Chroniques
Le premier Noël du Monde / A.C VAUCLAIRE
Que ceux/celles qui connaissent l'origine de Noël se fassent connaître... ou se taisent à tout jamais ! C'était trop tentant comme intro pour présenter ma dernière lecture totalement dans l'esprit de ce mois de décembre, sous un format un peu particulier : un conte sous la plume de A.C VAUCLAIRE, auteure périgordine, ma région d'adoption depuis 7 ans. Merci pour ta confiance sur cette lecture audacieuse pour moi.
Je dois avouer que j'ai un esprit assez cartésien et tout ce qui touche à la fantasy, au surnaturel, aux esprits en tous genres, etc... m'est pas mal étranger, pour ne pas dire carrément. Mais je me suis quand même laissée séduire par ce texte assez court qui nous conte la légende de Noël autrement. Eh oui, pourquoi Noël ne serait pas périgordin ? Et né en des temps beaucoup plus anciens que ce qu’on pourrait imaginer ?
C'est sur cette idée originale qu'A.C VAUCLAIRE est partie sur les traces de l'origine lointaine de cet événement annuel incontournable. Et qu'elle est remontée jusqu'à la période paléolithique lorsque deux mondes, après un sacré concours de circonstances se sont rencontrés : celui du Paradis avec les anges et Lucifer et celui des premiers humains. Lorsqu'ensemble ils vont devoir affronter les légendes et croyances périgordines, ce pourrait bien être là, non sans difficultés, le premier Noël au monde. Bienvenue au cœur du Périgord et de ses légendes ancestrales !
Je ne vais pas vous raconter l'histoire car clairement ce serait très risqué de ma part et ça ne servirait à rien puisqu'il vaut mieux lire l'ouvrage. Je vais juste vous donner mon ressenti, celui d'une lectrice qui débarque en terre inconnue, un peu comme l'ange Noël qui atterrit en pleine période préhistorique pour accomplir sa mission d’offrir le premier cadeau du monde à un enfant.
L'auteure a imaginé une histoire dans laquelle vont se côtoyer des univers qui n'étaient pas amenés à se rencontrer et elle a su en faire un texte original dans lequel on plonge sans difficulté si on est coutumier du style fantasy (même si ce n'est peut-être pas totalement le genre approprié). Ajouté à ça des légendes périgordines qu'on découvre avec plaisir même s'il faut l'avouer, regorgent de personnages pas toujours très fréquentables.
N'étant pas une lectrice qui maîtrise certains codes de ce style littéraire, j'avoue que mon esprit a mis un certain temps à s'approprier l'univers et les personnages. Mais ça ne m'a pas empêché d'apprécier cette découverte peu commune et de comprendre la démarche créative de l'auteure ; et de l'apprécier.
Écrit accessible dès 12 ans, certains passages m'ont interpellée par le côté sombre et brutal auquel je ne m'attendais pas du tout mais reflétant simplement la dureté de la vie à l’époque. Et comme dans tous les contes il y a les gentils et les méchants. Lectrice de romances contemporaines, certains actes et comportements n'existent pas dans mon monde donc ceci explique probablement cela.
Ce conte assez court fait partie des écrits qu'il est agréable de lire car la qualité de la plume, de l'inventivité et de la construction narrative est incontestable. L’auteure a su associer la magie de Noël à des temps anciens et, même si c’est une sacrée prise de risque, c’est vraiment bien réussi.
Avec ce conte, l'auteure a mis en avant certaines légendes inconnues qui ont probablement nécessité un certain travail de recherche qui donne ainsi un incroyable réalisme à l'histoire. Elle a su les utiliser de manière totalement appropriée et l'ensemble est donc très réussi permettant de mettre en lumière cette si belle région.
"Le premier Noël du monde" est assurément un ouvrage atypique qui a toute sa place dans la catégorie contes. Il nous fait voyager dans un univers inédit et nous transporte, le temps de quelques heures, à des années lumières de ce qu'on peut avoir l'habitude de lire, pour nous faire vivre une expérience inédite. C'est une belle invitation en cette période qu'il est impossible de refuser donc vous savez ce qu'il vous reste à faire ! Alors très belle lecture !
La ritournelle de nos jours / Marie JOUDINAUD
Quelle beauté que cette histoire sur fond de passion dévastatrice ! C'est un vrai coup de cœur - mais il aurait pu être encore beaucoup plus - pour ce roman de Marie JOUDINAUD, paru sous format Archipoche, dans la collection Instants suspendus, qu'il ne m'a fallu que quelques heures pour le dévorer. Il est petit, certes, mais tellement complet et si bien écrit. Il m'a transportée d'un bout à l'autre, sans que je puisse m'en éloigner avant d'en connaître le dénouement. Merci aux Editions de l'Archipel pour ce très bel envoi et Marie pour la dédicace.
Cette lecture a été tellement intense et riche en émotions que je suis obligée d'écrire mon avis en deux parties - aussitôt le livre terminé, de peur d'oublier quelque chose et quelques jours après une fois la tension émotionnelle passée -. Je me rends compte, en refermant cette histoire, que j'aime de plus en plus ce style littéraire où la force des sentiments et la manière de les aborder sont totalement différentes de la New Romance que je lis majoritairement. Et ça fait un bien fou !
Histoire contemporaine, elle alterne narration interne et narration externe pour deux périodes de vies qui nous font rencontrer en 2006, Sophie, fleuriste trentenaire à Paris et au début des années 70, Emile, étudiant en musicologie à l'université de Nice. 32 ans et des centaines de kilomètres séparent ces deux parcours de vies et pourtant ils vont se retrouver si étroitement liés.
Lorsque Sophie apprend que son père, condamné par la maladie, n'a plus que peu de temps à vivre, elle va mettre de côté la rancœur qu'elle a pu avoir envers celui qui, musicien célèbre, n'a pu s'occuper d'elle comme elle l'aurait aimé. Jusqu'à son dernier souffle elle sera présente, Jusqu'à ce dernier mot "Pardon...". Mais pardon de quoi ? C'est à l'occasion d'un rendez-vous chez le notaire que Sophie va avoir l'opportunité de partir sur les traces de son passé et obtenir des réponses aux nombreuses questions qui vont naître. Laissez vous porter et partez à la découverte de la Villa Mauresque et de ses secrets !
Ce roman est l’exemple même de lecture qui fait, dès les premières pages, se déconnecter notre cerveau pour plonger dans l’histoire comme si on y était. Et j’adore ça ! L’univers est tellement immersif qu’on s’y croirait presque, sentiment qui ne se ressent pas à chaque lecture.
Dès le départ j’ai aimé l’idée de base, somme toute anodine, qui va fortement impacter l’histoire et lui donner sa direction. On se doute bien vu le thème qui va éprouver Sophie que nous ne trouvons pas dans une lecture légère. Et pourtant, elle n’en est pas triste pour autant. Clairement, on suit des personnage authentiques, avec de vraies émotions et appréhendant tout ce qui leur arrive avec tellement de force et de courage.
Sophie est une jeune femme forte, qui a su se construire malgré l’absence partielle de son père. Je dois reconnaître que j’ai eu un peu plus de mal à appréhender son caractère, ses sentiments et sa façon de penser. C’est un personnage qui, pour moi, se révèle complexe dans ses réactions et dans l’amour qu’elle porte malgré tout à son père, de manière peut-être un peu maladroite parfois. J’arrivais à la comprendre et en même temps il m’est arrivé de lui en vouloir.
« J’ignore pourquoi, la vérité m’est soudain devenue essentielle. Je n’avais rien su pendant des années, et résoudre le mystère en quelques jours me semblait paradoxalement primordial »
C’est un sentiment assez bizarre mais qui s’estompe au fil de la lecture, lorsque les pièces du puzzle qu’elle construit se mettent en place, lorsqu’on comprend ce qu’elle a pu ressentir par le passé. J’ai admiré sa persévérance qui aurait pu engendrer des blessures supplémentaires et qu’est-ce que j’ai aimé tout ce parcours qui va lui faire croiser tellement de bienveillance, rencontrer des personnes qui vont se révéler essentielles à sa reconstruction émotionnelle. Finalement, je me suis attachée à elle autant qu’à tout le reste.
« On ne refait pas le passé, il faut regarder l’avenir et se rappeler que le mouvement est toujours préférable à l’immobilisme »
Autre ressenti avec Emile que j’ai immédiatement aimé. L'auteure a créé un personnage hors du commun dont on découvre l'histoire avec impatience et attention au fil des chapitres. Il est passionné par son art, il est doux, sincère et tellement entier. J’ai adoré partir sur ses traces, vivre sa vie par procuration sous l’écriture si belle de l’auteure et qu’est-ce que j’ai aimé cette force qu’il y a en lui pour affronter les coups durs de la vie et recevoir avec tant d’humilité ce qu’elle lui apportait, en contraste, de tellement beau comme pour prendre une revanche bien méritée.
« Il lui semblait que les nuages se dissipaient pour faire place aux rayons de ce nouveau jour tant attendu »
J’avoue qu’Emile est le personnage qui m’a le plus touchée car la romance avec Helena, à laquelle on assiste est si belle, si douce, si évidente et pourtant elle nous laisse comme une délicate mélancolie lorsqu’on prend conscience de l’ampleur des sentiments et de ce à quoi ils vont pouvoir amener, par amour tout simplement. L’émotion est totalement au rendez-vous avec ce personnage et les mots amour et romance prennent tout leur sens avec lui, avec eux deux.
« Tu ne joues pas du piano par choix ; la musique est un moyen de rester en vie pour toi. Comme pour moi »
Avec ce roman, Marie m’a conquise au point que j’ai envie de lire tout ce qui se rapporte à sa plume. Même si j’avais certaines attentes pour la fin qui ne se sont pas concrétisées, la beauté de l'histoire et la force de la passion qu'elle renferme n’ont pu que faire naître des sentiments qui vont au-delà de ce que je peux lire habituellement en romance.
En terminant cet avis, je ne suis pas sûre d’avoir réussi à retranscrire toutes les émotions si fortes et si contradictoires que cette lecture a fait naître en moi. Ni à avoir su faire ressortir tout ce que Marie a si brillamment écrit, alliant avec talent romance, quête de soi et épisode historique poignant. Mais une chose est sûre : c’est une lecture dans laquelle je me plongerai à nouveau sans hésiter. Et je vous conseille vraiment de partir, vous aussi, sur les traces de Sophie et Emile pour connaître les mêmes émotions que moi. Alors très belle lecture !
Insaississable désir / Tatiana DUBLIN
Bien loin des romances contemporaines que je lis habituellement, je ne pensais pas dire ça un jour : j'ai eu un énorme coup de cœur pour cette romance historique, sous la sublime plume de Tatiana DUBLIN chez Harlequin dans la collection Victoria. Merci à l'auteure de m'avoir plongée dans cet univers le temps d'un aparté inédit.
Pour qui me connaît, je ne suis pas lectrice de narration externe et de romances historiques. Pourtant, dans "Insaisissable désir", ces deux caractéristiques ne m'ont absolument pas dérangée, bien au contraire. Je n'avais jamais ressenti une telle intensité dans un tel écrit qui m’a embarquée dès le prologue si touchant, si poignant.
C’est au cœur du XIXème siècle, dans le Yorkshire que l’on découvre le domaine de Blackson House où la vie semble s’être arrêtée, bien loin du faste d’antan après que Lord Keir, propriétaire des lieux a vécu le pire drame qu’un homme puisse connaître. C’est Abigaïl – Abbie -, gouvernante quinquagénaire qui est missionnée par la nièce de Keir pour reprendre en main le domaine et lui redonner vie afin de retrouver son éclat et sa réputation passés. Malheureusement le maître des lieux aussi insaisissable que désagréable, ne l’entend pas ainsi et la tâche d’Abbie va se révéler bien plus compliquée que ce qu’elle espérait. Surtout lorsque certaines tensions inattendues vont s’inviter alors que personne ne pourrait s’y attendre. Bienvenue à Blackson House !
