Pas si simple / Lucie CASTEL
Après avoir lu un livre poignant, chroniqueuse en herbe recherche un peu plus de légèreté. Dans cette catégorie, je nomme Lucie CASTEL pour son titre PAS SI SIMPLE paru aux Editions Harlequin. Une auteure inconnue mais une couverture ô combien alléchante et un résumé prometteur ; ouvrez-le et dégustez-le avec gourmandise.
Prenez un lieu remplit de personnages hétéroclites, un jour de météo désastreuse. Ajoutez-y une rencontre cocasse entre deux individus de sexe opposé aux caractères bien trempés. Et vous obtenez un subtil mélange d’humour franco-britannique à mourir de rire ; digne d’un excellent vaudeville.
« La plupart des hommes ne sont bons qu’à monter des meubles IKEA et, du moment qu’on n’a pas besoin de meubles IKEA, on peut se passer de la plupart des hommes »
Rencontre haute en mots un 23 décembre à l’aéroport d’Heathrow avec Scarlett ARCHER et sa sœur Mélie. Une météo désastreuse, un décollage incertain et une rencontre, THE rencontre qui pourrait bien changer des vies (ou pas).
« Les gens aiment des êtres qui brillent, même si le revers de la médaille est couvert de suie »
Scarlett (comme celle d’Autant en emporte le vent, oui, oui !) et Mélanie, dite Mélie (idem pour la référence cinématographique) – un peu déjantée, n’ayons pas peur de le dire - sont deux sœurs en attente à l’aéroport d’Heathrow pour rejoindre la France et leur mère à l’occasion des fêtes de Noël. Sans leur père décédé 6 mois plus tôt, cette fête sacrée a, cette année, un goût bien particulier.
Suite à une méprise de taille, elles vont rencontrer William HILL, séduisant trentenaire britannique (avec un peu de sang français) et veuf depuis quelques années, avec qui elles vont passer un petit bout de temps sans savoir ce que l’avenir leur réserve.
« William n’en a pas fini avec le deuil de son épouse et Scarlett n’en a pas non plus fini avec celui de papa.
Deuil contre deuil, ça ne fait jamais un couple »
D’un aéroport à un repas en famille avec des personnages un peu déjantés, lorsque les masques tombent, que les secrets menacent d’être dévoilés et que l’amour semble vouloir s’en mêler, voilà qui promet une addiction assurée.
Cette romance contemporaine et audacieuse, d’un style nouveau pour moi, est pétillante, attendrissante, très agréable avec ce qu’il faut d’émotion et de piquant. Le style d’écriture est excellent et la plume de l’auteure est plus qu’intéressante. Le ton qu’elle donne à son roman est très plaisant ; de quoi passer un excellent moment de lecture.
« L’argent ne fait pas le bonheur, mais comme disait une mondaine très connue,
il est plus facile de pleurer dans une limousine que sur un vieux vélo »
Les personnages sont vrais, vivants, drôles et attachants pour certains plus que d’autres. Telle une pièce de théâtre, ils entrent en scène chacun à leur tour au moment opportun. Leurs gestes, leurs répliques les entraînent dans des situations cocasses voire hilarantes, émouvantes et touchantes et parfois insolites qui s’enchaînent à un rythme fou. Impossible de décrocher d’un bout à l’autre. Mon coup de cœur partagé est pour Lizzie, la grand-mère de William ; un vrai bonheur que ce personnage
« Lena provoquerait de la tension chez un mort. C’est dans sa nature »
et Mélie, qui n’est équipée d’aucun filtre à paroles, dont la fraîcheur et le naturel m’ont fait mourir de rire tout au long de l’histoire.
« Mais pourquoi est-elle montée sur ce fichu arbre, ce jour-là ? »
Au cœur de Londres qui nous invite au voyage, l’auteure nous fait partager, dans un laps de temps de quelques jours seulement, la vie de deux familles diamétralement opposées en apparence mais qui vont découvrir qu’elles pourraient avoir des points communs insoupçonnés.
Sur un ton léger quand cela est nécessaire ; sur un ton plus sobre quand les situations l’imposent, les thèmes du deuil, du mensonge, du pardon et des préjugés sont parfaitement abordés. Tout ça sur fond de joutes verbales détonantes et tellement plaisantes qui cachent subtilement une pincée de romantisme sensuel très agréable.
« L’idée que mon frère joue les amoureux avec vous me contrarie plus que je ne le voudrais »
Au fil des pages, le voile se lève sur le titre de ce roman qui prend tout son sens. Pas si simple de faire le deuil de quelqu’un, pas si simple d’accepter l’autre tel qu’il est, pas si simple d’accepter nos erreurs et celles des autres, pas si simple d’aimer à nouveau et de retrouver le chemin du bonheur, pas si simple…… sur beaucoup de questions existentielles qui régissent nos vies.
Entre autodérision et gravité, l’auteure jongle avec les mots et les sentiments sur différents tableaux et joue parfaitement avec nos sentiments, à nous lectrices, qui ne pouvons qu’en redemander tant le sentiment de quiétude et de bien-être est grand lorsque le mot FIN apparaît. Assurément, c’est un roman à découvrir sans modération.