Mille livres en tête

Mille livres en tête

Lilly the Kid / Lisa MARS

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Qu'on se le dise, Lisa MARS et Lou MARCEAU sont une seule et même plume, pour celles qui connaissent "So what" et "Try baby". Je l'avais découverte avec sa romance estivale "So what" puis avait tenté celle de l'autre facette de cette auteure, avec "Lilly the kid". Et quel que soit son pseudo, le plaisir à la retrouver et à la lire est identique.


A l'époque, je n'avais pas donné d'avis dessus, peut-être par appréhension vu l'âge des personnages et le mien. Et en Octobre 2021, dans un train entre Bordeaux et Reims, je me suis à nouveau plongée dans "Lilly the kid". Et punaise, je ne me souvenais pas avoir autant aimé ce livre et tout ce qu'il contient.

 

Pour le résumé, c'est ici !


La base de l'histoire n'a rien d'innovante, puisque c'est un schéma assez classique en romance : deux jeunes, Lilly et Simon, que 8 ans séparent, un amour à sens unique, un évènement qui survient et la séparation soudaine pour se retrouver 7 ans plus tard alors qu'ils ont bien grandi et que lui est devenu célèbre.

 

« Pendant ces secondes qui me paraissent durer aussi longtemps que les années qui nous ont séparés, je retrouve la beauté aussi irréelle que virile de son visage encadré de ses éternelles boucles brunes. Sauf que c’est un homme maintenant. Un vrai »


Mais elle est terriblement efficace et je serais donc tentée de commencer par "Il était une fois..."... Car dans son passé, jusqu'à ses 17 ans, Lilly croit au Prince Charmant. Et elle est persuadée que Simon en est la représentation parfaite. Sauf que... Simon, qui a 8 ans de plus que Lilly, avec des rêves de gloire plein la tête, ne la considère pas autrement que comme une petite sœur :  il ne peut pas, il n'en n'a pas le droit.


Mais Lilly grandit, la petite fille disparaît et lorsqu'elle a 17 ans, le regard de Simon, devenu un homme, change ; jusqu'à un seul et unique soir d'été où l'histoire est bouleversée, pour s'arrêter là. 7 ans plus tard, lorsque leurs chemins se croisent à nouveau, ils ont bien changé et plus rien ne les lie.

 

« Je n’arrive pas à la quitter des yeux. J’essaye de me convaincre que c’est pour la protéger. J’arrive peut-être à duper mes potes. Mais en tout cas, moi, je sais pertinemment que si je la dévore avec les yeux affamés du loup de Tex Avery, c’est bien qu’il est impossible de la regarder autrement »


Mais lorsque les sentiments du passé ressurgissent et s'invitent telle une entremetteuse, on se plaît à penser que les contes de fées existent bien et qu'il n'y a pas que cette s..... de Cendrillon qui y a droit.


Voilà un roman qui illustre bien le fait que ce n'est pas le nombre de pages qui fait la qualité d'une histoire. Pour preuve, celui-là en contient à peine 200, mais 200 pages de pur bonheur.


On est sur une alternance passé/présent avec double narration interne et rien qu'avec ça, l'auteure est assurée de capter mon attention dès les premiers mots, dès lors qu'elle me touche en plein cœur avec une réplique culte d'une référence cinématographique intemporelle et de taille. La référence par excellence.

 

KIT : Ça peut marcher… Ça arrive…

VIVIAN : Quand est-ce que ça arrive, Kit ? Quand ? Donne-moi le nom d’une personne pour laquelle ça a marché.

KIT : Quoi ? Tu veux que je te donne le nom de quelqu’un ? Tu veux un nom ? Oh mon Dieu, la pression ! Un nom… Je l’ai ! Cette salope de Cendrillon !


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Peu importe l'âge qu'on a, "Lilly the kid" est de ces romans qui fait remonter le temps, comme pour vivre une seconde adolescence, à l'heure de l'insouciance, des premiers émois amoureux, des papillons dans le ventre, des premiers chagrins d'amour qui emportent les espoirs pour laisser place aux désillusions émotionnelles, etc...


En peu de pages, l'auteure a su concentrer tant d'émotion, tant d'amour et de tendresse avec une belle sensualité qui ne laissent pas indifférente. Et c'est là que les papillons entrent en scène. Impossible de les ignorer et inutile d'essayer, ça ne fonctionne pas.

 

« J’essaie de ne pas penser à ce que ses mains sont capables de faire. Je veux dire, à part jouer du piano et de la guitare comme personne »


A cela, on ajoute les rires, les pleurs - eh oui, c'est rare mais ça m'arrive ! -, l’énervement parfois envers Simon – oui, oui, ça arrive aussi -, la tension entre les personnages ; tous ces détails qui confortent dans l'idée que le coup de cœur n'est pas loin. Et pour cause... On oublie tout ce qui nous entoure pour ne faire qu'un avec cette histoire, on s'isole dans une bulle de douceur comme pour ne rien manquer de ce qu'on vit de manière si intense, avec malgré tout une belle touche de légèreté.

 

« Je ne te plais plus, Lilly ? (Il affiche un sourire narquois en se rapprochant). Je ne suis plus assez vieux, c’est ça ? Il faut payer combien pour les extras de fin de soirée, ma jolie ? Dis-mo, je double, tu ne le regretteras pas »


Je ne me suis pas attardée sur la différence d'âge qui, même si c'est un des thèmes, est bien amenée mais qui m'indiffère à vrai dire ou sur le fait que les événements se déroulent assez rapidement - vu la taille du livre, c'est totalement justifié - car Lilly et Simon ne sont pas des inconnus l'un pour l'autre. Donc, rien d'anormal. Surtout qu'avec une écriture comme celle de Lou/Lisa, l'accroche est instantanée et le plaisir de la lire se décuple plus l'histoire avance.


En plus de chambouler l'univers des personnages, le mien n'a pas été en reste le temps de cette lecture : le temps s'est arrêté autour de moi, ce qui ne m'arrive jamais surtout si j'ai du monde autour de moi.

 

« C’est pas parce qu’on a foiré il y a six ans qu’on doit rater cette soirée, Lilly »


Et lorsque l'heure de la séparation a sonné, mon cœur de romantique rendait un dernier battement pour ce qui se révèle être un formidable coup de cœur auquel je n'étais pas préparée. Cette fin... et cet univers où la musique a une belle place... et Simon, celui qu'on a toutes, un jour, rêvé de rencontrer !

 

« Il faudrait expliquer aux Chinois que le sourire de Simon Lauren est le plus puissant des aphrodisiaques. On arriverait peut-être à épargner les derniers rhinocéros survivants… »


Si vous n'avez pas pu oublier votre premier amour de jeunesse, si votre chambre d'adolescente était tapissée de posters de votre chanteur préféré, si vous rêver encore devant Pretty Woman et avait gardé une âme de romantique, "Lilly the kid" saura, durant quelques heures, vous faire remonter le temps de la plus belle des manières.


Et si vous ne croyez pas aux contes de fées, rien ne dit que vous ne changerez pas d'avis lorsque vous aurez refermé ce bijou livresque qui renferme en ses pages, une valeur rare : l'authenticité.

Alors très belle lecture ! 



14/11/2021
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