« Elle manque de défaillir sous ce regard bleu glacial. C’est tout juste s’il ne retrousse pas les babines pour gronder. Comme une espèce de fauve furieux »
Si on m’avait dit que j’ouvrirais un jour un livre Harlequin pour découvrir une romance historique, je pense que j’aurais été la première surprise. Je n’ai pourtant pas hésité un seul instant car j’ai déjà pu lire l’auteure ce qui, pour moi, n’était pas du tout une prise de risque. Et j’ai bien fait car j’ai adoré cette lecture qui m’a transportée là où je ne pensais pas du tout aller un jour. Comme quoi…
En premier lieu, j'ai vraiment adoré que, pour une fois, les personnages se trouvent dans la tranche d'âge quinquagénaire. C’est assez inédit et inattendu mais qu’est-ce que c’est agréable de sortir des codes habituels. L'approche des relations - notamment la romance - est ainsi différente, sans précipitation, ni mièvrerie ou artifices. Les sentiments sont vraiment bruts malgré un passé bien présent et la tension qui se maintient au fil des chapitres est très bien dosée.
« Seigneur, qu’il est beau ! Mais Seigneur, qu’il est… odieux ! »
Dans ce roman l'auteure a parfaitement su mettre en lumière les relations amoureuses telles qu'elles semblaient être appréhendées, par des personnages ayant déjà vécu, à une époque bien différente de celle qu'on retrouve dans les romances contemporaines très classiques. Et c'est un étrange sentiment que celui que j'ai pu ressentir, comme plus intense, plus sincère et surtout plus authentique car se rapprochant totalement de ma vision. On est clairement sur une histoire d'amour intense peu commune avec des personnages qui nous font vivre tant d'émotions dès le prologue jusqu'au mot fin.
Dans cette histoire, tout est si bien détaillé, qu’on se plonge avec plaisir dans un monde totalement étranger, à une époque bien loin de ce qu'on peut imaginer. Je dois avouer que certains aspects de ce quotidien peuvent apparaître comme redondants, apportant une touche routinière qui m'a un peu dérangée – vive le lave-linge ! -. Mais en opposition, j'ai adoré la richesse de tout ce qui agrémente le quotidien professionnel d'Abbie et qui va permettre de redonner vie à cette communauté tellement éclectique en y apportant une belle touche de fraîcheur et d'énergie. Seule petite chose qui aurait pu me déranger c’est l’enchaînement trop rapide et trop facile de tout ce qui est entrepris.
L'auteure a, selon moi, vraiment trouvé un bel équilibre entre la part romance et la part historique. Aucune des deux ne prend le dessus sur l'autre et l'ensemble est très agréable à découvrir surtout pour une novice comme moi. Les personnages qui pensent ne plus pouvoir attendre quoi que ce soit de la vie et de l’amour vont se retrouver dans une situation émotionnelle intense qui va les surprendre et les emporter bien au-delà de ce que la raison voudrait.
Abbie est un personnage féminin qui n’a aucun problème relationnel mais qui pourtant ne s’ouvre pas sur son passé, sur son vécu avant d’arriver à Blackson House. Il y a un certain mystère qui l’entoure, que l’auteure maintient avec un certain talent car je n’ai rien vu venir. Elle est très professionnelle, elle a du caractère et pourtant lorsqu’elle doit affronter Keir la donne change totalement. On peut clairement dire qu’il lui fait perdre tous ses moyens. C’est un personnage duquel je me suis sentie étrangement proche et qui a su me toucher par tous ses traits de caractère et par sa façon d’être. Femme de poigne qui n'a rien d'effacé, il y a pourtant en elle une certaine fragilité que l'auteure a parfaitement su faire contraster avec un caractère bien affirmé. Elle exerce un métier qui me fait rêver et forcément je n'ai pu qu'adhérer immédiatement. Tout cet aspect de l’histoire m’a littéralement transportée dans cet univers.
« Les femmes sont-elles si bêtes qu’elles ressentent le besoin d’unir leur âme à celle d’un homme ? »
En ce qui concerne Keir, dès le prologue on ne peut que tomber raide dingue de lui. Et pourtant, lorsqu’on le découvre ensuite il n’a plus rien d’attirant tant son personnage au langage très limite apparaît comme bourru et imbu de sa personne. On comprend très vite qu’une certaine souffrance l’habite et… on lui pardonne. Franchement dans le genre protagoniste masculin, même s’il n’est pas parfait, j’aurais volontiers pris la place d’Abbie. La plume de Tatiana sait tirer le meilleur de lui pour nous le faire aimer même les jours où il est limite détestable. Il dégage une sensualité terrible !
« Il est un Blackson, et quand un Blackson aime, il ne peut échouer »
Pour ce qui concerne l’histoire elle-même, j’ai vraiment tout aimé : les personnages, l’univers, l’évolution du récit, etc… La plume très assurée de Tatiana y est certainement pour beaucoup puisqu’on est sur un texte de très grande qualité en terme d’écriture. Elle maîtrise parfaitement ce style !
Ce qui m’a un peu dérangée c’est l’impression du livre qui peut engendrer des difficultés de lecture tant la taille de la police est petite et les marges réduites. J’avoue avoir eu du mal à le lire le soir, ce qui m’a un peu perturbée. Et autre point que j’ai regretté c’est la couverture du roman qui ne reflète pas du tout le personnage d’Abbie, quinquagénaire et rousse. Dans mon esprit elle n’est pas du tout en adéquation avec la photo de cette femme brune et qui semble bien trop jeune. Ce petit détail aurait mérité d’être soigné vu la qualité du roman.
Cette histoire est sans nul doute possible une des révélations la plus marquante pour 2024 dans ma bibliothèque. L'intense frustration qui s'en dégage est étrangement plus qu'agréable car il n'y a aucune sensation de tourner en rond et elle nous laisse dans une attente qu'on aimerait simultanément voir cesser et ne jamais finir. Franchement, j'ai tellement aimé cette histoire qui parle de reconstruction, de seconde chance et de renaissance. Et je ne peux que vous conseiller de la découvrir, surtout si vous êtes lectrice de romances historiques ! Alors très belle lecture !
Jusqu'au bout du chemin / Ludivine DELAUNE
Quel plaisir de découvrir le dernier roman de Ludivine DELAUNE qui est une auteure dont la sensibilité sait me toucher à chaque plongée dans ses écrits. J'ai eu le grand bonheur de le recevoir dédicacé en SP de la part des Editions l'Archipel, dans la collection Instants Suspendus, grâce à Emmanuelle, et je les remercie vraiment pour leur confiance.
Pour qui connaît bien cette auteure, Ludivine DELAUNE fait incontestablement partie de ces plumes authentiques qui savent mettre des mots sur des maux, qui interpellent, qui touchent, qui marquent et qui bouleversent jusqu'à imprégner notre esprit et notre cœur. Ludivine n'a plus rien à prouver pour mériter sa place dans un monde où les écrits sont nombreux mais qui ont rarement la saveur des siens. Sa légitimité est pleinement confirmée, d'autant plus dans ma bibliothèque.
C'est avec un sujet douloureux qu'elle nous fait entrer dans le quotidien de Manon, trentenaire au passé émotionnel chaotique et douloureux, qui voue sa vie aux autres en exerçant le métier d'accompagnatrice de fin de vie. Jeune femme un peu solitaire dont la vie personnelle manque de lumière, elle est pourtant celle qui donne tout, le temps de quelques heures, à ces êtres que la maladie n'a pas épargnés et à qui aucune issue positive n'a pu être trouvée. Quelques mots ou quelques gestes pour accompagner, soutenir, recueillir des bribes de vies et apporter un soupçon de douceur dans la douleur morale et/ou physique avant le dernier voyage.
« Je tente d’apprivoiser la mort pour qu’elle ne m’effraie plus »
Elle nous fait partager tous ces instants aux côtés de ceux auxquels on ne peut que s'attacher et comprendre tout ce que Manon leur apporte au quotidien et ce que ces êtres meurtris lui apportent en retour avec l'impact qu'ils vont avoir sur sa vie. Qu'importe que la relation éphémère se fasse dans les silences ou dans les souvenirs, elle est unique et marquante à jamais. Et il se dégage de tout ça une telle puissance, une telle émotion avec des mots simples mais percutants.
« Jamais rien ne peut séparer deux âmes qui s’aiment. Pas même la mort, ni la maladie »
Dans cette quête comme pour donner un sens à son existence qui aurait pu être bien différente si elle ne l'avait pas malmenée, Manon peut compter sur des alliés peu nombreux mais de qualité, indispensables à son équilibre sans être envahissants. Que ce soit Elise, son amie, Jeannette, sa grand-mère, Rodolphe & Betty, ses voisins, etc.., tous sont de vrais piliers. C'est une véritable introspection qui va s'opérer dans son âme et dans son cœur ouvrant les plaies du passé, révélant de douloureux secrets pour amener peut-être la lumière au bout de son propre chemin. Ce n’est pas une histoire à sens unique puisque chacun apporte à l’autre bien plus qu’il ne pourrait le penser.
Au fil des mois et au gré des jours avec et des jours sans et d'une routine réconfortante, c'est sur une ligne indéfectible que la jeune femme donne sans compter et avec sincérité pour alléger les souffrances des autres tout en cachant soigneusement les siennes, douloureuses et ineffaçables. Animée d’une force et d’un altruisme incroyables, elle va nous emmener avec elle dans ce qui s’apparente à une initiation à l’écoute de l’autre pour continuer à le voir tel qu’il est, au-delà des épreuves et de la maladie.
« Je crois que c’est ce qui me fatigue le plus, porter un masque face aux autres. Jouer le rôle d’une femme forte, solide et optimiste alors que je suis triste, abattue et seule »
Ce roman nous enseigne avec une certaine pudeur des choses essentielles sur la fin de vie et nous fait passer des messages forts et douloureux que l'on soit accompagnant ou accompagnés. Même dans l'inéluctable on peut y trouver beaucoup d'espoir et de lumière. Sans fioritures, Ludivine a su aborder ce thème avec beaucoup de justesse comme elle sait si bien le faire dans ses écrits toujours emplis de vie et de leçons à tirer.
« C’est quand tout s’arrête que l’on se rend compte qu’on est passé à côté de l’essentiel »
Il y a tellement de vérités dans ce roman, de phrases prononcées dans lesquelles il est impossible pour moi de ne pas, parfois, m'identifier à Manon que c'est bien plus qu'un simple livre. Ludivine joue avec nos émotions, torture notre esprit en le mettant parfois en difficulté lorsqu'elle met en lumière des choses qui peuvent faire mal et met le doigt sur certaines contradictions auxquelles on peut tous être confrontés un jour.
Bien plus que la simple histoire d'un personnage qui s'efface au profit des autres, c'est un bel hommage à l'amour sous toutes ses facettes que nous offre Ludivine. Véritable hommage à tous ces êtres qui aiment passionnément, voire maladroitement parfois et qui ont en commun le seul bonheur de l'autre au détriment du leur. Eh oui, il y a beaucoup d’amour dans ce roman et de douceur mais là je ne peux pas en dire plus !
« Aimer offre le pouvoir incroyable de tout réparer : les âmes brisées, les passés tourmentés et les liens coupés »
Dans ce roman, Ludivine aborde des thèmes forts tels que le deuil, la maladie, la peur de l’abandon, le déni, etc… et pourtant il n’y a aucune tristesse qui en ressort, bien au contraire. C’est un réel message d’espoir et de bienveillance qu’elle nous délivre pour appréhender plus sereinement ce qui est inéluctable. Mon ressenti, c’est que Ludivine a mis beaucoup de sa propre histoire et de son vécu personnel pour faire aboutir ce roman a quelque chose de vraiment beau et que j’ai eu tellement de plaisir à découvrir avec tant d'intensité.
