A plaies ouvertes
♥ 5 ans...♥ 5 ans aujourd'hui déjà que tu n'es plus là. 5 ans que je me demande chaque jour comment continuer sans toi. 5 ans que je ne souhaite qu'une chose : te rejoindre pour enfin reprendre notre histoire là où elle s'est arrêtée, la maladie en moins. 5 ans que ma vie n'a plus vraiment de sens et qu'elle n'est devenue plus qu'automatismes. 5 ans de ce manque de toi... 5 ans de réveils à espérer que ce soit le dernier... 5 ans de trop...
On dit souvent que la vie est faite de hauts et de bas : les joies et les épreuves en sont les essences mêmes qui font ce que nous sommes.
Grâce à toi des joies j'en ai eu heureusement mais, après toi, les épreuves ont été nombreuses. Et depuis quelques mois il n'y a plus que ça. Les désillusions ont été nombreuses également. Oh combien j'aimerais effacer ces dernières années,
effacer ces choses que j'ai voulu expérimenter mais qui n'ont que causé ma perte, revenir sur ces décisions prises alors qu'elles n'étaient certainement pas les meilleures, oublier cette pseudo sincérité en laquelle je ne crois plus, ...
Malheureusement, ma lucidité fait que je dois composer avec toutes ces choses qui m'ont blessée et qui poursuivent leur œuvre chaque jour un peu plus, m'éloignant toujours et encore, de celle que j'étais et qui n'est finalement plus que l'ombre d'elle-même.
Je me suis leurrée en pensant que moi aussi je pouvais apporter quelque chose à quelqu'un. Je ne cherchais pas la célébrité ; juste un tout petit quelque chose qui aurait pu anesthésier la douleur de ta perte brutale et embellir et adoucir cette vie qui n'est plus la même depuis que tu n'es plus là.
Depuis 2017, je me suis perdue dans un monde qui n'est pas le mien, où je n'ai aucune place, où je n'en ai jamais eu aucune d'ailleurs. Qu'est-ce que j'attendais exactement ? Je ne sais même pas. Un peu de reconnaissance certainement, comme tout le monde. Mais à trop rêver, trop longtemps, la chute est encore plus rude et la mienne a fracturé le peu de solidité qui restait en moi.
Tu le sais mieux que quiconque : je me suis toujours investie, avec les moyens qui étaient les miens, dans tout ce que j'ai entrepris. Un peu trop parfois. De mes investissements, je suis parvenue à retirer quelques succès et quelques fiertés mais bien peu en comparaison des revers que j'ai eu à encaisser, ne t'ayant plus à mes côtés.
Toujours garder le sourire, toujours répondre "oui ça va, merci" même dans le creux de la vague qui m'engloutit un peu plus, constamment mentir ou embellir la réalité pour ne pas passer pour celle qui se plaint toujours, ... toujours faire semblant en somme pour ne jamais déranger personne, surtout ne pas faire de remous, ne pas se faire remarquer et rester dans les clous de la normalité et de la banalité.
Je n'ai malheureusement jamais eu les codes pour réussir dans quoi que ce soit mais surtout dans ce qui me tient le plus à cœur depuis 5 ans, dans ce à quoi je consacre beaucoup de temps alors que ça n'est finalement pas suffisant. Cette passion qui a été mon refuge pour ne pas sombrer après ton départ mais qui, au final, s'est révélée être un ennemi tapi dans l'ombre attendant la chute finale.
Combien d'heures dédiées à cette passion ? Je ne les compte plus. Combien de moments de doute, à me demander ce que j'ai fait de mal pour en arriver là où j'en suis aujourd'hui ? Ils sont trop nombreux et j'ai arrêté de les compter. Combien de journées entières à tenter de créer, en vain, des choses qui me correspondaient ? Mises bout à bout, je n'ose imaginer ce que cela représente.
Je suis en colère contre moi-même de ne pas arriver à créer de jolies choses que j'aurais plaisir à partager et que d'autres auraient plaisir à regarder. Toi qui transformais en chefs-d'œuvre tout ce que tu touchais, je suis bien loin de toi même à ce niveau. J’ai été longtemps une créative mais pas dans ce monde-là.
Je suis en colère de ne pas avoir un caractère de battante, de ne pas avoir cette audace malsaine qui est le secret de la réussite aujourd'hui et surtout, je suis en colère de me laisser affecter par toutes ces choses qui ne sont que des fakes certes, mais qui apportent à tant d'autres ce à quoi je n'accèderai jamais. Tout simplement parce que je suis moi, bien ingrate gribouilleuse sans talent qui créer de la m.... pour récolter à l'identique en retour. Comme on dit "qui sème le vent, récolte la tempête"...
Je suis en colère contre moi-même de ne pas être capable de lire 2 livres par jour, 20 livres par mois pour créer ce que l'on appelle du contenu parce que la fatigue s'invite trop souvent et à un rythme sans cesse grandissant. En colère, de ne plus voir en moi le peu de positif qu'il me reste, englouti sous un négatif chaque jour plus envahissant.
Je suis amère de toutes ces choses avortées parce qu'on ne m'a peut-être pas prise au sérieux, parce qu'on s'est fié à l'extérieur plutôt qu'à l'intérieur, parce que je n'étais rien ni personne ayant quoi que soit à apporter. Peut-être trop vieille, assurément pas assez jolie parce que ne se cachant pas sous maquillage ou filtres, sans aucun doute trop ringarde pour que ces rencontres de 2018 en Vendée - comment oublier ce qui a été une sévère humiliation ? - signent probablement le début d'une fin inéluctable de ce blog en lequel je croyais tant.
