de qualité (ou pas selon les moments et notre humeur !).
Mona et Béni sont mes personnages coup de cœur ex-aequo. Peut-être pas ensemble dans l’histoire mais chacun à ses moments d’authenticité et de tendresse ; des personnages vrais et sincères.
« J’adore ces deux petits vieux. Ils sont la seule famille que j’ai,
mais ils assurent pour dix »
Et puis il y a ces personnages qui nous font devenir un peu lunatiques ; un coup on les aime et très vite on les déteste. Et puis on les aime à nouveau. Un vrai yo-yo émotionnel. A ce petit jeu, arrivent - également ex-aequo - sur le podium, Max et Roman pour leur charme non négligeable et leur goujaterie exacerbée. Une rivalité oppose ces deux hommes – bien sous tous rapports en apparence -, trop fiers pour assumer la réalité et la force de leurs sentiments et d'une situation qu'ils choisissent de fuir. Qu’on les aime ou non, c’est très compliqué à dire. L’un peut se montrer vraiment romantique un jour mais un vrai connard ensuite. Et l’autre, aux sentiments confus, présent un peu comme un coup de vent, sous la coupe d’un père plus qu’autoritaire ou bien seulement apeuré par la tournure que prennent les évènements. Il dégage tout de même une certaine tendresse qui du coup nous fait douter. Bref, pas facile d’assister à une telle désertion et une telle incertitude masculine.
Lorsque tous ces personnages se trouvent confrontés à ce que la vie peut offrir de plus beau, les comportements divergent. Et l’histoire nous réserve de bonnes comme de mauvaises surprises et réactions. Et ce subtil mélange de sentiments nous porte jusqu’au bout de cette histoire dans laquelle l’auteure aborde des thèmes vrais et tellement réels. Associée à cela, une petite touche humoristique dans les propos ou pensées de Célia, qui apporte une certaine légèreté qui fait du bien.
« Ses lèvres chaudes qui frôlent ma peau…. Oubliez les œufs et apportez-moi des pièces de bœuf, je peux tout cuire ! »
Alexia GAÏA a su associer la qualité de sa plume à une émotion bien réelle. On sent bien que Celia va vivre son histoire plus comme une contrainte que comme un événement joyeux. Et malheureusement, ce douloureux sujet ne relève pas de la fiction ; dans la vie réelle, il existe bel et bien. Et j’ai aimé la manière dont il a été abordé, développé et tous les autres thèmes qui, ainsi, ont gravité autour de lui. Et il y a un petit détail qui m’a interpellé, apportant sa petite touche d’émotion personnelle bien que simple fait du hasard. Détail purement personnel qui, bien sûr, ne mérite pas qu’on s’attarde dessus.
« Ma vie était si simple à une époque pas si lointaine. Et puis me voilà au fond du trou, à gratter les bords pour essayer de remonter seule.
Si mon trou se remplit, je ne garderai pas la tête hors de l’eau »
Au fil des pages qui se tournent tellement facilement, on découvre Célia fragile mais qui ne baisse pas les bras lorsque le monde ne lui fait pas de cadeaux et que sa vie semble s’effriter un peu plus au fil des chapitres. Elle va subir de plein fouet le vrai visage d’une certaine gente masculine – attention, ce n’est pas une généralité – et elle va devoir assumer seule des choix qui vont mettre à mal ses sentiments et ses certitudes. Sa vraie force reste, toujours et encore, Mona et Béni ; d’où les coups de cœur. Entre beauté et laideur des sentiments, entre perfection et toxicité, notre cœur et nos émotions sont mises à rudes épreuves. Et oscillent de la même façon que ceux de Célia.
« J’ai de vrais sentiments pour Roman. Non, pour Max, bon sang ! Pourquoi je ne ressens pas pour Max
cette attirance incontrôlable qui s’empare de moi quand Roman WEISS se montre ? »
Vous l’aurez donc compris, le personnage de Célia est vraiment abouti - toujours selon moi bien sûr - tant tout ce que l’auteur veut faire passer au travers d’évènements joyeux ou douloureux - voire très douloureux -, nous arrive en plein cœur. Elle est touchante, attachante et même bouleversante. On a juste envie de l’aider dans ses choix, dans son quotidien et dans la gestion de ses peurs et de ses douleurs.
« Je pourrais écrire un livre rien qu’avec mes questions et mes angoisses »
Alors quand on arrive sur les fatidiques mots A SUIVRE, qu’est-ce qu’on fait ? Et bien, on attaque illico presto le deuxième tome ! Ca c’est un réel signe du coup de cœur en bonne et due forme. Je file donc attaquer cette suite avec une impatience non dissimulée et je ne suis plus là pour personne. Merci Alexia et au plaisir de te rencontrer prochainement !!!!!