Je ne connais pas Ludivine personnellement mais elle fait partie de ces auteures que je rêve de rencontrer un jour pour partager avec elle un ressenti qu’aucun mot ne pourra jamais vraiment expliquer. Tous ses romans lus ont été des coups de cœur pour moi et « Jusqu’au bout du chemin » n’échappera pas à une place de choix dans cette catégorie. Si vous ne connaissez pas Ludivine DELAUNE, je ne peux que vous conseiller de découvrir sa plume, ses différents univers et sa sensibilité pour ne pas passer à côté d’une expérience littéraire unique. Alors très belle lecture !
Block or love / Magali INGUIMBERT
Faire de sa passion l'univers de son dernier roman est une idée géniale et Magali INGUIMBERT l'a fait. Et le résultat est juste waouhhhh ! Il ne m'a fallu qu'½ journée pour découvrir le 5ème roman, chez Hugo Roman, de cette auteure que je suis depuis ses débuts. Et c'est sur un petit coup de cœur, avec tout de même une petite frustration sur certains points, que j'ai refermé cette histoire.
Je ne suis pas spécialement lectrice de romance dans le milieu du sport car ce sont toujours les mêmes univers qui reviennent : le hockey, le football américain, la formule 1, etc... et l'impression de tourner en rond est souvent présente. Donc j'ai abandonné ce genre il y a déjà un moment. Mais là, hormis qu'il s'agisse de Magali, j'ai été séduite par le fait d'aborder un sport collectif qui est accessible à un grand nombre et surtout qu'il touche de près l'auteure qui connaît donc bien cet univers, ses dessous et ses ambiances. Ça change et c'est un point très positif !
C'est en Californie que Mackenzie, jeune femme complexée par ses 1m82, s'apprête à réaliser son rêve en intégrant la prestigieuse université de Stanford et en rejoignant l'une des meilleures équipes de volley-ball des États-Unis.
« Je suis prête à tout pour y parvenir. Les sacrifices ne me font pas peur pour réussir »
Mais c'est aussi l'heure de l'intégration dans cette même équipe, en tant que coach adjoint, d'Andy, à peine plus âgée qu'elle, champion olympique dans la discipline qui a vu ses rêves de carrière s'envoler après une blessure qui a laissé des séquelles. Comme une revanche sur ce que le destin lui a enlevé, il n'a qu'un but : mener cette équipe à la victoire du championnat national.
« Ne vous fiez pas aux apparences, si cette canne est peut-être un signe de faiblesse, sachez que ma force est ailleurs. Je ne vous apprends rien, le mental est la clé ! À moi de vous montrer ce qui vous attend au haut niveau. Un conseil, laissez vos états d’âme au vestiaire, sur ce parquet, on joue uniquement au volleyball. Détestez-moi si ça vous chante, tout ce qui compte, c’est le résultat »
Il suffit d'une rencontre et d'une même passion pour que deux destins se voient bouleversés par une attirance interdite et dangereuse qui pourrait bien mener à l'anéantissement de tous leurs rêves. Préparez-vous à assister à un match hors du commun !
Quelle lecture, un peu trop courte à mon goût, qui m'a transportée le temps de quelques heures dans un monde qui ne m'attire pourtant pas dans la vraie vie ! Et malgré tout, j'ai été happée par cette très belle romance sur fond d'interdit et de mise en danger émotionnelle.
Avec ce nouveau roman de Magali, que je suis depuis ses débuts, on peut avoir des a priori sur une énième romance dans le milieu sportif universitaire. Mais avant de préjuger, il faut ouvrir ce roman et se plonger dedans car l'auteure aborde des thèmes forts en y intégrant sa passion. Et tout ça avec une bienveillance extraordinaire, à l'image de l'auteure.
« Garde en tête que tu as un truc en plus que certains chercheront toute leur vie sans jamais le trouver. Ça s’appelle le talent »
Faire d'une faiblesse une force, c'est un des thèmes que l'auteure a choisi pour illustrer la différence et la confiance en soi et sur lesquels repose l'histoire grâce à Mackenzie qui est une jeune femme, avec un très beau mental, qui veut faire changer les mentalités et prouver la qualité de son jeu, au-delà des apparences. Ah les apparences, fléau de notre société actuelle !
L’auteure a su mettre ce roman à la portée de n’importe quelle lectrice, même les novices en terme sportif. Le volley-ball se mêle de manière harmonieuse et sans surcharge à cette histoire qui, même si elle respecte un schéma classique, est vraiment une romance pleine de charme et de simplicité. La tension induite par la notion d’interdit apporte une touche très slow burn très appréciable. Seul petit bémol : la mise en place de la romance qui, pour ma part, ne s’est pas faite de manière assez graduelle et aurait mérité d’être plus approfondie.
J’ai vraiment aimé la simplicité de cette lecture sans prise de tête. On se plonge dedans et on se laisse porter, tout simplement. Ce genre de roman fait du bien et c’est un peu ça le but de la lecture. Petite frustration : la narration unique sous la voix de Mackenzie qui aurait mérité d’être partagée avec celle d’Andy pour apporter encore plus de profondeur et d’émotion à l’ensemble.
Comme dans toutes ses histoires, Magali nous offre des personnages touchants et attachants. On aime suivre leur parcours, découvrir leurs forces et leurs faiblesses. Pour Mackenzie, ce sont bel et bien sa détermination et ses doutes, qui ne peuvent laisser indifférent face à elle. Et pour Andy, c’est sa douceur et les blessures du passé. Personnage exigeant, je n’ai pas su trouver de points négatifs le concernant. Il est vraiment le protagoniste qu’on ne peut qu’aimer. Et c’est un beau duo qu’a créé l’auteure ! Mais je ne peux pas ne pas parler de Gavin qui est mon personnage coup de cœur de cette lecture avec sa vulnérabilité, ses émotions à vif et la lumière qu’il dégage malgré tout. Pour le découvrir et l’aimer également, il vous faudra lire ce roman !
« Il a une âme d’artiste, il finira par briller parce que la lumière, c’est ce qui lui va le mieux »
Avec cette histoire les apparences sont vraiment trompeuses car elle cache bien son jeu. Et j’ai eu, une fois encore, beaucoup de plaisir à la lire et à voir évoluer un peu plus sa plume. Que l’on connaisse ou non Magali INGUIMBERT, son nom sait se faire une belle place dans l’univers de la romance. Et je ne peux que lui souhaiter de nous surprendre encore et toujours. Alors très belle lecture !
Campus drivers #5 : Good Luke / C.S QUILL
Et voilà refermée, avec le 5ème et dernier tome, la saga des Campus Drivers, qui m'aura fait vivre des moments inoubliables dans ma vie de lectrice qui suit cette auteure depuis 2016. Je ne suis pas très assidue en ce qui concerne les sagas mais là, même si j'ai volontairement attendu pour lire ce tome final, c'est vraiment un carton plein à tous les niveaux. Bravo pour ce quinté gagnant !
On se retrouve une dernière fois à Miami pour suivre les mésaventures de Luke, alias Lucky Luke, atout majeur de l'équipe universitaire de base-ball, qui a également rejoint l'équipe des Campus Drivers 2.0, mais qui depuis quelques mois joue d’une malchance continue. Son poste au sein de l’équipe étant mis en danger, il doit au plus vite trouver une solution pour mettre un terme définitif à ce qui ressemble à une malédiction. Et dans ce domaine, pas besoin d’aller chercher bien loin puisque Tory, étudiante également, est une spécialiste de remèdes miracles en tous genre qui fait figure de porte-bonheur pour qui la côtoie.
« Ça me rend malade de l’admettre mais… j’ai la poisse »
Quand leurs croyances sont en totale opposition mais que le temps presse, il faudra plus que quelques potions magiques pour que la magie opère et que les planètes s’alignent à nouveau pour que la chance revienne !
J’avais mis le T.2 consacré à Donovan en tête de mon classement pour cette saga tellement complète et divertissante. Et j’avoue que ce T.5 arrive ex-aequo avec lui tant je l’ai adoré et dévoré. L’univers qui a servi de base à cette histoire, l’originalité de l’ensemble et le duo Luke/Tory y sont pour beaucoup. Quel couple !
Personnage rencontré dans le tome précédent, on peut apprécier pleinement Tory dans son côté très mystérieux que lui donne sa passion pour l’ésotérisme qu’elle vit à 1000% jusqu’à posséder sa boutique ésotérique en ligne. Cet aspect-là de son personnage est une belle trouvaille, qui attire par le côté atypique de cette adorable sorcière des temps modernes aux cheveux rouges, un peu perchée, qu’on peut avoir du mal à suivre tellement son cerveau ne se met jamais en pause. On aime son sens de la répartie toujours empreint d’une touche très drôle, ses petites manies qui la rendent si attachante et l’opposition parfaite qu’elle représente face à Luke. Elle ne peut pas lui être plus opposée !
« Luke et moi, on est comme une fraise et du chocolat. Je ne veux rien savoir, ces deux aliments ne se mélangent pas »
Luke est un personnage on ne peut plus terre-à-terre qui ne croit pas à tout ce qu’il considère comme des sornettes. Quand sa renommée se fait la malle pour changer de camp, ce n’est qu’un hasard passager et ce n’est pas une pseudo sorcière qui pourrait y changer quoi que ce soit avec ses grigris qu’on ne croise que dans des grimoires poussiéreux. L’aspect très drôle de Luke, qu’on sent comme résigné avec cette poisse qui le suit comme son ombre, contrebalance avec son côté touchant et attachant qui fait qu’on le plaindrait presque de toutes ces péripéties amusantes qui lui arrivent. On reconnaît bien la richesse de l’imagination sans limite de l’auteure qui, grâce à sa plume toujours aussi talentueuse, donne, sans cesse, un très beau rythme à l'ensemble.
« Je me fous qu’il brille, il y a assez de place dans le ciel pour un million d’étoiles. Tout ce qui m’importe, c’est de pouvoir enfiler un foutu tee-shirt sans provoquer la fin du monde »
J’avais vraiment hâte de découvrir ce tome car avec un thème « malchance » annoncé, ça ne pouvait qu’être prometteur pour voir comment Luke allait appréhender ce terrible coup du sort et l’inverser. Et ça l’a été à tous points de vue. Et le fait que les deux personnages soient si opposés, l’idée d’une relation hautement conflictuelle était ô combien tentante.
« Je connais l’expression - Souffler le chaud et le froid – mais avec elle, c’est quelque chose d’encore plus extrême »
Dans ce dernier rendez-vous avec les Campus Drivers, j’ai vraiment apprécié le rythme très slow burn que l'auteure a donné à cette histoire. Niveau écriture, elle est tout aussi appréciable à lire que les précédents tomes mais avec un petit truc en plus que je ne saurais expliquer, qui m'a faire lire ces presque 500 pages d'une traite.
L’univers plus léger que le T.4, par exemple, permet un aspect psychologique amoindri. L’histoire est riche en scènes cocasses et en répliques toujours aussi savoureuses, on retrouve avec plaisir les précédents Campus Drivers et leurs moitiés, le côté mystique de Tory apporte une dimension irréelle à ce scénario dans lequel le faking couple est très bien construit et le dynamisme ne s’essouffle jamais. Petit bonus : le beau clin d’œil aux tomes précédents et à un autre titre de l’auteure.
« Sache qu’une grande partie des célèbres tueurs en série sont Poissons. Comme toi. C’est normal que je sois vigilante »
Comme avec ses prédécesseurs, on plonge sans aucune difficulté dans ce tome où les joutes verbales remplissent parfaitement leur rôle de nous faire mourir de rire – sorry, not sorry Luke - et où tout est fait pour nous faire passer un plus que bon moment de lecture qui défile beaucoup trop vite malheureusement.