Amère aussi de voir que l'étiquette d'arriviste qui m'a été collée, ne s'applique pas à toutes ces personnes qui font ce que moi je n'ai jamais fait. Tu sais que j'ai toujours donné bien plus que je n'ai reçu ; tu me le reprochais assez d'ailleurs. Mais peut-être que l'explication à tout ça est finalement là : l'arrivisme, l'hypocrisie, la provocation, l’égocentrisme, la prétention et le manque d'humilité sont des clés qui ont dû se décrocher du trousseau de ma vie pour ne laisser que celles de la tristesse et de la désillusion.
Cette vie, ma vie à laquelle tu as été arraché, dans laquelle il ne me restait qu'un rêve, bien trop grand, auquel je me suis accrochée jusqu'à être obligée de le lâcher. Je me suis sentie stupide d'avoir été si naïve de croire que ma boîte mail m'offrirait le plus beau des messages, de l'avoir même, une nuit, rêvé pour mieux m'effondrer au jour levé.
Hasard du calendrier, avant-hier sont tombées les nombreuses annonces partenariat 2023 de cette maison d'édition qui fait partie de ma vie de lectrice depuis 6 ans déjà et avec laquelle je rêvais tant d'un partenariat pour Mille livres en tête auquel j'ai lamentablement échoué chaque année depuis 2017, amoindrissant chaque fois, un peu plus, le peu de confiance ou d'estime de moi durement acquis. Bon petit David contre Goliath, j'ai poursuivi le combat dans une guerre qui se jouait inévitablement à armes inégales et dans laquelle bien plus d'une bataille aurait été vaine.
Comment aurais-je pu lutter contre ce monde d'aujourd'hui, contre toute ces propagandes qui prétendent qu'il faut se sortir les doigts... et bosser pour mériter ce type de reconnaissance ? Bosser, c'est s'afficher H24 pour faire entrer dans sa vie des inconnus qui vont prendre pour argent comptant tout ce qu'on dit, ce qu'on fait, ce que l'on mange, qui vont nous souhaiter notre anniversaire après que l'on n'ait bien sûr pas manqué de le leur rappeler, qui vont acheter tels des pigeons des livres qu'on aura aimés ou au contraire boycotter ceux qu'on aura bien présentés comme de la daube. Voilà ce qu'est devenu ce monde avec lequel j'ai un décalage d'au-moins 30 ans dans lequel les notions ne sont pas les mêmes.
Sans aucune surprise, cette année encore, on prend les mêmes et on recommence, occultant encore pour certaines un critère pourtant clairement annoncé. Je n'ai pas postulé et pourtant les larmes ont bêtement coulé : les mêmes noms pour les mêmes desseins. Je sais que tu n'aurais pas compris pourquoi, nul ne peut comprendre ce sentiment que je porte en moi depuis si longtemps et que la déception altère un peu plus au fil du temps.
Je n'aurais, de toute manière, pas eu les armes pour rejoindre cette team dans laquelle la parité ne semble pas exister, qui n'a jamais trouvé d'intérêt à ce que je proposais, ne partageant jamais mes avis, mes visuels et ne likant même jamais mes posts. Même cet infime plaisir, je ne l'ai jamais connu parce que je ne le méritais probablement pas. Alors comment rêver qu'un mail de cette même team puisse arriver, un jour, jusqu'à moi ?
Tu vois, depuis l'arrêt de Mille.... sur Insta, j'ai continué à écrire, à honorer mon seul partenariat pour lequel je n'ai aucune chance d'être reprise pour 2023, à tenir le cap pour rester en adéquation avec ce que j'ai toujours été, honnête. J'ai publié 14 chroniques, 11 ont été partagées en message privé avec les auteures pour qu’au final, une seule soit partagée sur Instagram. Combien de temps à travailler sur tout ça ? Beaucoup d’heures, c’est indéniable. Mille livres en tête n’était déjà que peu de choses mais moi, je suis juste moi…
Auprès de toi, dans ce qui fut notre vie, j’étais moi, la vraie moi. Je n’étais pas parfaite, je n’ai jamais prétendu l’être mais j’étais celle que tu avais choisie, que tu avais aimée alors que peu de personnes croyaient en nous et en notre mariage. Mais aujourd’hui, que suis-je sans toi ? Sans toutes ces choses qui te caractérisaient et qui faisaient que j’arrivais toujours à relativiser pour ne pas voir que le négatif des échecs que la vie se plaît à nous imposer.
Je me trouve dans un brouillard tellement épais que je me dis qu’un jour proche la lumière se trouvera au bout, cette lumière dans laquelle je te retrouverai pour oublier les souffrances d’une vie dont je ne veux plus. A 20 ans, on a le droit de s’épancher sur les réseaux sociaux en passant pour quelqu’un de courageux alors qu’à 50 ans, on a juste le droit de ne pas se plaindre et de s’estimer heureux d’avoir la vie qu’on a eu sans en attendre plus.
Je t’avais fait une promesse que je n’ai pas su tenir tellement ton absence n’est pas moins douloureuse malgré le temps qui passe. Mais ce que je peux te promettre c’est que toi et moi nous n’en n’avons pas terminé et que ce qui aurait pu être une histoire ancienne malheureusement trop tôt achevée sera, dans un avenir proche, le prolongement de ce qu’aurait dû être ce nous pour lequel nous avons signé il y a 26 ans. Qu’on le veuille ou non, notre histoire n’est pas terminée et sur ça, personne n’aura aucun droit.
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