« T’es comme un ravioli sans sauce. Appétissant à première vue mais voué à manquer de piment »
Depuis plusieurs années, CS QUILL a su s’imposer dans le monde de la New Romance comme une valeur sûre et son succès est amplement mérité. Elle sait créer des personnages qui ne peuvent sortir que de son imagination créative, hauts en couleur et nous faire passer par tout un tas d’émotions en nous offrant des histoires uniques, dans lesquelles sa plume sait se renouveler à chaque fois. Et c’est pour ça que je suis à chaque fois au rendez-vous !
Unité Spéciale #3 : STORM / Tara JONES
Lire Tara Jones est pour moi une évidence puisque c'est une auteure que je suis depuis... très longtemps déjà et dont j'ai lu tous les livres.
Le seul que je n'avais pas chroniqué, par hésitation, c'est le 3ème tome paru dans sa série "Unité Spéciale" consacré à Storm. Et pourtant je l'ai lu il y a quelques temps déjà et même si j'ai adoré l'univers de cette histoire, la déception s'est trop souvent invitée au cours de ma lecture. Alors que ça aurait pu être un beau coup de cœur, ce ne sera qu'une bonne lecture, malheureusement.
Pour celles qui ont dévoré le 2 premiers tomes consacrés à Tiger et à Ice, Storm est le suivant que nous voulions toutes - ou pas - voir trouver sa moitié. Geek de la bande que personne ne peut égaler, notamment sur le Dark Web, il est aussi celui qui n'a pas d'attache sentimentale régulière et qui est le partenaire gourmand de Nikita (compagne de Ice).
Gourmand à tel point que lorsque se pliant à son rituel quotidien chez DeliCupcakes, il voit filer sous son nez, les derniers cupcakes au chocolat qu'il a l'habitude d'acheter, il ne recule devant rien pour faire changer d'avis celle qui ose repartir avec. En vain... Mais le destin avait décidé que ça ne pouvait pas en rester là !
« Elle a beau être à croquer, elle reste aussi sympathique qu’un pitbull »
Lorsque deux mois plus tard, à plusieurs reprises il le remet en présence de Lilas, celle qui n'a pas céder à son charme, c'est lors d'une énième rencontre avec la jeune femme, dans des circonstances moins légères, que sa vie... et sa raison vont le faire basculer dans des sentiments jusque-là inconnus. Et voilà comment un personnage masculin devient l'illustration parfaite de "he fell first".
« Tu es magnifique. Même vêtue d’un sac de jute, je te trouverai magnifique »
Même si ce n'est pas mon tome préféré - des 3 parus pour le moment -, il y a quand même une très belle base qui avait un beau potentiel mais qui pour moi n'a pas été exploité autant que les précédentes histoires. C'est dommage, vraiment !
Gros point positif : le fil conducteur dans cette saga qui est le lien qui unit tous les membres de l'équipe. C'est un vrai régal de les retrouver au fil des tomes, qu'ils ne soient pas mis en marge du personnage masculin principal. Et de retrouver ce qui nous les a fait aimer précédemment. Bien sûr, je ne peux exclure Nikita et tout ce qui la caractérise notamment ses répliques incisives et tellement spontanées et sa légendaire gourmandise qui m'a semblé un peu trop exagérée cette fois-ci.
« Je vais t’en faire bouffer, moi, de la Barbie de pacotille ! »
Dans ce tome, on découvre donc Lilas, jeune femme veuve depuis 5 ans et qui vit avec sa grand-mère Nénette qui a une particularité que je ne dévoilerai pas. C'est pour prendre un nouveau départ qu'elle est venue s'installer à Shelburne pour ouvrir une boutique.
J'avoue que ce n'est pas le personnage féminin avec lequel j'accroche le plus même si, pour être concernée par le sujet, je peux comprendre certaines réactions et certaines peurs. Mes sentiments envers elle ont été assez fluctuants car je pensais que l'aperçu d'elle sur le début de l'histoire aurait duré et malheureusement ça n'a pas été le cas pour moi par la suite.
« J’ai la sensation de me noyer. De suffoquer. De manquer d’air »
Elle n'en reste pas moins une protagoniste touchante, surtout lorsqu'il s'agit de sa grand-mère Nénette. Quel personnage, tellement naturelle et toujours avec les réparties qui marquent !
Et c'est donc Storm que le destin va mettre sur sa route. La veinarde ! J'ai été agréablement surprise par la manière dont l'auteure a créé son histoire dans ce tome et je ne suis pas déçue malgré certaines réactions que j'attendais différentes venant de lui.
Pour ce personnage assez sûr de lui et de son charme, cette rencontre va lui faire voir les sentiments sous un autre angle ; peut-être parce qu'il envisage enfin plus de stabilité dans sa vie amoureuse. Mais à quel prix lorsqu'on tombe sous le charme en premier et que ça s'annonce compliqué et laborieux.
Dans les tomes précédents, l'auteure nous avait habituées à ce que le suspense se mêle à la romance mais là on est sur une toute autre ambiance. Le rythme n'est pas vraiment dans l'action et le suspense des précédentes histoires, mais plus axé sur la romance. Il y a bien des intrigues qui sont amenées mais non achevées à mon avis. En terminant le livre, j'ai vérifié à deux fois et l'une d'elle étant spécifique à l'héroïne, je reste suspendue à la réponse que je n'ai pas su trouver. Pour la seconde, même si je pense que ce serait incohérent, ce sera peut-être dans le prochain tome, à voir donc...
« Il y a pire que moi. Il y a aussi mieux que moi, mais il n’existe pas un homme qui t’aime autant que moi… »
De manière globale, ce 3ème tome sur Storm complète bien la découverte du destin amoureux des membres de cette unité si spéciale dans le contexte particulier de leur métier.
L'écriture de l'auteure est identique à celle à laquelle elle nous a habituées, même si quelques incohérences ou imperfections ont perturbé ma lecture, et ses idées toujours excellentes. Il y a une transition que je n'avais pas du tout envisagée et là, la surprise a été entière et très réussie.
Malgré un sentiment en demi-teinte pour celui-ci, je serai au rendez-vous des prochains tomes consacrés à Rider et Shadow, si je ne me trompe pas. Car cette saga mérite vraiment d'être découverte pour un bon moment de lecture !
Hors d'oeuvre et préjugés / Emilie PARIZOT
Si Emilie PARIZOT était un trope, il serait sans nul doute possible parmi le trio de tête de ce que j'aime lire. Il n'existe pas mais elle, elle fait définitivement partie de mes auteures préférées, que je peux lire sans aucune hésitation. Merci Emilie pour l'envoi de ce roman, 1er tome de cette nouvelle duologie tout juste parue.
C'est dans le monde de la cuisine - sujet apparemment cher au cœur de l'auteure - que je me suis plongée avec un plaisir non feint. Et quel voyage livresque et culinaire qui a titillé mes papilles d'un bout à l'autre !
C'est en mettant en opposition les frères ennemis de la restauration - un chef cuisinier et une critique culinaire - qu'Emilie signe là un premier tome ô combien savoureux et tellement riche en couleurs, en odeurs et en saveurs que je n'ai eu aucun mal à imaginer. Le thème principal était tellement bien étoffé que le ravissement, en ce qui me concerne, ne pouvait qu'être la finalité de cette lecture : un énorme coup de cœur.
Le chef cuisinier c'est Lazare, qui vit son métier avec passion avec son acolyte de toujours Genaro. L'un et l'autre manient le sucré/salé avec beaucoup de talent et de créativité. Sûrs d'eux, rien ne pourrait ébranler leurs acquis et leurs certitudes. Surtout pas Lazare !
Mais c'est sans compter sur la venue, dans leur restaurant lyonnais "Encore plus" de Thelma, jeune et impitoyable critique culinaire sur les réseaux sociaux et dans le monde de la gastronomie. Élevée au milieu des fourneaux et des casseroles du restaurant familial, la cuisine n'a aucun secret pour elle et son palais redoutable. Un seul article peut être fatal pour qui croise sa route et son style incisif. Et celui qu'elle va rédiger pour "Encore plus" va avoir du mal à passer auprès de Lazare.
« La cuisine est un métier, la comédie en est un autre »
Lorsque l'ego est mis à mal, toutes les pistes seront permises pour prouver sa valeur, même si pour cela chacun doit se lancer dans une improbable association au bout de laquelle l'inconnu et des enjeux inestimables pourraient bien réserver de bonnes ou mauvaises surprises.
Cette histoire est tout simplement géniale ! C'est un grand OUI pour moi !
Tout est bien pensé, les transitions sont cohérentes et parfaitement bien rythmées, le dynamisme, sans temps mort, de l'ensemble est très agréable et il n'y a aucune fausse note ; on ne s'ennuie pas un instant avec ces chapitres qui défilent si facilement.
« Lorsqu’on a envie de détester quelqu’un, on n’est jamais à court de raison
pour cela »
L'évolution de l'histoire ne se fait pas dans la précipitation et l'auteure a su faire en sorte qu'on puisse l'apprécier pleinement, sans frustration de lenteur ou de rapidité. Et d'ailleurs, ça vaut aussi pour l'évolution de Lazare qui est vraiment la plus flagrante parmi tous les personnages.
Protagoniste qui fait naître une émotion tellement forte, j'ai adoré voir le changement qui s'opère sur lui et la manière dont l'auteure l'a mis en scène et lui a apporté une attention que je ressens comme particulière. On ressent son talent, sa créativité, cette recherche de reconnaissance qui l'anime depuis longtemps et la réserve sur laquelle il peut être émotionnellement parlant. L'auteure a su créer un personnage agaçant parfois mais attachant si souvent lorsqu'il baisse sa garde, surtout lorsqu'il s'agit de Thelma.
« La perfection est rare. Tout autant que la modestie chez toi »
Que dire d'elle si ce n'est qu'elle fait partie de ces personnages créés tels que j'aime à les retrouver. La particularité de son métier donne une ambiance légère et attrayante à l'histoire. Elle permet aussi des scènes drôles et cocasses qui sont plus qu'agréables à découvrir. Malgré son jeune âge elle a une certaine force de caractère et une belle maturité. Elle sait ce qu'elle veut, elle s'en donne les moyens mais elle sait aussi ce qu'elle ne veut plus : souffrir pour quelqu'un qui n'a pas de temps à lui consacrer. Et surtout pas un cuisinier !
Mais Thelma c'est aussi l'illustration de la famille soudée notamment au travers de la complicité avec sa sœur Flavie, personnage présent sans excès mais essentiel à son équilibre. Mention spéciale pour elle mais qu'elle va devoir partager avec Genaro que j'ai adoré.
« Thelma, tu sais que quand tu te promènes avec un fantasme,
ça devient une réalité ? »
Car Genaro est plus spontané, plein de fraîcheur et a un petit côté espiègle drôle et attachant alors que Lazare est plus posé et dans la retenue dans pas mal d'aspects de sa vie. Sous ses airs de trublion, Genaro dégage une certaine force tranquille et une positivité à toute épreuve. Dans ce duo, les deux amis sont vraiment complémentaires et le pilier l'un de l'autre. Ils illustrent tellement bien le thème de l'amitié inébranlable.
La romance, qui s'installe progressivement, est joliment illustrée par des scènes comme je les aime, tout en simplicité et en douceur. Ce qui débute comme un savoureux enemies-to-lovers se transforme peu à peu comme une belle évidence. Les scènes sont écrites avec beaucoup de tendresse et sans excès. Juste ce qu'il faut pour apporter la notion de romantisme que j'aime.
Alors attention à la romance qui, même si elle est évidente, n'est pas pour autant acquise, comme dans toute romance d'ailleurs. J'étais tellement prise dans ma lecture que je n'ai pas vu arriver quelque grain de sable que ce soit qui pourrait ébranler la bulle de douceur dans laquelle j'étais plongée. La plume d'Émilie a tellement gagné en maturité que j'ai été surprise d'être surprise !
Et cette fin qui annonce un 2nd tome tout aussi attrayant ! Autant dire que je l'attends avec une grande impatience, promettant un tout aussi bon moment de lecture avec cette plume qui me correspond vraiment bien.
Dans chacun de ses romans Emilie a su capter mon attention, elle a su faire évoluer son écriture qui s'affirme à chaque fois et elle sait m'embarquer, sans aucune exception, dans ses univers originaux, si bien imaginés. Elle est vraiment devenue une valeur sûre pour moi !
Pousser les portes de "Encore plus" c'est entrer en mode VIP dans un univers qui une véritable invitation à voir nos attentes comblées, de la part de l'auteure et de ses personnages. Alors laissez-vous porter et savourez, tout simplement !
Le silence des braseros / Miguël LECOMTE
Flippant, déroutant et tellement intrigant ! Mais finalement, une très belle expérience. Autant dire les choses clairement : ce roman m'a retourné le cerveau et ça n'est pas exagéré du tout ! Merci aux Editions Sharon Kena pour leur confiance et pour m'avoir fait sortir de ma zone de confort comme jamais. Quelle expérience livresque qui a mis à mal mon esprit assez cartésien !
1986 : Une famille - le père, la mère et leur jeune fils - qui quitte tout pour démarrer une nouvelle vie à Greenwich Village. 2002 : Bien des années après, alors que la famille s'est agrandie, des choses étranges style Poltergeist surviennent et un événement tragique frappe la famille. 2010 : l'histoire - telle qu'elle va nous accompagner jusqu'à la fin - commence avec une intrigue encore plus intrigante qui se profile et se développe. Voilà pour ce qu'il en est d'un bref aperçu de ce roman qui m'a donné des sueurs froides sur bien des aspects. Bienvenue dans un univers où l'inimaginable pourrait bien se réaliser et où la noirceur de l’âme humaine pourrait impacter un monde qui n'aurait plus rien d'idéal !
"Les gens qui nous quittent restent à jamais dans nos cœurs ; c'est à cet endroit qu'il faut les chercher pour trouver la paix. Leur dernière volonté est notre bonheur à venir, et le souvenir de leur visage souriant nous donne de la force, présageant le vœu que nous nous retrouverons peut-être... un jour"
Je dois être honnête, j'avoue que j'ai eu un peu de mal avec la lecture d'une partie de ce roman qui m'attirait vraiment mais dont je pense avoir mal évalué le contenu réel basé sur un incroyable stratagème très sombre et sur une folie à la limite du fanatique. A plus d'une reprise je me suis fait peur au point que je n'ai plus pu lire ce livre avant de dormir le soir... et pourtant je ne suis pas quelqu'un qui a peur facilement.
"Quoi que l'homme en pense, la terre ne lui appartient pas. Il est redevable et minuscule"
Le contexte de la première partie de l'histoire est vraiment étrange avec toute une partie qui m'a laissée dans le flou le plus total quant à la direction dans laquelle voulait m'emmener l'auteur. Il n'y a pourtant pas énormément de personnages mais je pense que la temporalité narrative m'a un peu décontenancée. Et puis je ne maîtrise pas du tout ce genre auquel je ne m'attendais pas. Au final, de manière assez peu commune, l'auteur posait simplement les bases de son histoire, ni plus ni moins.
Je ne vais pas m'attarder de trop sur les personnages puisqu'il y a un fort risque de spoiler mais quelle imagination dont a fait preuve l'auteur pour en imaginer certains et pour gérer une telle diversité. On pourrait s'attendre à quelque chose de classique mais pas du tout. Certains représentent le Bien, d'autres le Mal et la lectrice que je suis s'est retrouvée un peu malmenée, prise entre ces deux entités totalement opposées qui jalonnent le roman, faisant parfois naître le doute en moi sur leur réel rôle.
« Le temps n’est pas Dieu, le temps est humain »
Pour qui n'est pas rompu à ce genre de lecture, comme moi, il faut vraiment un certain temps d'adaptation pour appréhender des notions qui ne conviennent peut-être pas à tout le monde. Celle de suspense n'est pas traitée comme on pourrait s'y attendre car elle se présente sous une forme qui côtoie le paranormal, le scientifique et l'apocalyptique. Autant dire, des aspects littéraires auxquels je ne m'étais pas préparée.
De même que celle de romance annoncée, n'a rien de comparable à la contemporaine à laquelle je suis habituée. D'ailleurs, je suis assez surprise que ce soit un thème mis en avant car, personnellement, vu le peu de développement dans l'histoire, je n'ai pas été convaincue plus que ça. Hormis le fait que ça puisse servir, effectivement, l'issue du récit.
L'histoire est super bien écrite – avec une narration à la 3ème personne -, j'ai adoré le style de cet auteur. Franchement, c'est un très gros point positif en ce qui me concerne parce que lorsqu'on plonge dans un tel univers, dirigé par l'orgueil et la suffisance d'un seul homme, il vaut mieux. Et quel talent pour imaginer un tel scénario et pour l’étoffer de tant de détails si bien associés les uns aux autres !
"Je suis tout et je ne suis rien, infiniment grand comme infiniment petit. Je suis un rêve et une réalité"
Même si je ressors convaincue par cette histoire et par le talent de son auteur, il y a quand même un point qui m'a énormément dérangée : la longueur inégale des chapitres qui pour certains faisaient presque 70 pages - 2 chapitres il me semble -. Dans un univers littéraire tel que celui-là, c'est une très grosse prise de risque lorsque des novices, comme moi, se plongent dedans. Ma lecture s'est donc trouvée impactée dans le temps et mon ressenti, pendant un temps, probablement aussi.
Je dois reconnaître que, jusqu'à la moitié de l'histoire, j'ai été prise d'un grand doute quant à la poursuite de cette lecture. Je n'avais pas saisi les codes mis en place par l'auteur - qui sont peut-être habituels dans ce genre - et ça perturbait ma découverte de ce roman mais aussi ma réflexion de lectrice qui n'est probablement pas en mesure de s'adapter à tous les genres. Mais au final, une fois tous les éléments en main, je suis ressortie assez fière d’avoir mené l’histoire à son terme et d’en avoir saisi le sens malgré un début un peu compliqué.
« La réalité… qui peut prétendre savoir ce qui est réel de ce qui ne l’est pas ? Qu’est-ce que le réel ? »
Lorsqu'on termine ce roman, une fois toutes les pièces du puzzle dévoilées, tout se met clairement en place et on ne peut que saluer l'ingéniosité de l'ensemble qui force à réfléchir sur pas mal de sujets soulevés par l'auteur. Le flou qui s'était insinué laisse place à une belle évidence et cohérence - même si certains aspects resteront un mystère pour moi - et l'histoire prend vraiment tout son sens, surtout avec un final tel que celui qui nous attend. Comme on dit "mieux vaut tard que jamais".
« Lorsque l’homme aura coupé le dernier arbre, pollué la dernière goutte d’eau, tué le dernier animal et pêché le dernier poisson, alors il se rendra compte que l’argent n’est pas comestible »
C’est donc avec une lecture plus que particulière que j’ai repoussé mes limites de lectrice et je suis vraiment ravie de l’avoir fait même si c’était de manière si extrême. Alors non mon avis n’est pas parfait mais trop confortablement installée dans un genre depuis de nombreuses années, « Le silence des braseros » m’a permis de découvrir toute autre chose et de me mettre à l’épreuve pour voir jusqu’à quel point je pouvais me plonger, sans préparation, dans l’inconnu. Si vous voulez changer vos habitudes, vous essayer à un tout autre univers et que l’inconnu et le sombre ne vous font pas peur, alors je vous recommande ce roman qui sort de mes sentiers battus et qui sortira peut-être aussi des vôtres pour une expérience inédite et mémorable. Alors très belle lecture !
Enquête, amour & complication / Athéna JACOB'S
Quoi de mieux pour découvrir la plume d'une auteure que de se plonger dans une nouvelle toute simple qui va permettre de savoir s'il y a matche ou pas entre elle et la lectrice que je suis.
Voilà comment j'ai testé celle d'Athéna Jacob's et l'essai est assez concluant puisque, même si le format est court, j'ai passé un excellent moment de lecture. Merci Athéna pour ta confiance pour vérifier notre compatibilité livresque.
Aparté avant de donner mon avis : cette nouvelle fait l'objet d'une très belle initiative "Un livre - Un don" grâce à laquelle 100% des bénéfices récoltés seront versés chaque année à l'association "Arrêtons les violences".
Je suis vraiment heureuse que l'auteure m'ait envoyé ce titre là pour la découvrir car on est sur un trope que j'aime beaucoup : brother's bestfriend. Ce n'est pas une nouveauté : s'il y a une notion d'interdit, j'adore. Et malgré le format de seulement 80 pages, qui ne permet pas de traiter le sujet de la même manière qu'un format de taille plus classique, il n'y a aucune frustration quant à la rapidité du déroulement de l'histoire. On sait, donc on est préparée.
Depuis toujours, Dakota, jeune new-yorkaise de 24 ans déteste Jade, la petite amie de son frère aîné Ezra. Et lorsqu'elle surprend cette dernière, en boîte de nuit à New-York, en train d'embrasser un autre que son frère, le sang de Dakota ne fait qu'un tour. Mais comble de malchance, elle oublie de garder une preuve de l'infidélité de celle qu'elle aimerait voir disparaître de leur vie.
"Me voilà transformée en une sorte de Hulk, sans le côté verdâtre. Parce qu'il faut bien se le dire, cette couleur ne me sied guère"
C'est alors qu'elle va trouver un allié inattendu, Blake, le meilleur ami de son frère, qu'elle considère comme un 2nd frère pour elle. Lui aussi doute de Jade et quoi de mieux qu'une alliance entre deux personnes qui se connaissent depuis toujours pour faire éclater la vérité. Leur amitié pourrait bien être un atout de taille !
"Toi, moi, le R. Lounge et tout le temps qu'il faudra pour mettre un plan infaillible afin de piéger Jade Turner !"
Alors que commence leur enquête pour faire tomber l'infidèle, ils pourraient trouver bien plus que ce pourquoi ils s'étaient alliés. Bienvenue à New-York pour une enquête pas comme les autres !
L'histoire étant très courte, il n'y aura pas de long discours. J'ai vraiment aimé cette histoire même si j'aurais préféré qu'elle fasse plus de 300 pages, soyons honnête et qu’elle ait une alternance de points de vue ! Je me suis laissée emporter par le style de l'auteure - malgré quelques petites imperfections propres à mes goûts - et j'aurais tant voulu que ça dure plus longtemps avec une histoire, logiquement, plus développée.
Dès le prologue, on a tout de suite une idée sur le personnage de Dakota. Un caractère bien trempé, un p'tit bout de femme qui démarre au quart de tour, surtout lorsque l'alcool s'en mêle, n'hésitant pas en venir aux mains mais oubliant l'essentiel. J'ai adoré ce personnage qui m'a bien fait rire et sourire tellement elle est authentique, fraîche et spontanée.
« Hé, Dakota Mitchell, depuis quand fantasmes-tu sur le meilleur pote
de ton frère ? ! »
Mais lorsqu'elle se trouve face à Blake, son frère de cœur et meilleur ami d'Ezra, la petite fille qu'elle n'est plus – qui est célibataire depuis trop longtemps -, a un comportement et un regard bien différents de ceux de la simple amitié, elle en perdrait presque ses moyens. Il faut dire qu'il est sacrément canon, un peu taquin, très attentionné, bref on est loin du "circulez, il n'y a rien à voir" ! Et Mesdames, il est barman ! N’est-ce pas un argument de poids pour lui accorder toute notre attention ?
"Blake Harris est un homme dangereux pour mon coeur. Mais sans que je ne puisse y faire quoi que ce soit, je me retrouve embarquée dans l'avion du grand n'importe quoi, avec lui"
Du coup, l’association des deux, tout au long de l’histoire, va se révéler surprenante, touchante et tellement mignonne. Un friends-to-lovers dans sa plus parfaite représentation, adapté pour un format « nouvelle ».
Dans ce récit, les thèmes de l’amitié et de la famille sont très bien mis en avant, l’évolution des sentiments – de l’amitié à l’amour – est joliment amenée et la plume de l’auteure permet de s’immerger avec beaucoup de facilité dans cette romance contemporaines et sexy. On rit, on sourit à certains échanges, on est attendrie et on se prête au jeu de l’enquête.
« Il faut toujours disposer d’un plan B, au cas où le A ne fonctionnerait pas »
Hormis le fait que se procurer cette nouvelle permet d’œuvrer pour une très belle cause, je vous conseille de découvrir cette histoire qui permet de faire une courte pause entre deux livres de format plus classique, de reprendre goût à la lecture en cas de panne passagère ou bien installée, ou de tout simplement passer un excellent moment, en se laissant juste porter. Alors très belle lecture !
Influences paranormales / Camille GILLOT
Hallucinante et complètement démentielle que cette lecture dans laquelle je me suis plongée sans avoir vraiment conscience de ce que j'allais trouver. Merci à Camille GILLOT de m'avoir fait confiance sur ce titre hors catégories, pour ce qui me concerne, et qui est une sacrée prise de risque pour elle... comme pour moi.
Comme beaucoup de personnes, je suis assez rationnelle dans la vie ; je suis comme Saint Thomas, je ne crois que ce que je vois… ou presque. Et pourtant, paradoxalement, j'aime beaucoup tout ce qui touche au paranormal du moment que je n'y suis pas moi-même confrontée, bien sûr. Mon deuxième prénom n'est pas "courage".
Et en me plongeant dans "Influences paranormales", j'ai pris une bonne dose de sensations fortes pour quelques temps, n'oublions pas que je suis novice donc... Une histoire qui démarre de manière assez simple et qui au final, renferme des surprises et des sensations assez inattendues.
Prenez un couple, Kevin, livreur de plats et Caroline, influenceuse qui ne vit que pour ses réseaux sociaux, qui subit une coloc forcée avec Mohinder, au chômage et geek à plein temps sur sa console de jeux. Un quotidien difficile dans lequel seul Kevin travaille et où les deux autres sont l'image même de la nonchalance et de la futilité.
« Tous ces gens l’aimaient, du moins aimaient-ils la Bombinette, cette jeune femme à la plastique parfaite et au regard offrant tant de promesses »
C’est alors qu’ils se rendent à une soirée dans laquelle Caroline doit absolument être vue, que leur vie va prendre une toute autre tournure, bien loin de tout ce qu’ils auraient pu imaginer un jour. Un rendez-vous manqué qui pourrait remettre en question beaucoup de choses et de certitudes. Bienvenue dans un monde dont vous ne pourriez même pas soupçonner l’existence.
Une fois n’est pas coutume, je ne vais vous dire que peu de choses sur l’histoire elle-même puisque ce serait prendre le risque de donner trop de détails de haute importance et qui pourraient gâcher l’effet de surprise pour qui décide de découvrir ce roman dans la catégorie fantastique, où le Mal et le Bien se disputent la première place, où la diabolisation donne lieu à des dérives qui ne sont pas sans conséquences et où certaines croyances prennent des dimensions inconcevables.
« Le Mal peut souiller l’âme de n’importe quel home ou femme si sa foi n’est pas assez forte, ma fille. Et vous avez renoncé à Dieu il y a quelques années déjà, laissant la vôtre à la merci de Satan »
Clairement ce n’est pas du tout mon univers de lectrice, d’autant plus avec une narration externe dont je ne suis pas spécialement adepte. Mais compte tenu du genre, il ne pouvait en être autrement. Et pourtant, j’ai vraiment aimé cette lecture qui m’a fait passer un excellent moment et qui m’a tenue accrochée de manière assez inattendue.
L’auteure m’a emmenée dans une ambiance où le paranormal a une place de choix puisqu’il est présent, tout au long du récit, avec un dosage soigneusement maitrisé qui va bien rythmer l’histoire. D’une situation qui semble anodine va découler tout un enchaînement d’évènements et de situations au cours desquels certains faits passés vont s’insérer et ainsi apporter une construction très solide à l’ensemble. Et, de manière générale, j’adore ce schéma dans un roman.
« Dans les flammes, elle a décidé de servir son maître, dans les flammes, elle ira donc le rejoindre »
Je me suis surprise moi-même à me laisser prendre au jeu de vouloir, comme les protagonistes, aller encore plus loin au fil des chapitres. Car il y a beaucoup de suspense qui maintient un rythme soutenu à la lecture et l’intensité, qui va en s’accentuant, ne laisse aucun temps mort à cette découverte. Car il s’agit vraiment d’une découverte puisque l’auteure a soigneusement travaillé son texte de pas mal de détails spécifiques qui rendent l’attrait encore plus grand.
Je n’avais pas d’attentes particulières quant à ce roman puisque le paranormal, pour moi, se limite à ces émissions que l’on peut regarder ou ces vidéos disponibles sur YouTube que je regarde parfois même si je sais qu’elles vont quand même bien me faire flipper.
La construction de toute cette histoire est vraiment intéressante car lorsque je l’ai entamée, je n’aurais jamais pu imaginer tout ce que j’allais découvrir. Le début de l’histoire ne donne pas spécialement une bonne impression des personnages qui ont une vie on ne peut plus banale mais au fur et à mesure que le déroulé du récit prend forme et se révèle surprenant et addictif, la vision que j’ai eu d’eux a changé progressivement, surtout pour ce qui concerne Mohinder pour lequel s’opère le changement le plus radical selon moi, en positif. Par contre, j’ai eu plus de mal avec Kevin et je ne saurais expliquer pourquoi ; quelque chose qui m’a dérangée dans son comportement.
L’auteure a choisi de nous emmener au cœur de son histoire dans laquelle se mêlent présent et passé, exercice pas forcément facile, rythme auquel je me suis tout de suite habituée. La seule chose qui m’a interpellée, malgré un processus d’écriture antérieur cohérent, se trouve dans une transition trop soudaine, entre deux chapitres, qui, même si je l’ai comprise, m’a surprise. Mais c’est un détail qui m’est vraiment propre, pas de quoi s’étendre dessus.
Ce que j’ai apprécié, comme c’est souvent le cas, c’est qu’il n’y a pas tant de personnages que ça et, hormis deux qui ne me semblaient pas indispensables, tous ceux présents sont vraiment un élément essentiel pour la crédibilité de l’histoire. Jusqu’aux derniers entrés qui créent un effet de surprise – après un certain moment d’incompréhension passé – qui renverse totalement le récit, le faisant basculer dans une autre dimension totalement inconcevable. J’avoue qu’il m’a fallu un temps d’adaptation pour comprendre quel sort final l’auteure avait choisi. Et quelle fin ! Je suis restée dans voix, me demandant s’il s’agissait d’une fin ouverte ou si je me trouvais sur un cliffangher de taille, présageant un 2nd tome. Ça je ne vous le dirai pas !
Ce mois de juin se révèle vraiment plein de surprises quant à mes lectures puisqu’il s’agit de la 2nde qui me fait sortir de ma zone de confort, et pas qu’un peu. En total décalage avec mes lectures habituelles, j'ai été plongée dans un inconnu total et j'avoue que je ne m'attendais pas à ça. Entre les vidéos paranormales sur You Tube et ce livre il y a un sacré fossé. Mon esprit de novice a imaginé tellement de scénarios – qui ne se sont pas concrétisés finalement – qu’il va probablement avoir du mal à s’en remettre avant quelques jours.
Toujours est il que je suis vraiment heureuse d’avoir tenter ce qui est une nouvelle expérience livresque, qui était tout à fait à ma portée notamment grâce à la plume plus qu’assurée de cette auteure vraiment douée selon moi. Et si vous aimez le fantastique et le paranormal, il n’y a pas de doute que ce roman est pour vous. Et j’espère que vous en ressortirez tout aussi surprise que moi. Alors très belle lecture !
La petite Mousotte / Véronique VAUCLAIRE
"Seul le silence est meurtrier". En une seule phrase, le sens de la vie peut être totalement remis en question et nos certitudes mises à mal. Et lorsqu'on prend de pleine face ce terrible constat, c'est d'une lecture bouleversante que l'on ressort. Merci Véronique VAUCLAIRE pour ce moment d'échange mémorable et pour m'avoir si bien présenté "La petite Mousotte" que je n'étais pas amenée à découvrir si ce n'est au hasard d'une rencontre fortuite qui restera dans ma mémoire.
Comme toute lectrice un peu accro aux livres, mes virées shopping ne sauraient se terminer sans un passage en librairie. Pas nécessairement pour acheter, juste pour voir - soyons honnête, je sors rarement les mains vides -. Mais ce samedi de juin 2024, j'étais loin de m'imaginer faire une telle rencontre, celle qui m'a permis de croiser la route de Véronique VAUCLAIRE et de "La petite Mousotte". Et de repartir avec elle, seulement elle pour lui consacrer quelques heures de mon temps, attention si grandement méritée une fois le livre refermé. Quel moment de lecture intense !
"La petite Mousotte" c'est une immersion totale dans le quotidien de Léna que l'on va suivre sur plusieurs années, quotidien qu'elle va revivre depuis son enfance, en flashbacks, le jour de ses 55 ans, jour où, sur une simple décision, sa vie pourrait prendre une autre direction... Un récit dur et poignant, qui met des mots sur des maux trop souvent ignorés et dévastateurs. L'être humain n'est pas fait pour se construire dans la douleur et pourtant l'histoire de Léna - et de son petit frère Antoine - est la représentation même qu'au jeu de la vie, les règles ne sont pas les mêmes pour tout le monde et que les armes pour gagner sont réparties de manière très inégale.
C'est dans un récit court et très narratif que le monde de Léna et de son petit frère Antoine est partagé entre la violence destructrice d'une relation parentale dénuée de tout amour maternel et la douceur salutaire de grands-parents aimants qui offrent - le temps de quelques moments de répit - une bouffée d'oxygène à deux êtres qui ne sont pas nés au bon moment et dans la bonne famille. On ne naît pas parent, on apprend à le devenir… ou pas…
« Il doit être magicien, Papi, pour savoir toutes ces choses-là ! Léna, il l’appelle « la petite Mousotte » parce qu’elle lui rappelle ces petites souris promptes à s’enfuir et à se dissimuler dès qu’elles ont peur, discrètes jusqu’à s’effacer »
C'est un écrit assez inhabituel, sous un format condensé mais tellement criant d'authenticité et d'émotions, qui traite de sujets particulièrement douloureux et ô combien tabous dans une société où seule l'opinion et le regard des autres a d'importance ; encore plus à l'époque à laquelle le récit débute.
« Tout ne se résumera jamais qu’à ces deux petites phrases d’importance. Que penseront les autres ? Que diront les gens ? »
Je suis toujours très sensible à la notion de psychologie dans mes lectures sauf que le contexte est ici totalement différent. Pas de romance, pas de "toute ressemblance avec des personnes ayant existé est fortuite", pas de pure fiction qui donne froid dans le dos et serre le cœur. Rien de tout ça car on ne peut ignorer que ce que l'auteure partage au travers de ces mots et d'une trame soigneusement choisis n'est que le reflet d'un quotidien trop souvent vécu dans l'isolement, dans la violence des mots et des actes et dans la peur considérés, à tort, comme mérités.
Ce roman nous montre, avec une plume de très grande qualité, le processus de l'emprise psychologique subie, au fil des années, par une personne depuis son plus jeune âge et les conséquences sur sa construction en tant qu'adulte et parent en devenir à son tour. Et le schéma d'une vie qui n'a que deux options : s'en sortir pour ne plus subir et ne pas reproduire les traumatismes endurés ou malheureusement rester enfermé dans un cercle puissant qui telle une toile se renforce jusqu'à devenir indestructible.
« Que peut-il y avoir de pire comme condamnation que le regard de l’enfant plongé dans le sien quand les coups s’abattent ? »
Je dis souvent que certaines histoires, au travers de la force des mots, sont vécues plus qu'elles ne sont lues. Et "La petite Mousotte" fait partie de celles-là tant l'immersion est intense, tant les sentiments dévastateurs nous percutent au fil des pages et tant on aimerait être cette main tendue envers des personnages qui ne peuvent laisser indifférents. Malheureusement, la lecture se déroule dans une impuissance à pouvoir laisser les émotions de côté et à rester totalement insensible. Et on ne ressort pas vraiment indemne d'une telle parenthèse littéraire.
L'auteure a choisi un enchaînement rapide apportant un rythme soutenu qui nous maintient spectatrice impuissante d'un véritable combat contre la force malsaine de l'autre, le bourreau et contre soi-même, la victime, comme pour mettre en lumière l'absence de répit dans la maltraitance physique et émotionnelle qui a jalonné la vie de Léna. Le style est incisif et terriblement percutant, l'écriture directe et sans fioritures, ce qui donne un résultat final très réussi.
Dans ce roman, la force des sentiments est vraiment au cœur de l'histoire et pose réellement les bases d'une vie qui va se révéler si douloureusement chaotique. Il y a une telle opposition entre l'amour de Mamie et Papi et celui inexistant de La Mère - simple enveloppe corporelle ayant donné la vie - que les évènement traversés sont touchants mais de manière tellement différente. L'émotion et la colère sont trop souvent en conflits jusqu'à ce que l'un prenne l'ascendant sur l'autre et nous laisse envisager une fin inéluctable, où le mal triomphera sur le bien.
« Une Mamie qu’on aurait tellement aimé avoir pour maman »
Et c'est justement une fin atypique à quatre choix, laissée au libre jugement de la lectrice/du lecteur, que l'auteure a imaginée. La facilité aurait voulu que le premier soit une fin unique pour qui se plonge dans l'histoire, comme une délivrance après tant de souffrance.
Mais ce sont trois autres choix qui nous sont proposés et j'avoue que, de manière logique, c'est le dernier qui m'a conquise (même si j'aurais bien pris un peu du précédent) ; nous donnant la main sur ce que nous voulons de mieux pour Léna et pour, de manière un peu égoïste probablement, adoucir nos émotions finales.
Ce roman, pourtant en narration externe, sur lequel je ne me serais probablement pas arrêtée sans cette rencontre avec l'auteure, est une réelle belle découverte qui interpelle et qui donne à réfléchir. Si vous aimez les récits courts, directs qui vont à l'essentiel et dans lesquels les émotions sont au rendez-vous pour vous faire vibrer à chaque page, je vous conseille vraiment de vous plonger dans celui-là. Alors très belle lecture !
I won't fall for you / M.E TOURBILLON
Comme diraient les jeunes "j'ai grave kiffé" ma lecture ! Bon, je ne suis plus toute jeune donc avec mon langage et mes mots : c'est sur un énorme coup de cœur que j'ai refermé "I won't fall for you" de la talentueuse M.E TOURBILLON en auto-édition. En moins de 24h, j’ai dévoré ce roman d'un bout à l'autre ! Merci M.E pour ta confiance avec ton petit dernier qui paraîtra le 12 juin 2024 donc très vite après mon avis.
Je connais l'auteure depuis un petit moment déjà et son dernier titre m'intriguait énormément, par son univers, la localisation de l'histoire et l'intrigue que le résumé laissait imaginer. Quelque chose de totalement différent de ses précédents écrits. Et autant dire que le roman est parfaitement abouti, l'histoire très cohérente et l'intrigue rondement bien menée. Un vrai bon moment de lecture !
Après un prologue et un premier chapitre qui annoncent l'univers intrigant et quelque peu impitoyable dans lequel on va plonger, c'est à Toronto qu'on rencontre Kamie qui, poussée par sa cousine Michèle, est sur le point de réaliser le rêve de toute une vie : partir vivre un an au Japon, dans le cadre d'un visa Working Holiday. Finis les documentaires visionnés en nombre pour vivre son rêve par procuration, c'est dans une coloc de Tokyo qu'elle débarque pour profiter pleinement de cette vie, à l’heure nippone, qui l’attend.
C’est lors d’une soirée que sa rencontre avec Renji ONIWARA, appartenant à la famille de l’Oniwara-Kai, puissant et très ancien clan yakusa, va bouleverser sa découverte du pays du soleil levant qui va prendre une toute autre tournure, lui révélant jusqu’aux côtés les plus sombres auxquels rien n’aurait pu la préparer. Au-delà du tourisme, c’est une facette bien moins colorée qui attend la jeune femme qui va se retrouver au cœur d’un monde où la loi du plus fort est sans pitié et dans lequel il lui faudra acquérir tous les codes pour s’en sortir. Bienvenue dans l’univers très fermé des yakuzas où les katagaris ne sont pas forcément les bienvenues !
« Prends garde, joli papillon, ton imprudence pourrait te coûter cher »
Avant de commencer, petite précision importante : nous ne sommes pas sur une dark romance ; que les choses soient bien claires. Effectivement, il est question de mafia japonaise avec l’univers des yakusas mais le côté sombre s’arrête là. Si vous êtes à la recherche d’une dark romance à l’état brut, ce n’est pas le cas ici. Voilà pour le point important !
J’ai adoré cette nouvelle histoire atypique qui met en opposition deux personnages de cultures très différentes, qui se partagent l’alternance de narration, dont l’une est vraiment fermée à quiconque n’y appartient pas et n’a rien à y faire. Et l’auteure a très bien mis en lumière l’opposition de ces deux mondes qui se rencontrent alors que ça n’aurait jamais dû être le cas.
C’est par la curiosité trop prononcée de Kamie, impétueuse jeune canadienne de 23 ans, que l’histoire va basculer dans une autre dimension que celle à laquelle on pourrait penser au départ. Et c’est sacrément prenant, surtout avec un personnage tel que cette jeune femme aussi désorganisée qu’optimiste, qui possède une particularité peu commune – très bien trouvée et utilisée à bon escient dans l’histoire - et qui vit de petits jobs en attendant de se découvrir pleinement. A la fois drôle et touchante, l’insouciance et l’entêtement qui la caractérisent vont la mettre dans des situations cocasses ou intrigantes – une petite pensée pour une certaine araignée ! -. Ce personnage est simplement génial !
« Dès que je suis témoin d’une injustice ou d’une situation qui me semble anormale, je ne peux m’empêcher de réagir au quart de tour »
Pour Renji, l’énigmatique et sombre yakusa qui se trouve dans une position émotionnelle difficile et compliquée, la curiosité est vraiment un vilain défaut, surtout lorsqu’il s’agit de s’introduire dans son monde et de mettre en péril les activités de son clan. Autant dire que, aussi beau soit-il, avec lui on ne plaisante pas et on ne rigole pas ; ceux qui l’entourent non plus d’ailleurs. Il colle parfaitement à l’image qu’on peut se faire de lui, en très très sexy. Quand il ouvre la bouche, l’intensité monte d’un cran. Waouhhh !!!
« Rêve. Et laisse-moi dissiper les ombres de ton esprit »
C’est sur un rythme très bien pensé que l’auteure nous plonge dans cette histoire vraiment prenante qui va bien au-delà de la simplicité qui aurait pu être attendue. C’est sans précipitation que les choses s’installent, que la proximité forcée s’invite pour notre plus grand plaisir – surtout le mien -, que les situations se succèdent avec un très bel enchaînement, que les échanges piquants ou émouvants nous ravissent et que les tensions nous emportent définitivement au fil des pages et des chapitres qui défilent avec une facilité déconcertante.
« Elle me regarde comme si je n’avais pas les mains couvertes de sang, comme si j’étais quelqu’un de normal. Et je crois que j’aime ça »
Dans ce roman, l’importance d’un des thèmes est indéniable puisqu’il représente vraiment le noyau d’un pan de l’histoire : la famille. Associé à celui-ci la notion de loyauté qui apporte une sacrée force à l’ensemble. Je suis toujours très curieuse de voir la manière dont les auteures abordent ce trope essentiel, et encore plus particulièrement dans « I won’t fall for you ». Puisqu’ici il permet quelques retours, indispensables, dans le passé d’un des protagonistes, apportant ainsi une émotion encore plus puissante.
« Je sais ce que l’on éprouve lorsque tout le monde nous considère comme un mouton noir, quand la seule chose à laquelle on aspire est de faire partie du groupe »
Avec ce roman, on ressent la passion qu’à l’auteure – mais aussi son personnage féminin - pour ce pays et cette culture au travers de la diversité du vocabulaire spécifique, des lieux et paysages qu’elle nous fait découvrir et de toutes ces petites choses, associées les unes aux autres, qui enrichissent l’histoire et qui nous transportent dans un autre monde, bien loin de ce à quoi nous sommes habituées. Ce n’est pas un roman dans lequel tout est beau, tout est rose – RIP quelques phalanges ou nez qui ont payé de leur vie - ; tous les aspects de la romance, de l’intrigue et de l’histoire de manière globale ont été soigneusement abordés et traités. Jusqu’à la fin, la lecture est intense et riche en émotions. Rester impassible est impossible ; en tout cas, pas pour moi.
« Je suis prêt à renoncer à elle pour la protéger, mais je ne supporterai pas qu’elle perde la vie à cause de moi »
Comme à chaque fois que le coup de cœur est au rendez-vous, il y aurait tant de choses à dire mais je ne peux pas, je n’ai pas le droit de vous priver de découvrir, en spoilant, ces personnages, l’ambiance du roman, l’intensité de tout ce qu’il enferme en ses pages et de toutes les émotions qui sont bien présentes. Pour que la surprise soit vraiment entière, je ne peux que vous conseiller de vous le procurer, au plus vite, et de vous y plonger, sans attendre, pour vivre aussi intensément cette lecture, que moi. Alors, très belle découverte !
Broken / Constance ELY
Ça faisait un bon moment que je voulais découvrir BROKEN de Constance ELY et je remercie Collection &H pour l'envoi de ce SP qui a été une lecture assez déstabilisante pour moi. Passer des premiers chapitres, avec « je ne suis pas sûre d’aimer », à l’épilogue avec « Ouahhhh, c’est presque un coup de cœur », c’est inhabituel pour la lectrice que je suis. Ce ne sera pas un coup de cœur car certaines choses m’ont manquées mais on en est vraiment pas loin ; c’est donc une plus qu'excellente lecture !
Ce roman a pour univers une florissante entreprise d’architecture new-yorkaise connue et reconnue avec à sa tête Luke HARPER, trentenaire qui a construit seul sa renommée. Parmi ses employés, il y a Ayla, jeune architecte pleine de talent, assez discrète et qui ne se mêle pas vraiment à ses collègues. Jusqu’au jour où… !
Je dois être honnête en disant que le début du roman a été beaucoup trop rapide à mon goût, la fulgurance des sentiments et l'installation de la romance entre Luke et Ayla notamment. En refermant cette histoire j'ai compris ce choix de l'auteure mais quand même...
Je pourrais vous dire qu'on est sur une romance classique patron/employée, une attirance de dingue, un patron qui évidemment n'a pas de stabilité sentimentale, etc... une romance somme toute assez simple. Mais... et oui il y a un mais... car pendant un certain nombre de chapitres j'ai eu un doute sur savoir si j'allais continuer car je ne m'attendais pas à ça et j'étais un peu déçue. Je m'étais quand même un peu attachée à ce couple (même Luke sur lequel je me suis fait une fausse idée dès le départ) et j'ai continué jusqu'à CE retournement de situation qui m'a laissée assez perplexe, tellement je ne m'y attendais pas. Et je n'ai plus lâché l'histoire jusqu'à la fin. Voilà pourquoi il faut toujours laisser sa chance à une histoire !
Au début du roman les lectrices sont prévenues : il y a des TW, bien explicitement nommés. Et j’avoue que, hormis dans le prologue, je ne les ai pas rapidement relevés. Et pour cause… ils sont bien là mais au moment où on s’y attend le moins et je dis BRAVO à l’auteure car elle a vraiment su me surprendre avec un plot twist que je n’ai pas vu venir et ainsi jusqu’à la fin à laquelle je n’étais pas préparée !
Ce qui m’a attirée à la base, c’est le personnage d’Ayla autour de laquelle, dans le résumé, plane un mystère et donc une intrigue avec une certaine notion psychologique que j’aime retrouver dans mes lectures. N’ayant aucun indice et ne voyant pas où l’auteure allait m’emmener, je pense que mon esprit s’est un peu embrouillé et donc j’ai mal perçu le début de l’histoire. Mea culpa…
« Il a réveillé en moi des sensations que je croyais éteintes à jamais… »
J’ai accroché assez vite avec les personnages – sauf Luke que j’ai mal jugé dès le départ mais ça n’a été que très bref – et je dois reconnaître que l’auteure n’en n’a pas trop fait avec eux, surtout avec Ayla. Je craignais qu’on tombe dans quelque chose de déjà vu, de très cliché et d’attendu. Finalement, même s’il y a quelques petits détails assez prévisibles et qu’on retrouve dans beaucoup de romans à l’univers identique, elle ne m’a pas agacée comme ça aurait pu être le cas. Au contraire, j’ai réellement aimé sa force de caractère, sa manière d’être avec tous les protagonistes qui jalonnent l’histoire et sa sensibilité surtout lorsqu’il s’agit du craquant Georges – si vous voulez savoir de qui il s’agit, il va falloir vous plonger dans l’histoire -.
En ce qui concerne Luke, j’avoue que la rencontre avec lui a été un peu plus compliquée car la première image renvoyée n’a pas été en sa faveur : chef d’entreprise trentenaire, dans l’architecture à New York, sans aucune stabilité sentimentale connue – bien au contraire – qui collectionne les conquêtes sans lendemain et qui donne une impression de nonchalance émotionnelle qui généralement me déplaît. Ceci explique donc cela… Seul point positif : lui aussi est marqué par un passé malmené mais qui n’est pas intrigant comme j’aurais pu l’espérer.
« Quelque chose d’instinctif me pousse à la regarder un peu plus. A la vouloir plus près de moi… »
L’auteure a construit son roman en deux parties – simple ressenti personnel ! -, comme pour mieux retourner le cerveau et les émotions de ses lectrices. Et c’est réellement la force de cette histoire, qui créée une sacrée surprise et qui au final donne une toute autre direction à ce qui apparaissait comme une histoire basique à laquelle je n’étais pas certaine d’accrocher jusqu’au bout.
De manière assez globale – sauf exception déjà mentionnée plus haut – j’ai totalement adhéré à l’unité que composent l’intrigue et la romance – juste bien dosée en sensualité - qui, passé un certain temps d’adaptation, sont vraiment bien imaginées et développées. La seule petite chose qui m’a manqué – à un certain moment de l’histoire – ce sont des flashbacks qui auraient donné encore plus de force et de tension au climat instauré par l’auteure. Et cela vaut pour l’histoire d’Ayla comme pour celle de Luke qui aurait mérité aussi quelques petits renforts quant à son passé, certes moins sombre mais tout aussi poignant. Et il y a une scène que j’attendais et qui ne s’est malheureusement pas concrétisée.
« La seule chose que je veux maintenant, c’est que tu sois heureuse »
Que serait une chronique sans parler des personnages secondaires dont la qualité, pour moi, est vraiment indispensable à la solidité et à la crédibilité d’un roman. Et là, autant dire que l’auteure a su nous en offrir une belle palette puisqu’il y a ceux qui représente notamment l’amitié – thème assez récurrent en romance – et la tendresse avec le coup de cœur pour l’adorable et indispensable Rachel. Même ceux qui soulèvent questionnement, incompréhension et dégoût sont incontournables en matière d’émotion et là, ils ont parfaitement rempli leur mission !
« Vous avez un cœur, même si vous essayez de le cacher »
En termes de lecture, et surtout de romance psychologique, il faut rester prudent car on peut parfois passer à côté de certains textes qui réservent finalement leur lot de surprises. Je ne me trompe que très rarement sur mes choix puisque je suis assez sélective et « Broken » est réellement la lecture surprise de 2024 puisqu’elle m’a emmenée là où je ne m’y attendais pas.
Ce n’est finalement pas une lecture classique puisque l’auteure a su me faire changer d’avis alors que je ne pensais pas cela possible. Donc, si vous aussi vous aimez être surprise et décontenancée, vous trouverez certainement votre bonheur avec cette excellente romance psychologique – avec TW rappelons-le - à laquelle, je peux vous l’assurer, je n’étais pas préparée. Alors très belle lecture !
Ce qui nous consume #1 - Paris / Kentin JARNO
Quelle lecture que ce T1 de "Ce qui nous consume" de Kentin JARNO chez &H New Adult ! J'ai adoré me plonger dans cet univers qui change un peu, avec des personnages assez atypiques et ça pourrait bien être un coup de cœur au bout des 3 tomes. Mais affaire à suivre !
J'ai immédiatement adhéré à cet univers et à cette ambiance créés par cet auteur que je ne connaissais pas du tout, avec une plume simple mais tellement accrocheuse. Je dois reconnaître que son style, avec cette histoire, me correspond vraiment bien.
C'est à l'occasion de la préparation de l'incontournable Fashion Week de Paris que l'on rencontre Ophélie, jeune couturière de 24 ans pour la maison Alex Ivero. Jeune femme talentueuse, elle-même créatrice à ses heures, elle ne doit sa présence chez ce nom montant de la Haute-Couture qu’à son professionnalisme ; et non pas à la réputation de sa riche et renommée famille les De Montmorency.
"Si tu ne prends pas ta place, personne ne la prendra pour toi"
En couple avec Jérôme qui a tout du gendre idéal pour ses parents mais plus que régulièrement aux abonnés absents dans leur vie commune, elle ne doit son équilibre qu'à son ami Claude, indéfectible soutien et à ses collègues de travail Aline et Lisa. Reine du sarcasme et de l'ironie, elle rêve d’évolution dans ce milieu où tous les coups bas sont permis.
« Si la rançon de l’intelligence supérieure ressemble à ça, je préfère rester avec mon quotient intellectuel bien tassé dans la moyenne »
Lorsque l'occasion se présente, c'est avec Evan, jeune mannequin anglais qu'elle va pouvoir montrer sa vraie valeur. Sauf que la beauté britannique n'a rien de singulier et l'une de ses particularités va déstabiliser la jeune femme et faire vaciller tout ce qu'elle pensait avoir construit. Je serais tentée de dire qu’il a ce petit flegme britannique très craquant mais c’est bien plus que ça le concernant. Et pour cause… je suis totalement sous le charme !
« La drague, pour toi, c’est comme l’ironie. Tu ne la vois pas ! »
Quand les opposés s'attirent mais que la pression s'invite dans l'histoire, les jeux de mots pourraient ne plus être suffisants pour résister à ce qui ressemble à une évidence.
Soyons clairs tout de suite : qu'est-ce que j'ai aimé ce premier tome qui a ce petit truc en plus que les autres histoires n'ont pas ! Et ce duo que forment Ophélie et Evan m'a embarquée d'entrée, ce qui n'est pas toujours évident avec la lectrice que je suis. Leurs joutes verbales sont tellement bien imaginées, avec ce léger décalage entre eux qui ne maîtrisent pas le 1er et 2nd degré de la même manière, qui amène une certaine confusion quant à savoir comment appréhender leurs échanges.
L'histoire est vraiment bien imaginée et construite puisqu'elle nous fait rentrer dans un monde que je n'ai pas encore rencontré en romance : celui de la haute-couture. Et le style d'écriture, sans fioritures, est super agréable, très direct et immersif.
J'avoue que j'ai eu du mal à cerner Evan, au tout début. Avant de connaître cette particularité qui le caractérise et que je n'ai jamais croisée auparavant, je le voyais comme froid, arrogant mais pas du tout. C'est atypique, un peu déstabilisant mais une fois que j'ai compris où l'auteur voulait en venir, ce personnage s'est révélé être touchant dans ses maladresses verbales et les sentiments qui l'animent mais qu'il ne peut pas exprimer. Et il a fini de me faire craquer avec son art de manier les phrases à double sens, ce que j’adore évidemment.
« Paris est une ville sublime. J’apprécie toutes les merveilles qu’elle offre »
Personnage assez intrigant, il y a peu de monde autour de lui, si ce n'est Gavin, son ami et mannequin aussi. Et on n'a qu'une envie c'est d'en découvrir un peu plus sur lui et sur ce qui semble l'avoir marqué dans le passé pour que ses émotions soient si durement impactées. Mais l'auteur nous maintient sur le fil d'une intrigue, le concernant, ce qui rend le personnage plein de mystère et de zones d'ombres.
« S’il était un chocolat, il donnerait l’impression d’être un Kinder normal alors que c’est un Kinder maxi »
J'ai vraiment apprécié la légèreté, apportée par des échanges ou scènes très souvent cocasses, qui côtoie le côté poignant de certains sujets notamment en ce qui concerne Evan. C'est de manière assez complète que l'auteur aborde la particularité d'Evan. Il ne pose pas le thème simplement comme ça, comme une base, il nous le fait découvrir avec beaucoup de pudeur et de sensibilité. L'ensemble est vraiment très abouti et donne donc une lecture très agréable avec des pages qui se tournent à une vitesse incroyable et qui renferment humour, tendresse, tension, bref que du bon !
Les personnages sont attachants - mention spéciale à Claude et Shakira - et même les détestables ont toute leur place dans ce roman – Charlène et Jérôme, oui je pense à vous -. Petit mea culpa concernant Claude : pour quelle raison, je l’ignore mais je pensais comme Ophélie. Oups...
C'est assez rare me concernant mais le sentiment le plus intense de cette lecture est sûrement la peine que j'ai pu ressentir pour Evan et Ophélie qui renferment tous les deux des émotions tellement tristes dans leur vie personnelle ; comme prisonniers sans possibilité d'en sortir. L'auteur a su parfaitement mettre en avant les thèmes qui les concernent sans en faire trop.
« Je suis enfermé depuis ma naissance dans une pièce à quatre murs. La première porte que je vois, c’est toi. Tu es ma seule issue »
C'est un 1er tome très réussi que nous offre Kentin JARNO et avec une fin telle que celle qu'on découvre avec stupeur, impossible de ne pas enchaîner avec la suite qui va nous emmener à la Fashion Week de Londres.
Si vous aimez cet univers "mode", les personnages complexes et touchants et l'atypique en romance, je ne peux que vous conseiller cette histoire qu'il me tarde de mener à son final. Alors très belle lecture !